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  • Climat : les satellites surveillent l'évolution des littoraux et des sols de la planète

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    La baie d'Hendaye (Pyrénées-Atlantiques) vue du satellite Pleiades du Cnes. Photo Cnes

    Le climat qui se réchauffe fait aussi chauffer les satellites. Et dans ce domaine, la France est en pointe. Eumetsat, le Cnes, la Nasa et la Noaa ont ainsi présenté, en juin dernier, le satellite d'océanographie franco-américain Jason-3. Prêt à être lancé cet été, il doit permettre de mesurer l'élévation du niveau de la mer au centimètre près. Il n'est pas le seul ni le premier à bosser dans ce secteur ultra-sensible. En Gironde, i-Sea surveille le littoral avec les données satellites Pléiades.

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  • Planète vidéo : l'éloge du ver de terre

    Lors de la Conférence environnementale, les 27 et 28 novembre derniers, Stéphane Le Foll, le ministre de l'Agriculture a encensé son "petit camarade", le ver de terre, "le petit animal qui travaille tout le temps", à qui il a "dit merci".

    Au-delà de l'anecdote et de la pique au Medef, à qui, assure le ministre, le vers de terre plairait beaucoup, car "il travaille 24 h sur 24 et sans cotisations sociales", l'éloge "politique" au lombric ne manque pas de pertinence.

    denhez.jpgC'est le lombric qui fait notre sol

    Le saviez-vous ? Comme le disait Charles Darwin, le lombric est l'être indispensable aux conditions de la vie sur terre. Par son travail souterrain, en incorporant et en diffusant la matière organique qu'il avale dans la terre, il crée le sol dont nous nous nourrissons. Plus efficace que le soc de la charrue, le lombric peut avaler jusqu'à 400 t de terre par hectare et par an et mélange la terre en creusant ses galeries, aère le sol et le fertilise ! Autant de hauts faits d'arme à porter à l'actif de cet animal dont l'importance reste pourtant largement méconnue, et que mettent à mal les ravages de l'agriculture intensive productiviste, comme le rappelle Frédéric Denhez  (photo ci-dessus) dans son dernier livre "Cessons de ruiner notre sol !".

    Le journaliste spécialisé dans les questions environnementales - il intervient régulièrement sur France inter, dans l'émission culte de Denis Cheissoux "CO2 mon amour", le samedi après-midi) - le révèle : "sous 1m2 de pâture à vache, on peut mesurer jusqu'à 500 mètres de galeries" creusées par les lombrics. On peut compter jusqu'à 2 t de vers de terre à l'hectare, si le labour profond et les pesticides ne les ont pas trucidés. Travailleur souterrain infatigable, le lombric n'est pas tout seul : sur la planète,  un animal sur cinq vit dans le sol...

    "Moi tous les jours quand j’en vois un, je lui dis : "salut et merci mon camarade"", Stéphane Le  Foll

    Comme l'a fait Stéphane Le Foll, il convient donc de réhabiliter le lombric, élément clé de notre écosystème terrestre. Et de le préserver aussi des pesticides et du labour profond. Cela tombe bien : ce devrait être justement l'une des missions phare du ministre de l'Agriculture...

    Cathy Lafon

    A LIRE

    • "Cessons de ruiner notre sol !", de Frédéric Denhez, éd. Flammarion, 14 €.

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    • Les articles de  Ma planète sur l'agriculture : cliquer ICI
  • Sciences : même interdits, les pesticides ne sont pas tout à fait morts

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    De la bouillie bordelaise, du DDT, du glyphosate... Depuis des décennies, la France, aujourdhui le 1er pays consommateur de pesticides en Europe, utilise à forte dose les produits chimiques dans ses champs. La vigne, notamment, représente 3% des terres agricoles nationales mais consomme environ 15% des pesticides commercialisés sur notre territoire. Avec les conséquences pour la santé des consommateurs et des agriculteurs que l'on connaît. Ce que l'on sait moins, c'est que longtemps après leur interdiction, les pesticides restent dans l'environnement et peuvent ressurgir, comme vient de le mettre en évidence une étude conduite par le CNRS en Savoie, sur leurs effets à long terme dans le domaine viticole.

