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ogm - Page 8

  • Philippe Martin : un nouveau ministre socialiste écolo-compatible ?

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     Le 3 juillet 2013, Philippe Martin, nouveau ministre de l'Ecologie, salue l'action de Delphine Batho, débarquée du gouvernement la veille. Photo AFP

    Limogeage de Batho : le jour d'après. Les écolos se réveillent avec la gueule de bois et un nouveau ministre : Philippe Martin. Mais qui est le troisième ministre de l'Ecologie du gouvernement Hollande en treize mois? Surtout, est-il écologiste ou du moins proche des écologistes ?

    martin tete (2).jpgGascon d'adoption, rose par nature et vert par conviction

    Philippe Martin, nouveau ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie, a succédé mardi 2 juillet à Delphine Batho, sèchement limogée par Hollande et son Premier ministre, pour avoir critiqué la diminution drastique du budget de son ministère en 2014. Né en région parisienne à la Garenne-Colombe (Hauts-de-Seine), il a 59 ans. Ancien préfet du Gers, puis des Landes, ce fabiusien est élu pour la première fois en 1998 conseiller général du Gers. Propulsé dans la foulée  à la présidence du Conseil général, il contribue à repeindre le département en rose.  Elu député PS du Gers en 2002 et réélu à ce siège dès le premier tour en 2012, il est habitué à l’emporter devant la droite dans son département.  Bien implanté localement, Philippe Martin passe pour un bon vivant, amateur de bons mots.

    L'Ecologie, sinon rien

    Nombreux étaient ceux qui  prédisaient au vice-président du groupe socialiste à l’Assemblée à qui tout a déjà réussi localement, un bel avenir national... Le nouveau ministre, qui a participé aux négociations sur l’accord entre le PS et les écologistes avant la présidentielle, avait été récemment mandaté pour faire le lien avec eux à l’Assemblée. Bien vu d'Ayrault et de ses camarades socialistes, Philippe Martin ne voyait pas d'autre ministère pour lui que celui de l'Ecologie. Depuis ce matin, c'est chose faite.


    Passation de pouvoir au ministère de l'écologie par lemondefr

    Contre l'extraction des gaz de schiste et pour la sortie du nucléaire ?

    Comme la première personnalité socialiste à avoir occupé le poste de ministre de l'Ecologie dans le gouvernement Ayrault, Nicole Bricq, l'élu gersois a souvent défendu des positions proches des écologistes. Sur  les gaz de schiste, notamment, il considérait en 2011 que «s’entêter dans l’extraction [...], c’est tourner le dos à la nécessaire et urgente transition environnementale». Sur le nucléaire aussi, où il s’en était pris à Nicolas Sarkozy en le soupçonnant d’être « probablement le dernier nucléariste au monde pour lequel il n’y a pas d’après-Fukushima ».  S''il ne s'agit pour l'heure que de déclarations, on lui accordera cependant un premier bon point "vert" pour "bonnes intentions", en attendant mieux.

    martin ogm.jpgNon aux OGM

    Sur les OGM, dossier sensible dans le Gers, département rural, il n'y a pas photo. Le nouveau ministre, siégeant au sein de la Haute Autorité sur les OGM, a soutenu l’activation de la clause de sauvegarde afin de suspendre l’utilisation de maïs transgénique Monsanto 810 (photo ci-contre, lors d'une manifestation contre les OGM). Et il fait partie des responsables de collectivités locales qui ont bataillé pour proclamer leurs territoires "sans OGM". Le 30 décembre 2009, le Conseil d’État a mis fin à une bataille juridique de plus de cinq ans, en reconnaissant le droit du conseil général du Gers d’exprimer son refus des OGM.  Victoire symbolique, certes, car cela n'induit pas le pouvoir de faire respecter ce positionnement, mais victoire quand  même. Deuxième bon point "vert".

