Nouvelle-Aquitaine: à Chizé, un demi-siècle de « vigie » scientifique de la biodiversité
Dans la Réserve biologique intégrale de Chizé (Deux-Sèvres). Photo archives Sud Ouest /Laurent Theillet
Créer une forêt « sous cloche » pour voir ce que serait la nature sans l’homme, étudier le stress et l’embonpoint des moineaux des villes ou l’hécatombe des tétards décimés par le glyphosate ? Autant de projets et d'études scientifiques conduits par le centre du CNRS de Chizé, dans les Deux-Sèvres, qui tient depuis 50 ans le rôle de « vigie » de la biodiversité.
Véritable lanceur d'alerte pour l'environnement et l'état du vivant sur la planète, le Centre d’Etudes Biologiques de Chizé (CEBC) est à notamment à l'origine de l’étude qui a alerté en mars dernier sur l’effondrement « vertigineux » des populations d’oiseaux dans les campagnes, ou encore des travaux sur la désorientation des abeilles qui ont alimenté le débat parlementaire sur les fameux pesticides néonicotinoïdes tueurs d'abeilles. A leur actif aussi, le « déclin massif » (et encore mystérieux) de la plus grande colonie de manchots royaux au monde, sur les îles Crozet, dans l'Antarctique, diagnostiqué en juillet 2018 et les premières balises Argos miniaturisées posées sur des albatros dans les années 80, à présent perfectionnées au point de traquer les bateaux de pêche illégale dans l’Océan austral.