La Recharge, 25 octobre 2014. Photo Ma Planète
Fin octobre, un samedi après-midi, Ma Planète a voulu voir ce que devenait "La Recharge", la première épicerie zéro emballage de France qui a ouvert rue Sainte-Colombe à Bordeaux, en juillet dernier. Le magasin tenu par ses créateurs, Jules Rivet et Guillaume de de Sanderval, était plein comme un oeuf... Sans emballage, bien sûr. Bonne nouvelle pour l'écologie et la planète : l'initiative des deux Bordelais rencontre un succès, comme ils le racontent à Ma planète.
Ma Planète : Alors, heureux ?
Jules et Guillaume, cofondateurs de La Recharge : Oui ! La fréquentation de l'épicerie est plus importante que prévue : plus d'une centaine de clients par jour. A notre grande surprise la moitié des clients reviennent avec leurs propres contenants, contre moins d'un tiers au départ : sacs en kraft réutilisés, bouteilles, pots et bocaux... Nous ne nous attendions pas à ce que ce soit aussi rapide ! C'est donc très encourageant !
Comment le projet est-il accueilli par les clients ?
Nous n'avons pratiquement que des bons retours. Il y a toujours beaucoup de curieux qui entrent dans l'épicerie, mais aussi des habitués qui reviennent tous les jours. Les clients apprécient avant tout nos bons produits, nos prix compétitifs, et de pouvoir s'affranchir du gâchis des emballages. Au delà du bio, c'est le local et le produit fermier qui parlent le plus à tout le monde.
Quels sont les produits les plus demandés ?
Les produits qui partent le mieux sont les fruits et légumes, le fromage, le miel en vrac, les yaourts dans des pots consignés et les huiles en vrac.
Quel est le produit le moins cher dans vos rayons ?
Notre huile bio à 6 euros le litre, nos légumes (pourtant bio et locaux !) souvent moins cher que chez Carrefour Market, le sel, le savon à la coupe...
... Et le plus cher ?
Les épices, évidemment.
Vos légumes sont déjà bio. A quand les fruits ?
Depuis le premier jour, tous nos légumes sont bio. Nous travaillons uniquement avec des maraichers en agriculture biologique. Quant aux fruits, nous avons enfin trouvé des producteurs locaux en bio. Les premières pommes bio sont arrivées il y a déjà près d'un mois !
Et vos propres déchets... Vous en faites quoi ?
L'objectif de notre projet d'épicerie La Recharge est d'éliminer les déchets à la source. C'est pourquoi nous travaillons en direct avec les travailleurs locaux pour éviter le suremballage à la source. Nous rendons les cagettes de fruits et légumes aux producteurs, qui les réutilisent. Nous nous déplaçons souvent sur place pour remplir des fûts. Enfin, nous rendons aux artisans les bidons de détergents pour qu'ils soient réutilisés... Les seuls déchets que nous produisons sont des grands sacs en kraft ou du carton. Recyclables, donc. Et nous travaillons avec nos fournisseurs pour continuer à les réduire au maximum.
Un autre commentaire ?
Nous avons tenté de réintroduire la consigne, d'abord sur les pots de yaourts, de confitures et les bouteilles de bière... c'est un succès ! Nous récupérons par exemple plus de 9 pots de yaourt et de crème sur 10 ! Le producteur qu'il a fallut convaincre de passer de pots en plastiques à des pots en verre consignés était d'abord sceptique, mais nos clients ont prouvé que la consigne était possible. Désormais nous pouvons vendre des conserves de légumes dans des pots consignés.
Quel meilleur exemple que La Recharge, pour illustrer la Semaine européenne des déchets, du 22 au 30 novembre ?
Cathy Lafon
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