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Pour dépolluer les sols, la réponse est peut-être dans la nature, avec le pelargonium.
Comment dépolluer des sols chargés en métaux lourds ? Il y a l'option lourde et classique, le long curage de surfaces avec la mise en décharge des sols. Et bientôt peut-être, une solution écologique et fleurie: Valgo, une société experte dans la dépollution des sols et nappes phréatiques, désamiantage et extraction de plomb, dont le siège est à Portet-sur-Garonne (Haute-Garonne), travaille à mettre au point, depuis plus de deux ans, un process de dépollution de sols contaminés par des métaux lourds à partir de géraniums odorants. Les premières plantations expérimentales seront récoltées le mois prochain, dans le Tarn.
Expérimentation
Après les premiers travaux en laboratoire qui ont fait leur preuve sur le plomb, le zinc, l’arsenic, le nickel, le chrome et le mercure, place aux tests sur le terrain, à Graulhet (Tarn). Nom de code du projet :DéPlass Métaux, conduit en partenariat avec le laboratoire Ecolab (unité mixte de recherche d'écologie fonctionnelle de l’INPT-UPS-CNRS), à Auzeville-Tolosane, dans l’agglomération toulousaine, et l'équipe ECSECO.Lieu d'expérimentation: une friche d’une ex-mégisserie, où les premiers géraniums ont été plantés en mai dernier.
Comment ça marche ?
Plus demille pelargoniums odorants, plantes de la famille du géranium, ont été plantés dans le phytotertre, une grande jardinière de 100 m² isolé du sol par une bâche remplie de terre polluée collectée suite aux différents travaux de dépollution effectués par la ville, situé sur la plaine de Millet. Le principe repose sur la phytoextraction des plantes sélectionnées et sur l’utilisation d’une solution déminéralisante. Les pelargoniums sont utilisés pour enlever les métaux lourds du sol. Ces métaux, on les retrouve dans les plantes et les eaux de drainage. Ces eaux sont récupérées : un traitement chimique permet de séparer les métaux lourds de l'eau et un agent déminéralisant qui sert à déplacer les métaux est envoyé via l'eau d'irrigation. Développement durable oblige, rien ne se perd. Une fois les pelargoniums coupés avant l'hiver, ils servent à la fabrication d'huiles essentielles dont les vapeurs seront exemptes de métaux, ces derniers restant dans l'eau. Enfin, les restes des plantes sont traités en méthaniseur.
Cette expérience unique en France qui vise à démontrer que les plantes ne permettent pas seulement de dépolluer les eaux, comme celles des piscines, par exemple, mais aussi les sols, durera trois ans. Originale, l'initiative avait répondu à l’appel à projet national «Eco industrie 2012».
Le pygargue à tête blanche, surnommé l'"aigle chauve", l'emblème des Etats-Unis, est menacé par le réchauffement climatique et l'urbanisation. Photo archives AFP
La planète chauffe et la biodiversité subit les conséquences de l'élévation moyenne des températures. Ainsi, plus de 50% des espèces d’oiseaux d’Amérique du Nord sont menacées par le réchauffement climatique et l’urbanisation qui font reculer leur habitat, selon deux rapports américains publiés début septembre.
314 espèces d'oiseaux d'Amérique du Nord en danger
Selon l’organisation environnementale américaine National Audubon Society, 314 espèces d’oiseaux, soit plus de la moitié de celles présentes aux Etats-Unis et au Canada, sont en danger d’extinction si la hausse des températures terrestres se poursuit, dont un grand nombre qui jusqu’alors n’étaient pas considérées comme menacées. Les ornithologues ont ainsi identifié 126 espèces qui risquent de perdre plus de 50% –voire même jusqu’à 100% dans certains cas– de leur habitat d’ici à 2050, sans possibilité d’émigrer ailleurs si le réchauffement continue au rythme actuel.
Le réchauffement climatique la plus grande menace pour les oiseaux
188 autres espèces pourraient en outre voir au moins 50% de leur espace naturel disparaître d’ici à 2080, mais elles seraient toutefois en mesure de coloniser d’autres régions plus clémentes et échapperaient à l'extinction. « Le changement climatique représente la plus grande menace à laquelle font face nos oiseaux aujourd’hui », estime Gary Langham, responsable scientifique de la National Audubon Society et directeur de cette recherche « laborieuse et approfondie » qui a duré sept ans.
Tout le vivant est concerné, les hommes comme les animaux et les plantes
« Le réchauffement menace la fabrique même de la vie dont dépendent les oiseaux et le reste d’entre nous », prévient-il Pour ce scientifique, la situation exige « d’agir sans attendre et de façon décisive pour éviter une catastrophe ». Les experts de la National Audubon Society ont analysé 30 années de données sur le climat en Amérique du Nord. Ils ont aussi passé au crible des dizaines de milliers d’observations d’oiseaux effectuées par l’ONG ou provenant d’études sur les lieux de reproduction et les conditions climatiques effectuées par l’Institut américain de géophysique.
