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  • Agroalimentaire. En France, le bio ne connaît pas la crise

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    Un joli panier de légumes bio. Photo SO

    Demain s'ouvre à Paris le Salon international de l'agriculture (25 février au 5 mars). Rendez-vous annuel obligé des femmes et hommes politiques qui ne manqueront pas cette année d'y défiler en nombre, à la veille des échéances électorales à venir, il est aussi un bon révélateur de la santé de l'agriculture et de ses produits. Ce qui est bien plus important.

    En 2012, la bonne nouvelle c'est qu'en France, le bio ne connaît pas la crise. Selon les estimations de l'Agence Bio publiées le 14 février dernier, le marché des produits issus de l'agriculture biologique a bondi de 10 % en 2011, et quadruplé en dix ans. Il est passé de 1 milliards d'euros en 2001 à quatre milliards d'euros en 2011, et représente aujourd'hui environ 2,6% de la consommation alimentaire en France. Quant aux surfaces agricoles bio, elles ont doublé dans la même période. Il est vrai qu'on part de tellement loin dans ce domaine...

    Une belle performance à nuancer

    L'effet de la crise se fait néanmoins sentir, car si le chiffre d'affaire global des ventes explose, le nombre de Français qui consomment régulièrement des produits bio s'érode progressivement depuis deux ans.  En 2011, 40% des Français ont déclaré consommer au moins une fois par mois des produits biologiques, alors qu'ils étaient 43% en 2010 et 46% en 2009 (sondage réalisé par l'institut CSA pour l'Agence Bio). Par ailleurs, les nouveaux convertis au bio sont moins nombreux. En 2011, 3% des acheteurs de bio déclarent consommer des produits biologiques depuis un an, contre 8% en 2010.

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    Magasin Bio Knock (Bègles, Gironde). Photo archives SO

    Plus de points de vente, mais des prix encore trop élevés

    Un frein au développement de la consommation bio reste les prix des produits jugés trop élevés. Pourtant, le bio s'est démocratisé, avec la multiplicaton des ouvertures d'enseignes spécialisée (Biocoop, La Vie Claire, Naturalia, La Vie Saine...). On n'en dénombre pas moins de 9 rien qu'à Bordeaux, sans compter l'offre bio des étals présents sur les différents marchés. Les hypers et supermarchés ont aussi accrû leur assortiment bio, créant des lignes de produits bio avec leur marque propre. Les prix se sont ainsi réduits, grâce à l'augmentation des volumes, mais encore insuffisamment : plus de 90% des consommateurs considérent que des prix moins élevés favoriseraient l'essor du marché. Les prix des produits bio restent en effet de 20 % à parfois 50 % plus élevés que les produits issus de l'agriculture conventionnelle.

    De leur côté, les consom'acteurs fidèles, qui ont appris à mieux consommer, différemment et durablement, et peut-être aussi suffisamment aisés pour continuer à acheter régulièrement ce type de produits, sont de plus en plus convaincus de la qualité de leur choix. Cela suffit à expliquer la bonne santé du marché du bio, dans un contexte où la consommation stagne dans les grandes surfaces alimentaires.

    Bio, mais pas assez local

    Dans leur panier, les consommateurs de produits biologiques placent en premier lieu des fruits et des légumes. Puis viennent les produits laitiers et les oeufs. Malheureusement, l'origine "France" de ces produits reste bien insuffisante. Surtout si l'on considère que, pour être vraiment durable, le bio se doit aussi d'être local. Or, si les surfaces agricoles cultivées en bio ont doublé en France, passant de 419 750 hectares à 950 000 en 2011, pour représenter aujourd'hui 3,5%, de la suface agricole cultivée, on est encore loin des objectifs du Grenelle de l'Environnement (6% fin 2012 et 20% en 2020), et surtout loin de pouvoir satisfaire les attentes des consommateurs. Plus du tiers des produits bio consommés en France sont importés depuis l'Union européenne ou d'autres pays.

    Le bio : stop ou encore ?

    L'Agence Bio estime que le marché du bio a encore un bel avenir en 2012. La crise économique ne devrait pas avoir d'impact sur la consommation, qui devrait encore augmenter. Une autre étude, publiée le 6 février dernier, vient cependant doucher cet optimisme. Pour le cabinet Xerfi, la croissance du marché alimentaire bio en France va ralentir, pour plafonner à  une augmentation de 5 % en 2015, avec un chiffre d'affaires de 4,5 milliards d'euros, en raison de la dégradation de la conjoncture économique.  Avec la crise, explique Xerfi, les consommateurs établissent des priorités : et les prix des produits bio sont plus élevés que ceux de l'alimentation traditionnelle.

    Encore !

    Pessimiste ou optimiste, aucune étude sur l'avenir du bio ne saurait remettre en cause les bienfaits de ce type d'alimentation pour la santé des consommateurs. Promouvoir l'agriculture bio et aider à son développement est un enjeu majeur pour l'avenir de notre agriculture et notre bien-être. Rendre possible l'objectif du "bio pour tous",  pourrait peut-être constituer un levier plus efficace pour réduire le déficit de la sécu, que le déremboursement des médicaments. Ce jour là, parions que le Salon international de l'agriculture de Paris sera devenu le plus grand salon international du bio...

    Cathy Lafon

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    • Le bio au Salon International de l'Agriculture de Paris  :

    L’Agence BIO et ses partenaires iront à la rencontre du public au Salon International de l'Agriculture, Porte de Versailles à Paris (stand 3C93). L'espace BIO s'adressera à la fois aux professionnels et au grand public (adultes et enfants), avec pour objectifs de répondre à toutes les questions sur les principes et les valeurs de l’agriculture biologique, de faire découvrir la diversité et les saveurs des produits bio, et d’apporter des informations aux professionnels souhaitant convertir leurs activités à l’agriculture biologique.

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