Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Agriculture - Page 123

  • Bio-bitumes : demain, nous roulerons sur des routes à base de micro-algues

    microalgues bitume.jpg

     Bassin de culture de microalgues. Photo AFP

    On savait déjà que les micro-algues  permettent de fabriquer des biocarburants qui ont pour intérêt de ne pas concurrencer l'industrie alimentaire. La nouveauté, c'est que, pour la première fois, elles ont été utilisées pour faire... du bitume ! Dans une étude publiée ce mois-ci dans la revue "ACS Sustainable Chemistry & Engineering", des chercheurs du CNRS de Nantes, en collaboration avec l'entreprise AlgoSource Technologies, viennent en effet d'apporter la preuve que les caractéristiques du bio-bitume né des micro-algues, sont très proches de celles du « vrai » bitume de nos routes. Une bonne nouvelle pour l'écologie et la planète.

    Les infinis trésors des micro-algues

    micro algues carburant.jpgLes micro-algues seraient-elle une vraie réponse miracle aux besoins de l'humanité ? Elles sont connues depuis longtemps pour leurs applications comme colorants en cosmétique ou comme compléments alimentaires. Autre utilisation, les biocarburants. Leur raffinage pour produire des carburants verts une idée qui a émergé ces dernières années et qu'exploite notamment l'entreprise Fermentalg en Gironde, fait aujourd'hui des micro-algues l'une des alternatives les  plus prometteuses au pétrole.

    Algoroute

    Dans le cadre du programme Algoroute, financé par la région Pays de la Loire, des chercheurs de laboratoires nantais et orléanais ont produit du bio-bitume en valorisant des résidus de micro-algues, issus, par exemple, de l'extraction de protéines hydrosolubles des algues pour l'industrie cosmétique. Pour ce faire, ils ont utilisé un procédé de liquéfaction hydrothermale, de l'eau sous pression, qui transforme ces déchets de micro-algues en une phase visqueuse noire hydrophobe, le bio-bitume, dont l'aspect et les caractéristiques physiques sont très proche de ceux d'un bitume pétrolier.


    Retrouvez toutes les vidéos sur la WebTv de l'Université de Nantes

    Le faux jumeau du bitume

    innovation,cnrs,recherche,route,bitume,microalguesSi la composition chimique du bio-bitume est complétement différente de celle du bitume issu du pétrole, les deux matières ont en effet bien des points communs : leur couleur noire et, surtout, leurs propriétés de déformation et d'écoulement, sous l'effet d'une contrainte appliquée. Liquide au-dessus de 100°C, le bio-bitume peut enrober les agrégats minéraux. Viscoélastique de -20 °C à 60 °C, il assure la cohésion de la structure granulaire, supporte les charges et relaxe les contraintes mécaniques. Bref, des véhicules comme les automobiles, camions, autocars, motos et vélos peuvent rouler dessus. L'importance de l'innovation est de taille pour l'industrie routière, actuellement entièrement dépendante du pétrole, une matière première dont il faut impérativement économiser la ressource. Jusqu'à présent, la fabrication des bio-bitumes utilisait en effet des huiles végétales d'origine agricole qui ont pour inconvénient majeur d'entrer en compétition avec l'alimentation, ou bien issues de l'industrie papetière, mélangées à des résines pour améliorer leurs propriétés viscoélastiques.

    Solution durable

    La culture des micro-algues ne nécessite pas la mobilisation de terres arables. Les utiliser pour fabriquer le bitume de nos routes, est donc une solution durable pour l'avenir de la planète. Maintenant qu'on sait qu'on peut le faire, il faut évaluer la rentabilité du procédé dans la perspective d'une production à grande échelle et étudier la tenue dans le temps de ce nouveau matériau.  Ce à quoi s'attèlent dores et déjà les chercheurs, qui ne chôment pas.

    Cathy Lafon

    EN SAVOIR PLUS

    • Pour lire l'étude : "Subcritical Hydrothermal Liquefaction of Microalgae Residues as a Green Route to Alternative Road Binders", Mariane Audo, Maria Paraschiv, Clémence Queffélec, Isabelle Louvet, Julie Hémez, Franck Fayon, Olivier Lépine, Jack Legrand, Mohand Tazerout, Emmanuel Chailleux, Bruno Bujoli, "ACS Sustainable Chemistry & Engineering", volume 3, issue 4, p. 583–590. cliquer ICI
    • Les micro-algues, carburant vert : comment ça marche ?

    Les micro-algues représentent une matière première renouvelable et abondante dont la croissance est rapide. Leur culture a besoin de lumière et de CO2 (produit par les industries). Leur récolte est valorisée dans des bio-raffineries d’où sont extraits les bioénergies : le biodiesel, le biométhane, et les bioproduits : des molécules à haute valeur ajoutée et des protéines pour l’alimentation aquacole.

