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film - Page 11

  • Télévision: "La vie des bêtes", une enquête-fiction au coeur des réseaux qui défendent les animaux, à voir ce soir sur Arte

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     "La vie des bêtes", un film d'Orso Miret. ARTE

    La défense des animaux, tout le monde est (ou devrait être pour). Mais la fin justifie-t-elle les moyens et jusqu’où peut-on aller pour défendre ses convictions, aussi justes soient-elles ? "La Vie des bêtes" n'est pas un documentaire, mais une fiction qui met intelligemment en scène une enquête policière réalisée chez les défenseurs des animaux, doublée d'une histoire d'amour presque impossible. 

    Alerte sur la condition animale

    Une dizaine d'individus cagoulés saccagent un laboratoire pharmaceutique et remettent en liberté les animaux servant de cobayes. L'opération est revendiquée par le Front de libération animale. Cédric, officier de police, débute l'enquête sur les traces du mystérieux groupuscule. Le soir-même, il séduit Estelle, une jeune femme, vétérinaire qui participe quelques heures plus tard à une action d'une association de défense des animaux. Elle se retrouve alors face à Cédric, venu interpeller les activistes. Pendant ce temps-là, Ghislain, employé dans un élevage industriel de porcs, fait office de taupe pour une prochaine opération du commando dans son entreprise...

    télévision,défense aniimaux,film,arte,enquête policière,fictionUn positionnement éthique

    Les militants de "La vie des bêtes" ont avant tout un positionnement éthique - rendre l'homme meilleur en portant le fer sur sa brutalité envers les animaux - mais leurs actions se radicalisent au point d'en devenir funestes. Le réalisateur tisse habilement ces questions de fond avec l'enquête policière menée par le personnage de interprété par Jonathan Zaccaï (photo ci-dessus) et sa liaison naissante avec la jeune vétérinaire.

    En investissant le milieu finalement peu connu des défenseurs des animaux, le film d'Orso Miret, un thriller sentimental et sociétal alerte sur la condition animale tout en questionnant aussi sur les dérives possibles d’un activisme mal maîtrisé, qui fait que l'on finit par se demander qui est l'homme et qui est la bête...

    Cathy Lafon

    A VOIR SUR ARTE

    • "La vie des bêtes", de Jonathan Zaccaï, film français d'Orso Miret, 1h29, vendredi 20 février, 20h50.
  • Littoral : "Submersion", le documentaire qui veut éduquer au risque de la montée des eaux

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    La Charente-Maritime est particulièrement exposée au risque de submersion. Photo archives "Sud Ouest"/ Xavier Léoty

    Il arrive parfois que le hasard fasse vraiment bien les choses... Comme ce soir, à Bordeaux, où la projection du film "Submersion", un documentaire sur la montée des eaux sur le littoral, était initialement prévue dans le cadre des Journées mondiales des zones humides.

    bordeaux alerte-inondations-pendant-cinq-jours-du_2479938_800x400.jpgVoilà qu'elle tombe en pleine alerte au risque inondation à Bordeaux, en Gironde, et sur toute la façade atlantique, en raison du phénomène de grandes marées de février dont le plus fort coefficient est prévu ce vendredi 20 février (118). Et à 9 jours du cinquième anniversaire de la tempête Xynthia qui a causé la mort de 35 personnes dans le grand Sud-Ouest, dont 29 dans la seule petite commune de La Faute-sur-Mer en Vendée, noyées par un véritable raz-de-marée qui a inondé brutalement les côtes de la Charente-Maritime... Deux excellentes raisons, vous en conviendrez, pour se déplacer à 18h30 au siège de l'association Boulevard des Potes, 29 rue Bergeret, et participer au débat qui suivra la projection de "Submersion", animé par Olivier Sigaut, enseignant bordelais en sociologie de l'environnement, coréalisateur du documentaire avec Elise Leroy et Sylvie Monin.

