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documentaire - Page 31

  • Produire bio : un business comme les autres ? Réponse ce soir sur ARTE

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    Dans bien des pays, l'agriculture bio s'est industrialisée : un non-sens écologique qu'il faut prendre en compte. DR Arte

    On salue régulièrement les avancées économiques du bio, dont les parts de marché ne cessent d'augmenter et que l'on trouve désormais en grande surface, à des prix abordables pour le consommateur. En Europe, les produits bio génèrent 21 milliards d'euros de chiffre d’affaires.

    Tout succès a souvent son revers de médaille. Pour le bio, il s'est accompagné d'une forte industrialisation des modes de production qui n'ont plus grand chose à voir avec le développement durable ni les idéaux du commerce équitable.  Si le bio n'est pas une illusion, ce soir, Arte enquête sur un business qui n'est pas exempt de pratiques scandaleuses.

    bio-illusion_13-1399956310861.jpgLe bio aux mains de grands groupes internationaux

    Christian Jentzsch a promené sa caméra en Europe et dans le monde entier, pour montrer que l’explosion de la demande en produits bio a conduit à une industrialisation systématique des modes de production. Dans nombre de cas, celle-ci s'opère au détriment de l’environnement, des petits agriculteurs et de la qualité des produits. Ce qui est un comble pour des produits destinés à respecter l'équilibre écologique de la planète et la santé des consommateurs comme la qualité de travail des producteurs !  Mais il faut voir la réalité en face :  de plus en plus souvent, ce sont de grands groupes internationaux ou la distribution discount qui contrôlent le bio. Ici comme ailleurs, la loi du marché s'est imposée.

    bio-illusion 2.jpgDe la Roumanie à l'Espagne, en passant par la Thaïlande et la Chine

    Ainsi, en Roumanie, de gros investisseurs rachètent les terres de petits paysans pour pratiquer sur des milliers d’hectares des cultures et de l’élevage "bio", notamment de brebis alimentées l'hiver avec du maïs transgénique. En Thaïlande, des crevettes "bio" élevées dans des fermes géantes consomment de la nourriture industrielle et sont en contact avec des produits chimiques. En Chine, des élevages de dindes et de poulets ne doivent leur étiquette "bio" qu'à un trafic illégal de documents. En Espagne, des tomates "bio" poussent à côté de champs en culture intensive généreusement arrosés de produits phytosanitaires… Et tous ces produits peuvent se retrouver dans nos assiettes, si nous n'y prenons pas garde.

    Améliorer les pratiques

    Autant de pratiques qui sont loin d'être écolos, équitables et conformes au développement durable et qu'il est bon de connaître, non pas pour condamner les produits bio, mais au contraire, pour améliorer les conditions de leur production, afin d'en trouver toujours davantage sur nos étals. Car le bio n'est justement pas un commerce comme les autres.

    produits bio,production,documentaire,arte,enquête,europe,chine,thailandeOui,mais comment faire ? Le documentaire nous montre aussi les causes de ces  dérives. Dans le documentaire de Christian Jentzsch, on voit qu'elles sont rendues possibles par la multiplicité des organismes de certification (plus de cent labels et marques bio rien qu’en Allemagne), par la négligence d'ONG parfois peu regardantes et enfin, vous n'allez pas le croire,  par une réglementation européenne finalement peu contraignante...

    Devinez quelles sont les solutions ?

    Cathy Lafon

    ►A VOIR

    • "Produire bio : Un business comme les autres ?" Documentaire de Christian Jentzch,  mardi 3 juin, à 20h50 (90 min). Rediffusions vendredi 6 juin à 8h55 et samedi 14 juin à 10h15.

    ►LIRE AUSSI

  • Le scandale du trafic des déchets électroniques. Une enquête signée Arte

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    Comment et pourquoi le Ghana est-il devenu la poubelle de nos ordures électroniques? Photo Arte

    L'affaire est énorme. Comment et pourquoi les trois quarts des déchets électroniques européens échappent-ils au recyclage prévu par la réglementation et se retrouvent-ils en Afrique ou dans d'autres pays en voie de développement ?

    mike anane.jpgDans le documentaire "La tragédie électronique" diffusé ce soir sur Arte, Cosima Dannoritzer mène l'enquête, en suivant Mike Anane, un journaliste ghanéen (photo ci-contre), spécialisé dans l'environnement. Ce dernier veut savoir pourquoi on trouve dans son pays des déchets toxiques électroniques, issus des poubelles françaises, espagnoles anglaises, américaines, bref, des pays développés. Il ne s'agit pas de n'importe quels déchets : preuves à l'appui, Mike brandit des débris d'ordinateur ayant appartenu en Angleterre à des services de la police et à un hôpital, trouvés dans une décharge de la banlieue d’Accra, la capitale du Ghana. Là, des enfants jouent et désossent des appareils électroniques hors d'usage, environnés de fumées pestilentielles et toxiques.

