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agriculture biologique

  • Initiative : la société girondine Alidad' innove dans l'alternative aux herbicides chimiques

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    Alidad propose un produit "propre" pour désherber les parterres des espaces verts publics et les cultures agricoles Photo DR

    Le groupe Alidad Invest, installé à Mérignac (Gironde), se prépare à commercialiser prochainement un produit de biocontrôle à effet désherbant non sélectif, défanant, dessiccant et anti mousse (surfaces dures). Nom de code : VVH 86086.

    Apesticides epandage vignes.jpgprès cinq années de développement et environ 270 essais réalisés en France, en Europe ainsi que dans les DOM TOM, Alidad a déposé auprès de lANSES, en décembre 2012, les dossiers pour l’obtention des Autorisations de Mise sur le Marché de son nouveau produit. "Ces demandes concernent dans un premier temps la vigne, la pomme de terre et les cultures tropicales ainsi que les espaces verts et jardins", précise Alain Chemin, fondateur du groupe Alidad Invest. Alidad veut proposer un herbicide, qui soit une alternative non chimique aux pesticides.

    Nom de code : VVH 86086

    Dans le cadre du Plan Ecophyto 2018 de la réduction des pesticides voulu par le gouvernement et du développement de l’agriculture biologique qui va avec, le produit, souhaite s’inscrire dans une démarche de réduction de l’impact des activités agricoles sur l’environnement. Son objectif est de permettre à ses utilisateurs d’assurer la productivité de leur exploitation, en assurant une gestion durable des espaces verts. Tout en leur garantissant confort, propreté et sécurité.

    Sans danger pour l'applicateur, le consommateur et l'environnement

    D’origine végétale, la substance active est extraite d’un processus naturel qui n’inclue pas de produit chimique. La molécule utilisée est très facilement biodégradable et après de nombreux tests sur vignes comme sur pommes de terre, aucun résidu n’a été retrouvé dans les produits. C’est pourquoi Alidad revendique pour VVH 86086 l'égilibilité au label « utilisable en agriculture biologique ».

    "Un véritable retour aux techniques culturales"

    La particularité de VVH 86086 est qu’il ne tue pas l’herbe, il ralentit sa pousse. C’est une des raisons pour laquelle l’efficacité du produit devra faire face aux aléas climatiques. Alors qu’un seul passage pourra suffire pour désherber la culture ou le jardin avant un été sec, il faudra en revanche s’y atteler à plusieurs reprises si l’été est humide afin d’éviter la repousse des mauvaises herbes. Son utilisation est à usage variable, "en fonction des usages et des objectifs de chacun", explique Alain Chemin, qui insiste, "c'est un véritable regtour aux techniques culturales !".  Ce nouveau produit pourrait être d'un coût plus élevé qu'un équivalent issu de la chimie de synthèse. Mais son retour qualité/prix se fera sur d'autres critères, dont celui d'un impact écologiquement responsable sur l'environnement. E ça, ça n'a pas de prix.

    jachère fleurie.jpgSemer les "mauvaises" herbes fleuries

    Dans certains cas, on peut aussi décider de laisser pousser les "mauvaises herbes", qui sont en réalité des "indésirables" à nos yeux de jardinier et pas de la vraie "mauvaise graine". La plupart d'entre elles sont d'excellents auxiliaires de la biodiversité et vouloir à tout prix s’en débarrasser peut même avoir un impact négatif sur la biodiversité locale. Les "mauvaises" herbes attirent abeilles et insectes butineurs, indiquent la qualité du sol, sont parfois médicinales ou comestibles. Il en existerait 580 selon un décompte de l’Inra. Certaines sont très belles comme les coquelicots et les bleuets et la mode dans les jardins bio est à la jachère fleurie . On sème des mélanges de graines de "mauvaises" herbes fleuries pour garnir les pieds de plantation comme les rosiers, et ainsi éliminer les vraies herbes"indésirables".....

    Mais,  bon. Malgré tout, certaines "mauvaises" herbes le sont réellement et dérangent agriculteurs et jardiniers, en nuisant aux cultures. VVH 86086 se veut une réponse "biocontrôlée" adaptée à ce type de situation. Le produit d'Alidad n’a pas encore reçu l’autorisation de l’ANSES, mais sa commercialisation est déjà programmée. Sur les marchés agricoles en Europe elle sera assurée par la Société JADE, filiale du Groupe Alidad Invest, tandis que pour le marché des Espaces Verts en Europe, la commercialisation a été confiée au Groupe SYNGETA. Pour le marché du Jardin amateur, les décisions sont en cours de finalisation.

