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Réchauffement climatique : à Paris, c'est chaud devant !

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Le 1er juillet 2015, Paris a enregistré 39°, battant le record d'août 2003. Photo archives AFP

Présenté à La Rochelle le 1er juin dernier, le rapport Acclima Terra, " Anticiper les changements climatiques en Nouvelle-Aquitaine ", une commande de la Région suite à un premier rapport scientifique publié en 2013, a enfoncé le clou : le réchauffement climatique, on y est déjà, avec une hausse moyenne du mercure de 1,4 °C dans la région en moins d’un siècle.

Et ça ne va pas s'arranger. Pas plus à Bordeaux, Agen, Mont-de-Marsan, Limoges ou La Rochelle qu'à Paris, en Île-de-France. La preuve : la publication par Météo France le 8 mai dernier, de ses projections climatiques pour Paris dans les années qui viennent, modulées en fonction des scénarios d'émissions mondiales de CO2. Sans surprise, elles sont à la hausse. Le réchauffement dans la capitale pourrait même atteindre + 4°C en hiver et + 5°C en été, à l'horizon 2071-2100.

Une hausse des températures exponentielle

Pour établir ses prévisions, l'agence nationale qui fait la pluie et le beau temps en France s'est appuyée sur les observations recueillies depuis 1872 par la station météorologique de Montsouris : températures, pluie, ensoleillement, neige, vent, humidité, pressions atmosphériques... Tous ces relevés ont été passés à la moulinette informatique. Résultat : au cours du siècle dernier, la hausse des températures annuelles, de +1,4°C pour les minimales, s'est accélérée depuis la fin des années 1950, avec une hausse d'environ 0,3°C par décennie, plus sensible en été. La courbe de de la hausse du mercure s'est encore accentué depuis le début des années 1980 pour s'envoler au début du XXIe siècle. Les cinq années les plus chaudes, à Paris comme en France et  d'ailleurs, grosso modo, sur la planète, sont 2011, 2014, 2015, 2017 et 2003. Les trois printemps les plus doux ont été également enregistrés ces quinze dernières années et les cinq étés les plus frais remontent tous à avant 1980.

Vers une hausse de + 4°C à + 5°C  d'ici à 2100

Pour anticiper la hausse des températures dans l'avenir, les équipes de chercheurs de Météo France n'ont pas regardé dans leur boule de cristal. Ils ont fait tourner des modèles climatiques globaux alimentés par les différents scénarios d'émissions de gaz à effet de serre du Groupe d'experts international sur l'évolution du climat (Giec), affinés avec un modèle régional d'une résolution de 8 km, pertinent à l'échelle d'une grande agglomération comme Paris.

Sans appel, leur conclusion ne fait finalement que confirmer ce que les scientifiques du monde entier modélisent ces dernières années partout autour du globe. Pour la première moitié du XXIe siècle, en Île-de-France, la hausse des températures prévue est de + 1°C, par rapport aux 12,4°C de la moyenne actuelle. Pour la seconde moité du siècle, en revanche, tout dépendra de la trajectoire des émissions de gaz à effet de serre mondiales. Si rien n'est fait pour les réduire, suivant, hélas, la tendance actuelle, Paris s'achemine vers une hausse de + 4°C de la moyenne des températures d'ici à 2100. Avec des hivers toujours plus doux et des étés caniculaires de plus en plus fréquents et torrides.

Les "îlots de chaleur urbains"

Les vagues de chaleur comme celle, hors norme, qui a fait 15 000 morts en France en 2003, deviendraient la norme. Avec ce fameux effet "four",  découvert également en 2003 par les citadins, provoqué par le phénomène désormais bien connu des "îlots de chaleur urbains" (ICU). Ces micro-climats torrides observés dans toutes les villes de France, y compris celles de la Nouvelle-Aquitaine, sont fabriqués par la minéralisation excessive des zones urbaines très denses qui stockent la chaleur le jour pour la restituer la nuit. Provoquant des températures nocturnes supérieures d'environ 2,5°C par rapport à celles des zones rurales voisines, ou de proches banlieues comportant de vastes espaces verts et arborés.

Que d'eau, que d'eau, que d'eau ! 

Rien de bien nouveau non plus au chapitre des prévisions des précipitations : à Paris, quelque soit le scénario envisagé, les pluies d'une intensité extrême et génératrices d'inondations devrait être de 1,5 à 2 fois plus fréquentes qu'à la fin du siècle passé. A l'image des orages accompagnés de pluies en quantité hors norme que la France et la région Nouvelle-Aquitaine vivent ce printemps, ou de l'épisode exceptionnel de tempêtes en séries, accompagnées de précipitations extrêmes, qui ont frappé l'Europe et le pays en 2013-2014. Ce qui n'empêchera pas, prévient Météo France, "un assèchement important des sols en toutes saisons", au détriment des cultures. Les agriculteurs qui nous nourrissenrt ont du souci à se faire.

 Lutter, prévenir et anticiper

C'est une affaire entendue. Les scientifiques nous le serinent maintenant depuis au moins deux décennies. Il va faire de plus en plus chaud sur la planète, à Paris comme ailleurs. Plus ou moins, c'est la seule incertitude. Elle dépend de la capacité que l'humanité aura, ou pas, à réduire la pollution produite par ses activités, précisément à l'origine du réchauffement climatique. Quant à l'adaptation de l'espace urbain et des politiques d'aménagement à cette hausse du mercure, en cours et inéluctable, du ressort de l'Etat et des pouvoirs politiques locaux, elle est indispensable et urgente. Dans les villes notamment, qui deviendront de vraies fournaises en été et ne devront pas non plus oublier le paramètre du risque inondation, également accru par le réchauffement climatique sous nos latitudes. Plus que jamais, pour ménager à nos enfants un avenir durable et une planète juste vivable, la balle est dans notre camp. Jusqu'à quand ? 

Cathy Lafon

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