Des oiseaux emblématiques menacés aux quatre coins des Etats-Unis
Alors que certaines espèces seront capables de s’adapter au changement climatique, un grand nombre, parmi les plus connues et les plus symboliques, font face à de sérieux défis. Ainsi, l’aigle chauve, emblème des Etats-Unis, pourrait voir son habitat diminuer de près de 75% au cours des 65 prochaines années. Le huart, emblème de l’Etat du Minnesota (nord du pays), pourrait se retrouver dans l’impossibilité de se reproduire dans 48 Etats américains d’ici à 2080. Les autres oiseaux qui symbolisent des Etats de l’Union en danger sont, au Sud, le pélican brun en Louisiane (photo ci-contre) ou encore dans l'Ouest, le goéland de Californie, en Utah.
Avec le réchauffement planétaire, la perte d’habitat est le premier danger pour les oiseaux
Un deuxième rapport rendu public simultanément enfonce le clou. « L’Etat des oiseaux 2014″ (The State of the birds 2014), un document remis à jour chaque année dans le cadre d’une coopération entre des agences fédérales et des organisations environnementales, s'intéresse aux habitats des oiseaux. L'édition 2014 sonne aussi l'alarme en révèlant que les populations d’oiseaux déclinent dans sept habitats clé en Amérique du Nord (côtier, océanique, forestier, insulaire, aride…). Autrement dit partout. Le document liste les espèces qui ont un besoin urgent de protection et qu'il faut surveiller. Un vrai signal d'alerte : les populations d’oiseaux dans les régions arides ont connu le déclin le plus drastique, avec une perte de 46% depuis 1968 dans trois Etats, l’Utah, l’Arizona et le Nouveau Mexique. En cause : l'urbanisation qui chasse les oiseaux ou fragmente leur habitat. Dans les zones de prairies, on constate aussi une diminution du nombre d’oiseaux reproducteurs, comme chez les alouettes et les martinets dont les populations ont chuté de près de 40% depuis 1968.
On peut encore agir
La bonne nouvelle, c'est que rien n'est encore irréversible. Tout comme la couche d'ozone dont l'état s'est amélioré grâce aux mesures drastiques prises par la communauté internationale pour interdire et limiter l'usage des produits chimiques responsables de sa disparition, oeuvrer à la conservation des habitats de nos petits amis à plumes permet de ralentir leur déclin. Les auteurs de l'"Etat des oiseaux 2014" observent ainsi que la situation des espèces s'est améliorée dans les prairies depuis les années 1990, se grâce à des mesures de conservation appropriées. Si « ce rapport met en lumière les menaces pesant sur les oiseaux il offre aussi un espoir pour leur survie si nous agissons de concert », indique Wayne Clough, responsable de la Smithsonian Institution, qui a participé à cette recherche.
Face au réchauffement climatique, les habitats sont des refuges vitaux
On peut et on doit lutter contre le réchauffement climatique, car là aussi, on peut encore échapper à la catastrophe majeure climatique que serait une hausse des températures à + 5°C d'ici à la fin du siècle. Mais la planète se réchauffe déjà inexorablement. Pour aider les oiseaux et l'ensemble de la biodiversité animale à résister aux nouvelles donnes du climat, l'enjeu majeur, c'est la préservation des habitats. A cet égard, la secrétaire américaine à l’Intérieur, Sally Jewell, souligne le rôle vital que jouent les parcs nationaux et les réserves naturelles. « Nos réserves sauvages, nos parcs nationaux et autres domaines publics sont des refuges vitaux pour un grand nombre d’espèces d’oiseaux, surtout face au changement climatique, l’un des plus grands défis pour la conservation des habitats de toutes les espèces animales au 21e siècle », a-t-elle déclaré dans un communiqué.
Notre survie
Comparaison n'est jamais raison. Mais l'écologie n'a pas de frontière et ce qui vaut ici outre-atlantique vaut partout dans le monde. Cet hiver, nous avons pu constater sur notre littoral l'hécatombe inouïe provoquée chez les oiseaux marins par une succession hors norme de violentes tempête hivernales. Alors, oui, c'est une évidence : face au réchauffement climatique qui les met en danger, la préservation des espèces animales passera par la conservation de leurs habitats. Cela implique une urbanisation maîtrisée qui réintroduise et favorise la biodiversité végétale et animale, une gestion des paysages (haies, forêts...) appropriée, y compris en ville, et un soutien actif de la part des gouvernements du monde aux réserves sauvages et parcs naturels. Et de la part de chaque citoyen du monde, chasseur, pêcheur, cueilleur et promeneur, un respect attentifs des lois assurant la protection des espèces animales et végétales, sur terre comme dans les airs et les océans. Car, tout simplement et très égoïstement, de leur survie dépend étroitement la nôtre.
