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  • Fil vert. La France a "valorisé" plus de 60% de ses déchets en 2010

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    Le traitement des ordures ménagères à la décharge d'Aiguillon (Lot-et-Garonne) Photo archives Sud Ouest Thierry Suire

    Encore une bonne nouvelle, pour bien démarrer en vert l'année 2013 : si la France a produit 355 millions de tonnes de déchets en 2010, plus de 60% d'entre eux ont été "valorisés", c'est-à-dire recyclés ou incinérés avec récupération d'énergie. C'est ce que vient d'indiquer le Commissariat général au développement durable, dans un bilan daté de janvier, conformément au règlement statistique européen sur les déchets, qui doit rassembler tous les deux ans l’ensemble des données disponibles sur la production et le traitement des déchets.

    2,9 % de déchets en plus par rapport à 2008

    La mauvaise nouvelle, c'est que la quantité des déchets produits par les ménages et les industries a augmenté  en 2010 de 2,9% par rapport à 2008. La France n'est donc pas la meilleure élève de l'Europe en la matière : avec 5,5 tonnes de déchets par habitant, le pays se situe un peu au-dessus de la moyenne européenne qui est de 5. L’Allemagne fait mieux, avec seulement 4,4 tonnes par habitant. L’Allemagne, la France et le Royaume-Uni produisent à eux seuls près de 40 % de l’ensemble des déchets de l’Union européenne à 27. 

    Mais de quelle nature sont les déchets français ?

    bilan,rapport,déchet,statistiques,chiffres,compostage,recyclage,valorisationEnviron 70% des déchets, soit 260 millions de tonnes, sont dits "minéraux" et proviennent pour la plus grande partie du secteur de la construction (photo ci-contre). 3 % sont des déchets dangereux, le reste étant constitué de déchets non minéraux non dangereux. Un peu plus du quart des déchets produits en France en 2010 sont des déchets non minéraux non dangereux, dont 26,4 millions de tonnes proviennent des ménages. Le secteur tertiaire (22,4 millions de tonnes) avec ses multiples activités de services est le dépositaire de nombreux produits en fin de vie (des véhicules hors d’usage, aux déchets électroniques…). La production de l’industrie (17,2 millions de tonnes) a baissé d’un million de tonnes en deux ans. L’agriculture est peu émettrice selon le règlement statistique sur les déchets, car ne sont comptabilisés que les déchets sortant de l’exploitation, et faisant l’objet d’un traitement.Tous déchets confondus, 64% ont été "valorisés" par le biais du recyclage ou incinération avec récupération d'énergie pour chauffer des logements ou produire de l'électricité, soit un niveau équivalent à 2008.

    Un bon point et les encouragements

    En dépit de la  hausse globale de leur production annuelle de déchets qui les empêchera de recevoir cette année les félicitations, les Français peuvent se décerner un bon point et  même s'attribuer des encouragements : le tri et le compostage réalisés par les particuliers sont en plein boom, comme le souligne encore le Commissariat général au développement durable qui note "une forte hausse entre 2008 et 2010 du tri et du compostage, avec deux millions de tonnes supplémentaires". Le compostage permet de transformer les déchets en compost, un engrais naturel proche du terreau et respectueux de l’environnement. C’est également un moyen d’alléger le poids de nos poubelles et de valoriser certains de nos déchets...

    15.000 composteurs offerts par La Communauté urbaine de Bordeaux (Cub)

    bilan,rapport,déchet,statistiques,chiffres,compostage,recyclage,valorisationA l'instar de nombreuses autres collectivités locales partout en France, la Cub travaille à améliorer ce bon résultat dans les années qui viennent : l'agglomération bordelaise offre ainsi 15.000 composteurs individuels (en bois ou en plastique) et des bio-seaux, pour inciter les habitants à adopter la pratique écologique du compostage et améliorer ainsi son impact environnemental. Depuis 2011, La Cub a initié avec l’Ademe la mise en oeuvre d’un Programme local de prévention des déchets à l’échelle du territoire communautaire, avec pour objectif de réduire de 7% notre production de déchets en accord avec le Grenelle de l’Environnement. L’une des actions phare de ce programme, le compostage à domicile, permet de valoriser près de 30% du poids de nos poubelles... Pas mal !