    Pour les circuits courts

    Localement, Philippe Martin mène aussi depuis plusieurs années un combat pour privilégier les circuits courts et les filières locales, en particulier dans les cantines des collèges. Enfin, alors qu'il était membre de la commission du Développement durable et de l'Aménagement du territoire de l'Assemblée nationale, il s'est également illustré le 1er juillet 2012, en demandant aux restaurateurs d'arrêter de servir des vins de Californie, afin de protester contre la loi interdisant la vente de foie gras outre-Atlantique. Troisième et quatrième bons points "verts".

    martin1.jpg"Un homme du terroir et de combat"

    Philippe Martin n'est donc pas un inconnu chez les militants écologistes, dont il a partagé certains combats de terrain, comme celui de José Bové sur les OGM (photo ci-contre, avec José Bové, lors d'un fauchage de champ OGM à Solomiac en 2004, dans le Gers). L'eurodéputé EELV réagit plutôt favorablement à la nomination du nouveau ministre : "Je connais Philippe depuis quinze ans et c'est un homme qui n'a jamais lâché ses convictions", confie-t-il à "Metronews". "Sur la question des OGM, il s'est battu à l'Assemblée comme sur le terrain, en organisant une pétition pour demander un référendum d'initiative populaire, ou encore au tribunal, en témoignant à plusieurs reprises en faveur des faucheurs volontaires. Même chose sur les gaz de schiste : il fait partie de ceux qui ont animé à l'Assemblée la campagne contre la fracturation hydraulique et la prospection. C'est un homme du terroir et de combat." Cinquième bon point "vert".

    matthieu orphelin.jpg"Le timing est étrange"

    Après avoir vivement regretté Bricq l'écolo, le monde de l'écologie s'était habitué à Batho, qui commençait à prendre la dimension de la crise environnementale et à comprendre la nécessité de la transition écologique. A défaut d'un bilan brillant, on lui reconnait un investissement courageux dans les dossiers sensibles de la transition énergétique, du diesel, de la taxe carbone, malgré le peu de soutien de la majorité de ses collègues ministres. Matthieu Orphelin, élu régional du Maine et Loire et porte-parole de la Fondation Nicolas Hulot, traduit bien l'ambiance générale, en s'inquiètant aujourd'hui dans "Libération" du limogeage de Delphine Batho : "Comment cela peut être une décision positive alors qu’on est à 15 jours de la fin du débat sur l’énergie, et à quelques jours de décisions importantes sur la fiscalité écologique, qui sont des grands enjeux ? Le timing est étrange." "Ce n'est pas un bon signal de virer encore la ministre de l'Ecologie", a déclaré à l'AFP le porte-parole de France Nature environnement (FNE), Benoît Hartmann. De son côté, Greenpeace, qui boycotte le débat sur la transition énergétique, ne mâche pas ses mots : "Delphine Batho n'est qu'une victime collatérale de l'absence totale d'ambition environnementale du gouvernement et du président de la République", a réagi l'ONG.

    Alors, les écolos attendent. D'abord, les explications de l'ex-ministre Delphine Batho sur son limogeage, qu'elle a promises pour demain. Puis, de voir ce que Philippe Martin fera de ce maroquin vert, aujourd'hui le moins durable du gouvernement. Mais aussi ce que Hollande et Ayrault feront ensuite de Philippe Martin "l'écolo", qui a au moins la chance de ne pas être une femme... Et surtout, de savoir enfin si, oui ou non, l'écologie est "prioritaire" en France.  Sur ce dernier point, aux vues de l'urgence des dossiers en cours, ils seront vite fixés.

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO
  • Les jours de la seule culture OGM en plein champ en France sont-ils comptés ?

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    La reconduction d'une expérimentation d’OGM sur des peupliers à l’étude en France Photo AFP

    La France va-t-elle mettre fin à sa seule expérimentation en plein champ de culture OGM ? L'Inra veut prolonger dans le Loiret son expérimentation sur des peupliers, possibles futurs biocarburants, mais une partie du Haut Conseil des Biotechnologies (HCB) a déjà rendu un avis défavorable. Quant aux écolos, ils bataillent contre la reconduction.
     
