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pesticides - Page 38

  • Santé: des médecins français lancent un appel national pour réduire l'usage des pesticides

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    L'Europe doit décider d'ici à la fin de l'année de mesures destinées à protéger les populations des effets de substances comme les pesticides

    Trois association de médecins de France métropolitaine et des Antilles lancent un appel national à leurs confrères pour réclamer à l'Etat la réduction de l'usage des pesticides.

    médecins,pétition,pesticides,réduction,maladie,lutteL'Europe doit statuer pour 2014

    Perturbateurs endocriniens, phtalates, pesticides... Le dossier est si explosif qu’il est désormais entre les mains du président de la Commission européenne, José Manuel Barroso. Bruxelles doit statuer d'ici à la fin de l'année sur les mesures destinées à protéger les Européens des effets de ces substances qui interfèrent avec le système hormonal, à l'instar du bisphénol A qui sera définitivement interdit, en France, dans les conditionnements alimentaires, en 2015.

    médecins,pétition,pesticides,réduction,maladie,lutteL'appel "Alerte-médecins-pesticides.fr"

    En France, les langues se délient et la polémique prend une intensité inédite dans la communauté scientifique, dont certains membres n'hésitent plus à sonner l'alarme publiquement. Le 9 novembre dernier, une trentaine d’élus, entourés de médecins et de chercheurs lançaient ainsi "L'appel de Montpellier"en appelant le gouvernement français à réduire drastiquement l’usage des pesticides, essentiellement d’origine agricole.

    En septembre 2013, trois associations médicales (AMLP en Limousin, EnVie Santé en Guadeloupe et AMSES en Martinique) les avaient précédés, en lançant un premier appel sur les pesticides, via une pétition accessible en ligne sur internethttp://www.alerte-medecins-pesticides.fr/

    Au 28 novembre, 633 médecins l'ont déjà signée, dont une cinquantaine en Aquitaine. Pourquoi une telle mobilisation? 

    Joseph Mazé, membre de l'AMLP, rappelle le caractère très alarmant du dernier rapport de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), publié en juin dernier. Au terme d'une important travail d'expertise collective, l'Inserm conclut en effet que les pesticides provoquent bien des cancers et des troubles neurologiques, notamment chez les agriculteurs, les viticulteurs et les enfants.

    médecins,pétition,pesticides,réduction,maladie,lutteReconnaître le préjudice subi par les agriculteurs

    Pour les médecins signataires, "la santé publique ne doit pas une fois de plus passer après les intérêts des industriels". Ils refusent que l'on montre du doigt les agriculteurs et les viticulteurs, premières victimes des pesticides, pour lesquels ils revendiquent la reconnaissance du préjudice subi. Ce qu'ils visent, en revanche, ce sont les procédures d’autorisation de mise sur le marché des produits qu’ils manipulent, et qui contaminent l’environnement.

    L'urgence d'une pétition constructive

    Assortie d'un certain nombre de propositions concrètes, comme pour les agriculteurs, l'ouverture  de leurs droits à la reconnaissance de nouvelles maladies professionnelles liées à l'exposition aux pesticides, ou, pour les riverains l'interdiction totale des épandages aériens, la pétition se veut constructive. Pour ces médecins, on ne peut "attendre de connaître la part exacte des pesticides parmi les cancers de la prostate, les cancers du sein, les troubles cognitifs ou de la fertilité avant d’agir". Selon eux, la France, parmi les pays en tête du triste hit parade mondial de la consommation de phytosanitaires, doit impérativement diminuer sa consommation dans ce domaine .

    "Les risques sont connus, des maladies sont évitables"

    Les signataires sont bien déterminés à faire émerger une prise de position médicale sur cette question et à l’assortir de propositions. Car, disent-ils, désormais, "les risques sont connus, des maladies sont évitables". La pétition sera remise aux trois ministères de la Santé, de l’Ecologie et de l’Agriculture, en début d’année 2014.

    Cathy Lafon

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  • "Zéro pesticide" dans les villes et villages de France : en 2020, ce sera la loi

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    A Bordeaux, les jardiniers de la ville ont arrêté les produits phytosanitaires en 2012. Photo archives "Sud Ouest" Stéphane Lartigue

    Zéro pesticide en ville, dans les parcs et les jardins ? Cela devrait être la norme en France, d’ici à six ans. Le Sénat a adopté le 19 novembre, à une très large majorité, une proposition de loi écologiste visant à interdire progressivement l'usage non professionnel des produits phytosanitaires.

    pesticides,phytosanitaires,interdiction,loiUne forte avancée sanitaire et environnementale

