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salon international de l'agriculture

  • Ces bonnes nouvelles vertes de 2014. Aujourd'hui: la ferme Cazaux à Arrens (65), championne des prairies fleuries

     

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    La prairie fleurie de la Ferme Cazaux, Arrens-Marsous (Hautes-Pyrénées) Photo Ma Planète

    C'est l'été... "Ma Planète part" en vacances, bien vertes et bien méritées, vous en conviendrez ! Mais l'écolo-blog de "Sud Ouest" ne vous abandonne pas pour autant et vous a préparé une série spéciale "Retour sur les bonnes nouvelles vertes de 2014" pour vous accompagner quotidiennement (ou presque) jusqu'à la rentrée de septembre.

    Halte à la sinistrose ! L'actualité  écolo ne se résume pas qu'à des catastrophes... Pour vous en convaincre et vous aider à reprendre le boulot en septembre, le moral gonflé à bloc,  "Ma Planète" vous propose de revisiter ces infos ultra positives qui ont fait le bonheur des écolos cette année. Aujourd'hui  : le Salon de l'agriculture 2014 a récompensé les prairies naturellement fleuries de la ferme Cazaux, dans les Hautes-Pyrénées, à Arrens-Marsous.

    La ferme Cazaux, dans les Pyrénées, championne des Prairies Fleuries

    27 mars 2014. C'était une première dans la longue histoire du Salon de l'agriculture. Cela vous a peut-être échappé, mais le 24 février dernier, le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, remettait sept prix récompensant "le meilleur équilibre agri-écologique", dans le cadre du premier Concours général agricole des "Prairies Fleuries". Marie-Paule Cazaux, éleveuse de montagne à Arrens-Marsous (Hautes-Pyrénées) et productrice de fromages, a été récompensée du 2ème prix, dans la catégorie "prairies de montagne".

    PIERRE RABHI PORTRAIT.jpgL'agro-écologie, késaco ?

    Le ministère de l'Agriculture a voulu placer la dernière édition du Salon de l'agriculture sous le signe de l'agro-écologie, qui est, selon lui, "une nouvelle approche qui intègre l'environnement comme facteur de compétitivité". Voilà pour la partie "gouvernementale" de la définition, en vertu de l'article 3 de la Loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt. Pour aller plus loin, il faut savoir que les tenants de l'agro-écologie refusent avant tout une approche uniquement technique ou techniciste de l'agriculture et prônent une approche globale, basée sur  la reconnaissance des savoirs et savoir-faire paysans, qui utilisent les ressources offertes localement par la nature, par exemple pour lutter contre les maladies des plantes. L'agro-écologie, dont le chantre est le poète-philosophe Pierre Rabhi (photo ci-dessus), vise à réconcilier le développement agricole avec la protection de l’environnement et la biodiversité, en passant par des opérations de "renaturation" le cas échéant.

    Plus de performance économique et environnementale

    le foll.jpgPlus prosaïquement, avec les prix décernés dans le cadre du concours "Prairies fleuries, Stéphane Le Foll entend conforter et amplifier une dynamique déjà engagée sur les territoires par les “pionniers de l’agro-écologie” et "née de la mobilisation de leur mobilisation volontaire d'acteurs locaux", afin de "modifier les systèmes de productions vers plus de performance économique et environnementale". Tout en récompensant au passage le partage des bonnes pratiques, l'amélioration de la biodiversité et du paysage.

    Marie-Paule Cazaux, "pionnière de l'agro-écologie" de montagne

    marie paule.jpgMarie-Paule Cazaux du Val d'Azun (Arrens-Marsous), fait partie de ces fameux "pionniers de l'agro-écologie", avec son mari, Jean-Pierre, également conseiller municipal du village. Ce dernier a notamment longtemps bataillé pour obtenir de sa commune qu'elle passe enfin au zéro phytosanitaire, en 2013. Le fromage de brebis de la Ferme Cazaux est plutôt réputé : on vient de loin pour s'en régaler, et les meilleurs des fromagers se fournissent chez elle, et ce jusqu'à Bordeaux. Sélectionnées par l'Office national des forêts (ONF), après avoir été récompensées au niveau départemental puis régional, ses prairies ont obtenu le deuxième prix dans la sixième catégorie du Concours général des prairies fleuries, celle des prairies fauchées et pâturées en montagne. Bien évidemment consciente de s'inscrire dans une démarche naturelle et agro-écologique sinon bio, Marie-Paule a pourtant été surprise d'être ainsi distinguée, et n'en revient toujours pas: selon l'ONF, ses prairies, fleuries naturellement, recèlent plus de 300 variétés de plantes !