    La consultation du public sur le site vie-publique.fr sur cette expérmentation s'achève aujourd'hui. Dans les deux semaines qui viennent Delphine Batho, la ministre  de l'Ecologie rendra son avis et Stéphane Le Foll, le ministre de l'Agriculture décidera alors du renouvellement de l'autorisation. Ou pas.
     
    L'Inra : chaud bouillant

    Comme de juste, l'Institut de la recherche agronomique (Inra) demande l'extension pour cinq ans d'une autorisation donnée en 2007,  afin "d'étudier l'effet de la modification de la biosynthèse des lignines sur les propriétés du bois".  L'ambition est notamment d'évaluer les propriétés du bois ainsi modifié pour la production de biocarburant de 2e génération. Cet essai, qui porte sur plus de 1.000 arbres et a démarré en 1995, se déroule à Saint-Cyr en Val.

    ogm,conflit,polémique,inra,expérimentation,arbre,peuplier,apiculuture,abeillesLe HCB souffle le chaud et le froid

    Saisi par le ministère de l'Agriculture, le HCB - instance créée en 2009 pour éclairer les décisions des politiques sur les nouvelles technologies- a rendu un double avis divergent le 15 avril, qui oppose sa filière  scientifique à la filière éthique.  Pour son comité scientifique, l'expérimentation "ne présente pas de risques identifiables pour la santé humaine ou animale ou pour l'environnement". En revanche, la majorité des membres du Comité économique, éthique et social (CEES) a estimé que la recherche "ne devrait pas être reconduite". Le CEES craint notamment que la production de bioéthanol à partir de peupliers n'entre "en concurrence avec des surfaces agricoles et des cultures alimentaires, et pose la question, trop rarement évoquée en la matière, du bilan carbone global d'un tel biocarburant.

    ogm,conflit,polémique,inra,expérimentation,arbre,peuplier,apiculuture,abeillesLes écolos:  ultra froids

    On s'en doute aussi, dès qu'il s'agit d'OGM, les écolos sont très méfiants. Les Amis de la Terre, la Confédération paysanne, la Fédération nationale agriculture biologique, Greenpeace et l'Union nationale des apiculteurs français (Unaf), membres du CEES, ont appelé dès l'ouverture de la consultation publique leurs concitoyens "à renforcer cette position contre l'extension de l'expérimentation". Pour les association environnementales, "Les sommes engagées dans la recherche publique aujourd'hui ne peuvent se détourner à ce point-là de l'intérêt public qui est d'assurer l'autonomie et la souveraineté alimentaire des populations". La prolongation de la culture des peupliers OGM inquiète également les apiculteurs. Ces arbres sont en effet une source importante de propolis, résine végétale utilisée par les abeilles.

    Arrêter l'expérimentation : un frein à la biomasse ?

    De son côté, l'Association française des biotechnologies végétales (AFBV), pro-OGM, a estimé que l'arrêt de cette expérimentation "serait pénalisant pour la recherche de voies innovantes nécessaires pour développer en France une énergie renouvelable à partir de la biomasse". L'argument semble peu convainquant, car le développement de la biomasse dépend surtout d'une volonté politique et industrielle, comme en témoignent un pays comme la Finlande où ce type d'énergie renouvelable est très développé sans cultures OGM. En 2004, les anti-OGM y ont déraciné ou abattu les 400 bouleaux génétiquement modifiés, situés sur l’unique site d’étude consacré aux arbres génétiquement modifiés, à Punkaharju. Et les arbres des forêts françaises n'ont pas non plus attendu les OGM pour pousser...

    Plus qu'un symbole

    Il s'agit du seul essai à fin scientifique en plein champ en France, depuis la destruction de 70 pieds de vignes à Colmar par des militants anti-OGM en août 2010. Depuis 2008, il n'y a plus de culture d'OGM en plein champ à des fins commerciales. Pour les écologistes, comme pour les scientifiques pro-OGM, l'enjeu de la décision gouvernementale n'est pas mince et dépasse le stade du simple symbole.

