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  • Un jour, peut-être, nous vivrons dans des maisons flottantes...

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    La maison flottante hibiscus, conçue par la société Batifl'o. Copyright Batifl'o

    Pour être spectaculaires, les grandes marées de ce week-end ne seront fort heureusement pas catastrophiques, grâce à une météo clémente. Elles sont pourtant l'occasion de reparler du risque de submersion qui menace notre littoral. Avec le réchauffement climatique, le niveau des mers monte, les océans se réchauffent, les tempêtes et les précipitations deviennent plus violentes. Aux Etats-Unis, les inondations et les ravages de l’ouragan Katrina ont coûté 80 milliards de dollars. En février 2010, la France où la tempête Xynthia a provoqué une inondation monstre qui ont tué 29 personnes à La Faute-sur-Mer (Vendée), a pris à son tour brutalement conscience du risque de submersion, intensifié par le changement climatique.

    En France, l'inondation est le risque numéro 1

    Dans l'Hexagone, le risque numéro 1 en matière de catastrophe naturelle, c'est l'inondation : 19.000 communes sont situées en zone inondable et un habitant sur quatre est exposé à ce risque qui ne cesse d'augmenter. Au cours de l'hiver 2013-2014, l'état de catastrophe naturelle a été déclaré pour 566 communes contre 466 au printemps 2013. Les dommages annuels moyens sont évalués entre 650 et 800 millions d'euros. Si la région parisienne subissait une crue similaire à celle de 1910, le coût direct en serait de 17 milliards d'euros.... Pourtant, au lieu de chercher à s'adapter, la France, pays de bâtisseurs obsédés par les grands travaux et les grands équipement, a longtemps choisi de répondre au risque en construisant des digues pour se protéger de la montée des eaux. Jusqu'à la tempête Xynthia, qui a remis en question la justesse de cette doctrine. 

    S'adapter et vivre avec l'eau, et non pas lutter contre elle

    inondation,risque,construction,immbilier,adaptation,logement,batifl'o,pau,aquitaineOui, mais alors, comment s'adapter au risque inondation? Si dans ce domaine la France a des décennies de retard, de nombreuses solutions existent pourtant pour continuer à vivre dans une zone exposée aux crues, comme l'expérimentent notamment depuis longtemps les Pays-Bas . Un certain nombre d'architectes avant-gardistes ont déjà des propositions concrètes. Ainsi, le Néerlandais Koen Oldhuis qui construit des maisons, des stades, des mosquées et des terrains de golf partout dans le monde, autant de bâtiments dont la particularité est d'être flottants (photo ci-dessus, appartements flottants aux Pays-Bas).

    Le Sud-Ouest doit apprendre à vivre avec le risque inondation 

    inondation,risque,construction,immbilier,adaptation,logement,batifl'o,pau,aquitaineDans la région, réchauffement climatique oblige, la question devient de plus en plus prégnante, avec le risque de submersion sur le littoral atlantique et des inondations catastrophiques de plus en plus fréquentes, dues aux orages violents et aux précipitations de plus en plus intenses. Parmi les zones menacée, l'estuaire de la Gironde est directement concernée par la montée des eaux. Quant à la Communauté urbaine de Bordeaux (CUB), elle est particulièrement concernée par le risque inondation : sur les 27 communes de la CUB, 16 sont soumises à ce risque. Dont Bordeaux. Autant de bonnes raisons pour l'agglomération bordelaise, devenue depuis Métropole, de commencer à plancher sur la question des aménagements en zone humide dès le mois de janvier 2012, avec le concours du paysagiste Michel Hössler (photo ci-dessus).

    Batiff'lo, un procédé breveté, "simple, écologique et durable"

    La bonne nouvelle, c'est que la France rattrape son retard et qu'il existe déjà des solutions dans la région. Ainsi, la société Batifl'o, dont le siège est à Pau (Aquitaine), propose des logements sur pilotis, des maisons surélevées sur une butte artificielle, ou encore des maisons amphibies construites sur des caissons flottants installés sous l'habitation qui permettant de la faire flotter en cas d'inondation.

    Construire en zone inondable : un grand prix pour les projets innovants

    Il semble donc que la France se soit éveillée à son tour à l'urgente nécessité de proposer de nouveaux projets immobiliers prenant en compte la montée des eaux. Signe des temps, dans le cadre de la stratégie nationale de gestion du risque inondation, les ministère de l'Ecologie et du Logement viennent de lancer un Grand prix d'aménagement visant à "mieux bâtir en terrains inondables constructibles " En juin, les deux ministères récompenseront plusieurs projets d'architectes, d'urbanistes et de paysagistes qui ont intégré dans leur construction, dès la conception, le risque inondation. La société paloise Batifl'o sera-t-elle récompensée ? A suivre...