    Une AOC de foin bio

    aoc foin.jpgCe prix inattendu a été pour l'exploitante agricole l'occasion de monter à Paris et de recevoir la distinction des mains du ministre en personne. Mais le plus surprenant, raconte-t-elle, a été de découvrir qu'il existait une AOC de foin bio. Le foin de Crau, produit dans les Bouches-du-Rhône, bénéficie à ce jour et depuis 1997, de la seule appellation d’origine contrôlée attribuée en France à un produit non destiné à l’alimentation humaine. Elle montre en riant le sachet de ce foin, joliment empaqueté dans un papier cristallin, qu'elle a rapporté de Paris :  "Regardez ! Vous vous rendez-compte, une AOC de foin ? Je n'aurais jamais cru que cela existe ! Le foin, c'est naturel... Mais c'est vrai, finalement, les brebis s'en nourrissent, alors forcément, la qualité de leur fourrage détermine celle du lait et des fromages...", réfléchit-elle. Le prix d'excellence agro-écologique, remis aux éleveurs lauréats, met en effet en valeur leur travail mais aussi les services rendus par leurs prairies fleuries à la biodiversité et la qualité des fourrages, qui se répercute sur la qualité des produits : lait, viande, miel….

    Le rendez-vous pour l’édition 2015 du concours général des "Prairies Fleuries" a d’ores et déjà été lancé par le ministre, à l’issue de la cérémonie. Marie-Paule Cazaux reviendra-t-elle un jour à Paris avec une "AOC de foin de la Ferme Cazaux" ? "Et pourquoi pas !", sourit-elle.

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    Les prix du Concours général agricole des "Prairies Fleuries", catégorie 6, prairie fauchée et pâturée (montagne) :

    • 1er prix :  Gérard VERDIER - EARL La Pessade, Parc naturel régional Volcans d'Auvergne.
    • 2ème prix : GAEC Ferme CAZAUX, Parc national des Pyrénées, Val d'Azun.

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  • Agroalimentaire. En France, le bio ne connaît pas la crise

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    Un joli panier de légumes bio. Photo SO

    Demain s'ouvre à Paris le Salon international de l'agriculture (25 février au 5 mars). Rendez-vous annuel obligé des femmes et hommes politiques qui ne manqueront pas cette année d'y défiler en nombre, à la veille des échéances électorales à venir, il est aussi un bon révélateur de la santé de l'agriculture et de ses produits. Ce qui est bien plus important.

    En 2012, la bonne nouvelle c'est qu'en France, le bio ne connaît pas la crise. Selon les estimations de l'Agence Bio publiées le 14 février dernier, le marché des produits issus de l'agriculture biologique a bondi de 10 % en 2011, et quadruplé en dix ans. Il est passé de 1 milliards d'euros en 2001 à quatre milliards d'euros en 2011, et représente aujourd'hui environ 2,6% de la consommation alimentaire en France. Quant aux surfaces agricoles bio, elles ont doublé dans la même période. Il est vrai qu'on part de tellement loin dans ce domaine...

    Une belle performance à nuancer

    L'effet de la crise se fait néanmoins sentir, car si le chiffre d'affaire global des ventes explose, le nombre de Français qui consomment régulièrement des produits bio s'érode progressivement depuis deux ans.  En 2011, 40% des Français ont déclaré consommer au moins une fois par mois des produits biologiques, alors qu'ils étaient 43% en 2010 et 46% en 2009 (sondage réalisé par l'institut CSA pour l'Agence Bio). Par ailleurs, les nouveaux convertis au bio sont moins nombreux. En 2011, 3% des acheteurs de bio déclarent consommer des produits biologiques depuis un an, contre 8% en 2010.

