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projet - Page 7

  • Une loi pour reconnaître le "préjudice écologique" : une avancée historique

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    Une jeune femme décolle des plaques de mazout à l'aide d'un râteau, le 26 décembre 1999, sur une plage du Pouliguen (Loire-Atlantique). Ces plaques de pétroles proviennent de l'Erika qui s'est échoué la vielle au large des côtes françaises. Photo AFP

    Bonne noprojet,loi  préjudice écologique,code civiluvelle pour l'écologie : le Sénat a adopté sans difficulté, le jeudi 16 mai, la proposition de loi de Bruno Retailleau reconnaissant le "préjudice écologique". Le sénateur vendéen qui bataille depuis des années pour donner un fondement juridique à l'obligation de réparer toutes les atteintes infligées à l'environnement, obtient ainsi gain de cause.

    La nature, personne "justiciable"

    Dame Nature, qui a plutôt l'habitude d'encaisser les coups durs, peut se réjouir et sourire. Par cette loi, la France reconnaît ainsi une "valeur "  de "personne" à l'environnement en l'élevant au rang de justiciable  auquel seront dues des réparations quand il sera victime d'une atteinte et d'une pollution, comme pour toute personne morale ou physique victime d'un dommage physique avéré. Ca paraît "naturel" et normal. Mais c'est plus facile à dire, qu'à écrire juridiquement et à obtenir de la loi. Inscrire le "préjudice écologique" dans le Code civil n'est pas une mince affaire, car cela revient à identifier un risque juridique d'un nouveau genre auquel les entreprises seront désormais exposées. Total  en a déjà eu un avant-goût en septembre dernier, lorsque le groupe pétrolier a été condamné à 200 millions d'euros de dommages et intérêts par la Cour de cassation, à la suite du naufrage de l'« Erika » qui treize ans plus tôt avait souillé les côtes bretonnes et fait disparaître des milliers d'oiseaux.

    projet,loi  préjudice écologique,code civilLe combat de toute une vie : " Plus jamais ça !"

    C'est son combat, sa bataille. Bruno Retailleau a eu le bonheur de présenter son texte au Sénat, pour consolider et généraliser cette jurisprudence Total. Sa proposition de loi impose de réparer toute atteinte portée à l'environnement et de le faire « prioritairement en nature »Car « il faut pouvoir être sûr qu'il y aura une remise en état », explique ce parlementaire. En cas d'impossibilité, le fautif se verrait infliger « une compensation financière » versée à l'Etat ou à un fonds désigné par lui. C'est en gros ce système qui prévaut aux Etats-Unis. "Plus jamais ça !", s'est exclamé le sénateur de Vendée, en évoquant les trop nombreuses marées noires deuis le "Torrey Canyon" en 1967, l'"Amoco Cadiz" en 1978, l'"Erika" en 1999 et enfin "Le Prestige" en 2000, dont le procès est toujours en cours à La Corogne, en Espagne.

    projet,loi  préjudice écologique,code civilUne première juridique mondiale

    L'originalité de la loi est d'inscrire le préjudice environnemental dans le Code civil qui "est une spécificité française ", comme le rappelle Alain Anziani, sénateur socialiste de Gironde, département touché par la pollution du "Prestige", et rapporteur du texte (photo ci-dessus). Le dispositif juridique voté jeudi n'a donc pas d'équivalent ailleurs dans le monde. Certaines de ses dispositions ont même été durcies en commission : au lieu de cinq ans, le délai de prescription pour délit d'atteinte à l'environnement, a été porté à trente ans. La responsabilité sans faute pourra être retenue pour justifier des poursuites, ce qui n'est pas fait pour plaire aux entreprises.

