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  • Ecologie, fiscalité verte, nucléaire... Quelles sont les vraies intentions de Ségolène Royal?

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    Ségolène Royal va devoir sortir du bois et préciser rapidement ses intentions, tant sur le nucléaire, que sur l'écotaxe, les gaz de schiste et tous les dossiers écolos qui fâchent. Photo AFP

    La ministre de l'Ecologie et de l'Energie, Ségolène Royal, a déclaré dès le jeudi 3 avril, souhaiter une remise à plat de l'écotaxe, jugeant que l'écologie ne devait pas "être punitive". Elle a toutefois précisé à Poitiers qu'elle n'était "pas la seule à décider" et que ce serait une décision interministérielle.

    "Taxer ceux qui polluent", mais pas d'"écologie punitive"

    Changement de ton radical avec le précédent gouvernement. La dame du Poitou n'a pas lambiné et n'a même pas attendu le premier conseil des ministres pour prendre position sur l'un des sujets écologiques ultrasensibles du moment : l'écotaxe. "Je vais remettre à plat les choses pour voir quelles sont les autres possibilités que nous avons pour dégager des financements pour en effet faire les travaux ferroviaires et routiers", a-t-elle indiqué à BFM TV. "Il s'agit de taxer ceux qui polluent, mais j'ai toujours dit que, pour respecter la citoyenneté, l'écologie ne doit pas être punitive et on ne doit pas taxer des gens s'ils n'ont pas le choix de prendre le transport propre", a-t-elle ajouté. La quadrature du cercle.

    tram pneus.jpgEcotaxe, où en est-on ?

    Pour ceux qui ont raté quelques épisodes du feuilleton haletant de l'écotaxe, après une levée de boucliers particulièrement virile en Bretagne, Jean-Marc Ayrault avait décidé, en octobre 2013, de suspendre la sine die la mise en oeuvre de l'impôt vert, qui devait entrer en vigueur le 1er janvier 2014 et taxer les transporteurs routiers. Les Bonnets rouges avaient obtenu gain de cause sans que le gouvernement ne sauve pour autant le destin de son parti aux élections municipales. L'ancien Premier ministre avait précisé par la suite que le gouvernement attendrait les conclusions d'une mission d'information créée par l'Assemblée nationale sur le sujet, avant de trancher. Le manque à gagner de l'écotaxe, qui vise à taxer les poids lourds de plus de 3,5 tonnes pour financer les infrastructures de transport alternatives à la route, gèle actuellement quelque 200 grands projets partout sur le territoire français, dont cinq dans la région, comme le projet de tram sur pneus de Mérignac (photo ci-dessus). La Fédération nationale de l'environnement (FNE) a mis en ligne un compteur qui calcule en ligne le montant de ce manque à gagner : soit, selon le compteur de l'ONG, près de 240 millions d'euros... Une sacrée paille.

    troadec.jpg"Un geste d'apaisement"

    Les réactions aux propos de la toute nouvelle ministre n'ont pas non plus traîné. Le maire de Carhaix, Christian Troadec (photo ci-contre), l'un des leaders des "bonnets rouges" opposés à l'écotaxe, a dit vouloirr prendre les propos de Ségolène Royal avec prudence. "On reste prudents, nous réclamons la suppression de l'écotaxe", a-t-il affirmé sur i>Télé, tout en estimant qu'une remise à plat "serait un geste d'apaisement".