    Cathy Lafon

    A VOIR 

    • "L'architecture climatique, construire pour demain", un documentaire d'Ariane Riecker (Allemagne 2014), Arte. 

    PLUS D'INFO

    • Le site de Batifl'o : cliquer ICI
    • La circulaire du ministère de l'Ecologie  du 5 juillet 2011 relative à la mise en oeuvre de la politique de gestion des risques d'inondation : cliquer ICI
    • Les risques d'inondations pour l'agglomération bordelaise (document CUB,  août 2011) : cliquer ICI
    • Précautions aux Bassins à flots de Bordeaux : cliquer ICI
    • Le projet Hafencity de Hambourg (Allemagne) : cliquer ICI

    LIRE AUSSI

    • Les articles de Ma planète sur le réchauffement climatique : cliquer ICI
  • Pollution : attention à la mauvaise qualité de l'air dans le Sud-Ouest

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    Ce vendredi matin sur les quais, l'air de Bordeaux est particulièrement pollué. Photo Ma Planète, 20 mars 2015

    Depuis un jour ou deux, le nez vous gratte, vous vous raclez la gorge, vos allergies se réveillent, vous toussez et vos yeux picotent dès que vous faites du vélo ou que vous marchez dans les rues de Bordeaux et des grandes villes de la région. Vous ne couvez pas la grippe et le printemps a bon dos : la pollution est là, comme en témoignait hier la brume légèrement jaunâtre qui voilait l'atmosphère. Selon l'Agence de la qualité de l'air en Aquitaine, Airaq, les niveaux de particules en suspension (PM10) ont d'ailleurs "fortement augmenté dans l'air "que respirent les Girondins, "au cours de la journée du jeudi 19 mars". En soirée, sur le site de l'agence, la qualité de l'air était "mauvaise" (indice 8).

    nuages.jpgLes particules fines mauvaises pour la santé

    Si l'air de la Gironde, de la Dordogne, des Landes, du Lot-et-Garonne et des Pyrénées-Atlantiques n'est, fort heureusement pour les Aquitains, pas aussi pollué que celui de Paris qui a battu un triste record mondial ce mercredi, la présence de ces particules polluantes particulièrement néfastes pour la santé, a entraîné jeudi le déclenchement d'une Procédure d'Information et de Recommandations sur le département de la Gironde, procédure étendue ce vendredi à l'ensemble de l'Aquitaine. Compte tenu des prévisions météorologiques, Airaq indique que "cette situation risque de se maintenir vendredi 20 mars, voire de perdurer plusieurs jours".

    Voilà pour l'information. Sinon, que faire ? Comme toujours, c'est à la "population vulnérable" dite "sensible", personnes âgées, malades, allergiques, asthmatiques et enfants, de prendre ses "précautions" et d'augmenter le trou de la Sécu, le cas échéant  : 

    • Limiter les déplacements sur les grands axes routiers et à leurs abords, aux périodes de pointe.
    • Limiter les activités physiques et sportives intenses (dont les compétitions), autant en plein air qu’à l’intérieur.
    • En cas de symptômes ou d’inquiétude, prendre conseil auprès de votre pharmacien ou consultez votre médecin.

    pesticides vignes épandage.jpgPour réduire les taux de pollution de l'air, aucune interdiction ou obligation n'est faite aux émetteurs de particules fines, pas plus ici qu'à Paris.  De simples recommandations sont adressées aux automobilistes (réduire la vitesse, faire du covoiturage, prendre les transports en commun...), aux particuliers qui font des feux de cheminées (les décaler), aux agriculteurs (reporter la pratique de l'écobuage et les brûlages dirigés,  décaler dans le temps les épandages de fertilisants, recourir à des procédés d’épandage faiblement émetteurs d’ammoniac et à des enfouissements rapides des effluents),ou encore aux industries (réduire les rejets atmosphériques, de mettre en fonctionnement les systèmes de dépollution renforcés (lorsqu'ils sont prévus), de reporter le démarrage d'unités à l'arrêt, de réduire les chantiers générateurs de poussières et de réduire l'utilisation des groupes électrogènes).

    Autant de voeux pieux.

    Cathy Lafon

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  • Réchauffement climatique : on n'a jamais mesuré aussi peu de glaces dans l'Arctique

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    Selon le Centre américain de données sur la neige et la glace, la formation de glace de mer arctique semble être terminée pour cette année.  Photo archive La Presse Canadienne

    Au cours de l'hiver 2014-2015, les glaces dans l'océan Arctique ne se sont accrues que de 9,91 millions de km2. C'est l'étendue maximum des glaces arctiques la plus faible jamais mesurée en hiver depuis le début des observations par satellite en 1979, a indiqué ce jeudi le Centre américain de la neige et de la glace (National Snow and Ice Data Center/NSIDC).

