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rapport - Page 17

  • Climat: le Giec sonne l'alarme et somme les gouvernements d'agir

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    Selon le deuxième volet du cinquième rapport du Giec, il est impératif de limiter à 2°C la hausse du mercure sur la planète d'ici à 2100. Photo AFP

    Le réchauffement climatique va réduire la production céréalière mondiale jusqu'à 2% tous les dix ans et pourrait représenter un coût de 1.050 milliards d'euros pour l'économie mondiale  à la fin du siècle. Deux très mauvaises nouvelles parmi d'autres, contenues dans le deuxième volume du cinquième rapport du Groupe intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) consacré aux impacts déjà réels du réchauffement, publié ce lundi au Japon.

    giec,réchauffement climatique,faim dans le monde,changement,hausse niveau mer,océan,littoral,rapport,#soslittoralPour le Giec, il y a le feu au lac

    Le Giec publie depuis 2013 une série de volumes intermédiaires qui remettent à jour les connaissances sur le changement climatique en cours, issues de la littérature scientifique du monde entier. Le premier d'entre eux, rendu public en septembre dernier, était déjà très inquiétant. Notamment pour la région du Sud-Ouest, très concerné par le réchauffement, avec, par exemple, l'impact de la hausse du niveau de la mer sur le littoral, accrue notamment par la fonte des glaces polaires. Le second ne l'est pas moins, avec des constats qui poussent le Giec à assombrir encore un peu plus ses perspectives sur les conséquences du réchauffement« La probabilité d'impacts graves, étendus et irréversibles s'accroît avec l'intensification du réchauffement climatique »avertissent les experts mondiaux du climat. Les risques sont qualifiés par le Giec d'« élevés à très élevés » en cas de hausse moyenne des températures de 4° C par rapport à la période préindustrielle (« extinction substantielle d'espèces », « risques importants pour la sécurité alimentaire »), mais de « considérables » dès un réchauffement de 1 à 2 °C. 

    giec,réchauffement climatique,changement,hausse niveau mer,océan,littoral,rapportBaisse de la production agricole mondiale, hausse de la faim dans le monde

    Réuni durant cinq jours à Yokohama, dans la banlieue de Tokyo, le Giec estime ainsi que la production mondiale agricole globale diminuerait de 0,2 à 2% si la température devait augmenter de 2,5 degrés. Avec les conséquences sur la faim dans le monde que l'on devine. D'où l'interpellation des gouvernements et acteurs internationaux par Action contre la faim. «Des mesures doivent être prises de toute urgence pour s'attaquer aux causes et aux conséquences des changements climatiques sur la faim et la sous nutrition pour les plus pauvres», insiste l'ONG, dans un communiqué qui rappelle que ce sont toujours les plus démunis qui souffrent le plus des impacts du changement climatique dont ils ne sont pas responsables, y compris pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle«842 millions de personnes dans le monde souffrent encore de la faim aujourd’hui et 180 millions d’enfants sont victimes de malnutrition», précise Action contre la faim, qui s'inquiète : «Les projections les plus optimistes (+2°C  à la surface du globe) prévoient que le taux de sous-alimentation en Afrique augmentera de 25% à 90% d’ici à 2050.»

    Réfugiés climatiques, biodiversité menacée, infrastructures dégradées...

    Le nouveau rapport intermédiaire du Giec recense également d'autres effets du réchauffement climatique, comme l'accentuation de l'érosion et le risque de la submersion de de terres avec une élévation du niveau de la mer et des centaines de millions de réfugiés climatiques, les régions les plus vulnérables se trouvant en Asie.  Notons que d'autres données doivent être prises en compte, comme l'impact du réchauffement climatique sur la biodiversité, avec la menace sur les ressources halieutique et la pêche, ou encore la dégradation des infrastructures victimes de catastrophes naturelles à répétition. Bref, on n'a pas fini de sortir la calculette pour additionner les innombrables coûts du réchauffement.

    giec,réchauffement climatique,changement,hausse niveau mer,océan,littoral,rapportEn France, un hiver marqué par les conséquences du changement climatique

    La publication du Giec fait écho en France au bilan d'un hiver marqué par les tempêtes à répétition qui ont frappé violemment le littoral atlantique, accompagnées d'un fort risque de submersion et d'inondation. Mais aussi au bilan de Météo France, qui a relevé que la température moyenne de cet hiver dépassait de 1,8°C la normale saisonnière et qu'il devrait rester dans les annales comme l'un des trois hivers les plus chauds en France depuis le début du XXème siècle. Les températures du début de l'année 2014 confirmant cette douceur exceptionnelle.

