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  • Samedi 23 juin, l'appel de Greenpeace pour sauver l’Arctique des pétroliers

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    Un militant de Greenpeace déguisé en ours polaire le 21 juin 2012 à Mexico. AFP

    Le 21 juin, Greenpeace a lancé depuis Rio une de ses plus grandes campagnes pour sauver l'Arctique et invite les Français à se mobiliser samedi 23 juin dans 20 villes, pour alerter l'opinion.

    L’Arctique fond à une vitesse inquiétante, la banquise a perdu 30% de sa surface en 30 ans, et pourrait disparaître complètement l’été d’ici 2030. Plutôt que de considérer ce signal d’alarme sérieux, les industriels du pétrole et de la pêche y voient l’opportunité d’exploiter des ressources jusque-là inaccessibles du fait de la glace. 200 villes dans le monde et 20 en France sont mobilisées ce samedi pour faire passer le message : chacun peut devenir un défenseur de l’Arctique !

    Pourquoi l’Arctique est cruciale pour chacun d’entre nous ?

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     Cet été, un des bateaux de Greenpeace,  l'Arctic Sunrise, s'est rendu sur place pour collecter de nouvelles données. À son bord, des glaciologues, climatologues et océanographes. DR Greenpeace

    La banquise, en réfléchissant l’essentiel de la chaleur des rayons du soleil qu’elle reçoit, aide à réguler les températures, et ce pour les 7 milliards d’habitants de notre planète. La disparition de la banquise serait un point de non retour pour le climat. L’Arctique est aussi, paradoxalement, la zone géographique où les symptômes du dérèglement climatique sont les plus flagrants, à la fois symbole et témoin de ce qui pourrait se passer sur l’ensemble du globe. C’est un des derniers endroits préservés de la planète, une réserve de biodiversité unique, et le lieu de vie de centaine de milliers de personnes qui est menacé. Autour d’animations et d’ours polaires, les bénévoles de Greenpeace informeront et mobiliseront dans 20 villes de France et 200 villes dans le monde.

    • Pour sauver l'Arctique avec Greenpeace, à Bordeaux, à  14h30, Place de la Comédie au Grand Théatre.

    Cathy Lafon

    EN SAVOIR PLUS

     


  • Fil vert. Galère ordinaire de l'écologie : une nouvelle Bricq tombe du Batho France

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    Nicole Bricq, photo AFP

    Il y a des jours où l'écolo de base regrette de s'être levé(e). Entre nous, c'est souvent. Et c'est encore le cas ce vendredi 22 juin, où les mauvaises nouvelles s'amoncellent pour l'écologie et l'avenir de la planète, dès le bouton de la radio poussé, le journal ouvert et l'ordi connecté.

    Allons y pour la galère du jour. En vrac : un sommet de Rio pitoyable, qui serait un échec sur toute la ligne, un Dany Cohn Bendit plus méchant que grognon, qui se répand tous azimuts dans les médias en attaques vindicatives contre ces écologistes "arrivistes", pourtant à peine entrés au gouvernement et à l'Assemblée. Attaques dont on se demande bien en quoi elles pourraient soulager le sort de la planète et à qui elles peuvent bien profiter. Sans compter qu'avec 2,5 % à la présidentielle, faire profil bas en considérant s'en être tiré au mieux afin de travailler concrètement au service de l'écologie, était le minimum de décence qu'on pouvait attendre d'EELV après une aussi rude séquence électorale.

