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Agriculture - Page 134

  • Planète vidéo : l'éloge du ver de terre

    Lors de la Conférence environnementale, les 27 et 28 novembre derniers, Stéphane Le Foll, le ministre de l'Agriculture a encensé son "petit camarade", le ver de terre, "le petit animal qui travaille tout le temps", à qui il a "dit merci".

    Au-delà de l'anecdote et de la pique au Medef, à qui, assure le ministre, le vers de terre plairait beaucoup, car "il travaille 24 h sur 24 et sans cotisations sociales", l'éloge "politique" au lombric ne manque pas de pertinence.

    denhez.jpgC'est le lombric qui fait notre sol

    Le saviez-vous ? Comme le disait Charles Darwin, le lombric est l'être indispensable aux conditions de la vie sur terre. Par son travail souterrain, en incorporant et en diffusant la matière organique qu'il avale dans la terre, il crée le sol dont nous nous nourrissons. Plus efficace que le soc de la charrue, le lombric peut avaler jusqu'à 400 t de terre par hectare et par an et mélange la terre en creusant ses galeries, aère le sol et le fertilise ! Autant de hauts faits d'arme à porter à l'actif de cet animal dont l'importance reste pourtant largement méconnue, et que mettent à mal les ravages de l'agriculture intensive productiviste, comme le rappelle Frédéric Denhez  (photo ci-dessus) dans son dernier livre "Cessons de ruiner notre sol !".

    Le journaliste spécialisé dans les questions environnementales - il intervient régulièrement sur France inter, dans l'émission culte de Denis Cheissoux "CO2 mon amour", le samedi après-midi) - le révèle : "sous 1m2 de pâture à vache, on peut mesurer jusqu'à 500 mètres de galeries" creusées par les lombrics. On peut compter jusqu'à 2 t de vers de terre à l'hectare, si le labour profond et les pesticides ne les ont pas trucidés. Travailleur souterrain infatigable, le lombric n'est pas tout seul : sur la planète,  un animal sur cinq vit dans le sol...

    "Moi tous les jours quand j’en vois un, je lui dis : "salut et merci mon camarade"", Stéphane Le  Foll

    Comme l'a fait Stéphane Le Foll, il convient donc de réhabiliter le lombric, élément clé de notre écosystème terrestre. Et de le préserver aussi des pesticides et du labour profond. Cela tombe bien : ce devrait être justement l'une des missions phare du ministre de l'Agriculture...

    Cathy Lafon

    A LIRE

    • "Cessons de ruiner notre sol !", de Frédéric Denhez, éd. Flammarion, 14 €.

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  • Climat : quel temps fera-t-il en 2050 ? Réponse avec Météo France

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    Un globe-terrestre exposé lors de la conférence sur le climat de Copenhague, le 19 décembre 2009 - Photo archives AFP

    A l'occasion de la journée mondiale du climat, découvrez les prévisions météorologiques pour 2050 : c'est chaud devant et plutôt catastrophique.

    16 août 2050 : Météo France annonce 40°à Paris et la formation d’orages violents sur le reste du pays. 21 décembre 2050, premier jour de l’été austral au Pérou : pluies torrentielles dans le Sud, état d’urgence et accès interdit au site emblématique du Machu Picchu... Deux exemples de bulletins météorologiques fictifs mais basés sur les derniers travaux des scientifiques, parmi les six imaginés par les services météorologiques des pays concernés, à la demande de l'Organisation météorologique mondiale (OMM). 

     

    +4°C d'ici à 2100

    Si les quantités de gaz à effet de serre émises par les êtres humains continuent d’augmenter, la température moyenne de la basse atmosphère pourrait s’élever de plus de 4 °C vers la fin du XXIe siècle, selon les experts du climat du Giec et l'OMM. 

    Quel avenir climatique pour la planète ?

    Cherchant à en illustrer l’impact sur la vie quotidienne afin de marquer l'imaginaire des habitants de la planète, l’OMM, qui a annoncé que l’année 2014 pourrait être la plus chaude depuis 1880, a tenté d’imaginer ce que pourrait réserver l’avenir climatique dans plusieurs pays. L'organisation a invité des présentateurs météo du monde entier à imaginer un "bulletin météo de l’année 2050". Des bulletins météo de l’année 2050 pour le Pérou, la France, le Vietnam, l’Espagne, le Canada et la Norvège ont été élaborés pour être publiés et mis en ligne sur internet, à l’occasion de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques qui se déroule à Lima, au Pérou. Présentés par les présentateurs météo vedettes dans chacun des pays évoqués, ils décrivent des scénarios fondés sur les éléments scientifiques les plus récents et brossent un tableau de ce que pourrait être le quotidien dans ces pays si la température était plus élevée à l’échelle du globe.

    Ces vidéos hébergées sur YouTube, ont pour objectif d’appuyer les gouvernements, les entreprises et la société civile à prendre des mesures ambitieuses de lutte contre le changement climatique, selon l’OMM.