    hambourg.jpgUn trafic international

    La réponse à la question de Mike est simple, mais stupéfiante par l'ampleur du phénomène révélé par la journaliste. Entre 20 à 50 millions de tonnes de déchets électroniques sont produits chaque année dans le monde. Criminalité organisée, corruption ou simple négligence : les trois quarts d'entre eux sortent des circuits officiels et ne sont jamais recyclés mais exportés et revendus illégalement. Pourtant, la convention de Bâle, ratifiée par tous les pays du monde à l'exception des États-Unis et d'Haïti, interdit depuis 1989 l'exportation des déchets électroniques. Que l'oncle Sam soit le champion de la pollution électronique, cela peut donc s'expliquer, même si cela ne se justifie pas.  Mais l'Union européenne, pourtant signataire de la convention, où les consommateurs paient une éco-participation qui couvre le coût du futur recyclage de leurs appareils neufs, ne recycle que 25 % de ses déchets électroniques...

    chinois-crop.jpgDestination : Hong Kong

    L'enquête de Cosima Dannoritzer démonte pas à pas le système, grâce aux nombreux témoignages de tous ceux qui, de par le monde, tentent de lutter contre le fléau:  forces de l'ordre, élus, journalistes et militants écologistes, à l'image de ce militant chinois de Greenpeace, très déterminé (photo ci-contre). On découvre comment la majeure partie des appareils électroniques hors d'usage des pays développés, européens notamment, sont détournés au lieu d'être recyclés et font l'objet d'un monstrueux trafic dont les ramifications s'étendent à travers le monde, via les grands ports internationaux comme celui de Hambourg en Allemagne ou de New York aux Etats-Unis, avant d'atterrir dans les décharges clandestines en Afrique, et surtout en Chine, et à Hong Kong, le coeur battant du réseau.

    shenzen.jpgShenzen, eldorado de la récup' électronique

    Les "e-déchets" illégaux arrivent en effet au port de Hong Kong, par millions de tonnes et par dizaines de milliers de conteneurs par an. Impossible de tout contrôler. Ces débris "high tech" contiennent des matériaux précieux (or, cuivre, etc.) qui attisent la convoitise des petits trafiquants et de la criminalité organisée. En Chine, ceux qui démontent les vieux ordinateurs récupèrent ensuite parfois aussi les puces électroniques pour les revendre. La ville champignon de Shenzhen est même devenue le nouvel eldorado international de cette électronique de la récupération. On y trouve, dans des supermarchés qui font plusieurs étages, tous les appareils électroniques existants au monde, des téléphones portables aux écrans plats en passant par les frigos. A des prix imbattables.

    La-tragedie-electronique.jpgOn récupère, on rénove, on réutilise, on fabrique et on exporte

    Les bidouilleurs à grande échelle de l'informatique y trouvent aussi absolument tous les composants électroniques et toutes les puces dont ils  pourraient rêver. Le gros problème, c'est que certaines puces, endommagées durablement, seront ainsi vendues et réutilisées sans qu'on sache qu'elles sont usagées et qu'elle peuvent ensuite mettre en péril le pilotage d'un TGV, d'un avion, la sécurité d'un hôpital ou plus simplement, celle d'un utilisateur de smartphone

    L'Afrique paie la double peine

    Dans ce grand trafic mondial des déchets électronique, l'Afrique, comme bien souvent, est doublement victime. Premier continent poubelle des ordures toxiques du monde développé, avec l'Asie, elle est aussi le premier pays d'exportation de ces produits "Shenzen", vendus à très bas prix et par milliers dans les rues des villes africaines. Certains de ces objets marchent et beaucoup d'autres pas. Mais là-bas aussi, à nouveau, on trie, on bidouille, on répare et on revend...

    Que l'on ne s'y trompe pas : le trafic des déchets électronique ne constitue pas une autre technique de recyclage que celle prévue par l'Europe. Il s'agit bien d'une pratique illégale et mafieuse à l'échelle de la planète, qui met en danger ceux qui la pratiquent comme l'environnement dans lequel ils vivent.

    Cathy Lafon

    A VOIR

    cosima.jpgLa tragédie électronique : enquête au coeur du trafic des déchets électroniques, mardi 20 mai à 20h50 sur Arte.

    Un documentaire de Cosima Dannoritzer, 1h26.