    Porté pour les écologistes par Joël Labbé, sénateur du Morbihan, le texte prévoit d’interdire, à compter du 1er janvier 2020, aux collectivités locales et aux établissements publics, l’utilisation de pesticides dans les espaces verts, les parcs nationaux, parcs naturels régionaux, forêts et promenades "ouverts ou accessibles au public".

    pesticides,phytosanitaires,interdiction,loiIl propose aussi de prohiber la vente de ces produits aux particuliers. Une mesure qui constitue également, selon le rapporteur de la loi, le sénateur écologiste Ronan Dantec (photo-ci-contre), "une forte avancée sanitaire et environnementale, de très nombreux jardiniers particuliers utilisant aujourd’hui des produits reconnus scientifiquement comme toxiques, sans être suffisamment informés des risques qu’ils représentent pour l’environnement, pour leur santé et celle de leur famille."

    En attendant le purin d'ortie

    Cette seconde interdiction n'entrera cependant en vigueur qu'à compter du 1er janvier 2022. "Ce délai a été jugé plus adapté pour permettre aux industriels de s'adapter et de proposer des produits de remplacement, souligne Ronan Dantec, et permettre aussi la formation des utilisateurs aux pratiques alternatives". La loi intègre enfin une étude sur les freins juridiques, tant européens que nationaux, national) et économiques qui empêchent le développement de la fabrication et de la commercialisation des substances alternatives bio, dites à faible risque, comme le purin d’orties.

    pesticides,phytosanitaires,interdiction,loi10% des communes ont déjà renoncé aux  pesticides

    De nombreuses communes n'ont pas attendu la loi pour se lancer dans des démarches "zéro phyto" et privilégier des méthodes alternatives. L'auteur de la loi, Joël Labbé, maire de Saint-Nolff, a lui-même mis en place le "zéro phyto" dans les espaces publics de sa commune dès 2007. Les quantités peuvent paraître dérisoires: les milieux non agricoles ne représentent en effet que 5 % de l'usage des produits phytosanitaires (pesticides et fongicides) en France, contre 95 % pour les agriculteurs. Mais l'impact sur l'environnement est grand. "Cet usage est en réalité une source importante de contamination des eauxprécise Ronan Dantec. Les désherbants en particulier, lorsqu'ils sont utilisés sur des surfaces imperméables comme les trottoirs, les cours bitumées ou les pentes de garage, se retrouvent dans les eaux superficielles ou souterraines."

    "Zéro phyto" : des grandes villes à l'avant-garde

    Une dizaine de grandes villes comme Perpignan, Montpellier, Grenoble ou Versailles ont déjà mené des opérations pilotes en formant leur personnel et en sensibilisant la population. Versailles a ainsi renoncé à utiliser des désherbants et plus aucune pelouse ou allée n’est désormais traitée avec des produits chimiques. Selon la ville, 12.8150 litres de produits et 40 kg d’anti-limaces ne sont ainsi plus déversés dans ses nappes phréatiques. Dans la région, de nombreuses villes comme Bordeaux depuis 2012,  Saintes (Charente-Maritime), ou encore Mérignac (Gironde) depuis 2003, ont également jeté les phytosanitaires aux orties.


    Objectif zéro phyto en 2012 par villedebordeaux

    pesticides,phytosanitaires,interdiction,loiL'exemple d'Arrens, éco-village pyrénéen

    Zéro pesticides ? Facile à dire, pour les écolo bobo urbains des grandes villes... La petite commune d'Arrens-Marsous, dans les Hautes-Pyrénées, a longtemps bataillé auprès de ses administrés, pour les convertir à l'idée. La graine, semée en 2012 avec le Parc national des Pyrénées par Jean-Pierre Cazaux (photo ci-dessus) conseiller municipal, agriculteur-éleveur et producteur de fromages, a fini par germer cette année. Et pour lui, ce n'est pas rien que de voir fleurir aujourd'hui dans le village un panneau signalant que la végétation, aux abords de l'église, pousse sans phytosanitaires. Les mentalités des habitants ont dû opérer une véritable révolution, en acceptant le retour de la nature sur les trottoirs et le long des maisons. Un changement de taille aussi pour les personnels chargés de l'entretien de la voirie, qui ont suivi des formations pour apprendre à entretenir différemment le patrimoine naturel de la commune. "Quand même, quand on voit que notre panneau "zéro pesticide" est planté juste à côté du cours d'eau qui traverse le village... qu'est-ce qu'on a pu balancer comme saletés dans les nappes phréatiques !", soupire l'élu, tout au bonheur de voir son village contribuer au développement durable des montagnes.

    pesticides,phytosanitaires,interdiction,loiA suivre...