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    Magasin Bio Knock (Bègles, Gironde). Photo archives SO

    Plus de points de vente, mais des prix encore trop élevés

    Un frein au développement de la consommation bio reste les prix des produits jugés trop élevés. Pourtant, le bio s'est démocratisé, avec la multiplicaton des ouvertures d'enseignes spécialisée (Biocoop, La Vie Claire, Naturalia, La Vie Saine...). On n'en dénombre pas moins de 9 rien qu'à Bordeaux, sans compter l'offre bio des étals présents sur les différents marchés. Les hypers et supermarchés ont aussi accrû leur assortiment bio, créant des lignes de produits bio avec leur marque propre. Les prix se sont ainsi réduits, grâce à l'augmentation des volumes, mais encore insuffisamment : plus de 90% des consommateurs considérent que des prix moins élevés favoriseraient l'essor du marché. Les prix des produits bio restent en effet de 20 % à parfois 50 % plus élevés que les produits issus de l'agriculture conventionnelle.

    De leur côté, les consom'acteurs fidèles, qui ont appris à mieux consommer, différemment et durablement, et peut-être aussi suffisamment aisés pour continuer à acheter régulièrement ce type de produits, sont de plus en plus convaincus de la qualité de leur choix. Cela suffit à expliquer la bonne santé du marché du bio, dans un contexte où la consommation stagne dans les grandes surfaces alimentaires.

    Bio, mais pas assez local

    Dans leur panier, les consommateurs de produits biologiques placent en premier lieu des fruits et des légumes. Puis viennent les produits laitiers et les oeufs. Malheureusement, l'origine "France" de ces produits reste bien insuffisante. Surtout si l'on considère que, pour être vraiment durable, le bio se doit aussi d'être local. Or, si les surfaces agricoles cultivées en bio ont doublé en France, passant de 419 750 hectares à 950 000 en 2011, pour représenter aujourd'hui 3,5%, de la suface agricole cultivée, on est encore loin des objectifs du Grenelle de l'Environnement (6% fin 2012 et 20% en 2020), et surtout loin de pouvoir satisfaire les attentes des consommateurs. Plus du tiers des produits bio consommés en France sont importés depuis l'Union européenne ou d'autres pays.

    Le bio : stop ou encore ?

    L'Agence Bio estime que le marché du bio a encore un bel avenir en 2012. La crise économique ne devrait pas avoir d'impact sur la consommation, qui devrait encore augmenter. Une autre étude, publiée le 6 février dernier, vient cependant doucher cet optimisme. Pour le cabinet Xerfi, la croissance du marché alimentaire bio en France va ralentir, pour plafonner à  une augmentation de 5 % en 2015, avec un chiffre d'affaires de 4,5 milliards d'euros, en raison de la dégradation de la conjoncture économique.  Avec la crise, explique Xerfi, les consommateurs établissent des priorités : et les prix des produits bio sont plus élevés que ceux de l'alimentation traditionnelle.

    Encore !

    Pessimiste ou optimiste, aucune étude sur l'avenir du bio ne saurait remettre en cause les bienfaits de ce type d'alimentation pour la santé des consommateurs. Promouvoir l'agriculture bio et aider à son développement est un enjeu majeur pour l'avenir de notre agriculture et notre bien-être. Rendre possible l'objectif du "bio pour tous",  pourrait peut-être constituer un levier plus efficace pour réduire le déficit de la sécu, que le déremboursement des médicaments. Ce jour là, parions que le Salon international de l'agriculture de Paris sera devenu le plus grand salon international du bio...

    Cathy Lafon

     ►PLUS D'INFO

     

    • Le bio au Salon International de l'Agriculture de Paris  :

    L’Agence BIO et ses partenaires iront à la rencontre du public au Salon International de l'Agriculture, Porte de Versailles à Paris (stand 3C93). L'espace BIO s'adressera à la fois aux professionnels et au grand public (adultes et enfants), avec pour objectifs de répondre à toutes les questions sur les principes et les valeurs de l’agriculture biologique, de faire découvrir la diversité et les saveurs des produits bio, et d’apporter des informations aux professionnels souhaitant convertir leurs activités à l’agriculture biologique.

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