    Exit Nicole Bricq :  tombée au champ d'honneur des mines de l'exploitation pétrolière ?

    gouvernement,ministre de l'ecologie,remaniement,exploitation pétrolière,minesMais la journée ne fait que commencer ! Pour couronner le tout, on apprend que la toute nouvelle ministre de l'Ecologie, de l'Energie des Transports et du Développement durable, Nicole Bricq, qui avait reçue pour ses compétences écolos la bénédiction du monde associatif environnemental et pour, faire court, de tout le petit peuple vert, se retrouve évincée de son poste pour prendre en charge celui du Commerce extérieur...  Voilà, on nous l'avait bien dit, c'était trop beau pour être vrai : une ministre à la feuille de route quasi éco-exemplaire, a ce premier acte incroyable de mettre un frein aux appétits des explorateurs pétroliers qui ne prennent pas en compte de façon satisfaisante les problématiques d'environnement, en gelant temporairement, le 13 juin, les permis de recherches de Shell en Guyane et en classant parmi ses priorités la réforme du Code minier français de 1956, issu d'une loi de 1810, afin d'intégrer la nouvelle donne de la protection environnementale... Dossier repris en main une semaine plus tard par le premier ministre Ayrault (au gosier peut-être encombré d'un certain aéroport de Notre-Dame-des-Landes) qui désavoue Nicole Bricq en donnant au préfet de Guyane l'autorisation de signer les arrêtés préfectoraux permettant la relance des travaux.  A peine aux manettes, Bricq est déjà débarquée. La nouvelle prend de court tout le monde, y compris semble-t-il l'intéressée, justement au travail à Rio... Trop écolo, Nicole ? Le comble du mauvais goût. En plein sommet de Rio, confier le ministère de l'Ecologie à une spécialiste de la sécurité, Delphine Batho (photo ci-dessus), plutôt qu'à une spécialiste de la fiscalité environnementale est d'un bien meilleur effet.

    Les écolos ont à peine eu le temps de commencer à rêver leur lune de miel avec Nicole Bricq sur une planète plus verte, qu'elle est déjà terminée. Va-t-on demander aussi à Stéphane Le Foll de renoncer à interdire le Cruiser, pour ne pas contrarier les lobbyes de l'agriculture intensive ?

    Oui, s'il n'avait pas une planète à sauver, il y a vraiment des jours où l'écolo aurait bien envie de se recoucher. Au lieu de quoi, il (elle) se contente de chanter avec Amadou et Mariam, "Y a des jours de malheur, y a des moments de panique, des moments de lassitude... La galère, personne veut la vivre ... mais, oh Amadou, tu n'as pas le choix, oh Amadou, c'est plus fort que toi... ".

    Cathy Lafon

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  • RIo + 20, le bilan. Ronan Dantec : "Non, Rio + 20, c'est pas mort !"

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    Manifestation à Rio pour la préservation et de la planète, juin 2012. Photo AFP

    "L'avenir que nous voulons"

    Vingt ans après le premier Sommet de la Terre, c'est aujourd'hui, vendredi 22 juin, que les 191 pays présents à Rio vont ratifier un projet de déclaration finale de 49 pages, intitulée "L'avenir que nous voulons", rédigée sous l'autorité du Brésil, pays hôte. En signant ce texte, une centaine de chefs d'Etat et de gouvernement doivent s'engager en faveur de l'éradication de la pauvreté et de la préservation de la planète. Les grandes ONG l'ont déjà vertement critiqué pour son manque d'ambition et ne décolèrent pas.  Greenpeace a même parlé d'"échec épique" et WWFde "déception significative" : "Nous avons besoin que les leaders du monde viennent au secours des négociations, ou bien nous allons avoir plus de pauvreté, plus de conflits et plus de destruction de l'environnement", a déclaré à l'AFP son directeur général, Lasse Gustavsson.

    D'un gigantesque forum écolo à un appel à la "révolution industrielle verte", en passant par un contre-sommet des peuples : Rio, c'est ça aussi !