    Accord sur le climat : objectif 2015

    La communauté internationale s'est donnée pour objectif de conclure fin 2015, lors de la conférence climat de l'ONU à Paris, un accord global et contraignant de réduction d'émissions de gaz à effet de serre (GES) pour limiter le réchauffement à 2°C par rapport à l'ère pré-industrielle.  De leur côté, les grands Etats semblent avoir pris conscience des risques climatiques. Ainsi, le 28 février, un satellite nippo-américain était lancé du Japon, afin de surveiller en 3D la formation des phénomènes climatiques extrêmes, comme les précipitations et les inondations, et de mieux comprendre le changement climatique. Tel est l'objectif du Global Precipitation Measurement (GPM), fruit d'une collaboration entre l'Agence spatiale américaine (NASA), et l'Agence japonaise d'exploration spatiale (JAXA). D'autres agences, notamment européenne et indienne, participent à ce projet d'un coût de 678 millions d'euros.

    Les effets du réchauffement se font déjà sentir partout sur la planète

    Depuis la publication de son premier rapport, en 1990, le Giec ne cesse de sonner l'alarme climatique. Pour les scientifiques, les effets du réchauffement «se font déjà sentir sur tous les continents et dans les océans».  Ils ont toutefois rappelé lundi que rien n'est encore perdu : « Les risques liés au changement climatique peuvent être réduits en limitant sa vitesse et son ampleur », en prenant des mesures« d'adaptation » au réchauffement attendu. A condition toutefois de conclure un accord mondial contraignant pour bloquer la hausse du mercure à 2 degrés à l’horizon 2100. Seront-ils enfin entendus par la communauté internationale ? A suivre...

    Cathy Lafon

    #soslittoral

    PLUS D'INFO

    • Consultez la carte des impacts du réchauffement climatique publiée par "Le Monde" : cliquer ICI.
    • Le 5e Rapport d'évaluation du GIEC se composera au final de trois volumes et d'un rapport de synthèse, dont la publication s'étendra jusqu'au mois d'octobre 2014. Il constituera un nouveau bilan mondial des connaissances scientifiques sur le changement climatique concernant : Changements climatiques 2013 : les éléments scientifiques, Volume 1 (publié en septembre 2013);  Les impacts, les vulnérabilités et l'adaptation, Volume 2  publié en (mars 2014);  L'atténuation du changement climatique, Volume 3 (publication à venir, mi-avril 2014).

    LIRE AUSSI

    • Les articles de Ma Planète sur le réchauffement climatique : cliquer ICI
  • Réchauffement climatique: il faut agir avant 2030, prévient le Giec

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    Le lac Michigan pris dans les glaces le 6 janvier 2014 à Chicago. AFP

    2013 a été la quatrième année la plus chaude de la planète depuis 1880. En matière de climat, en ce début d'année 2014, l'heure est aux records en tous genres. Vague de chaleur historique en Australie, sécheresse hors norme en Californie, vortex polaire d'une ampleur inédite aux Etats-Unis et au Canada, houle monstre sur les côte de l'Atlantique en Europe, records de précipitations et inondations dans le Sud Ouest de la France...

    Le changement climatique frappe à notre porte. Ma Planète se penche durant cinq jours sur la situation du réchauffement climatique, les enjeux, les conséquences et la perception que nous en avons. Premier volet : la position du Groupe intergouvernemental sur l'énergie et le climat (Giec).

    Objectif : +2°C  mais pas plus

    Pour espérer pouvoir contenir le dérèglement climatique,  les experts du Giec ont fixé l'objectif de limiter le réchauffement climatique à +2°C. Un chiffre bien difficile à atteindre, aux vues de la situation actuelle. Et définitivement hors d'atteinte si des mesures à grande échelle ne sont pas prises d'ici à 2030 pour contenir l'augmentation de la concentration des gaz à effet de serre (GES) dans l'atmosphère, selon les scientifiques.

    Les signes qui inquiètent

    Les experts du Giec évaluent autour de +0,7 °C le réchauffement de la planète depuis le début de l'ère industrielle et ne cessent de multiplier les alertes. Leur dernier rapport, publié en octobre 2013, évoque un risque de hausse entre 1,5 °C et 4,5 °C d'ici à 2100. Avec une température moyenne de 14,52 °C,  2013 est la quatrième année la plus chaude de la planète depuis 1880, vient d'estimer l'Administration américaine des océans et de l'atmosphère (NOAA). Une mesure très proche de celle annoncée le même jour par la Nasa avec 14,6 °C en 2013.

    co2.jpgComment atténuer le réchauffement climatique ?