    hulot envoyé spécial.jpgLes écolos inquiets

    Dithyrambiques comme rarement, à l'annonce de la nomination de Ségolène Royal à l'Ecologie, les écolos ont sombré aussi sec dès le lendemain dans l'inquiétude qui est leur lot ordinaire. La Fondation Hulot (FNH) s'est déclarée vendredi "inquiète de (la) première prise de position" de la nouvelle ministre de l'Ecologie. Ségolène Royal "a aujourd'hui la possibilité et la responsabilité de démontrer (...) que la transition écologique est un grand projet pour la France (...) et peut faire de la France un laboratoire de l'innovation écologique et énergétique d'ici à la conférence climat 2015", avance la Fondation dans un communiqué. Mais certainement pas en "annonçant la remise à plat de l'écotaxe poids lourd, mesure qui a fait l'unanimité lors du Grenelle, fait l'objet de nombreuses compensations sectorielles et prouvée son efficacité en Allemagne", poursuit l'ONG. "Faux départ", "mauvaise entrée en matière"... ? D'Agir pour l'environnement au Réseau action climat, les ONG s'interrogent sur les intentions réelles de la ministre de l'Ecologie.

    Calmer le jeu

    De son côté, Ségolène Royal a rappelé sur Twitter qu'un rapport parlementaire serait rendu sur ce sujet dans quinze jours et que le gouvernement en prendrait connaissance avant de décider. L'avocat spécialisé dans le droit de l'environnement, Arnaud Gossement, a aussi réagi sur Twitter, en appelant à calmer le jeu :

    Pas convaincu de l'intérêt de se précipiter, pour critiquer, sur la première déclaration de min de l'écologie sur

    Sortir du bois

    Pour la ministre de l'Ecologie, la remise à plat, loin d'être une décision dans un sens ou dans un autre, est avant tout "une méthode de respect et du temps donné à l'écoute...".  Le fait est que l'écotaxe ne peut rester indéfiniment suspendue. Sur ce point, comme sur bien d'autre dossiers écologiques encalminés, il va falloir décider. Et les pro-écotaxe, comme les anti, attendent Ségolène Royal au tournant. Cette dernière devra aussi sortir du bois sur le nucléaire, à la veille de la loi sur la transition énergétique. Quelque chose nous dit qu'elle n'attend que cela...

    Cathy Lafon

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  • Le coût du report de l'écotaxe : le montant s'élève à environ 209.000.000 d'euros (pour l’instant)

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    Le projet de tram sur pneus de l'agglomération bordelaise, sur le modèle de celui de la RATP (notre illustration), fait partie des projets qui seraient liés au sort de l'écotaxe. Photo archives AFP

    L’écoredevance poids lourds (ou écotaxe) devait entrer en application le 1er janvier 2014. Face aux Bonnets rouges survoltés et aux portiques brûlés, le gouvernement a reporté sa mise en place sine die. A quel prix ? France Nature Environnement fait les comptes et l'ONG propose même de suivre l’évolution de la facture en temps réel grâce à un compteur sur son site. Carrément flippant.

    ecotaxe portique demonté.jpgDes conséquences "lourdes et palpables"

    La suspension de l’écotaxe poids lourds, en octobre dernier, prive l’Etat et les collectivités de ressources importantes et vitales pour le financement des infrastructures de transports alternatives au mode routier. Les conséquences sont lourdes et déjà palpables que ce soit en termes d’emploi, d’environnement ou de qualité de vie. Les explications de France Nature Environnement.

    France Nature Environnement calcule la facture du contribuable

    Selon les calculs de l'ONG, depuis le 1er janvier, aujourd'hui, le total  du manque à gagner se chiffre à environ 209.000.000 d'euros. Soit 1.712 euros par minute et 2.465.753 millions d'euros par jour.La mise en œuvre de l’écotaxe devait rapporter une manne annuelle de 900 millions d'euros à l’Etat et aux collectivités.

    Les solutions alternatives à la route sacrifiées

    "L’absence d’alternatives maintient un statu quo dont le prix à payer s’avère très lourd pour la société", rappelle la FNE qui liste les dommages directs. Le développement de la part des modes ferroviaires et fluviaux s’en retrouve entravé, comme les lignes de tramway, de métro, les projets de bus à haut niveau. Bien des projets soutenus par l'Etat ont dû être revus largement à la baisse. En revanche, les impacts environnementaux, sociaux et sanitaires dus au "tout routier" demeurent inchangés : pollution de l’air, gaz à effet de serre, congestion de la circulation, bruit et dégradation de la qualité de vie et de la santé. Enfin, le report des nombreux chantiers dédiés aux modes de transports alternatifs à la route prive l’économie de nombreux emplois. "Au final se sont bien les citoyens et la collectivité qui devront continuer de payer une addition particulièrement salée", note l'ONG.

