Fil vert. Résidus de pesticides : Bruxelles minimise-t-elle les chiffres ?
Traitement de culture par des pesticides Photo DR
C'est une info révélée aujourd'hui par le Nouvel Obs : selon l'écologiste François Veillerette, le porte-parole de l’association Générations Futures, Bruxelles mettrait en oeuvre une nouvelle méthode de mesure des résidus de pesticides visant à minimiser le niveau réel des pesticides présents dans les fruits, légumes et autres céréales servis sur nos étals.
Un nouveau "scandale" sanitaire
D'après les écolos, avec cette nouvelle méthode, les fonctionnaires européens ne joueraient le jeu de la prévention sanitaire et de l'écologie qu'en apparence : ils prétendent en effet vouloir prendre en compte l’incertitude analytique des différents laboratoires qui sont en charge de mesurer les "résidus de pesticides". Louable objectif : le différentiel peut en effet se situer entre 1 et 3 milligrammes par kilo et il conviendrait donc de le mesurer précisément pour savoir si la présence de produits phytosanitaires est ou non supérieure aux normes maximales en vigueur. "Sauf que la Direction générale de la Santé et des Consommateurs a considéré que la valeur qu’il convient de retenir pour juger d’un éventuel dépassement sera toujours… la plus basse !", explique Veillerette (photo ci-contre) qui juge qu'il pourrait s'agir là d'un nouveau "scandale" sanitaire.
"Pesticides : j’accuse Bruxelles d’homologations illégales"
Déjà, en avril dernier, plusieurs ONG européennes avaient dénoncé un système d’autorisation massif de nombreux nouveaux pesticides et le porte-parole de Génération Future avait accusé "Bruxelles d'homologations illégales" de pesticides, grâce à ce qu'il appelle "une procédure diabolique d’homologation de substances dangereuses" : le principe de la "re-soumission". Nouvelle "invention" mise au point en 2007 dans le secret du Comité Permanent de la Chaîne Alimentaire où siègent des représentants des États et de la Commission, la "re-soumission" est formalisée par le Règlement 33/2008 et elle accorde une seconde chance d’homologation à l’industrie pour des pesticides comportant pourtant des lacunes dans les données ou présentant des dangers avérés et qui auraient dû être retirés. Résultat : sur 87 pesticides présentés, 64 avaient été homologués à la date du 3 avril dernier.
Un nouveau tour de passe-passe de Bruxelles ?
Selon François Veillerette, Bruxelles se livrerait donc à un tour de passe-passe statistique qui "revient à diviser par deux les quantités de pesticides retrouvées dans les aliments et à surexposer les populations européennes". Quant au commissaire européen John Dalli, qui était en charge du dossier, il a été "démissionné" il y a quelques semaines pour entente avec un industriel du tabac suédois...
Tout ça manque vraiment de clarté...
Cathy Lafon
►PLUS D'INFO
- Le site de Générations Futures : cliquer ICI
- Le site du Nouvel Obs : cliquer ICI