    Enregistrements environnementaux

    pesticides,étude,cnrs,edytem,savoie,vigne,sols,ddtPour les scientifiques, les carottes de sédiments constituent de véritables enregistrements environnementaux précieux pour comprendre l'état des environnements passés. En effet, ces archives sédimentaires renseignent sur les climats ou sur le type de végétation du passé mais aussi, et c’est le cas dans cette étude, sur les épandages de pesticides dans les champs au fil du temps. Grâce à l'analyse de  prélèvements effectués dans les sols d'un lac, en Savoie, une équipe de 12 chercheurs français du CNRS conduite par le laboratoire Environnements, dynamiques et territoires de montagne (EDYTEM), a retrouvé les périodes d'utilisation d'une large variété de pesticides sur des décennies. Publiés le 13 octobre dernier, les résultats comportent une surprise de taille : le DDT, un insecticide banni en1972, a réapparu depuis les années 90...

    La mémoire infaillible du sol

    Pour analyser l'évolution de la présence des pesticides dans les sols et leur effet à long terme dans le domaine viticole, les chercheurs ont effectué des prélèvements en décembre 2011 au fond du lac de Saint-André à 10 km au sud de Chambéry. Trois carottes d'1 m de long ont permis de remonter un siècle en arrière, à une époque où les pesticides n'étaient pas encore utilisés dans les vignes cultivées sur le bassin versant. Cette rétro-analyse inédite a permis de retrouver les preuves de l'utilisation de la bouillie bordelaise pour lutter contre le mildiou dans les échantillons datant de la fin du 19e siècle. Des traces de captane (un fongicide) ont été identifiées à partir des années 60. Quant à l'atrazine, interdit en France depuis 2003 en raison de sa toxicité, il a été identifié dans les sédiments déposés dans les années 60 et 70. Au total, ce sont 12 pesticides (5 fongicides, 4 insecticides et 3 herbicides) qui ont été révélés et leurs périodes d'utilisation datées.

    Les herbicides et le labour intense accroissent l'érosion

    sabatier-pierre-w150xh180 (1).jpgParallèlement, les chercheurs ont aussi observé que les apports en sédiments dans le lac avaient doublé au début des années 70 et au début des années 90, indiquant une érosion plus importante des sols du bassin versant durant ces périodes. Des augmentations majeures concomitantes, selon eux, avec la généralisation de nouvelles pratiques agricoles. En cause, selon les chercheurs, "la mécanisation et l'apparition des premiers herbicides totaux dans les années 70 ou encore l'utilisation d'herbicides totaux à base de glyphosate dans les années 90." "En empêchant la croissance de l'herbe entre les rangées de vigne, les herbicides totaux, laissent le sol nu, exposé à la pluie et donc à l'érosion", explique Pierre Sabatier (photo ci-contre), auteur principal de l'étude et chercheur du CNRS à l'EDYTEM.

    L'érosion des sols "ressuscite" le DDT

    Mais ce qui a surtout surpris les scientifiques, c'est de retrouver à partir des années 90, des traces de DDT, un insecticide interdit en France depuis 1972. "Le DDT est une molécule très persistante dans l'environnement. Stocké dans les sols, nous pensons qu'il a été remobilisé par l'érosion plus importante induite par l’utilisation de ces herbicides totaux", souligne Pierre Sabatier. Une nouvelle preuve, s'il en fallait encore, de l'impact sur le long terme pour la planète de toutes les atteintes portées par les activités humaines à l'environnement.

    La bonne nouvelle, c'est que les chercheurs ont également pu observer une chute importante des apports en sédiments et des concentrations en pesticides dans le lac au cours des dernières années. Est-ce l'effet des récentes régulations françaises et européennes pour limiter l'utilisation des pesticides ? De nouvelles carottes seront à analyser pour confirmer cette tendance. A suivre...

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • Lire l'étude sur les périodes d'utilisation des pesticides et leur lien avec l'érosion des sols : cliquer ICI
    • Le site du  laboratoire Environnements, dynamiques et territoires de la montagne (EDYTEM) - CNRS / Université de Savoie : cliquer ICI

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    • Les articles de Ma planète sur les pesticides: cliquer ICI