  • C'est les vacances ! Pour les réussir, voici trois livres bien "verts"

    coccinelle 2.jpg

    Les coccinelles sont de précieuses alliées des jardins bio. Comment faire pour les attirer et les retenir ? Un livre sorti en février dernier, "Des auxiliaires dans mon jardin !",  vous apporte toutes les réponses. Photo AFP

    coeur.jpgC'est le retour des beaux jours, la sève des arbres monte, les plantes renaissent, l'air embaume la floraison des fleurs et des arbustes... Qu'il pleuve ou qu'il fasse beau, chaque année, lorsque les vacances d'avril arrivent, on a une furieuse envie de grand air et deux seuls désirs : se balader et gratter la terre.

    S'occuper du jardin, soit. Mais comment jardiner bio, en harmonie avec les petits animaux qui peuplent notre potager et notre carré d'herbe ? Si l'on a des enfants ou des petits-enfants, les vacances sont aussi l'occasion de comprendre avec eux et de leur faire découvrir quelques uns des mystères de la nature. Mais voilà, trop souvent, on sèche... Comment répondre sans perdre la face aux questions les plus basiques, comme les plus insolites de nos chers petits ? Pour vous aider à profiter pleinement et sereinement de vos vacances, tout en vous aérant la tête, voici trois livres sélectionnés par Ma Planète.

    la_pluie_minipommes_le_pommier_1 (1).jpg"La Pluie". "Dis maman, d'où elle vient la pluie ?" Histoire d'être en mesure de répondre à l'épineuse question, juste au cas où les vacances s'avèreraient arrosées (ce que personne ne souhaite), les éditions Le Pommier ont eu la bonne idée de publier "La pluie", un mini livre de la collection "Les minipommes", qui emmène deux enfants dans une aventure au coeur des gouttes de pluie. Leur rencontre avec une curieuse exploratrice de pluie, voyageant dans une montgolfière, fait surgir mille questions : "La pluie, c'est fait de quoi ? D'où viennent les gouttes ?...". Et, bien sûr, mille réponses, scientifiques et adaptées aux plus jeunes. Joliment illustré par Thérèse Bonté, l'ouvrage destiné aux enfants de 9 à 12 ans, a été écrit par Auguste Gires, Ingénieur des Ponts, des Eaux et des Forêts et chercheur en hydro-météorologie. "La pluie", éditions le Pommier, 8,90 €.

    "Au secours, mes petits-enfants débarquent !"

    au secours.jpg Que les choses soient claires : ce guide de survie destiné à l'usage des grands-parents pour faire découvrir la nature aux enfants, convient tout aussi bien aux parents, oncles et tantes... Alors voilà. C'est le week-end, le début des vacances, et votre marmaille qui pète de vie va vouloir courir partout dans le  jardin, et vous entraîner au parc, dans la forêt, au bord de l'eau... Et surtout, vous inonder de question sur le nom de cet oiseau ou de cette fleur. Pas de panique, les éditions Plume de Carotte on prévu le coup. Avec la complicité des deux auteurs, Louis Espinasse et Frédéric Lisak, le livre, largement illustré des dessins pratiques de Tiwane et de ceux de Guillaume Bouzard, à l'humour décapant, est un véritable sac à malices, de petits secrets, savoirs, surprises, jeux et jouets rigolos à faire dans la nature, avec ses dix doigts.  Le tout astucieusement classé par milieu : au jardin, dans les bois, en ville... Bref, vous êtes sauvés et vous ne courrez plus le risque d'être à court d'idées ! "Au secours, mes petits-enfants débarquent !", éditions Plume de carotte, 19 €.

    "Des auxiliaires dans mon jardin !".

    auxiliaires dans mon  jardin.jpgJardiner et jardiner bio, quel bonheur ! Mais aussi quel casse-tête : comment éviter d'être dépassé par les "ravageurs", sans pour autant recourir aux produits phytosanitaires que l'on a absolument banni de nos jardins ? Une solution, la plus agréable et la plus efficace, consiste à comprendre les équilibres entre les végétaux et les nombreux animaux qui s'en nourrissent, souterrains, marcheurs ou volants. Puis, à les attirer, les nourrir et les loger, pour en faire de vrais "auxiliaires" du jardinage. Les fleurs dont le nectar attire des insectes, les syrphes et chrysopes dont les larves dévorent les pucerons, les jolies coccinelles, bonnes nettoyeuses, les insectes pollinisateurs, les vers luisants, prédateurs des escargots, le composteur, les zones d'herbe non tondue, les plantes sauvages laissées en fleurs... autant d'alliés pour un jardin "bio" et écolo bien réussi. "Des auxiliaires dans mon jardin ! Les attirer, les loger, les nourrir"? Blaise Leclerc et Gilles Leblais, Terre Vivante, 14,00 €.