    Cathy Lafon

  • Mobilité. Entre 623 et 934 euros par foyer et par an : c'est le coût salé des bouchons en France

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    Bordeaux, 18 septembre 2012 :  les bouchons du matin sur la Rocace bordelaise Photo archives Sud Ouest / Thierry David

    Chaque année, les embouteillages coûteraient plus de 5,6 milliards d’euros à la France, dont 1,8 milliards d’euros sont dû aux seuls déplacements dans Paris : telle est la conclusion d'un rapport sur  «Les coûts économiques des embouteillages » réalisé par le Centre for Economics and Business Research (CEBR) à partir des données d’INRIX, une plateforme internationale d’ « intelligence trafic », qui s'est intéressée également au cas du Royaume-Uni est de l'Allemagne.

    623 euros par foyer en région, 934 euros à Paris

    Le coût global calculé par l'INRIX représente en moyenne 623 euros pour chaque foyer se déplaçant en voiture, et environ 934 euros pour les foyers parisiens. En effet, 40% des embouteillages ont lieu dans la capitale, où un parisien passe en moyenne deux semaines ouvrées par an...

    Une méthode de calcul incluant les coûts directs des embouteillages...

    Le coût global des embouteillages a été calculé par addition des coûts directs, soit le carburant dépensé et le temps perdu, et des coûts indirects. Coûts directs : il y a en France 7,8 millions d’automobilistes qui dépensent dans les embouteillages chacun 68 € de carburant (530 millions en cumul), le temps perdu dans ces mêmes embouteillages représente un coût global de 3.3 milliards d’euros, soit 421 € par conducteur.

    ... et indirects

    Le transport des biens de consommation représente 19% du trafic routier. Le surcoût lié aux embouteillages pèse 1.7 milliard d’euros qui revient à une contribution de 141 € par foyer. Les coûts indirects concernent les véhicules d’entreprises ou de transport des marchandises dans la mesure où les entreprises répercutent de 80 à 90% des coûts directs (carburant et temps d’un employé) sur les prix de leurs produits et services. Ces hausses de prix liées aux embouteillages s’élèvent à 1,7 milliards d’euros, soit 147 euros par foyer chaque année. 

    Fluidifier la circulation : une clé pour dynamiser l'économie

    coût financier,économique,pollution,ebouteillage,agglomération,trafic routier,inrix,rapport,chiffre rBryan Mistele, PDG d’INRIX, explique sur le site de Goodplanet que les "embouteillages ont un impact réel sur notre quotidien : ils influent non seulement notre temps de trajet pour se rendre à notre travail, le niveau d’essence consommé mais également sur le prix de la nourriture que nous achetons au supermarché. Alors que la France plonge petit à petit dans un climat d’austérité économique et bat des records de chômage, notre étude souligne l’importance de fluidifier et faciliter la circulation des personnes et des biens sur le réseau routier. Il s’agit là d’une clé pour dynamiser et stabiliser l’économe. "

    5,6 milliards, ou près de 36 milliards d'euros par an ?

    Ma Planète a sorti sa calculette. Le coût des embouteillagesa français calculé par l'INRIX n'inclut pas les coûts dérivés de la pollution dans les grandes villes, due aux émissions de gaz à effet de serre et aux particules fines. En France, elles sont pourtant responsables, selon l'OMS, de près de 42.000 décès prématurés par an, avec un impact sanitaire et environnemental estimé cette année à environ 30 milliards d'euros par an par le gouvernement.  En outre, le dépassement des seuils de pollution de l'air place la France en situation de contentieux européen, si bien que le pays est passible d'une amende de 100 millions d'euros dès 2016, si elle ne réduit pas d'ici là ses taux de pollution dans ses grandes villes. Des chiffres qui, si on les additionne, donnent le tournis : 36 milliards d'euros par an...

    Parvenir à réduire et à fluidifier la circulation automobile dans les zones urbaines tout en développant les transports alternatifs à la route pour les biens et les produits de consommation, voilà bien une double urgence accrue par le poids de la crise économique : l'enjeu écologique et sanitaire en la matière s'accompagne en effet d'un enjeu économique et social de taille pour le porte-monnaie de chaque Français.