    Quand la défense de la nature fait consensus

    Quand la nature parvient à réunir les politiques par delà leurs divergences, la planète et ses habitants ne s'en portent que mieux. C'est assez rare pour être souligné : le projet de loi de Retailleau fait consensus politique. Sous un gouvernement de gauche, dans un Parlement à majorité socialiste, les groupes écologiste et UMP soutiennent la proposition de Bruno Retailleau, UMP, dont le rapporteur est un socialiste, Alain Anziani. Les deux sénateurs se connaissent bien, car ils travaillent aussi ensemble depuis plusieurs mois à tirer les conséquences d'une autre catastrophe, la tempête Xynthia, qui a causé la mort de 47 personnes et a fait 500.000 sinistrés en février 2010.

    Une « avancée historique » pour la protection de l'environnement

    proces,accident plate-forme pétrolière,pétroleQui parle pour la planète, la faune et la flore et la flore ? Personne. Michel Serres, le philosophe agenais, en faisait le constat lors du sommet de Copenhague sur le climat, en 2009 : " Mais personne ne représente la terre; il n’y a pas de représentant des océans, de la banquise, des espèces menacées. Et nos gouvernants n’ont pas la culture nécessaire pour parler au nom de la planète." Avec la loi Retailleau, le Sénat français donne un début de "parole" à un coin de la planète.

    Certes, la loi n'est pas encore définitivement adoptée. Un groupe de travail constitué le 24 avril dernier par  Christiane  Taubira, la garde des Sceaux, pour envisager tous les scénarios de mise en oeuvre du « préjudice écologique », doit rendre ses conclusions mi-septembre. Avant que le texte ne parvienne ensuite à l'Assemblée nationale pour être définitivement voté. Par ailleurs, la question du "préjudice écologique" au regard du droit international reste posée. Le vote du 16 mai constitue cependant dores et déjà un événément majeur qui fera date dans l'histoire de la défense et de la protection de l'environnement.

    Les "préjudices écologiques" sont loin de se résumer aux seules marées noires... La loi devrait aussi contribuer à mieux prévenir les futures atteintes à l'environnement et inciter à mieux respecter les directives européennes en la matière (eau, faune, flore...).

    Cathy Lafon

    LIRE AUSSI

  • Une chaîne humaine géante de 25 km a encerclé Notre-Dame-des-Landes

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    Une partie de la chaine humaine géante qui a encerclé samedi 11 mai le site du projet de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes Photo AFP

    Objectif atteint pour les "anti-Ayraulport"  : ils ont réussi leur pari en réunissant samedi 11 mai suffisamment de personnes, venues de toute la France, pour boucler la chaîne humaine géante  destinée à encercler sur 25 km, le site du futur aéroport à Notre-Dame-des-Landes, auquel ils s’opposent.

    chaine humaine NDDL.jpg40.000 personnes selon les organisateurs

    La manifestation aurait réuni 40.000 personnes, suffisamment pour  faire "une chaîne et demie", selon les opposants. Conformément à la tradition en matière de manifestations, les estimations divergent. La préfecture de Loire-Atlantique affirme de son côté que les manifestants n’étaient que 12.000 et que la chaîne n’était pas tout à fait complète. Cet écart d’estimation est similaire à celui observé le 17 novembre lors de l'importante manifestation d’opposants évalués à 13.500 personnes selon la préfecture tandis que les organisateurs se comptaient 40.000.

    Deux à trois rangs d'épaissseur par endroit, selon l'AFP

    Un photographe et une vidéaste de l’AFP, qui ont survolé la zone en hélicoptère, ont pu constater de visu que la chaîne, bien qu’incomplète sur certains brefs tronçons, comptait deux à trois rangs d’épaisseur à d’autres endroits. Enfin,  pour France 3 Pays-de-Loire qui annonçait 25.000 personnes sur place, à 15 heures, la chaîne humaine était complète. Incontestablement beaucoup de monde, donc.