    Ce serait cependant une erreur que de résumer Rio à un seul texte, qui aussi bon fût-il, n'engagerait jamais ses signataires que par le contenu réel qu'ils lui donneraient. Et même si, en matière de développement durable, intérêts et conceptions divergent, on ne peut pas dire qu'il ne s'est rien passé à Rio. Pendant deux semaines, le monde entier a discuté, innové et bataillé ferme, avec quelque 50.000 personnes - élus locaux, hommes d'affaires, scientifiques, militants d'ONG - présents à la conférence, un forum bouillonnant de quelque 500 événements sur dix jours, avec un contre sommet, le Sommet des peuples qui a réuni 18.000 personnes par jour depuis le 15 juin,  et avec 1.200 chefs d'entreprise - certains à la tête de géants comme Coca Cola, Shell, Bayer et Microsoft - qui ont pris plus de 150 engagements, comme utiliser du coton biologique ou économiser l'énergie, et ont lancé un appel à la "révolution industrielle verte".

    Alors, Rio + 20, c'est l'échec total ?

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    Ronan Dantec, sénateur de Loire-Atlantique, porte-parole climat du réseau mondial de collectivités locales CGLU. Photo DR

    Vu de notre petit coin de France, la fumée qui s'échappe de Copacabana semble quand même plus noire que verte et ne sent pas la rose. La presse dans son ensemble pointe l'échec de Rio +20, le renoncement des Etats et le flou du contenu du texte d'accord. Mais tout Rio + 20 n'est peut-être pas à jeter...

    Décryptage en direct de Rio + 20, avec Ronan Dantec. Le sénateur EELV de Loire-Atlantique, porte-parole climat du réseau mondial de collectivités locales CGLU (Cités et Gouvernements Locaux Unis) participe également aux négociations onusiennes de Rio en tant que membre de la délégation du Sénat français. Il nous donne sans détour sa perception de représentant mondial des villes et de la société civile, au premier Sommet de la Terre du siècle. 

    Alors ce Sommet de Rio, franchement Ronan, c'est mort, non ?

    Ronan Dantec. Mais non, Rio + 20, c'est pas mort ! D'ailleurs, une négociation internationale, ce n'est jamais mort. Le premier point positif, c'est justement qu'elle existe. C'est vrai, je pensais qu'on pouvait espérer aller plus loin dans la négociation et qu'on s'entendrait pour soumettre aux représentants des Etats un texte plus exigeant et plus avancé. Mais dans la nuit précédant l'arrivée des chefs d'Etat, le pays hôte, le Brésil, a tiré vers le bas la négociation, par crainte de reproduire l'échec du sommet de Copenhague. Et à la différence de Copenhague, il y a en effet aujourd'hui un vrai texte d'engagement commun, qui n'est pas si flou qu'on le dit et que tout le monde peut signer. 

    Ce n'est pas un peu trop optimiste, comme vision des choses ?

    dantec hauteur.jpgR.D. Passer pour l'optimiste de service ne me fait pas peur !  Mais je ne suis pas non plus un optimiste béat.  Même  si, comme on le savait à l'avance, la déclaration finale du Sommet n'est pas à la hauteur des enjeux de la dégradation accélérée de la planète, Rio + 20 nous dote d'un cadre et d'un calendrier cohérent sur les trois ans qui viennent, associant pays émergents comme industrialisés, pour nous permettre d'arriver à un accord sur des objectifs précis en 2015. Avec notamment, entre temps, une conférence sur le climat associant les pays émergents et, pour la gouvernance mondiale, la création en 2013 d'un forum politique de haut niveau. Enfin, dernier point positif de Rio, c'est qu'il en ressort la nécessité de  mieux associer dans l'avenir la société civile, dont le rôle me semble désormais reconnu, au travail d'élaboration d'un dévelopement planétaire durable. Pour moi, les conditions sont réunies pour que nous réussissions ensemble à trouver au milieu de la décennie, le grand deal mondial qui permettra de sauver la planète et de préserver l'humanité.

    Et le rôle de l'Europe dans tout ça?