    Cathy Lafon

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    • Les articles de Ma Planète sur la mobilité et la pollution de l'air : cliquer ICI
  • Réchauffement climatique : l'ultimatum de la Banque mondiale pour éviter le "cataclysme" climatique

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    Les ravages de l'ouragan Sandyà Cuba, 26 octobre 2012 AFP

    +4°C en 2060. Selon les dernières études des scientifiques (revue Science, 9 novembre) l'hypothèse est plausible. Pour la Banque mondiale, ce serait le "cataclysme" climatique. Inondations, sécheresse, montée des océans : à quelques jours de la prochaine conférence internationale sur le climat de l’ONU, qui se tiendra à Doha (Qatar), du 26 novembre au 7 décembre, l'institution met en garde contre le scénario noir d'un réchauffement du thermomètre mondial de 4°C dès 2060 et la "cascade de cataclysmes" qui frapperaient alors les pays pauvres. Mais aussi les pays riches et développés.

    Des "décennies de développement" réduites à néant

    réchauffement climatique,rapport,banque mondiale,prévention,inondation,sécheresse,réfugiés climatiques,biodiversité,maladieSelon le rapport publié dimanche 18 novembre à Washington par la Banque mondiale, commandé par l'institution à l'Institut de recherche sur l'impact du changement climatique de Potsdam (Allemagne), le niveau actuel d'émissions de C02 rend quasiment intenable l'engagement pris par la communauté internationale de contenir le réchauffement du globe à +2°C par rapport à l'ère pré-industrielle. D'après ce rapport, le thermomètre mondial pourrait en réalité grimper de 4°C "au cours du siècle" et "dès 2060" si les gouvernements mondiaux n'agissent pas d'urgence. "Ce monde serait tellement différent de celui dans lequel nous vivons qu'il est difficile de le décrire", a prévenu à Washington le président de l'institution, Jim Yong Kim, en préambule du rapport, ajoutant que des "décennies de développement" pourraient être réduites à néant.  

    Les chiffres du réchauffement climatique

    réchauffement climatique,rapport,banque mondiale,prévention,inondation,sécheresse,réfugiés climatiques,biodiversité,maladieLe rapport rappelle que le climat s’est déjà réchauffé de 0,8°C par rapport aux températures de l’époque pré-indusrielle, tandis que les océans se sont déjà réchauffés de 0,09°C. Il ajoute que le niveau de océans s’est déjà élevé de 20 centimètres, que cette hausse s’est accélérée de 1,7 millimètre par an au XXe siècle, puis de 3,2 milimètres par an depuis le début des années 1990, ou encore que l’Europe a vécu entre 2002 et 2011 les cinq étés les plus chauds qu’elle ait connu depuis cinq cents ans. Le constat est tout aussi alarmant pour l’acidification des océans, la diminution des glaces arctiques et les épisodes de sécheresse à venir.

    réchauffement climatique,rapport,banque mondiale,prévention,inondation,sécheresse,réfugiés climatiques,biodiversité,maladieGaz à effet de serre : nouveau record en 2011

    Quant à la teneur de l'atmosphère en gaz à effet de serre, elle a atteint un nouveau pic en 2011 et la concentration actuelle de ces gaz responsables du réchauffement de la planète aura des conséquences sur la vie sur terre pendant des siècles, a averti cette semaine l'Organisation météorologique mondiale (OMM).  Le CO2 est responsable de 85% du réchauffement climatique relevé au cours des 10 dernières années. "Ces milliards de tonnes de CO2 additionnels dans notre atmosphère vont rester pendant des siècles, et réchauffer encore plus notre planète et cela aura des répercussions sur tous les aspects de la vie sur terre", a déclaré Michel Jarraud, Secrétaire-général de l'OMM (photo ci-dessus).

    "Modifier notre cap"

    Cette sombre perspective "peut et doit être évitée", assure la Banque mondiale qui souligne que la responsabilité de l'homme dans le réchauffement en cours est "sans équivoque".  "Nous, la communauté internationale, avons encore le temps d'adopter de nouvelles politiques, de modifier notre cap et de prévenir les conséquences les plus dangereuses du changement climatique", assure en écho le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, cité en marge du rapport. Et ces "conséquences" ne sont pas minces, avertit la Banque mondiale.

    réchauffement climatique,rapport,banque mondiale,prévention,inondation,sécheresse,réfugiés climatiques,biodiversité,maladieLa biodiversité et l'humanité menacées