    Au total, 120 projets de transports en commun, dont cinq dans la région, seraient actuellement suspendus à l'avenir de l'écotaxe

    Cathy Lafon
     
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    • Les articles de Ma Planète sur l'écotaxe : cliquer ICI
    • Les articles de Ma Planète sur la pollution de l'air : cliquer ICI
  • Nicolas Hulot: "C'est bien beau de fustiger les écologistes..."

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    Ambassadeur de la France pour la protection de la planète, Nicolas Hulot sillonne la planète pour préparer la Conférence climat qui aura lieu à Paris, en 2015. Photo archives AFP

    Nicolas Hulot, candidat malheureux à la primaire écolo en 2011, n'a jamais jeté le gant pour l'écologie. Toujours combattif, il a appelé à une trêve politique, dans un entretien au "Parisien", le samedi 30 novembre. Tout en défendant l'écotaxe, dont il déplore que la politique politicienne l'ait durablement plombée. Du pur Hulot, à coeur ouvert.

    "Marre de cette guerre des mots permanente"

    "L'affaire de l'écotaxe est un exemple calamiteux de politique politicienne. Au lieu de faire de la pédagogie auprès des Français, on a assisté à un concours de petites phrases assassines et l'opposition a soufflé sur les braises", regrettNicolas Hulot, qui lance : "Je n'en peux plus de cette politique partisane. Marre de cette guerre des mots permanente. J'appelle à une trêve politique et à laisser les armes aux vestiaires."

    L'écotaxe sera appliquée, mais il faut que "l'impôt soit perçu comme équitable"

    Pour l'ancien animateur, président de la fondation écologiste qui porte son nom, il faudrait que les politiques soient capables d'acter les propositions qui viennent du camp adverse et de les supporter, quand elles sont bonnes : cela "réconcilierait beaucoup de gens avec la politique." C'est valable notamment pour l'écotaxe, décidée par le précédent gouvernement, sous Nicolas Sarkozy, que le gouvernement de Jean-Marc Ayrault peine à mettre en application sous le feu nourri des critiques de l'opposition qui en a pourtant eu l'initiative... Concernant cet impôt vert, contre l'application duquel de nouvelles manifestations se déroulaient hier, si Nicolas Hulot dit pouvoir "comprendre les revendications de certaines entreprises," il "n'a pas le sentiment qu'elle sera abandonnée." "Mais il faut que la fiscalité soit revue de fond en comble et que l'impôt soit perçu comme équitable", prévient-il.

    "Les préoccupations environnementales ont reculé"

    Au sujet des Verts, en congrès ce week-end à Caen, celui qui avait échoué à être le champion écologiste à la présidentielle de 2012, battu en primaire par Eva Joly, n'est pas rancunier quand il souligne: "c'est bien beau de fustiger les écologistes mais sur ces enjeux majeures, quelles mesures proposent les grandes formations politiques?" Et Nicolas Hulot de déplorer que "dans l'opinion publique, les préoccupations environnementales ont reculé dans l'ordre des priorités."

    Est-il tenté par le poste de ministre de l'Ecologie ?

    Nicolas Hulot qui vient d'être nommé ambassadeur et envoyé spécial du président François Hollande pour la protection de la planète, répond sans détour au "Parisien" : "c'est un exercice voué à l'échec s'il n'y a pas une feuille de route commune sur ces questions. Ce n'est pas une question de personne." Il avoue aussi qu'il "aimerait que François Hollande en fasse beaucoup plus", en matière d'écologie. Et de conclure : "ma seule arme, ce sont mes mots et ma conviction."

    Cathy Lafon

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