    Cathy Lafon

    • L'autorisation de 2007 de l'Inra pour expérimenter des peupliers OGM dans le Loiret : cliquer ICI
    • Le site de la consultation publique : cliquer ICI
    • Contacts ONG : 

    Pour Les Amis de la Terre : Patrick de Kochko - 06 17 06 62 60. Pour La Confédération Paysanne : Guy Kastler - 06 03 94 57 21. Pour la Fédération Nationale Agriculture Biologique : Daniel Evain - 06 84 06 64 38. Pour Greenpeace : Cédric Gervet - 06 13 07 04 29. Pour l’UNAF : Jean-Marie Sirvins - 06 89 37 06 12

  • OGM : la Commission européenne gèle le processus d'autorisations de culture

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    La Commission européenne a décidé de geler le processus d'autorisation de mise en culture des OGM dans l'Union européenne jusqu'à la fin de son mandat en 2014 et de rechercher un règlement négocié avec les Etats membres. 

    "La Commission, si elle le veut, peut lancer le processus pour autoriser la culture d'un soja et de six maïs OGM, dont le MON810, mais elle ne le fera pas", a assuré le 22 janvier à l'AFP Frédéric Vincent, porte-parole du commissaire à la Santé Tonio Borg, en charge du dossier.  "Les autorisations de culture sont gelées", a-t-il précisé. Cette décision intervient près de cinq mois après la publication de l'étude du professeur Gilles-Éric Séralini. Si ses résultats ont été remis en question, la durée de son étude (12 mois) avait pointé du doigt l'absence d'évaluation à long terme des effets des OGM au niveau européen.

    Relancer les négociations

    "La priorité du nouveau commissaire à la Santé Tonio Borg est de relancer les négociations sur la base de la proposition de son prédécesseur", a-t-il expliqué. Ce sera sa priorité jusqu'au terme du mandat de la Commission fin 2014, a-t-il souligné.

    Les autorisations de mise en culture empoisonnent les relations entre la Commission européenne et les Etats membres. Le 22 octobre 2012, à travers la voix du ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll, le gouvernement français avait notamment déclaré vouloir une remise à plat du dispositif européen d'évaluation des OGM.

    Depuis le début de l'année, huit pays, la France, l'Allemagne, le Luxembourg, l'Autriche, la Hongrie, la Grèce, la Bulgarie et la Pologne ont adopté des clauses de sauvegarde pour interdire la culture des OGM autorisés sur leurs territoires.

    Séralini et l'EFSA : le bras de fer continue

    A la suite de la publication de l'étude de Gilles-Eric Séralini, l'Agence de sécurité sanitaire française (Anses) a réfuté les conclusions du travail de Gilles-Éric Séralini tout en soulignant son originalité. Côté politique, la ministre de l'écologie Delphine Batho estimait le 10 octobre dernier que l'étude avait au moins servi à montrer la" nécessité de bouger" sur le dossier OGM. Entre Gilles-Éric Séralini et l'EFSA (European Food  Safety Security) la guerre est déclarée depuis cinq mois. Alors que l'agence européenne lui réclame de publier la totalité des données de son étude, Gilles-Éric Séralini s'y refusait demandant que l'EFSA rende elle aussi publique les données. C'est chose faite depuis le 15 janvier.

    "C'est une demi-victoire, une première transparence", avait commenté le scientifique mardi 15 janvier. Gilles-Éric Séralini demande désormais à l'EFSA de faire de même en ce qui concerne les données d'évaluation du pesticide RoundUp, un pesticide lui aussi incriminé dans son étude. Tant que cela ne sera pas fait, Séralini refusera de communiquer ses propres données, a-t-il affirmé le même jour.

    Cathy Lafon avec l'AFP

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