L'ONG National Audubon Society ne se contente pas de tirer la sonnette d'alarme. Elle invite les citoyens américains et ceux du monde entier à s'inscrire sur son site internet pour soutenir son action et aider à défendre la vie animale sur terre, et particulièrement les oiseaux. Par ailleurs, Une carte interactive sur le site internet de l'ONG permet d'obtenir les données par espèce, pour chaque Etat.
►PLUS D'INFO
En France, beaucoup d'oiseaux sont aussi en danger, comme la sarcelle marbrée ou le balbuzard pêcheur. Sur 277 espèces d’oiseaux nicheurs évaluées en fonction des différentes catégories de la Liste rouge de l'UICN, 5 ont disparu, 11 sont en situation critique, 20 sont en danger, 42 sont vulnérables. Seuls 61 % des oiseaux ne présentent qu'une préoccupation mineure. Pour consulter la Liste rouge des oiseaux menacés de disparition en France métropolitaine, établie par l'UICN : cliquer ICI
L'ouragan Sandy, fin octobre 2012, a coûté des dizaines de milliards de dollars à l'économie des Etats-Unis et a contribué à la prise de conscience du pays sur les réalités du changement climatique. Archives AFP
Lesommet extraordinaire sur le climat, à l'initiative du patron de l'ONU, Ban Ki-moon, s'est achevé le 24 septembre à New York. 125 chefs d'Etat et de gouvernement, plus de 350 dirigeants d'entreprise, mais aussi des représentants des collectivités locales du monde, des leaders religieux et de nombreuses ONG étaient réunis à l'appel de Ban Ki-moon à l'ONU pour tenter de relancer la lutte contre le réchauffement climatiqueet re-mobiliser les responsables politiques afin de porter les négociations internationales jusqu'à la conférence de Paris en décembre 2015.
Une échéance cruciale, car c'est à cette date que les 195 pays membres de la Convention sur le changement climatique signeront un accord global sur le climat, auquel se soumettront, pour la première fois de l'histoire, tous les grands pays émetteurs.
Les avancée de New York
En attendant Paris, on retiendra de New York que François Hollande a promis pour la France de verser 1 milliard de dollars pour aider les pays en développement à s'adapter au changement climatique et que le fameux Fonds vert, l'une des rares avancées de Copenhague en 2009, va enfin être abondé. Dix pays y participeront, dont la France et l'Allemagne pour 1 milliard de dollars (780 millions d'euros) chacune au cours des quatre prochaines années. La Norvège apportera 500 millions de dollars par an d'ici à 2020, date à laquelle e Fonds devrait être doté de 100 milliards de dollars.
Les Etats-Unis et la Chine jouent le jeu
Autre motif de satisfaction, tous les pays présents, à l'exception du Canada et de l'Australie, ont joué le jeu et montré qu'ils prenaient au sérieux le réchauffement climatique et l'échéance de 2015. Les deux plus gros pollueurs de la planète, les Etats-Unis et la Chine, notamment ont ainsi affirmé des engagements précis et ambitieux en matière de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre. Il est vrai qu'ils paient un lourd tribut aux conséquences du réchauffement planétaire, en matière de pollution de l'airmais aussi d'intensification des catastrophes naturelles à l'aune de l'importance de leurs rejets en CO2.
Un bilan pas si négatif
Ban Ki-moon peut donc tirer un bilan plutôt positif de ce sommet. Mais, d'ici à décembre 2015, la route est encore longue. Les discussions vont se poursuivre, notamment à Lima (Pérou) à la fin de l'année et il s'agira de continuer à avancer concrètement, en essayant aussi de rallier le Canada et l'Australie, deux pays parmi les plus gros pollueurs.
Les enjeux de la négociation internationale
Mais au fait, pourquoi faut-il contenir le réchauffement climatique à +2°C d'ici à la fin du siècle ? Qu'a t-on fait jusque là ? Y a-t-il encore des solutions pour sauver le climat ? Pour faire le point sur le dossier brûlant de ce XXIème siècle, "Sud Ouest" a passé en revue les grandes questions qui s'y rattachent aux enjeux des négociations internationales. Pour lire l'intégralité du dossier sur Sudouest.fr : cliquer ICI
4 à 5°C de plus à la fin du siècle par rapport à l'ère pré-industrielle: ce sera la hausse de la température moyenne sur Terre si les émissions actuelles de GES continuent sur leur trajectoire actuelle. 22 millions de personnes ont été déplacées dans le monde en 2013, où ont eu lieu plus de 600 catastrophes naturelles extrêmes, selon le dernier rapport de l'Internal Dispacement Monitoring Center (DMC). Certaines projections estiment à 50 millions le nombre des réfugiés climatiques dans les années à venir...
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