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pollution - Page 22

  • Pesticides: les cours d'eau français sont toujours contaminés

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    Le Sud-Ouest est l'une des régions dont les cours d'eau sont les plus contaminés aux pesticides estimait le le Commissariat général au Développement durable en juillet 2013. Photo archives Sud Ouest

    La contamination par les pesticides des cours d’eau en France reste quasi-généralisée, malgré les efforts naissants de la profession pour lutter contre cette pollution. Aussi, les Chambres d’Agriculture et la Fédération des entreprises de l’eau (FP2E) ont-elles renouvelé et renforcé leur partenariat afin de pousser les agriculteurs à adopter des pratiques plus respectueuses de l’eau.

    Le Sud-Ouest, parmi les zones les plus touchées

    Les zones les plus touchées sont les grandes régions céréalières, maraichères ou viticoles : nord de la France, Bassin parisien, Sud-Ouest, amont du Rhône et Martinique. En 2011, sur les 176 secteurs hydrographiques (découpage géographique par bassins versants des rivières) surveillés en France métropolitaine, 63 présentaient une concentration moyenne annuelle supérieure à 0,5 microgramme par litre, seuil au-delà duquel l’eau est jugée « impropre à la consommation humaine ».

    pollution,eau,pesticides,lutteObjectif : améliorer la situation des 500 points de captage d'eau

    Agriculteurs et fournisseurs d’eau se sont en effet unis depuis 2009, afin d'améliorer la situation des 500 points de captage d’eau désignés comme prioritaires par le Grenelle de l’environnement de 2007. Cinq ans plus tard, ils ont réussi à mettre en place des actions concrètes autour de 250 points de captage. Et sur les 250 autres, des initiatives sont en cours de construction, assure Guy Vasseur, président de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture.

    pollution,eau,pesticides,lutteLe bon exemple du Loiret

    A Orléans par exemple, la mairie, les Chambres d’agriculture du Loiret et l’Orléanaise des Eaux ont construit dès 2000 une véritable démarche commune pour diminuer la présence « faible mais récurrente » d’herbicides dans les eaux brutes autour du captage du Val, qui alimente en eau 150.000 personnes. Un « rapprochement » avec les agriculteurs était indispensable puisque sur les 1.000 hectares entourant la zone de captage, 900 étaient agricoles, répartis sur 50 exploitations dont beaucoup maraichères ou horticoles.

    pollution,eau,pesticides,lutteDeux techniques

    Les Chambres d’agricultures les ont poussés à effectuer des travaux sur leurs fermes pour limiter les pollutions en améliorant le stockage des engrais ou des hydrocarbures. Ils ont aussi travaillé sur les pollutions diffuses dans les champs ou sur les possibilités d’économie d’eau. Les deux techniques les plus connues pour cela sont la mise en place de cultures intermédiaires — comme la moutarde — qui ne sont pas destinées à être récoltées, mais juste à piéger les nitrates provenant de la culture précédente. Ou les bandes enherbées, obligatoires sur une surface minimale des exploitations, qui permettent d’absorber certains engrais avant l’arrivée de l’eau dans les rivières.

    Le retour de la pollution

    Un dispositif qui a porté ses fruits  : à partir de 2006, la présence de molécules de pesticides avaient reculé et les concentrations étaient plus faibles. En 2010 et 2011, aucune trace n’a même été relevée. Mais en 2012, un pic ponctuel est venu noircir le tableau. Aujourd’hui, les trois partenaires comptent élargir le périmètre d’action. Mais ils reconnaissent que « les agriculteurs ne sont pas toujours facilement mobilisables » et qu’il y a toujours cette crainte de faire différemment et « d’être montré du doigt », explique Mélanie Hovan. « Nous constatons une mobilisation, même si elle est par moment variable et hétérogène », veut croire Philippe Maillard.

    pollution,eau,pesticides,lutteLa contamination par les pesticides est « quasi généralisée »

    En dépit de ces efforts, « une collaboration est nécessaire pour améliorer la qualité de l’eau autour des zones de captages » alors que 10% des ressources en eau nécessitent un traitement contre les nitrates et 20% de l’eau a besoin d’un traitement contre les pesticides, note ainsi Philippe Maillard, président de la FP2E (photo ci-contre).  Et les agriculteurs ont fort à faire, d’autant qu’à la fin 2013 la Conférence environnementale a décidé de doubler le nombre de captages prioritaires à 1.000, sur les 12.000 points de captage que compte le pays. Et que fin juillet, le Commissariat général au Développement durable relevait que la contamination par les pesticides des cours d’eau en France était « quasi généralisée ». 