     


    «Le projet n’est pas abandonné: ce que nous voulons c’est l’arrêt de ce projet»

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    Eva Joly était "enchaînée" samedi dernier, autour du site de Notre-Dame-des-Landes, comme les principaux dirigeants écologistes Photo AFP

    nddl,aéroport,transort aérien,polemique,projet,gouvernement. ayrault,manifestationIssus pour la plupart des plus de 200 comités anti Notre-Dame-des-Landes de toute la France, les d'opposants de tous âges, des jeunes aux retraités, ont fait le déplacement en voiture ou en autocar, mais aussi en vélo pour certains Nantais, Bretons ou Vendéens. Les familles accompagnées d'enfants étaient nombreuses. Pour les partis politiques, des représentants d'Europe Ecologie les Verts, du Front de gauche, du Parti de gauche et du NPA ont répondu présents. "Nous avons bien conscience que les porteurs du projet n’ont pas l’intention d’abandonner et que leur stratégie est l’enlisemen", a  déclaré une des opposantes historiques, Françoise Verchère, conseillère générale (Parti de gauche) et présidente du Cedpa (élus doutant de la pertinence de l’aéroport) (photo ci-dessus).  "Le projet n’est pas abandonné: ce que nous voulons c’est l’arrêt de ce projet", a souligné pour sa part l’ancienne candidate à la présidentielle d’EELV, Eva Joly.

    Repoussé mais pas abandonné

    Au terme des conclusions de trois rapports gouvernementaux sur le projet rendus à la mi-avril, le principe du transfert de l’aéroport a en effet été réaffirmé, même s'il a de grandes chances d’être, a minima, repoussé au-delà de la date d’inauguration prévue de 2017 du fait des importantes modifications demandées. Samedi, le site de Notre-Dame-des-Landes a été placé symboliquement  sous "protection citoyenne", comme le souhaitaient les opposants au projet contesté, qui prévoit toujours le transfert de l’actuel aéroport de Nantes, situé au sud de l’agglomération, à Notre-Dame-des-Landes, commune située à quelque 30 km au nord.

    Le vent va-t-il tourner à Notre-Dame-des-Landes en faveur des opposants ?  Le dernier épisode écrit  samedi peut le laisser croire. Mais le feuilleton n'a pas encore trouvé son épilogue. A suivre...

    Cathy Lafon

    A LIRE

    • Tous les articles de Ma Planète sur l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes : cliquer ICI
  • New York fait sa révolution verte : c'est avec ARTE, ce soir, dans "Naturopolis"

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    New York "la verte" cultive ses jardins.  DR ARTE

    Jamais autant d’êtres humains n’ont vécu en milieu urbain (la moitité de l'humanité) et jamais la flore et la faune n’ont autant investi la ville. Comment les mégalopoles préparent-elles cette mutation qui réintroduit le vivant dans la cité et de quelle façon anticipent-elles les enjeux environnementaux du XXIe siècle ?

    Réponse avec "Naturopolis", une série documentaire en quatre volets qui s'interroge sur les défis environnementaux des villes de demain  et passe au crible les projets et mutations de quatre grandes mégalopoles : New York, Rio de Janeiro, Paris et Tokyo. Sur la chaine Arte, comme il se doit.

    New York donne le coup d'envoi ce soir, à cette exploration inédite de la biodiversité au coeur de la grande ville

    Le mouvement écologique qui unit les citoyens, les politiques, les scientifiques, les artistes, les architectes… à travers les grandes villes du monde, passe aussi par New York, qui se prépare à devenir, demain, une ville durable, issue de la recréation d'une reconnexion harmonieuse et créative entre le monde urbain et la nature.

    documentaire,télévision,chaine arte,new york,ville,projetUne révolution "durable" indispensable pour survivre

    Comment la nature a-t-elle façonnée la mégalopole américaine ? Comment la ville a-t-elle longtemps oublié ou détruit cette nature ? Comment la nature l’a-t-elle rattrapée ? Quels sont les hommes qui, au coeur de la ville, ne vivent que pour la nature ? Et pourquoi une ville comme New York ne peut-elle survivre que si elle invente un nouveau pacte avec l’environnement, en acceptant de faire sa révolution « durable » ? Autant de questions auxquelles répondent Bernard Guerini et Mathias Schmitt, auteurs du documentaire en nous projetant au coeur trépidant d'un développement durable urbain au futur ambitieux, innovant et créatif.

