Religion : François, un pape vert pour sauver la planète

« Dieu pardonne toujours, les hommes quelquefois, mais la nature ne pardonne jamais », a lancé le pape François au siège de la FAO, à Rome, le 21 novembre 2014
Le pape François entre ce dimanche dans le club très sélect des "biopipoles" de Ma Planète. Le pape est à fond. L'Europe, la Turquie... Le successeur de Benoît XVI est sur tous les fronts et, surprise, s'intéresse de près à l'écologie et à l'état de la planète, reprenant le flambeau de Jean-Paul II qui avait initié la réflexion en 1990.
« Il faut à nouveau protéger la terre pour éviter qu’elle ne s’autodétruise »
Ainsi, reçu à Rome au siège de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), à l’occasion d’une conférence internationale sur la nutrition, le pape a déclaré, le 21 novembre dernier, redouter que la planète ne « s’autodétruise », par la surexploitation de ses ressources naturelles, tout en rappelant aux Etats leurs devoirs envers les « affamés ».
«Obligation morale du partage des richesses »
«Tandis qu’on parle de nouveaux droits, l’affamé est au coin de la rue à demander d’être inclus dans la société et d’avoir le pain quotidien. C’est la dignité qu’il demande et pas l’aumône », a également affirmé le pape, dont c’était la première visite à la FAO. « Les personnes qui manquent du pain quotidien, en sont réduits à lutter pour survivre au point de ne plus se préoccuper de vie sociale ni de rapports familiaux », a-t-il observé, évoquant la dissolution des liens sociaux qui résulte de la faim. L’Eglise catholique, a-t-il argumenté, entend « aider à adopter des critères en mesure de développer un système mondial juste », qui, « au plan juridique, doivent lier entre eux droit à l’alimentation et droit à la vie, droit à une existence digne, droit à une protection légale (…) mais aussi obligation morale du partage des richesses ».
« Il y a de quoi nourrir tout le monde »
« Il y a de quoi nourrir tout le monde, mais tous ne parviennent pas à manger, alors que le surplus et le rebut, la surconsommation et l’usage détourné d’aliments sont monnaie courante », a-t-il ajouté, dénonçant la « spéculation » dictée par la « dictature du profit ». Appelant à renoncer à l’arme de la faim, le pape a aussi jugé inique « tout conditionnement politique et économique » de l’accès aux aliments. « Aucun système discriminatoire, de fait comme de droit, quant à l’accès au marché des aliments, ne devrait être pris comme modèle de modification des normes internationales destinées à l’élimination de la faim dans le monde », a-t-il martelé.
«La nature ne pardonne jamais »
François, qui admet la théorie du Big-Bang et réfute les thèses créationnistes, a également souligné la gravité de la situation de l’environnement, faute de bonne exploitation des ressources naturelles. « Dieu pardonne toujours, les hommes quelquefois, mais la nature ne pardonne jamais », a-t-il lancé, alors qu’il prépare pour l’an prochain une encyclique sur la protection de l’environnement et le respect de la nature. Super écolo, le pape, qui semble avoir tout compris.
L'écologie, terrain d'entente pour les trois religions monothéistes
Le pape n'est pas tout seul à faire son aggiornamento vert. Côté religion, l'écologie est désormais carrément tendance. Le mercredi 22 octobre 2014 s’est tenue au Centre des conférences Mishkenot Sha’ananim, à Jérusalem Ouest, une conférence oecuménique avec des représentants des trois grandes religions monothéistes (catholique, juive et musulmane) sur le thème de"‘La foi et l’écologie".
« Quand nous ne prenons pas soin de l’écologie, nous commettons une crime de base contre la religion »
L'écologie a ainsi su fédérer trois religions traditionnellement divisées par des antagonismes historiquement parfois violents. Ce qui, en soi, est déjà un genre d'exploit. L’animateur de la conférence, le Rabbin Michael Melchior a précisé que la religion a un rôle à jouer dans « la protection de l’environnement aussi pour les générations à venir ». « Car le monde appartient à Dieu, et nous ne sommes que des visiteurs. Quand nous ne prenons pas soin de l’écologie, nous commettons une crime de base contre la religion ». Pour l’Imam Wisam Barhum, Dieu, dans le Coran, demande à l'homme de protéger les animaux, mais aussi des végétaux. Il essaie néanmoins de mettre la main sur la création de Dieu et finit par la détruire au lieu de la protéger.