     

    LIRE AUSSI

  • Et si Paris se mettait au vert, ça donnerait quoi ? Réponse ce soir sur Arte

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    Jardins flottants sur les quais de la Seine à Paris. Photo Arte

    Sous les pavés, la biodiversité ! Comment les mégalopoles tentent de se réconcilier avec la nature ? C'est la question que pose "Naturopolis" sur Arte, une série documentaire en quatre volets, qui propose une vaste réflexion sur les défis environnementaux qui nous attendent et nous plongent au coeur des villes de demain. Après Rio de Janeiro et ses corridors verts, New York, la ville inventive qui se veut à la fois urbaine et naturelle, et avant Tokyo, la plus radicale, voici Paris, l'une des villes les moins vertes parmi les grandes mégapoles...

    nature,ville,mégalopole,documentaire,arte,paris5 mètres carrés d'espace vert par habitant

    Avec deux millions d'habitants, la capitale de la France est l'une des villes de la planète qui a le moins de nature et le plus d'espaces minéraux. Paris n'offre que 5 mètres carrés d'espaces verts par habitant, alors pour 45 mètres carrés à Londres et 25 mètres carrés à Berlin...  La présence des bois de Vincennes et de Boulogne ne suffit pas donner aux parisiens toute la verdure dont ils ont besoin. Et pourtant, ici comme ailleurs, la nature résiste et elle tente de se frayer un espace, dans tous les interstices que le béton lui laisse. Oiseaux, insectes, escargots, fleurs, plantes : l'inventaire est en cours et la capitale compte une soixantaine d'espèces animales et un millier de plantes sauvages. Des chiffres très en-dessous de richesses de la biodiversité de villes comme Berlin ou encore Vienne, en Autriche...

    nature,ville,mégalopole,documentaire,arte,parisDu jardin à la française aux coulées vertes de Haussmann

    La relation à la nature d'une ville est historique. L'absence de nature dans Paris est le fruit d'une politique urbaine française bien spécifique. En France, les jardins sont taillés et alignés et la nature, domptée, réservée au plaisir des classes aisées, jusqu'à la la révolution de 1789. Le grand urbaniste Haussmann, au XIXème siècle, veut mettre un jardin dans chaque quartier, à la portée de chaque habitant. Missionné par Napoléon III, Le baron visionnaire créera un réseau de promenades, 400 squares et préservera deux bois, le bois de Boulogne et celui de Vincennes. Le baron visionnaire vient d'inventer les coulées vertes du XXème siècle.

    L'avenir de Paris passera par la biodiversité urbaine et la renaissance de la nature

    Malgré Haussmann, la ville ne cesse de construire dans un espace toujours plus restreint. Aujourd'hui, hyper-dense, elle étouffe et la biodiversité peine à y survivre. Mais Paris multiplie désormais les initiatives de re-végétalisation, citoyennes ou organisées par les collectivités locales. Penseurs, scientifiques, bâtisseurs, politiques et habitants, tous prennent conscience d'un élément fondamental : la survie de Paris passera par la survie de la biodiversité et le retour de la nature.

    nature,ville,mégalopole,documentaire,arte,parisRedonner sa place à une nature de proximité

    Jardins publics sur l'eau installés sur des barges sur la Seine, petites villes artificielles nées en 2013 ;  reconquête des friches, comme celle de la petite ceinture (photo ci-contre), une voie ferrée désaffectée longue de 32 km et riche de  50 ha de terrain, où les habitants ont créé 93 jardins partagés ; plantations au pied des arbres dans les rues et les avenues entreprises par les habitants ; abandon des pesticides dans les espaces verts municipaux ; réalisations et projets de toitures végétalisés et de jardins suspendus ; retour de l'agriculture urbaine... Sans être aussi révolutionnaires et futuristes qu'à New York, ni aussi ambitieuses qu'à Tokyo, qui aspire à recréer une ville-jardin, à Paris, nombreuses sont les initiatives pour redonner sa place dans le béton à une nature de proximité.

    nature,ville,mégalopole,documentaire,arte,parisApaiser les relations sociales et le climat

    Paris réalise que la nature est aussi un vecteur de lien social, garant d'une vraie qualité de vie, qui préserve la santé et assure le bien-être de ses habitants. La nature en ville, c'est autant d'économisé pour la Sécurité sociale..  Mais aussi que la présence des arbres en ville, est la meilleure méthode pour prévenir les catastrophes climatiques à venir : une rue plantée d'arbres, c'est -3°C en cas de canicule et de l'ombre pour les riverains. Basique, non ? Lors de la canicule de 2003, les gens les plus touchés l'ont été dans les quartiers dépourvus d'arbres...

    Alors, Paris, future ville verte ? Hélas, pas tout à fait. Si les poissons reviennent dans la Seine et les abeilles sur les toits et sur les plantes, les scientifiques estiment que les pouvoirs publics sont encore trop timides et que le projet du Grand Paris ne laisse pas assez de place au vert. Mais un mouvement est en marche : Paris sait que son avenir, comme celui des grandes mégapoles, passe par la biodiversité.

    Cathy Lafon

    A VOIR