    A suivre.

    Cathy Lafon

    LIRE AUSSI

    PLUS D'INFO

    • Alidad'invest 33 :  Avenue Ariane-Parc Cadera, 33700 Mérignac. Contact presse VVH 86086 : 01 44 82 66 70 - 06 11 34 22 39.
  • Viticulture bio. On a retrouvé le vin d'Adam et Eve : c'est un Sauternes

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    Château Guiraud, en 2009. Photo archives Sud Ouest Laurent Theillet

    Le millésime 2011 de Château Guiraud, premier Grand Cru Classé de Sauternes, va célébrer en grandes pompes le mariage, après de longues et riches fiançailles, de la viticulture bordelaise et du développement durable. Parmi les premiers grands crus classés du Bordelais, il est en effet le premier à être certifié en agriculture biologique.

    Chateau Guiraud : plus belle la vigne "bio"

    Pour Xavier Planty, maître depuis trente ans de ce domaine de 128 ha, cela n'a pas été une mince affaire, pas plus que pour aucun viticulteur ou agriculteur qui fait le choix de passer au bio. Selon le "Journal du dimanche" du 4 mars, son "aggiornamento écolo", il le fait en 1995, à la mort d'un ami proche, chef de culture dans une exploitation viticole, décédé d'un cancer à l'âge de 64 ans et qui comme toute sa génération, a utilisé des pesticides, des DDT, des produits phosphorés. Quinze ans après, Xavier Planty, co-propriétaire de Guiraud, aura son certificat "bio", pour sa production de 2011.

    "Laisser du temps au temps"

    viticulture,législation,chiffre,réglementation européenne,agriculture biologiquePasser au bio, oui, mais ce n'est pas si simple et cela ne s'obtient pas sur un claquement de doigts.  Entre la prise de décision qui conduit le vigneron à renoncer à tous les produits de synthèse, et l'obtention du certificat "bio", il faut laisser la terre et la vigne se "détoxifier", pour se remettre en équilibre naturel. Une période de transition de quatre ou cinq ans est nécessaire, durant laquelle on est forcément pénalisé économiquement par une baisse momentanée mais probable de rendement. Il faut aussi trouver les bons dosages des produits naturels. Comme tous les viticulteurs bio, contre le mildiou, Xavier Planty n'utilise que la bouillie bordelaise et le sulfate de cuivre ; en guise d'engrais et d'insecticide, du compost liquide et des tisanes d'ortie. Ensuite, il  plante ou replante des haies en bordure de ses vignes, haies dont on ne chantera jamais assez les louanges  : premier facteur de biodiversité, par le refuge qu'elles offrent aux insectes, oiseaux et à la faune de toute sorte, elles peuvent aussi attirer les nuisibles. Tel est le cas des haies basses de noisetiers et de saules, choisies par Xavier Planty, qui  sont autant de refuges pour les nuisibles et prédateurs de la vigne : en quatre ans, il n' a plus eu besoin d'insecticide.  Enfin, terminé le désherbage non sélectif, ou pas une pousse verte ne dépasse entre les rangs de vigne : au contraire, pointent graminées,  pâquerettes et  achillées qui, comme chacun l'a oublié, ont toutes un rôle biologique : certaines minéralisent, d’autres fixent l’azote. Oiseaux, insectes et plantes ont repris leurs droits au domaine de Chateau Guiraud, où près de 635 espèces ont été recensées l’été dernier. Quant aux vins, ils sont bien meilleurs qu'avant, car d'une plus grande complexité aromatique : le vin d'Adam et Eve, en quelque sorte, avant que la pomme ne fût croquée...