    La bonne nouvelle, si l'on peut dire, c'est que les nappes souterraines semblent, elles, moins contaminées. En 2011, seules quatre des 176 aquifères surveillés présentaient une concentration totale supérieure à 0,5 microgrammes, notamment la nappe de Beauce (région parisienne) ou dans le Vaucluse. 

    Cathy Lafon avec l'AFP

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  • Véhicules électriques : la France veut développer les bornes de recharge

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    Une borne de recharge électrique rapide à Bordeaux. Photo Ville de Bordeaux

    L'Assemblée nationale a voté, le mardi 6 mai, une proposition de loi socialiste, fortement soutenue par le ministre Arnaud Montebourg, pour accélérer le déploiement d'infrastructures de recharge de véhicules électriques sur le territoire. Objectifs: relancer  l'industrie automobile française et lutter contre la pollution urbaine.

    Développer le maillage existant

    automobile,véhicule électrique,borne,loi,recharge,lutte,pollution,air,industrie automobileLe texte, traduction législative d'un des 34 plans de la Nouvelle France industrielle du ministre du Redressement productif, a reçu les suffrages des socialistes, des écologistes, des radicaux de gauche et de l'UDI "malgré des réserves". L'UMP et le Front de Gauche se sont abstenus, affichant des craintes sur des "zones d'ombre" liés notamment au futur opérateur national. Actuellement, seules les communes, ou les intercommunalités, sont compétentes pour implanter des bornes de recharge sur l'espace public. "Malgré les efforts de nombreuses collectivités, le maillage du territoire reste durablement incomplet faute d'un relais au niveau national", selon les auteurs de la proposition de loi.

    En attendant la loi sur la transition énergétique

    Comme le projet de loi promis sur la transition énergétique "sera très lourd" et n'est "pas encore inscrit à l'ordre du jour", "il fallait accélérer", a justifié la rapporteure, Frédérique Massat (PS). La crainte de la panne par manque de points de rechargement a été citée comme un frein à l'achat de voitures électriques. Affirmant que la France compte "le plus dense réseau d'Europe avec plus de 8.000 points de recharge opérationnels ou programmés", le ministre a affiché l'objectif de "doubler ce chiffre avant fin 2014" et que la France devienne "un leader européen, si ce n'est mondial, des véhicules électriques".

    automobile,véhicule électrique,borne,loi,recharge,lutte,pollution,air,industrie automobileZoé comme modèle

    Le modèle Zoé, du constructeur automobile français Renault, a été cité par le ministre mais aussi par des députés, dont l'EELV François-Michel Lambert. L'Etat, ou un opérateur national dans lequel l'Etat a une participation, pourra implanter des bornes de recharge de véhicules électriques ou hybrides rechargeables sur le domaine public des collectivités territoriales, sans être obligé de leur verser de redevance si cela entre dans un projet national. Les modalités d'implantation feront l'objet d'une concertation avec les collectivités.

    L'Etat compensera toute éventuelle perte de ressources des collectivités locales

    Face aux inquiétudes, de l'UMP mais aussi du Front de Gauche, sur le rôle des collectivités locales ou le risque de "zones blanches" dans les territoires "non rentables", principalement ruraux, la rapporteure et le ministre se sont voulus rassurants : il s'agit de "combler les trous" du maillage, pas de "déposséder les collectivités" ni de les contraindre.

