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  • Nouvelle-Aquitaine: à Chizé, un demi-siècle de « vigie » scientifique de la biodiversité

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    Dans la Réserve biologique intégrale de Chizé (Deux-Sèvres). Photo archives Sud Ouest /Laurent Theillet

    chizé,cnrs,deux-sèvres,nouvelle-aquitaine,histoireCréer une forêt « sous cloche » pour voir ce que serait la nature sans l’homme, étudier le stress et l’embonpoint des moineaux des villes ou l’hécatombe des tétards décimés par le glyphosate ? Autant de projets et d'études scientifiques conduits par le centre du CNRS de Chizé, dans les Deux-Sèvres, qui tient depuis 50 ans le rôle de « vigie » de la biodiversité.

    Véritable lanceur d'alerte pour l'environnement et l'état du vivant sur la planète, le Centre d’Etudes Biologiques de Chizé (CEBC) est à notamment à l'origine de l’étude qui a alerté en mars dernier sur l’effondrement « vertigineux » des populations d’oiseaux dans les campagnes, ou encore des travaux sur la désorientation des abeilles qui ont alimenté le débat parlementaire sur les fameux pesticides néonicotinoïdes tueurs d'abeilles.  A leur actif aussi, le « déclin massif » (et encore mystérieux) de la plus grande colonie de manchots royaux au monde, sur les îles Crozet, dans l'Antarctique, diagnostiqué en juillet 2018 et les premières balises Argos miniaturisées posées sur des albatros dans les années 80, à présent perfectionnées au point de traquer les bateaux de pêche illégale dans l’Océan austral.

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  • Pollution : le bruit des villes empêche les moineaux d'être de bons parents

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    Le bruit modifie le comportement des moineaux des villes face au danger. Photo Ville de Paris

    Trafic routier, sonneries de téléphone, klaxons, bruit de chantiers ou d’usines, cris humains, aboiements... En ville, il règne un brouhaha quasi permanent qui peut nuire à la santé humaine, mais aussi aux animaux et notamment aux oiseaux qui nichent en zone urbaine, comme l'ont mis en évidence des chercheurs de La Rochelle.

    Le bruit affecte la capacité des moineaux à s'occuper de leurs petits

    Plusieurs études scientifiques ont déjà montré que la pollution sonore anthropique (liée aux activités humaines) perturbait la communication vocale des oiseaux entre parents et poussins, provoquant indirectement la mort de ces derniers, notamment lorsqu'ils ont faim. Une nouvelle étude menée sur des moineaux par le CNRS (Centre d’Etudes Biologiques de Chizé,université deLa Rochelle), suggère que le bruit urbain aurait un autre impact négatif important, peu étudié jusqu'à présent : il pourrait aussi affecter la capacité des volatiles à bien s’occuper de leurs petits, comme l'indique les résultats des chercheurs, récemment publiés dans la revue anglaise "Behavioral Ecology".

    La méthode

    moineau-domestique-house-sparrows-paris-jardin-des-tuilleries-IMG_1314.jpgLes scientifiques Alizée Meillère, François Brischoux et Frédéric Angelier ont analysé le comportement de moineaux adultes vivant soit dans un milieu naturel « calme » (volume sonore : 43 décibels), soit dans un environnement parasité de manière expérimentale par un bruit routier (son enregistré en bordure du périphérique parisien et diffusé par haut-parleurs : 63 dB). A deux moments clefs du développement des poussins - au début de la période de couvaison et au début de la période d’élevage des petits -, les chercheurs ont mimé une menace s’approchant du nid, personnalisée par un expérimentateur. Puis ils ont mesuré la distance à laquelle se trouvait celui-ci, lorsque les moineaux adultes s’enfuyaient de leur nichoir pour échapper au danger. Résultat : comparés aux oiseaux plongés dans un environnement « calme », les oiseaux vivant dans un environnement bruyant s’enfuient en moyenne plus tôt, quand l’expérimentateur se trouve à une distance plus grande de leur nid : à 12 mètres, contre 3 m.

    Une modification comportementale qui diminue les chances de survie des poussins

    Les chercheurs en ont conclu que le bruit induit un comportement de fuite précoce des parents moineaux en réponse à un danger. « Tout se passe comme si les oiseaux exposés au bruit urbain, augmentent leur vigilance pour compenser leur moins bonne perception auditive des menaces approchant dans leur environnement », précise Frédéric Angelier. Or, « si cette modification du comportement anti-prédateur des moineaux augmente les chances de survie des parents, elle pourrait aussi diminuer les chances de survies des poussins », souligne le chercheur. Et pour cause : en prenant la fuite de façon précoce, les parents laissent les œufs et les poussins livrés à eux-mêmes, sans nourriture et exposés à tous les dangers.

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • "Impact of chronic noise exposure on antipredator behavior: an experiment in breeding house sparrows" par Alizée Meillère, François Brischoux et Frédéric Angelier publié dans "Behavioral Ecology", le 12 janvier 2015 : cliquer ICI. Ces travaux ont été cofinancés par la fondation Fyssen qui promeut la recherche sur les comportements et les processus cognitifs des animaux et des humains.

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