    Au paradis du "bio", Château Guiraud n'est pas tout seul

    viticulture,législation,chiffre,réglementation européenne,agriculture biologiqueUn premier "1er grand cru" classé bio ? C'est écologiquement la classe, mais cela ne doit pas faire oublier l'important travail mené depuis des années, par quantité de producteurs petits ou grands qui sont passés par toutes les étapes parfois ingrates qu'a connues Château Guiraud dans sa transformation écologique. Mais qui ne sont pas toujours payés de succès, car si le marché du vin bio se porte très très bien, il n'en va pas toujours de même à l'échelon des petits producteurs. Selon le magazine "Terre de vins" de janvier 2012, de 2009 à 2010, le nombre d'exploitations engagées en démarche bio a progressé de 49 % en Gironde et en 2011, la France est devenu le 3ème pays producteur de vins bio au monde. La demande des consommateurs s'accroît, mais la concurrence, y compris à l'étranger, également, tandis que la consommation globale de vin diminue.

    Les Dauphins, "historiquement" bio

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    Château Les Dauphins, Saint Loubès (Gironde) Photo Alain Noël

    Certains petits crus bios girondins, comme le  Bordeaux Supérieur Château Les Dauphins, à Saint-Loubès (Gironde), exploitation familiale reprise par Yves et Alain Noël dans les années 1990, sont aujourd'hui victimes de l'expansion du bio. Au Château Les Dauphins, des deux frères Noël, c'est Alain  qui s'investit au quotidien dans le travail de la vigne, avec sa femme, Marie-Claude.  Jusqu'en 2010, le succès semblait au rendez-vous, pour ce couple d'enseignants qui vit la vigne comme une passion, et dont le vignoble a la particularité de compter depuis 1985, parmi les premiers vignobles de Gironde certifiés bio. Ils ont encore en stock actuellement une récolte et demi (2010 et 2009), suite à une année blanche, en 2008, qui leur a fait perdre leur principal client à l'exportation, la Finlande.  Alain Noël est pessimiste sur l'avenir du vin bio en Gironde, en crise comme tout le secteur, et craint que ce ne soit surtout la prime à l'arrachage qui ait de beaux jours devant elle. Cela n'empêche pas Les Dauphins d'avoir la cote, y compris à la rubrique "faits divers" :  un stock de bouteilles leur a été dérobé en décembre dernier, et il plane également aujourd'hui un soupçon de contrefaçon asiatique de leur nom et de leur étiquette, vraisemblablement en Chine...

    Du "bio", mais c'est bien sûr ?

    Adam et Eve ont payé pour le savoir, le territoire du paradis lui-même n'échappe pas au législateur. Et pour légiférer, en 2012, on peut faire confiance à l'Europe. Soyons soulagés : le vin "bio" a désormais une existence "légale", grâce à de nouvelles règles, définies par la Commission européenne, destinées à encadrer la production du "bio", applicables dès la récolte 2012. Après huit ans de haute lutte, les experts du Comité permanent de l'agriculture biologique de l'Union européenne se sont mis d'accord le 8 février dernier, sur les pratiques oenologiques à respecter pour pouvoir écrire "vin biologique" sur l'étiquette des bouteilles. Cela met fin à une véritable anomalie écologique, comme le souligne la revue "Que Choisir" du 20 février 2012 : jusqu'ici, seuls les raisins pouvaient être certifiés AB (Agriculture biologique). Rien n'interdisait donc après coup les producteurs de recourir à tous les artifices de la vinification industrielle. Rien, si ce n'est une éthique écologique dont on soupçonne qu'elle est largement partagée par des viticulteurs qui font la démarche difficile du développement durable, et dont on voit mal pourquoi ils la ruineraient après coup. Cette nouvelle réglementation ne fait ainsi ni chaud ni froid à Alain Noël, qui analyse que cela ne changera rien pour "Les Dauphins", car ses méthodes de vinification sont déjà naturelles au maximum. Ce qui l'agace d'avantage, ce sont les viticulteurs qui se lancent d'un côté dans le bio, tout en continuant sur d'autres parcelles à produire du vin "conventionnel"... Et récoltent ainsi le beurre et l'argent du beurre, compensant les années difficiles du bio, par l'assurance de récoltes obtenues avec des procédés chimiques traditionnels.

    logo vin.jpgA la recherche du "bio" du "bio"

