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documentaire - Page 32

  • Planète vidéo: dans la peau d'une ourse slovène

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    Ourse Tolosa, Slovénie 2013. Copyright Michel Tonelli-Blizzard Productions.

    L’ours mange des larves, ronfle allongé sur le côté ou fait tomber des arbres: pour la première fois en Europe, grâce à une caméra embarquée, les images du quotidien d’un ours brun européen, filmées par l’animal lui-même, nous font entrer dans l'intimité de sa vie. Egalité des sexes oblige : l'ours est une ourse.

    Ce qu'a vu Tolosa

    Le projet est le fruit d’une collaboration entre le Muséum d’histoire naturelle de Toulouse, qui abrite actuellement une exposition sur l’ours, et le documentariste animalier Michel Tonelli. Pendant un mois, en octobre 2013, Tolosa, une ourse sauvage de Slovénie âgée de quatre ou cinq ans, a été équipée d’une caméra, qui a filmé et stocké cinq minutes de tournage par heure et ce, douze heures par jour. Au total, vingt heures d’images vues par Tolosa ont ainsi été engrangées.

    Pas de révolution scientifique

    L’expérience n’a pas révolutionné ce que savent déjà les scientifiques du répertoire comportemental des ours bruns d’Europe. "Mais pour la première fois, ils voient les choses du point de vue de l’ours, explique Henri Cap", zoologue au Muséum. "Jusqu’à présent, les scientifiques ne disposaient que d’observations indirectes faites par l’homme et encore sont-elle plutôt rares en Europe", précise-t-il.

    La preuve de l'intelligence de l'ours

    "Grâce à ces images, on rentre dans l’univers propre spécifique de l’espèce", poursuit l’éthologue. Par exemple, lorsque le plantigrade passe à côté d’une cabane construite par les hommes où il a vécu manifestement une "mauvaise expérience", il détourne la tête et déguerpit immédiatement. L'effet est troublant : comme si on était un ours, on prend peur. Les Français, depuis Descartes, ont du mal à admettre l'existence de l'intelligence animale, en dehors de signes, qui leur ressemblent. "Là, on a pour la première fois une preuve irréfutable d’un raisonnement chez un non grand singe" alors "que tous les gens qui travaillent sur l’ours savent très bien que c’est un animal extrêmement intelligent", ajoute Henri Cap.

    ours les angles.jpgDes comportements encore mystérieux

    Tolosa se filme elle-même en train de secouer un sorbier blanc pour en recueillir les fruits. On la voit également déployer une incroyable délicatesse pour prélever des larves d’insectes. Certains comportements de l'ourse sont inexpliqués : elle fait ainsi tomber des arbres morts pour un motif qui reste mystérieux pour les scientifiques. Est-ce un jeu ou une action destinée à faciliter leur colonisation future par des insectes ? On est encore loin de tout connaître de cet animal fascinant...

    Une population en augmentation

    La population des ours qui menaçait de totalement disparaître en France dans les années 1990, n’a été sauvée que grâce à la réintroduction du plantigrade, avec des lâchers d’ours slovènes dans les Pyrénées, sources de polémique. Depuis, le nombre d'ours augmente peu à peu dans les Pyrénées françaises : on en a détecté vingt-cinq au minimum en 2013, soit trois de plus qu'en 2012.

    Le projet du film de Michel Tonelli qui a déjà réalisé  le documentaire "Vivre avec les ours", vise aussi à mieux faire connaître le plantigrade, dont on sait qu'il continue de susciter une vive querelle entre les pro et les anti-ours.

    Cathy Lafon avec l'AFP

    PLUS D'INFO

    • Ces images, qui ont été analysées par des spécialistes, sont disponibles sur internet en cliquant ICI
    • Une compilation « d’une journée type d’un ours » réalisée à partir des images les plus intéressantes, est également visible au Museum d'histoire naturelle de Toulouse.

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    • Les articles de Ma Planète sur les ours : cliquer ICI
  • Gaz de schiste : Total renonce à la prospection en Pologne

     malediction du gaz de schiste.jpg

    En 2009, les villageois de Zamosc, en Pologne orientale, se mobilisent contre des projets d'exploitation de gaz de schiste sur leurs terres. Photo extraite du documentaire "La malédiction du gaz de schiste", de  Lech Kowalski, 2013

    Le géant pétrolier français Total a abandonné la prospection de gaz de schiste en Pologne, a indiqué le ministère polonais de l'Environnement, le 14 avril. La licence de prospection a expiré le 1er avril et Total n'a pas demandé sa reconduction. Il s'agissait de l'unique champ de prospection dont disposait le groupe pétrolier en Pologne, dans le sud-est du pays, où il coopérait avec Chevron.

    pologne gaz de schiste.jpgLa question de la rentabilité commerciale des gaz de schiste en Pologne

    Soucieuse de garantir son indépendance énergétique, la Pologne, largement dépendante du gaz russe, mise beaucoup sur le gaz de schiste dont les réserves dans ce pays ont été évaluées à entre 800 et 2.000 milliards de m3. Une cinquantaine de forages ont jusqu'à présent été réalisés et une première extraction, à titre expérimental, a été lancée en juillet 2013. "Nous avons décidé de ne pas renouveler notre concession de Chelm après examen des données géologiques existantes", a expliqué un porte-parole de Total. Le groupe pétrolier estime le potentiel de la zone ne lui permet pas de lancer un projet économiquement viable, bien que du gaz ait été découvert dans le puits, foré dès décembre 2010.