    La 20e conférence de l’Onu sur le climat qui se déroule au Pérou jusqu'au 12 décembre, a pour ambition de poser les jalons du nouveau pacte mondial contre le changement climatique, qui doit être scellé dans un an à Paris et prendre le relais du Protocole de Kyoto, prolongé jusqu'en 2020, pour un accord contraignant. Environ 10.000 personnes – délégations nationales, ONG, experts - participent à ces travaux.

    Cathy Lafon

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  • Le changement climatique anéantit la reproduction d'une colonie de manchots

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    Une colonie de manchots Adélie. DR

    Les perturbations environnementales peuvent être lourdes de conséquences pour les espèces animale. Des travaux publiés le 17 octobre 2014 dans la revue "Ecography" sur le suivi d’une colonie de manchots Adélie, dans l'Antarctique, l’illustrent de manière saisissante.

    A météo sans précédent, mortalité sans précédent

    Menée en 2013 par une équipe de l’Institut Pluridisciplinaire Hubert Curien de Strasbourg (IPHC) et du Centre d'études biologiques de Chizé (CEBC) de La Rochelle, pendant la dernière saison de reproduction de l’espèce, l’étude révèle qu’aucun poussin élevé par les 34.000 couples d’oiseaux de la colonie n’a survécu. A l’origine de cette catastrophe sans précédent pour la biodiversité, des conditions météorologiques très inhabituelles.

    Des glaces encore jamais observées

    manchots,antarctique,adélie,mortalité,réchauffement,changement climatiqueLe manchot Adélie, espèce endémique de l’Antarctique, est parfaitement adapté aux rudes conditions climatiques qui règnent sur ce continent. Il suffit toutefois que ce climat prenne un caractère inattendu pour que la vie de ces oiseaux marins s’en trouve totalement bouleversée. C’est la situation à laquelle ont dû faire face les manchots Adélie de l’île des Pétrels en pleine saison de reproduction. Fin 2013, alors que les poussins de la colonie viennent d’éclore, l’île qui abrite également la base scientifique française Dumont d’Urville est entourée d’une superficie de glace de mer encore jamais observée à cette époque de l’année. « Celle-ci était si étendue que d'une année sur l'autre nous avons constaté, via les suivis par GPS des déplacements en mer de ces oiseaux, que le temps qu’ils consacraient à rechercher de la nourriture pour leur progéniture avait doublé », précise Yan Ropert-Coudert, biologiste au CNRS à l’Institut pluridisciplinaire Hubert Curien de Strasbourg. Insuffisamment nourris, les poussins vont alors s’affaiblir très rapidement.

    Des pluies inédites et mortelles

    Mais ce qui n’aurait pu être qu’une année noire en termes de reproduction prend un tournant catastrophique lorsque des pluies intenses s’abattent sur ce territoire qui jouit habituellement d'un climat sec lui valant le surnom de "désert froid". Adaptés aux grands froids, les manchots Adélie ne le sont pas à la pluie. Aux alentours du jour de l'an, trois jours de pluies consécutives provoquent la mort de 30% des poussins de la colonie, le plumage de ces oisillons ne les protégeant pas du fort taux d'humidité ambiant. Affamés, les rares poussins survivants n’ont pas résisté longtemps à l’absence prolongée des parents et à l'assaut des prédateurs. Début février 2014, les scientifiques ne peuvent que constater l’ampleur du phénomène : aucun des poussins élevés par les 34.000 couples de manchots de la colonie n’a survécu.

    Les manchots Adélie sauront-ils s'adapter à l'évolution rapide de leur environnement ?

    Un échec total de reproduction qui n'avait encore jamais eu lieu depuis que le recensement des populations a débuté dans cette région, il y plus de cinquante ans. Les chercheurs veulent maintenant savoir comment les manchots Adélie réagiront à la dégradation de ces conditions environnementales si, comme ils le redoutent, elles devaient se répéter. « En couplant le suivi de cette population à des études mécanistiques visant par exemple à vérifier si les manchots deviennent de plus en plus stressés avec l'accumulation des mauvaises saisons, nous parviendrons à identifier les réponses comportementales ou physiologiques de ces oiseaux à la transformation rapide de leur milieu», conclut Yan Ropert-Coudert.

    La question devrait aussi se poser pour l'ensemble des espèces animales, confrontées à un changement climatique d'une rapidité sans précédent.

    PLUS D'INFO

    • L'étude "A complete breeding failure in an Adélie penguin colony correlates with unusual and extreme environmental events" , par Yan Ropert-Coudert, Akiko Kato, Xavier Meyer, Marie Pellé, Andrew J. J. MacIntosh, Frédéric Angelier, Olivier Chastel, Michel Widmann, Ben Arthur, Ben Raymond and Thierry Raclot publié dans "Ecography" le 17 octobre 2014 : cliquer ICI

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