    Le Giec ne parle plus désormais de réduire le réchauffement ou de le prévenir, mais de l'atténuer. Dans une version non définitive d'un rapport à paraître en avril, les experts du climat font le point sur les différents scénarios de mesures d'atténuation du réchauffement.  Pas de surprise, on connait les coupables: ces mesures visent à réduire les sources de GES (efficacité énergétique, taxation du carbone, gestion des terres agricoles, soutien aux énergies non fossiles, etc.) ou à les capturer (reboisement, captage du carbone des usines, etc.).

    Les chiffres de l'équation

    Les scientifiques estiment que seuls les scénarios prévoyant en 2100 des concentrations moyennes en GES comprises entre 430 et 480 ppm (particules par millions équivalent CO2) sont vraiment en mesure de limiter la hausse de la température moyenne du globe à +2°C. Au-delà de 530 ppm, ce scénario est jugé improbable. Le seul problème, c'est que les émissions de GES dans l'atmosphère ne cessent de croître à un rythme soutenu de 2,2% par an entre 2000 et 2010, et, si la tendance actuelle se poursuit, la concentration pourrait être de 450 ppm en 2030, et entre 750 et 1300 ppm en 2100, souligne le Giec.

    Plus on attend, plus le "défi" sera "difficile à relever"

    «Contenir les niveaux de concentration dans l'atmosphère (des GES) à 530 ppm sera un défi plus difficile à relever, et les options pour y parvenir seront plus réduites, si les mesures de réduction des émissions sont reportées au-delà de 2030», écrivent les chercheurs dans un projet de texte à paraître en avril.

    eolienne flottante.jpgRéduire les GES de 40 et 70% en 2050 par rapport à 2010

    En 2010, la production d'énergie a représenté 35% des GES, l'agriculture et la forêt 24%, l'industrie 21%, le transport 14% et le bâtiment 6%. Dans tous ces secteurs, les émissions de GES devront être réduites de 40 et 70% en 2050 par rapport à 2010, précisent-ils. Pour rester dans la fourchette 430-530 ppm, «la plupart des scénarios comprennent une multiplication par trois ou quatre des sources d'énergie faiblement carbonées telles que les énergies renouvelables, l'énergie nucléaire et l'énergie fossile adossée à des systèmes de capture du carbone», analyse le Giec. Enfin, pour compliquer la donne, les experts du climat estiment que pour limiter la concentration entre 450 et 550 ppm au coût le plus faible, la plupart des investissements devront avoir lieu dans les pays hors OCDE, selon les conclusions des études existantes.

    La communauté internationale s'est donné pour objectif de conclure fin 2015, lors de la conférence climat de l'ONU à Paris, un accord global et contraignant de réduction d'émissions de GES pour limiter le réchauffement à +2°C par rapport à l'ère préindustrielle. La Commission européenne vient de proposer pour l'Europe un objectif de 40% de réduction des gaz à effet de serre (GES) d'ici à 2030, dans le cadre de son nouveau Paquet énergie-climat, mais sans vraiment se donner les moyens contraignants pour les atteindre. Autant dire qu'au niveau mondial, l'affaire est loin d'être gagnée...

    D'ici à 2015, le Giec aura lancé de nouvelles alertes. Sera-t-il un jour entendu ?

    Cathy Lafon

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  • Lutte contre le changement climatique : la Cour des comptes tacle la France

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    Les hypothèses du plan de construction de logements neufs ou de rénovation thermique sur lequel le gouverement base pour partie sa lutte contre le réchauffement climatique, sont jugées "irréalistes" par la Cour des comptes. Cécile Duflot, ministre du Logement et François Hollande en visite sur un chantier, photo archives AFP

    La Cour des comptes sort son carton rouge. La politique française en matière de lutte contre le changement climatique manque de "cohérence ", est "insuffisamment évaluée", et a négligé les secteurs les plus polluants que sont le transport et l’agriculture, estime l'institution dans un rapport sévère mais lucide, publié jeudi 16 janvier.

    migaud.jpgLa stratégie française critiquée

    C'est la saison. La Cour des comptes remet ses évaluations annuelles. Chacun en prend pour son grade et personne n'échappe à son regard scrutateur. Surtout pas le gouvernement. Un énorme rapport de 600 pages de la Cour passe ainsi au crible la mise en oeuvre tricolore du paquet énergie-climat de l’Union européenne. Autrement dit, les objectifs fixés par l'Europe en matière de lutte contre le changement climatique, qui passent notamment par une réduction de 20% des émissions de gaz à effet de serre (GES) d’ici à 2020. Et ça fait mal.