    20 bornes de recharge à Bordeaux

    Outre les bornes de recharge spécifiques aux BlueCub déjà installées, une vingtaine de bornes de recharge pour véhicules électriques devraient apparaître à Bordeaux d'ici à 2015. Elles visent les particuliers qui hésitent encore à se lancer d'ans l'achat de ce type de voitures, en raison de leur coût, de leur faible autonomie (100 à 150 km en moyenne) et de la difficulté majeure de trouver des stations où recharger les batteries. Les bornes seront là pour éviter aux Bordelais le coup de la panne, gratuitement et rapidement. Et les inciter auparavant à passer à l'acte d'achat d'un véhicule électrique, afin de réduire la pollution de l'air en ville. Sept premières bornes de recharge rapide ont déjà été installées dans les quartiers de la ville.

    En France, 13.954 véhicules électriques ont été vendus en 2013, soit une hausse de 50% en un an.

    Cathy Lafon

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  • Pollution à l'oxyde d'azote : la France parmi les plus mauvais élèves de l'Europe

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    Embouteillage sur la rocade de Bordeaux. Photo archives Sud Ouest

    Il n'y a pas que le CO2 et les particules fines qui empoisonnent l'air que nous respirons. Les oxydes d'azote (NOx) sont aussi particulièrement nocifs pour notre santé. Le 25 mars dernier, l'Agence européenne pour l'environnement (AEE) a mis à l'index neuf pays européens, dont la France : ils n'ont pas respecté en 2012 les plafonds réglementaires en termes d’émissions de ces polluants, principalement émis par la circulation automobile

    La France parmi les quatre plus mauvais élèves européens

    Sept de ces neuf pays – Allemagne, Autriche, Belgique, Espagne, France, Irlande et Luxembourg – connaissent des difficultés récurrentes avec ces polluants : ils sont incapables de respecter les limites européennes en la matière depuis 2010, précise l’AEE. Les deux autres pays hors des clous en 2012 étaient la Slovénie et Malte. Les plus mauvais élèves européens pour les NOx sont le Luxembourg, qui a excédé les plafond de 55% en 2012, l’Autriche (+37%) et l’Allemagne et la France (ex aequo avec un dépassement de 21%).

    pollution air voiture.jpgLe trafic routier responsable en France pour plus de la moitié des émissions d'oxyde d'azote

    Le trafic routier contribue pour environ 40% aux émissions totales de NOx dans l’Union européenne, selon l’Agence. En France, les oxydes d’azote (qui comprennent notamment le monoxyde d’azote, le dioxyde d’azote et le protoxyde d’azote) proviennent même pour plus de la moitié du trafic routier, selon l’inventaire national réalisé chaque année par le Citepa (Centre interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphérique). L’industrie (matériaux de construction, chimie) et l’agriculture (consommation de produits pétroliers) sont des sources plus mineures.

    citiz.jpgFaire de nouveaux progrès et développer les alternatives à la voiture 

    En dépit de progrès enregistrés entre 2010 et 2012 (avec un dépassement du plafond ramené de 32 à 21%),la France, également en dépassement pour ses émissions de particules fines, "est restée loin des objectifs pour les oxydes d'azote trois ans de suite ", relève l’AEE. "La pollution de l’air est encore un problème très réel, il suffit de regarder les niveaux élevés de pollution observés récemment au-dessus de grandes zones de l’Europe de l’ouest", selon Hans Bruyninckx, directeur exécutif de l’AEE. "Il faut faire des progrès en réduisant encore les émissions. Alors que de nouvelles technologies et pratiques peuvent aider, nous avons aussi besoin d’encourager les particuliers à agir, par exemple en développant des alternatives à l’utilisation de la voiture", ajoute-t-il. A l'image du réseau d'autopartage Citiz, inauguré à Bordeaux en novembre 2013 (photo ci-dessus).

    En décembre 2013, la Commission européenne a proposé d’imposer des plafonds nationaux plus stricts pour les principales sources de la pollution de l’air, dont les NOx, d’ici à 2030 afin d’éviter 58.000 décès prématurés chaque année.

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • Tout sur les oxydes d'azote sur le site du ministère de l'Ecologie  : cliquer ICI

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