    Le littoral face au changement climatique

    xynthia.jpgS'il vous faut une motivation supplémentaire, sachez que ce film aborde d'une façon doublement inédite et originale la question prégnante du changement climatique. "Submersion" s'intéresse au point de vue des populations concernées, souvent modestes, qui ont fait construire en zone inondable. Dans le film, habitants, élus, associatifs, universitaires, techniciens et experts parlent en exprimant leur savoir, mais aussi leurs doutes, leurs angoisses et leur désarroi face à une réalité qui les a rattrapés et frappés de plein fouet en 2005, lors de la tempête Xynthia (photo "Sud Ouest" ci-dessus). Deuxième originalité, le documentaire est le fruit du travail collectif d'étudiants, d'enseignants et de professionnels. Il a en effet été réalisé dans le cadre de la formation du BTS gestion et protection de la nature du lycée Henri-Queuille (Neuvic, Corrèze).

    affiche submersion bvd des potes + bandeau pt web jpeg.jpgInformer et donner les clés

    Une chose est sûre, le niveau des océans monte inexorablement. Avec comme conséquences directes les risques de submersions qui menacent aujourd’hui le littoral, et posent la double question de sécurité des habitants et de l'avenir de certaines zones humides, premiers remparts naturels contre la submersion. Mais quand on a dit ça, on n'a rien dit. Face au risque de submersion, que faire ? Comment permettre, notamment, aux populations locales d'accéder à l'information nécessaire pour s'emparer du débat et avoir une réflexion sur les enjeux littoraux du réchauffement climatique ? Sans les culpabiliser, dans le cadre d'une véritable éducation populaire au risque et à l'écologie ? "Tel était l'objet du travail pédagogique qui a donné naissance à "Submersion", un documentaire interactif et grand public, destiné aux gens qu'il met en scène", explique Olivier Sigaut.

    De Rochefort à l'Île de Ré, en passant par La Rochelle

    tempete charente maritime.jpgLe film a été tourné en Charente-Maritime en février 2014, sur la côte atlantique, durant la période des fortes tempêtes qui ont frappé sans relâche le littoral avec un acharnement inouï, contribuant à un retrait du trait de côte de 40 mètres par endroit. Les étudiants dont le futur métier de technicien de l'environnement les conduira à affronter des situations socio-économiques et écologiques complexes, ont questionné et observé l’ensemble des acteurs concernés par les problématiques de submersions marines et d’érosion dans une zone qui allait de Rochefort à l’île de Ré en passant par La Rochelle. On note au passage l'approche nuancée de l'enquête et la richesse des apports des intervenants, dont Didier Roblin, le maire d'Yves ou encore la navigatrice rochelaise Isabelle Autissier, patronne de l'ONG WWF-France.

    Les zones humides, remparts naturels pour atténuer la montée des eaux

    marais d'Yves.jpg"Submersion" met aussi en valeur la nécessité écologique de conserver et de restaurer les zones humides situées en milieu littoral, comme la réserve naturelle du marais d'Yves (photo ci-contre). Dans le Sud-Ouest, rappelle Olivier Sigaut, comme partout en France et dans le monde, "elles jouent en effet un rôle de zones tampons qui permettent d’atténuer naturellement la montée des eaux et protègent donc les populations face aux risques de submersion". "Un juste retour des choses après le mouvement de poldérisation et d’asséchement initié dès le XVIIe siècle et qui s’est accéléré tout au long du XX°", souligne l'universitaire.

    Vous n'avez pas la chance d'être bordelais ? Pas de panique : vous aurez droit à des séances de rattrapage. Le documentaire sera mis dès que possible en ligne sur internet, sur Vimeo. Par ailleurs, une version plus complète est prévue pour la télévision, en collaboration avec la chaine Arte. Le producteur du film, Olivier Chantriaux, de Filmo Production, doit inscrire "Submersion" au festival de Cannes 2015, dans la sélection Short Corner réservée aux courts-métrages. Enfin, cerise sur le gâteau, le ministère de l'Ecologie de Ségolène Royal a demandé une copie du documentaire, qui sera peut-être cité dans le cadre de la conférence sur le climat COP21, qui se tiendra à Paris en décembre 2015.