    R.D. L'Europe, première puissance économique mondiale, a un rôle de leadership important à jouer dans l'histoire du développement durable mondial. L'Europe n'a pas démérité à Rio. Avec la France, notamment gâce à la convergence franco-allemande, avec le Danemark et la Commission européenne, elle a vraiment cherché à tirer le texte de l'accord vers le haut.  Les Européens refusaient un document qui leur semblait dépourvu d'ambition et demandaient en particulier qu'une place plus grande soit faite au Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE). Mais il faut reconnaître qu'elle s'est retrouvée isolée vers la fin d'une négociation que le Brésil a précipitée. Elle n'a pas su maintenir un rapport de force politique suffisant. Un autre grand regret : l'axe Europe-Afrique, dont j'attendais beaucoup car il avait bien fonctionné à Durban, a échoué à Rio, où la proposition commune Europe-Afrique de créer une Organisation mondiale de l'environnement a été rejetée. Mais l'Europe-Afrique n'a pas disparu pour autant des écrans radars du développement durable et doit rester un atout majeur pour l'avenir de la planète.

    Quid de l'"économie verte", un des deux enjeux majeurs du Sommet ?

    R.D. Comme on pouvait s'y attendre, il n'y a pas eu d'accord à Rio sur la définition de "l'économie verte". Il manque vraiment un travail préalable d'appropriation d'un concept que tout le monde ne voit pas de la même façon et dont certains se méfient. Mais l'important est que pour la première fois, même si c'était prématuré, la question de l'économie verte comme vecteur du développement durable, a été été posée avec celle de sa définition sur la table de travail onusienne des chefs d'Etat. Pour moi, l'économie verte doit naître en réalité de la convergence des grandes économies des pays développés et de celles des pays émergents, vers un développement soutenable partagé.

    Et Hollande, entre nous, il a assuré à Rio ? Ou pas ?

    R.D. Oui. Sa présence à Rio a été très positive. J'assistais à sa première conférence de presse à Copacabana, le jour même de l'ouverture du sommet le 20 juin, avant qu'il ne prononce son discours devant les chefs d'Etat et l'ONU. Il m'a donné le sentiment d'avoir compris que le texte de Rio + 20, même s'il ne pouvait pas être à la hauteur des enjeux et ne pourrait donc produire qu'un résultat a minima, constituait une étape, ou mieux, un vrai point de départ dans la décennie qui s'ouvre, pour sauver la planète. Il s'est réjoui des avancées réelles, tout en soulignant les insuffisances notoires du projet de déclaration finale et en réclamant de ses partenaires un sursaut pour faire avancer la cause de l'environnement et du développement durable. Il a en outre donné l'assurance que la France jouerait pleinement le rôle politique, économique et financier qu'on attend d'elle pour la construction d'un développement durable planétaire. En déclarant qu'elle serait au rendez-vous pour les financements innovants, tout en soutenant l'instauration en Europe d'une taxe sur les transactions financières, dont les recettes seront affectées au développement et à la défense de l'environnement. Enfin, en matière de gouvernance, il a regretté le refus de la majorité des pays présents de créer une agence de l'ONU spécialisée de l'environnement et a assuré vouloir mener le combat de son émergence. Et puis, c'est mon dada, mais sa volonté d'associer pleinement la société civile et les collectivités locales est bien réelle : pour le réseau mondial des  collectivités locales dont je suis le porte-parole climat, c'est d'une grande importance...

    Mais si en 2015, on dit à nouveau : "Sauver la planète, ok, oui mais dans trois ans ! " ?

    R.D. Bien sûr, c'est le risque. Mais tous les combats qu'on mènera durant les trois ans qui viennent me permettent de garder confiance. Et puis, même s'il y a urgence, il n'est pas trop tard, on peut encore sauver la planète ! Tant qu'on se bat, il n'est jamais trop tard. Alors on peut me trouver trop optimiste, mais moi, je me juge raisonnablement optimiste, car je suis avant tout un optimiste de combat.

    Cathy Lafon

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