    Un maximum de 14,54 millions de km2

    fonte banquise,glace,hausse niveau des mers,océans,inondatio,submersion,littoral,réchauffement climatiqueLa superficie de la banquise a atteint au plus 14,54 millions de km2 le 25 février, ce qui devrait être le maximum pour l'année, selon une estimation préliminaire, soit 1,10 million de km2 sous la moyenne de 15,64 millions de km2 mesurée de 1981 à 2010 et 130.000 km2 au-dessous du précédent minimum en 2011. Cette année, le maximum a été atteint quinze jours plus tôt que la moyenne entre 1981 et 2010 à savoir le 12 mars, précise le NSIDC. Vu la variabilité de la superficie des glaces à cette époque de l'année, il est possible que la banquise continue à s'étendre au cours des deux ou trois prochaines semaines, selon les scientifiques. Toutefois, il apparaît désormais improbable qu'il se produise une accumulation de glace suffisante pour surpasser l'étendue atteinte le 25 février, estiment ces glaciologues.

    Températures de + 8 à 10°C au dessus de la moyenne

    La faible formation de glace durant ce dernier hiver s'explique en partie par un mois de février caractérisé par une combinaison inhabituelle du jet stream qui s'est traduit par un réchauffement de l'Arctique du côté de l'océan Pacifique entraînant une faible étendue de la glace dans la mer de Béring et d'Okhotsk. Durant les deux première semaines de mars, les températures sur l'ensemble de l'est l'Arctique à environ mille mètres d'altitude ont été plusieurs degrés au-dessus de la moyenne jusqu'à huit à dix degrés en mer de Barents au nord de la Norvège, précise le NSIDC.

    "Sonnette d'alarme"

    fonte banquise,glace,hausse niveau des mers,océans,inondatio,submersion,littoral,réchauffement climatiquePour l'organisation écologique World Wide Fund for Nature (WWF), "cela devrait être une sonnette d'alarme". "Le changement climatique ne s'arrêtera pas au cercle arctique et sans une réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre nous finirons par avoir un climat complètement différent, imprévisible et destructeur pour les écosystèmes et les humains", a déclaré dans un communiqué Samantha Smith, responsable de l'Initiative climat et énergie au WWF. Elle rappelle que 2014 a été l'année la plus chaude sur le globe depuis le début des relevés de température en 1881.

    La porte du frigo de la planète est ouverte

    La fonte des glaces de l'Arctique, le frigo de la planète qui régule et équilibre le climat entre les régions équatoriales et tropicales chaudes toute l'année, est un très mauvais signe pour le réchauffement climatique mais aussi pour la montée du niveau des océans auquel contribuent la dilatation des mers qui se réchauffent et l'apport des eaux des glaciers qui fondent. Dans son dernier rapport, publiée en avril 2014, le Giec estime que la hausse totale du niveau des mers au cours de ce siècle sera comprise entre 28 centimètres et 98 centimètres. Une fourchette déjà réactualisée par rapport aux projections de 2007 – qui prévoyaient entre 18 et 59 centimètres supplémentaires. L'hypothèse d'une augmentation d'un mètre du niveau des océans d'ici à la fin du siècle devient de moins en mois hypothétique.

    dune pilat.jpgNantes, Bordeaux, Bayonne... un jour sous les eaux ?

    Dans le futur, la France pourrait perdre jusqu'à 20% de son littoral. En France, le Sud-Ouest et l'Aquitaine sont particulièrement menacé : l’île de Ré, celle d’Oléron, l’estuaire de la Loire, le marais poitevin, l'estuaire de la Girondele bassin d’Arcachon (photo ci-contre), les stations balnéaires du littoral girondin, comme Lacanau, celles des Landes et les grands ports et villes du Pays Basque sont en première ligne en cas d'élévation du niveau de la mer de 1 mètre, ainsi que le laisse découvrir la  carte de simulation réalisée par le site Flood Maps.

    Ce vendredi 20 mars 2015, jour des grandes marées d'équinoxe, dites "marées du siècle" en raison de l'extrême amplitude de leur coefficient, ayons bien ceci en tête : si nous ne faisons rien pour contenir le réchauffement des températures à la surface du globe à +2°C d'ici à la fin du siècle, les zones littorales où vit une grande partie de l'humanité, y compris en France, seront noyées.  Le phénomène est déjà en cours au Bangladesh et dans les îles du Pacifique.

    Cathy Lafon

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