    Toujours selon "Que choisir",  en dépit de cette nouvelle réglementation, il n'est pas non plus encore tout à fait sûr qu'on puisse boire un vin "bio" élaboré dans un esprit totalement respectueux de la nature, l'arsenal oenologique mis à disposition des vignerons bio restant très large. Ce qui est certain, c'est que sous le logo "bio" européen  (une feuille verte étoilée), on ne trouvera pas que du vin "naturel". Le "bio" du "bio", en quelque sorte, dont les producteurs de plus en plus nombreux, se regroupent sous des bannières communes, comme l'association "Renaissance des Appellations", "Démeter", "Biodyvin", ou "Vinabio" en Alsace. Pour Alain Noël, la question du vin "naturel" reste ouverte. La démarche européenne d'unification du bio lui semble écologiquement intéressante, mais il estime qu'elle est forcément limitée par les différences géo-climatiques des vignobles, dont les productions nécessitent des traitements naturels différents, pour leur conservation. Un vin d'Alsace ne se vinifie pas comme un vin espagnol. Pour sa part, sans revendiquer pour autant une appellation de vin "naturel", Alain Noël s'efforce de réduire le plus possible l'apport de soufre, et ne met plus son vin en barrique pour ce motif.

    Chassez le naturel...

    Une fois chassé, le naturel ne revient pas au galop. Dans le vin comme ailleurs. Avant que l'Europe ne nous prépare un nouveau cahier des charges européens (et un nouveau label !) pour officialiser enfin ces "vins naturels", prenons le temps d'arrêter de chercher la petite bête pour savourer les vins du paradis, que nous donnent à boire Château Guiraud, Château Les Dauphins, et tous les vignerons qui sont déjà passés au bio. Pour notre plus grand bonheur d'amateurs de bon vin, et à notre bonne santé !

    LIRE AUSSI

    Le Journal du dimanche.fr du 4 mars 2012 : "Comment un grand Bordeaux est devenu bio" : cliquer ICI

    EN SAVOIR PLUS

    Sur la nouvelle réglementation européenne de la viticulture bio :

    • Sur le site de  "Que choisir" : cliquer ICI
    • Sur le site de Viti-net : "Europe - La définition du « vin bio » enfin réglementée" : cliquer ICI

    Tout sur Château Guiraud : cliquer ICI

    Guiraud en chiffres : 67,91 €, le prix d'une bouteille 2001. 9,16 €, le prix d'une bouteille 2010 (le "G" de Guiraud). Superficie : 128 ha. Production annuelle: 100 000 bouteilles de Sauternes par an, pour le Premier Cru (avec l’étiquette noire) et le second vin (Petit Guiraud). 50 000 bouteilles de Blanc Sec (Le G de Château Guiraud).

    Tout sur Château Les Dauphins : cliquer ICI

    Les Dauphins en chiffres : 7 €, le prix d'une bouteille. Superficie : 20 ha. Production annuelle, de 120 à 150 hl.

    Le  Syndicat des vignerons bio d'Aquitaine : cliquer ICI

     

     

  • Agroalimentaire. En France, le bio ne connaît pas la crise

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    Un joli panier de légumes bio. Photo SO

    Demain s'ouvre à Paris le Salon international de l'agriculture (25 février au 5 mars). Rendez-vous annuel obligé des femmes et hommes politiques qui ne manqueront pas cette année d'y défiler en nombre, à la veille des échéances électorales à venir, il est aussi un bon révélateur de la santé de l'agriculture et de ses produits. Ce qui est bien plus important.

    En 2012, la bonne nouvelle c'est qu'en France, le bio ne connaît pas la crise. Selon les estimations de l'Agence Bio publiées le 14 février dernier, le marché des produits issus de l'agriculture biologique a bondi de 10 % en 2011, et quadruplé en dix ans. Il est passé de 1 milliards d'euros en 2001 à quatre milliards d'euros en 2011, et représente aujourd'hui environ 2,6% de la consommation alimentaire en France. Quant aux surfaces agricoles bio, elles ont doublé dans la même période. Il est vrai qu'on part de tellement loin dans ce domaine...

    Une belle performance à nuancer

    L'effet de la crise se fait néanmoins sentir, car si le chiffre d'affaire global des ventes explose, le nombre de Français qui consomment régulièrement des produits bio s'érode progressivement depuis deux ans.  En 2011, 40% des Français ont déclaré consommer au moins une fois par mois des produits biologiques, alors qu'ils étaient 43% en 2010 et 46% en 2009 (sondage réalisé par l'institut CSA pour l'Agence Bio). Par ailleurs, les nouveaux convertis au bio sont moins nombreux. En 2011, 3% des acheteurs de bio déclarent consommer des produits biologiques depuis un an, contre 8% en 2010.