    Bonne  lecture... et belles vacances !

    Cathy Lafon

  • Abeilles : des experts européens alertent sur le danger des pesticides néonicotinoïdes

    abeille.jpg

    Une abeille en plein travail de butinage. Photo archives Sud Ouest

    Un rapport remis par des experts indépendants met en garde la Commission européenne contre la dangerosité des pesticides néonicotinoïdes pour les abeilles, mais aussi pour tout lʼécosystème. Selon un communiqué de l'association environnementale Pollinis, ils soulignent en outre "le caractère antagoniste de leur usage avec les solutions agricoles plus écologiques promues par lʼUnion européenne".

    "Effets négatifs graves"

    abeilles mortes un apiculteur-montre-ses-abeilles-mortes-a_b2ea56c1c54ef6520497d13aad7b84e0.jpgTreize chercheurs réunis au sein de lʼEASAC (association européenne des différentes Académies des Sciences nationales) ont examiné plus dʼune centaine dʼétudes récentes et indépendantes relatives à lʼimpact des néonicotinoïdes sur lʼécosystème. Le rapport,  présenté ce lundi à Bruxelles, souligne les "effets négatifs graves" de ces pesticides neurotoxiques sur des organismes non-ciblés, et pas uniquement les abeilles. Selon Pollinis, dʼaprès les chercheurs, "preuve est faite que même dʼinfimes quantités de néonicotinoïdes peuvent être nocives pour ces organismes – oiseaux, papillons, abeilles sauvages, mouches, lombrics... – qui rendent des services importants à lʼagriculture. Ils soulignent le caractère antagoniste de leur usage avec les principes de la Protection intégrée des cultures (PIC) adoptés par l'Union Européenne en 2009, qui impose notamment que les pesticides ne soient employés quʼen cas d'attaque constatée, en quantité minimale et proportionnée à la réalité de l'attaque, en utilisant des produits ciblés et non persistants".

    L'Europe doit réévaluer le moratoire européen sur les néocotinoïdes

    abeilles insecticides manif.jpgLe rapport a été commandé par la Commission européenne, alors quʼelle doit réévaluer cette année le moratoire sur les néonicotinoïdes voté en 2013, qui nʼinterdit que trois substances (chlothianidine, imidaclopride et thiamétoxam) sur les sept existantes, et seulement sur certaines périodes de lʼannée. Or les néonicotinoïdes représentent, aujourdʼhui encore le type dʼinsecticide le plus utilisé en Europe, avec plus de 80% dans les grandes cultures... "Ils sont utilisés de façon systématique (quʼil y ait ou non présence de ravageurs) puisquʼils sont vendus généralement sous forme de semences enrobées", rappelle Pollinis.

    La France, bonne élève

    En France, les députés ont adopté, le 19 mars dernier, lʼamendement « Stop Néonics » porté par les socialistes Delphine Batho et Gérard Bapt, dans le cadre de l'examen du projet de loi Biodiversité, qui interdit les néonicotinoïdes à partir du 1er janvier 2016. "Le large consensus qui se dégage parmi les scientifiques indépendants trouve enfin un écho au sein de la classe politique pour interdire ces pesticides toxiques", se réjouit Pollinis, qui appelle lʼUnion européenne à voter à son tour un moratoire total  sur les néonicotinoïdes et à prendre les mesures nécessaires pour que soient enfin appliqués, sur son territoire, les principes de protection des cultures qu'elle a elle-même adoptés en 2009.

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • Pollinis est une association loi 1901 qui milite pour sortir l’Europe du système agricole intensif actuel en luttant contre l'utilisation massive et systématique d'intrants chimiques et ses conséquences néfastes sur l'environnement et les pollinisateurs, et en faisant la promotion de solutions agricoles alternatives et durables, indispensables à la sécurité alimentaire des générations futures. Indépendante et refusant toute subvention, l’association rassemble aujourd’hui près d’1 million de sympathisants à travers l’Europe et plus de 11 000 donateurs qui garantissent sa totale liberté d'action. Pour accéder au site de Pollinis : cliquer ICI 
    • Pour lire l'intégralité du rapport publié sur le site de l'EASAC, "Ecosystem services, agriculture and neonicotinoids", 8 avril 2015: cliquer ICI

    LIRE AUSSI

    • Les articles de Ma Planète sur les abeilles: cliquer ICI
    • Les articles de Ma Planète sur la biodiversité : cliquer ICI