    Listant les dangers qui menaceraient alors la planète (inondations, sécheresses, malnutrition...), l'institution prédit une aggravation des "pénuries d'eau" en Afrique de l'Est, au Moyen-Orient ou en Asie du Sud et un "important rebond" de la mortalité infantile en Afrique sub-saharienne.  Certaines maladies véhiculées par les insectes (malaria, dengue) risquent également trouver un nouvel essor tandis que les barrières de corail, "protections naturelles contre les inondations", pourraient ne pas résister aux retombées acides du CO2 dans l'océan, énumère la Banque mondiale. Plus globalement, le changement climatique pourrait devenir "la plus grande menace à la biodiversité", selon ce rapport.

    réchauffement climatique,rapport,banque mondiale,prévention,inondation,sécheresse,réfugiés climatiques,biodiversité,maladiePas de recettes-miracle

    "Un monde à +4°C (...) déclencherait une cascade de cataclysmes", résume la Banque mondiale ajoutant qu'il n'y avait "aucune certitude" que la planète puisse y faire face.  "Les plus pauvres et les plus vulnérables seront les plus durement touchés", assure le président de la Banque mondiale, même si aucune région ne serait épargnée. Les sécheresses ayant frappé cet été les Etats-Unis ou l'Europe de l'Est pourraient se reproduire et l'Occident serait aussi confronté à l'afflux de populations fuyant les conséquences des bouleversements climatiques. Le rapport ne propose pas de remèdes-miracle pour relancer l'élan de la communauté internationale, qui a faibli depuis le fiasco du sommet de Copenhague en 2009 et sous l'effet de la crise économique.

    La lutte contre le réchauffement climatique pour relancer la croissance économique

    réchauffement climatique,rapport,banque mondiale,prévention,inondation,sécheresse,réfugiés climatiques,biodiversité,maladieManhattan sous les eaux après le passage de Sandy, la calotte glacière qui vire à la crème glacée, 26 Etats américains touchés par une monstrueuse sécheresse hors norme cet été, le Colorado et la forêt sibérienne ravagées par des incendies... Les chocs climatiques se succèdent désormais à une vitesse effrénée. Et pourtant, plus les certitudes des scientifiques progressent concernant l'évolution du climat et moins les Etats semblent décidés à agir.  D'où la sévère mise en garde de la Banque mondiale qui n'y va plus par quatre chemins et veut en outre faire passer un message: la lutte contre le réchauffement n'est pas l'ennemie de la croissance. "Le secteur privé doit comprendre que l'adaptation au réchauffement climatique constitue une opportunité économique", assure Jim Yong Kim, estimant que la Chine en a déjà pris conscience et appelant d'autres pays à suivre son exemple.

    réchauffement climatique,gaz a effet de serre,rapport,banque mondiale,prévention,inondation,sécheresse,réfugiés climatiques,biodiversité,maladie"Je suis convaincu que le changement climatique est une réalité et que les activités humaines et les émissions carboniques ont un impact."

    La phrase est de Barack Obama. Il l'a prononcée lors de la première conférence de presse qui a suivi sa réélection comme président des Etats-Unis, le 14 novembre dernier, après le passage de l'ouragan Sandy.  Terriblement dévastateur sur le plan matériel, Sandy a laissé des traces "vertes" outre-atlantique dans les esprits des Américains. La prise de position de Barack Obama est-elle le révélateur d'une évolution des mentalités et d'une progression de la cause écologiste, dans le deuxième pays le plus émetteur au monde de gaz à effet de serre ? L'effet écolo de l'électrochoc Sandy sera-t-il durable ?

    Quoiqu'il en soit, la Banque mondiale a fait le job: l'ultimatum climatique est lancé. Le message sera-t-il reçu ? Rendez-vous à Doha.

    Cathy Lafon

    REPERES

    • Cinq pays seulement  sont à l'origine de la moitié des émissions mondiales de gaz à effet de serre : la Chine, les Etats-Unis, l'Inde, la Russie et le Japon dominent le classement.
    • 30 milliards de dollars : c'est le montant de l'aide fédérale réclamée par le gouverneur de New York, Mario Cuomo, après le passage de l'ouragan Sandy.

    EN SAVOIR PLUS

    • L'intégralité du rapport de la Banque mondiale  "Turn down the heat. Why  a 4° warmer world must be avoided" : cliquer ICI
    • La France à Doha : cliquer ICI
    • Le site de l'OMM : cliquer ICI

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