La voix de la science
Les représentants des religions, c'est une autre bonne nouvelle, ont aussi écouté la science : une experte dans le domaine de l’environnement du Collège Académique de Tel Aviv-Yaffo, le Dr Nurit Hashimony Yaffe (photo ci-contre) a rappelé les maux écologiques dont souffre aujourd’hui la planète: le réchauffement climatique, la diminution des terres agricoles… Mais elle a aussi expliqué aussi que l’écologie ne concerne pas seulement la santé de l’homme et son souci d’hygiène. Elle touche aussi aux aspects sociaux, culturels, économiques et politiques de sa vie. Face aux problèmes environnementaux, l’homme est appelé à faire des « choix politiques » a rappelé la scientifique. Pourquoi ? Parce que «les ressources sur cette terre que nous partageons sont limitées. Et beaucoup d’entre elles ne sont pas renouvelables (comme le pétrole, par exemple).» C’est pourquoi il est important de bien gérer ces ressources, selon les normes qu’impose la justice sociale. a-t-elle conclu, en constatant que les pays les plus faibles,les plus pauvres et les moins démocratiques sont les premières victimes des désordres écologiques.
Exactement comme les hommes.
►REPERES
- En 2014, 805 millions d'êtres humains ne mangent toujours pas à leur faim sur la planète.

La Commission a pris cette décision car, « sur la base des informations dont elle dispose, les autorités françaises ont lancé le projet nonobstant la détérioration de l'état écologique de la masse d'eau qu'il est susceptible d'entraîner». En clair, le barrage ne respecte pas la directive-cadre sur l'eau de 2000, qui protège les zones humides et la ressource eau afin de garantir "une gestion durable de l'eau à long terme". Un barrage sur ce site noie une zone humide avec un impact négatif sur la faune et la flore en contrariant l'écoulement naturel d'une rivière. Cela n'interdit pas dans l'absolu toute construction de barrage. Mais pour justifier un tel ouvrage, il faut qu'il aussi qu'il réponde à une solide demande d'intérêt général. Or, le barrage de Sivens qui augmente aussi les
C'est le début d'une longue procédure dont la France, déjà condamnée par l'Europe notamment pour la
A l’origine de multiples recours depuis 2011 jusqu'à la mi-2014, Catherine Grèze, l'ancienne députée européenne EELV du Sud-Ouest, avait été la première à tirer la sonnette d'alarme sur le projet du barrage en alertant la Commission européenne. 
Pour
Outre l'aspect écologique, la procédure d'infraction européenne compromet le financement du projet : l'aide européenne devait être de 2 millions d'euros, prélevés sur les fonds du Feader, soit près de 25% d'un budget total de 8,4 millions d'euros. Pour les opposants au barrage de Sivens, cela ne condamne pas pour autant le projet : ses partisans peuvent lever d'autres financements. 
Pour les scientifiques, les carottes de sédiments constituent de véritables enregistrements environnementaux précieux pour comprendre l'état des environnements passés. En effet, ces archives sédimentaires renseignent sur les climats ou sur le type de végétation du passé mais aussi, et c’est le cas dans cette étude, sur les épandages de pesticides dans les champs au fil du temps. Grâce à l'analyse de prélèvements effectués dans les sols d'un lac, en Savoie, une équipe de 12 chercheurs français du CNRS conduite par
Parallèlement, les chercheurs ont aussi observé que les apports en sédiments dans le lac avaient doublé au début des années 70 et au début des années 90, indiquant une érosion plus importante des sols du bassin versant durant ces périodes. Des augmentations majeures concomitantes, selon eux, avec la généralisation de nouvelles pratiques agricoles. En cause, selon les chercheurs, "la mécanisation et l'apparition des premiers herbicides totaux dans les années 70 ou encore l'utilisation d'herbicides totaux à base de