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Notre-Dame-des-Landes : le rapport des médiateurs fait la part belle à la solution alternative de la modernisation de l'aéroport existant de Nantes-Atlantique. Photo AFP
Le feuilleton du dossier d'un futuraéroport à Notre-Dame-des-Landesqui dure depuis 50 ans va enfin trouver son épilogue, en janvier 2018. Comme prévu, le rapport rendu ce mercredi à Matignon par les médiateurs analyse en profondeur les avantages et les inconvénients de deux options : la construction d'une nouvelle infrastructure ou le réaménagement des infrastructures actuelles de Nantes Atlantique, situé à 10 km de la ville de Nantes. Et non plus d'une seule : Notre-Dame-des-Landes, dans la dimension du projet de transfert initial, ou bien réduit, comme en avait semé l'idée Ségolène Royal, l'ancienne ministre de l'Ecologie.
Le lac Michigan pris dans les glaces le 6 janvier 2014 à Chicago. AFP
2013 a été la quatrième année la plus chaude de la planète depuis 1880.En matière de climat, en ce début d'année 2014, l'heure est aux records en tous genres.Vague de chaleur historiqueen Australie, sécheresse hors norme en Californie, vortex polaired'une ampleur inédite aux Etats-Unis et au Canada, houle monstre sur les côte de l'Atlantique en Europe, records de précipitations et inondations dans le Sud Ouest de la France...
Le changement climatique frappe à notre porte. Ma Planète se penche durant cinq jours sur la situation du réchauffement climatique, les enjeux, les conséquences et la perception que nous en avons. Premier volet : la position du Groupe intergouvernemental sur l'énergie et le climat (Giec).
Objectif : +2°C mais pas plus
Pour espérer pouvoir contenir le dérèglement climatique, les experts du Giec ont fixé l'objectif de limiter le réchauffement climatique à +2°C. Un chiffre bien difficile à atteindre, aux vues de la situation actuelle. Et définitivement hors d'atteinte si des mesures à grande échelle ne sont pas prises d'ici à 2030 pour contenir l'augmentation de la concentration des gaz à effet de serre (GES) dans l'atmosphère, selon les scientifiques.
Les signes qui inquiètent
Les experts du Giec évaluent autour de +0,7 °C le réchauffement de la planète depuis le début de l'ère industrielle et ne cessent de multiplier les alertes. Leur dernier rapport, publié en octobre 2013, évoque un risque de hausse entre 1,5 °C et 4,5 °C d'ici à 2100. Avec une température moyenne de 14,52 °C, 2013 est la quatrième année la plus chaude de la planète depuis 1880, vient d'estimer l'Administration américaine des océans et de l'atmosphère (NOAA). Une mesure très proche de celle annoncée le même jour par la Nasaavec 14,6 °C en 2013.
Comment atténuer le réchauffement climatique ?
Le Giec ne parle plus désormais de réduire le réchauffement ou de le prévenir, mais de l'atténuer. Dans une version non définitive d'un rapport à paraître en avril, les experts du climat font le point sur les différents scénarios de mesures d'atténuation du réchauffement. Pas de surprise, on connait les coupables: ces mesures visent à réduire les sources de GES (efficacité énergétique, taxation du carbone, gestion des terres agricoles, soutien aux énergies non fossiles, etc.) ou à les capturer (reboisement, captage du carbone des usines, etc.).
Les chiffres de l'équation
Les scientifiques estiment que seuls les scénarios prévoyant en 2100 des concentrations moyennes en GES comprises entre 430 et 480 ppm (particules par millions équivalent CO2) sont vraiment en mesure de limiter la hausse de la température moyenne du globe à +2°C. Au-delà de 530 ppm, ce scénario est jugé improbable. Le seul problème, c'est que les émissions de GES dans l'atmosphère ne cessent de croître à un rythme soutenu de 2,2% par an entre 2000 et 2010, et, si la tendance actuelle se poursuit, la concentration pourrait être de 450 ppm en 2030, et entre 750 et 1300 ppm en 2100, souligne le Giec.
Plus on attend, plus le "défi" sera "difficile à relever"
«Contenir les niveaux de concentration dans l'atmosphère (des GES) à 530 ppm sera un défi plus difficile à relever, et les options pour y parvenir seront plus réduites, si les mesures de réduction des émissions sont reportées au-delà de 2030», écrivent les chercheurs dans un projet de texte à paraître en avril.
Réduire les GES de 40 et 70% en 2050 par rapport à 2010
En 2010, la production d'énergie a représenté 35% des GES, l'agriculture et la forêt 24%, l'industrie 21%, le transport 14% et le bâtiment 6%. Dans tous ces secteurs, les émissions de GES devront être réduites de 40 et 70% en 2050 par rapport à 2010, précisent-ils. Pour rester dans la fourchette 430-530 ppm, «la plupart des scénarios comprennent une multiplication par trois ou quatre des sources d'énergie faiblement carbonées telles que les énergies renouvelables, l'énergie nucléaire et l'énergie fossile adossée à des systèmes de capture du carbone», analyse le Giec. Enfin, pour compliquer la donne, les experts du climat estiment que pour limiter la concentration entre 450 et 550 ppm au coût le plus faible, la plupart des investissements devront avoir lieu dans les pays hors OCDE, selon les conclusions des études existantes.
La communauté internationale s'est donné pour objectif de conclure fin 2015, lors de laconférence climat de l'ONU à Paris, un accord global et contraignant de réduction d'émissions de GES pour limiter le réchauffement à +2°C par rapport à l'ère préindustrielle. La Commission européenne vient de proposer pour l'Europe un objectif de 40% de réduction des gaz à effet de serre (GES) d'ici à 2030, dans le cadre de son nouveau Paquet énergie-climat, mais sans vraiment se donner les moyens contraignants pour les atteindre. Autant dire qu'au niveau mondial, l'affaire est loin d'être gagnée...
D'ici à 2015, le Giec aura lancé de nouvelles alertes. Sera-t-il un jour entendu ?