    Cathy  Lafon

     PLUS D'INFO

    •  "Submersion", film de 52 minutes, 18 h 30, au siège de l'association Boulevard des Potes, 29 rue Bergeret, Bordeaux. Entrée libre. La projection est suivie d'un débat avec la participation de : Marie Laure Cayatte, Conservatrice de la réserve naturelle du marais d’Yves (Charente Maritime) et salariée de la Ligue de Protection des Oiseaux ; Hervé Thomas, enseignant en sciences naturelles et écologies, entomologiste et auteur du "Guide des Papillons et des insectes littoraux" aux éditions Sud Ouest ; Mathilde Raimond Cagnato, étudiante en Master d’Ecologie à l’Université Bordeaux ;  Olivier Sigaut (professeur en sociologie de l’environnement) et Elise Leroy, co-réalisateurs. Contacts: Olivier Sigaut ou Hélène Boineau. Tél : 05 56 31 94 62 - e-mail: olivier.sigaut@gmail.com
    • Le lycée Henri-Queuille, Lycée de l'environnement, de la forêt, de la nature et des professions agricole, est situé à Neuvic-Meymac (Corrèze). Site internet : cliquer ICI

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    • Les articles de Ma planète sur le réchauffement climatique : cliquer ICI
  • Cinéma. "Vincent n'a pas d'écailles", le premier super-héros 100% bio

    film,critique

    “Vincent n’a pas d’écailles”, un film de super-héros 100% français et 100% écolo, est en salle dans les salles ce mercredi. Le premier long-métrage de Thomas Salvador a été récompensé au Festival du film indépendant de Bordeaux 2014.

    Au contact de l'eau, il devient un surhomme

    film,critiqueVincent, interprété par le réalisateur, a des pouvoirs incroyables. Ce que ne laisse pas deviner son métier, ouvrier de chantier. Un job pas du tout raccord avec son corps de gringalet plus tout jeune et pas vraiment bodybuildé. Mais cet anti-héros absolu dissimule un pouvoir surnaturel : au contact de l’eau, il devient un surhomme. Ses réflexes s'accélèrent, il est plus fort, plus rapide, plus résistant que les autres. Aussi, pour pouvoir travailler sur les chantiers, il passe son temps à prendre des bains... Ce qui n'est pas vraiment écologique.

    Une histoire d'amour

    Plutôt taiseux et limite misanthrope, Vincent part s'installer dans une région à l'écart des hommes, où les rivières et plans d'eau abondent, histoire aussi de profiter de ses capacités hors-normes. Lors d’une escapade aquatique, il est surpris par Lucie - interprétée par la charmante et délicieuse Vimala Pons - dont il tombe éperdument amoureux et réciproquement. Vincent qui n'ose dévoiler à la jeune femme son secret, se retrouve un jour pris dans une bagarre et n'a d'autre choix que d'utiliser ses dons surnaturels pour secourir un ami. Lucie découvre alors les pouvoirs de Vincent mais ce dernier, pourchassé par la police, s'enfuit.... 

    "Pure Marvel"

    La simplicité rafraîchissante de ce premier film de super-héros réalisé sans trucages, bénéficie d'une narration épurée dont le comique décalé et franchement poétique aborde avec délicatesse le thème de la différence. Au-delà du plaisir évident que procure cette "pure Marvel" tournée dans une nature ensoleillée souveraine, on appréciera le message écolo basique distillé avec une rare subtilité par Salvador  : sans l'eau et les ressources naturelles de la planète, l'homme n'est rien. Avec la nature, dont il tire sa force, il peut tout et obtient aussi l'amour, en retour. Pour sauver la planète, finalement, pas besoin d'être un super héros selon les standards hollywoodiens. Il suffit, peut-être, de cultiver son humanité et de savoir vivre en harmonie avec la nature...

    N'hésitez pas une seule seconde à plonger dans l'univers de "Vincent n'a pas d'écailles", un film à déguster de toute urgence.

    Cathy Lafon