    Des mesures "foisonnantes" mais peu efficaces, car désordonnées

    Didier Migaud (photo AFP ci-dessus) le reconnaît :  "les mesures prises au niveau national sont foisonnantes". Mais, dans la bouche du premier président de la Cour, cela ne sonne pas vraiment comme un compliment, car pour être nombreuses, il ne les trouve pas pour autant coordonnées, évaluées, réalistes et appropriées. Lors de sa présentation du rapport de la Cour devant la Commission d’évaluation et de contrôle des politiques publiques de l’Assemblée nationale, Didier Migaud a ainsi précisé que la Cour recommandait de" renforcer le pilotage de cette politique" en rappelant qu'elle est "interministérielle par nature"...  En clair, dans sa lutte contre le réchauffement climatique, l'élève France part dans tous les sens et, en outre, ce ne sont pas forcément les bons. 

    eolienne nucleaire.jpgDes objectifs difficilement atteignables pour les énergies renouvelables

    La France s’est par ailleurs donné pour objectif de porter à 23% la part des énergies renouvelables dans sa consommation d’énergie finale, souligne le rapport. Des objectifs pour 2020  "atteignables mais difficilement ", juge la Cour. Aux vues de la politique plutôt brouillonne et peu claire de la France, jusqu'à présent, dans le secteur des renouvelables et du nucléaire, on ne lui donnera pas tort. Comment espérer développer les renouvelables en continuant à favoriser l'énergie nucléaire, tout en disant vouloir en diminuer la part de cette dernière dans le mix énergétique de l'Hexagone ?

    Des hypothèses parfois "irréalistes"

    De plus, "les projections retenues reposent sur des hypothèses (…) parfois irréalistes en matière de construction de logements neufs ou de rénovation thermique", précise Didier Migaud, à qui décidément rien n'échappe. La gouvernement entend rénover 500.000 logements par an d’ici 2017. Pour l'heure, malgré les réels efforts consentis, on est loin du compte : en 2013, ce sont 31.000 logements qui ont été rénovés par la ministre du Logement, Cécile Duflot... Toujours sur le logement, la Cour des comptes estime encore que "l’efficience des mesures apparaît très variable" et critique notamment le crédit d’impôt développement durable ou l’éco-prêt à taux zéro.

    pollution air voiture.jpgLes transports et l'agriculture, les secteurs les plus polluants, ont été négligés

    La Cour des comptes reproche encore au gouvernement d’avoir négligé les secteurs du transport, qui représente 27,9% des émissions de GES, et de l’agriculture (21,2%). "Les mesures qui concernent le secteur des transports sont onéreuses et faiblement efficientes ", a expliqué M. Migaud. Dans le secteur agricole, "les mesures sont très peu nombreuses et ne font pas l’objet d’évaluation". Elles sont concentrées sur les émissions de CO2 des exploitations, laissant de côté le protoxyde d’azote, lié à la fertilisation des sols, et le méthane, généré par les élevages, soit 92% des émissions du secteur.

    Doubler ses investissements pour réaliser la transition énergétique

    Enfin, cerise sur le gâteau, la Cour estime que la France devra augmenter d’un tiers, voire doubler, chaque année jusqu’en 2050 ses investissements pour réaliser la transition énergétique, qui s’élèvent actuellement à 37 milliards d’euros (fonds publics et privés). A quelques heures de la publication par la Commission Européenne de ses propositions aux pays membres en matière de réduction d’émission des gaz à effet de serre, de développement des énergies renouvelables et d’efficience énergétique, le rappel à l'ordre de la Cour est clair et net. Energies renouvelables, énergie nucléaire : la France va devoir faire des choix. Et plus elle attendra, plus l'addition sera salée.

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • Le rapport de la Cour des comptes sur la mise en oeuvre par la France du Paquet énergie-climat: cliquer ICI

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    • Les articles de Ma Planète sur le réchauffement climatique: cliquer ICI 
    • Les articles de Ma Planète sur la transition énergétique: cliquer ICI
    • Les articles de Ma Planète sur les énergies renouvelables: cliquer ICI