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    Magasin Bio Knock (Bègles, Gironde). Photo archives SO

    Plus de points de vente, mais des prix encore trop élevés

    Un frein au développement de la consommation bio reste les prix des produits jugés trop élevés. Pourtant, le bio s'est démocratisé, avec la multiplicaton des ouvertures d'enseignes spécialisée (Biocoop, La Vie Claire, Naturalia, La Vie Saine...). On n'en dénombre pas moins de 9 rien qu'à Bordeaux, sans compter l'offre bio des étals présents sur les différents marchés. Les hypers et supermarchés ont aussi accrû leur assortiment bio, créant des lignes de produits bio avec leur marque propre. Les prix se sont ainsi réduits, grâce à l'augmentation des volumes, mais encore insuffisamment : plus de 90% des consommateurs considérent que des prix moins élevés favoriseraient l'essor du marché. Les prix des produits bio restent en effet de 20 % à parfois 50 % plus élevés que les produits issus de l'agriculture conventionnelle.

    De leur côté, les consom'acteurs fidèles, qui ont appris à mieux consommer, différemment et durablement, et peut-être aussi suffisamment aisés pour continuer à acheter régulièrement ce type de produits, sont de plus en plus convaincus de la qualité de leur choix. Cela suffit à expliquer la bonne santé du marché du bio, dans un contexte où la consommation stagne dans les grandes surfaces alimentaires.

    Bio, mais pas assez local

    Dans leur panier, les consommateurs de produits biologiques placent en premier lieu des fruits et des légumes. Puis viennent les produits laitiers et les oeufs. Malheureusement, l'origine "France" de ces produits reste bien insuffisante. Surtout si l'on considère que, pour être vraiment durable, le bio se doit aussi d'être local. Or, si les surfaces agricoles cultivées en bio ont doublé en France, passant de 419 750 hectares à 950 000 en 2011, pour représenter aujourd'hui 3,5%, de la suface agricole cultivée, on est encore loin des objectifs du Grenelle de l'Environnement (6% fin 2012 et 20% en 2020), et surtout loin de pouvoir satisfaire les attentes des consommateurs. Plus du tiers des produits bio consommés en France sont importés depuis l'Union européenne ou d'autres pays.

    Le bio : stop ou encore ?

    L'Agence Bio estime que le marché du bio a encore un bel avenir en 2012. La crise économique ne devrait pas avoir d'impact sur la consommation, qui devrait encore augmenter. Une autre étude, publiée le 6 février dernier, vient cependant doucher cet optimisme. Pour le cabinet Xerfi, la croissance du marché alimentaire bio en France va ralentir, pour plafonner à  une augmentation de 5 % en 2015, avec un chiffre d'affaires de 4,5 milliards d'euros, en raison de la dégradation de la conjoncture économique.  Avec la crise, explique Xerfi, les consommateurs établissent des priorités : et les prix des produits bio sont plus élevés que ceux de l'alimentation traditionnelle.

    Encore !

    Pessimiste ou optimiste, aucune étude sur l'avenir du bio ne saurait remettre en cause les bienfaits de ce type d'alimentation pour la santé des consommateurs. Promouvoir l'agriculture bio et aider à son développement est un enjeu majeur pour l'avenir de notre agriculture et notre bien-être. Rendre possible l'objectif du "bio pour tous",  pourrait peut-être constituer un levier plus efficace pour réduire le déficit de la sécu, que le déremboursement des médicaments. Ce jour là, parions que le Salon international de l'agriculture de Paris sera devenu le plus grand salon international du bio...

    Cathy Lafon

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    • Le bio au Salon International de l'Agriculture de Paris  :

    L’Agence BIO et ses partenaires iront à la rencontre du public au Salon International de l'Agriculture, Porte de Versailles à Paris (stand 3C93). L'espace BIO s'adressera à la fois aux professionnels et au grand public (adultes et enfants), avec pour objectifs de répondre à toutes les questions sur les principes et les valeurs de l’agriculture biologique, de faire découvrir la diversité et les saveurs des produits bio, et d’apporter des informations aux professionnels souhaitant convertir leurs activités à l’agriculture biologique.

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