    Une "Grosse Pomme" bien "verte"

    documentaire,télévision,chaine arte,new york,ville,projetLa "Grosse pomme" est déjà aujourd'hui bien plus verte qu'on ne se l'imagine si on n'y a jamais mis les pieds. Les touristes qui ont la chance de la visiter reviennent étonnés par la mutation écolo de l'énorme cité. NYC n'a plus rien de Gotham, l'inhumaine et minérale ville des comics américains des années 1950. Petit inventaire d'heureuses découvertes : de nombreuses pistes cyclables sont apparues dans la ville ou l'on peut aussi louer des vélos. Une promenade piétonnière et cycliste est aménagée sur Brooklyn Bridge. Une ancienne ceinture de chemin de fer aérienne, la "High Line" (photo ci-dessus), a été transformée en une promenade et un extraordinaire jardin suspendu dans les quartiers ouest.  Et les New Yorkais espèrent maintenant se doter d'une " Low Line" avec le premier parc public souterrain au monde qui naîtrait de la végétalisation d'une ancienne station de trolleybus abandonnée depuis soixante ans, dans le quartier de Lower East Side. La pointe du sud de Manhattan est devenue un espace jardiné et arboré ouvert sur l'océan et les jardins de poche fleurissent à tous les coins de rue...

    documentaire,télévision,chaine arte,new york,ville,projetNYC 2030 : le plan "vert"

    Mais Michaël Bloomberg, le maire de NYC la trépidante, qui vit nuit et jour à plus de 100 à l'heure, ne se contente pas des ces avancées vertes. En 2007, il a concocté pour sa ville un véritable projet de développement urbain durable. Objectif :  construire une cité plus "verte", prête à accueillir plus d'un million de nouveaux habitants d'ici 2030... Ca rappellera quelque chose aux Bordelais, dont l'agglomération veut, elle, atteindre plus modestement le million d'habitants en 2030... Avec aussi d'importants enjeux liés au développement durable.

    Des projets urbains éco-visionnaires

    documentaire,télévision,chaine arte,new york,ville,projetPour une mise en appétit, parmi les projets de Michaël Bloomberg à découvrir ce soir, trois d'entre eux sont particulièrement éco- révolutionnaires. L'Oyster-tecture veut installer un banc d'huîtres autour de NYC, afin d'atténuer les fortes vagues de l'océan et améliorer la qualité des eaux grâce à la biofiltration. Une des plus grandes décharges urbaines, située dans les marais de Staten Island, deviendra le plus grand parc de New York, d'ici 20 ans : Fresh Kills Park sera trois fois plus grand que Central Park... Enfin New York comptera une nouvelle éco-bio tour, Dragonfly (photo ci-contre). Construite sous la forme d'une aile de libellule. Imaginez un Central Park à la verticale, abritant les multiples fonctions qui font la vie d’un quartier : des épiceries, des cinémas, des espaces de bureaux, des espaces de logements, des crèches, des piscines suspendues. Le tout, plongé dans un milieu agricole étagé à la verticale...

    A vos télés : ce soir, on croque la "Grosse pomme" avec Arte !

    Cathy Lafon

    • "Naturopolis. New York, la révolution verte" : ARTE, dimanche 21 avril à 20h45. Rediffusions : mercredi 24.04 à 14h20 ; samedi 27.04 à 16h10.

    REPERES  Les chiffres verts de New York

    • Au printemps et à l’automne plus d’1 million d’oiseaux migrateurs traversent la ville chaque année, dont 90 000 meurent en percutant les tours.
    • Il y a environ 200 espèces de poissons dans le port de New-York.
    • Central Park compte plus de 100 espèces végétales comestibles.
    • 407 ans : l’âge du plus vieil arbre de New York.
    • 1 parc naturel en plein coeur de la ville : Jamaïca Bay, le seul parc national urbain des États-Unis.
    • Apparus dans les années 1970 à New York, la ville compte aujourd’hui plus de 1000 jardins communautaires entretenus par les habitants du quartier.