    Le texte sera présenté en janvier 2014 à l'Assemblée nationale, afin d'être adopté définitivement avant les municipales. "Il nous reste maintenant à récupérer et à traiter les stocks de produits existants", a conclu devant le Sénat le ministre de l'Ecologie, Philippe Martin. Qui doit cependant pendre garde à ne pas oublier, dans son enthousiasme, que l'agriculture représente 95% de l'utilisation des pesticides en France... Les études scientifiques les plus récentes attestent que les pesticides provoquent bien des cancers et des troubles neurologiques : la santé des agriculteurs mérite aussi être protégée, tout autant que celle des consommateurs.

    Cathy Lafon

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    • Le texte de loi adopté par le Sénat visant à mieux encadrer l'utilisation des produits phytosanitaires sur le territoire national : cliquer ICI
    • Où en est-on du plan "Ecophyto" ? Selon l'Observatoire national de la biodiversité, la consommation de produits phytosanitaires a augmenté de 2,6 % entre 2008 et 2010. Une évolution qui va à l'encontre des objectifs fixés par le Grenelle de l'environnement: le plan dit "Ecophyto" prévoit en effet une réduction de 50 % de l'usage des produits phytosanitaires d'ici à 2018.
    • "L'appel de Montpellier". Le vote de cette loi, amendée en vue d'obtenir la plus large adhésion possible, intervient alors qu’une trentaine d’élus, entourés de médecins et de chercheurs, ont signé une pétition le 9 novembre dernier, appelant le gouvernement à réduire drastiquement l’usage des pesticides, essentiellement d’origine agricole. Les signataires de cet "appel de Montpellier" affirment que l’utilisation de ces produits chimiques "ne diminue pas depuis trois ans". Une situation d’autant plus inquiétante que 90% des cours d’eau seraient aujourd’hui affectés par la présence de pesticides.

    A LIRE

  • Vin : il y a des pesticides dans toutes vos bouteilles

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    Parvenir à déguster des vins qui ne contiennent aucun pesticide semble être une gageure... Photo archives Sud Ouest/ Fabien Cottereau

    Aucun vin, même bio, n'échappe aujourd'hui aux pesticides utilisés dans les vignes. C'est la conclusion d'une étude de l'UFC-Que Choisir publiée le 24 septembre.

    "La peste soit des pesticides" : le magazine Que Choisir a choisi la période des foires aux vin et des vendanges pour analyser 92 crus sélectionnés dans les grandes régions viticoles de France : Bordeaux, Bourgogne, Champagne, Côte-du-Rhône, Languedoc-Roussillon, Loire, Provence, Madiran et Bergerac.

    Blancs, rouges, rosés : pratiquement toutes les bouteilles testées par le mensuel contiennent des pesticides.

    • Pas de réglementation pour les résidus dans le vin en Europe

    La présence des résidus de phytosanitaires dans ces vins se compte en microgrammes. Les quantités relevées, infinitésimales, sont largement inférieures aux seuils de toxicité appelés LMR (limite maximale de résidus) établis par l'Agence européenne des aliments (ASEA) applicable au raisin de de cuve, c'est dire avant fermentation alcoolique. En effet, comme la revue le rappelle, il n'existe pas en Europe de LMR officielle pour le vin.

    • Les bordeaux en tête

    Peu ou prou, chers ou pas, 100 % des vins sont contaminés. Sur 165 molécules recherchées par le laboratoire de Que Choisir, 33 ont été détectées, dont deux molécules interdites en France et en Europe: le bromopropylate, un acaricide, et le carbendazyme. C'est un bordeaux prestigieux, le Mouton Cadet 2010 qui bat tous les records avec 14 pesticides relevés.  Cinq autres bordeaux remportent la palme avec des quantités totales de résidus allant de 441 microgrammes/kg pour le rosé Baron de Lestac 2012 à 1.692 microgrammes /kg pour le graves blanc château Roquetaillade-le-Bernet 2011. En moyenne, les vins blancs sont les plus chargés (242 microgrammes/kg). Viennent ensuite les rouges (114 microgrammes/kg) , puis les rosés (95 microgrammes/kg).

    • Les vins bio aussi touchés, mais beaucoup moins...

    Pas plus les vins bio que ceux issus de l'agriculture raisonnée n'échappent à la contamination par les pesticides. Ce n'est pas surprenant : les vignes cultivées sans produits phytosanitaires sont souvent voisines de parcelles cultivées en agriculture traditionnelle, ce qui peut expliquer que l'on retrouve des traces de pesticides dans leurs produits. Selon Que Choisir, la plupart des vins bio ne contiennent cependant qu'"un ou deux résidus à l'état de traces". Toutefois, l'étude souligne aussi que quatre bouteilles sur dix contiennent des teneurs non négligeables de phtalimide, un fongicide anti-mildiou.

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    Cathy Lafon

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