    total-arrete-les-forages-en-pologne.jpgMiroir aux alouettes

    "Cette décision ne signifie toutefois pas que le géant français abandonne la Pologne, même s'il ne dispose plus de projets", a-t-il ajouté.  On peut néanmoins se demander si le potentiel de ressources en gaz de schiste n'a pas été surestimé en Pologne. Pour décider de la rentabilité de l'exploitation commerciale, il faudrait en effet la bagatelle de quelque 350 forages... La fabuleuse histoire de l'incroyable réussite de l'exploitation du gaz de schiste, construite sur le modèle américain, pourrait bien s'avérer en Europe un pur miroir aux alouettes.

    La Pologne, ex-eldorado des gaz de schiste ?

    Varsovie prévoyait d'investir dans ce domaine 12,5 milliards d'euros d'ici à 2020. Le gouvernement polonais a délivré au total une centaine de licences de prospection de gaz de schiste. Si plusieurs géants comme Chevron ou ConocoPhillips poursuivent les explorations, avant Total, les recherches en Pologne ont été abandonnées par Exxon, Talisman et Marathon Oil.  Par ailleurs, la résistance à cette exploitation qui lamine les sous-sols et détruit l'environnement, s'organise aussi dans les campagnes polonaises, comme le montrait le film de Lech Kowalsk, "La malédiction du gaz de schiste". Une histoire à suivre...

    no gazaran.jpgA voir :  « No Gazaran », un film pédagogique sur le gaz de schiste qui fait date

    La mésaventure polonaise de Total est l'occasion de parler de l'excellent documentaire français "No Gazaran", qui  milite contre l'exploitation du gaz de schiste. Sorti début avril au cinéma, ce film de Doris Buttignol et Carole Menduni devrait faire référence. Au fil d'entretiens avec des scientifiques, responsables associatifs, hommes politiques, les documentaristes prennent le temps de poser les données du sujet : la dangerosité de la fracturation hydraulique des roches et l'impact sur les nappes phréatiques et les humains ; la force des mobilisations engagées par les habitants directement concernés et les élus ; les débats d'experts et de parlementaires ; l'antagonisme entre l'intérêt économique lié à l'énergie et les questions de santé publique et de préservation de l'environnement. 


    NO GAZARAN - Bande-annonce VF par CoteCine

    Il y a eu "Gasland", le premier film choc à dénoncer en 2010, les dégâts de l'extraction des gaz de schiste aux Etats-Unis. Puis "La malédiction du gaz de schiste", où Lech Kowalski, documentariste, met à jour le fossé entre le discours des industriels et la réalité de l’exploitation du gaz de schiste, de la Pologne à la Pennsylvanie. Et encore "Promised land", de et avec Matt Damon, le beau gosse. Enfin, il y a désormais "No Gazaran".

    Au fait, comment dit-on "No Gazaran" en polonais ?

    Cathy Lafon

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  • Télévision. Mais où est donc passé tout le sable ? Ce soir, Arte mène l'enquête

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    "Le sable, enquête sur une disparition", photo Arte 

    "Le sable, enquête sur une disparition" : de Bombay à la Bretagne en passant par Dubaï, Tanger ou les Maldives, la passionnante enquête de Denis Delestrac en forme de thriller, sur la menace qui pèse sur le sable, est programmé ce mardi, à 20h50, par Arte. 

    La disparition du sable : un sujet d'une actualité brûlante

    28 mai 2013. 1.143.000 télespectateurs étaient devant leur télé ce soir-là pour découvrir une urgence planétaire : la menace qui pèse sur le sable, une ressource vitale dont le pillage par les hommes s'accélère, également mise à mal par l'érosion côtière, la montée des eaux liées au réchauffement climatique. Vous avez raté cette soirée mémorable ? Pas de panique : vous reverrez ce soir le documentaire sur Arte. Après les coups de tabac à répétition subis par le littoral atlantique cet hiver, où les vagues océanes ont littéralement haché le trait de côte et laissé certaines plages toutes nues sans leur sable, nul doute que vous serez au moins aussi nombreux qu'en mai dernier.

    Notre civilisation est bâtie sur du sable

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    Le sable. On le trouve dans le béton, qui alimente, au rythme de deux tonnes par an et par être humain, un boom immobilier ininterrompu. Mais aussi dans les puces électroniques, le papier, le plastique, les peintures, les détergents, les cosmétiques… Ce sable, sur lequel nous posons notre serviette de plage sans y penser, que nous aimons fouler du pied ou laisser filer entre nos doigts, s’est glissé à notre insu dans tous les interstices de notre quotidien.

    Une bombe écologique

    Denis Delestrac, origiplage,sable,enquête,documentaire,artenaire du Sud-Ouest de la France - il est né en 1968 à Villeneuve-sur-Lot (47) -  montre combien l’industrie le consomme en quantités croissantes, plus encore que le pétrole. Peut-être parce que, contrairement à l’or noir, cette matière première perçue comme inépuisable est restée à ce jour pratiquement gratuite. Alors que le sable des déserts est impropre à la construction, les groupes du bâtiment ont longtemps exploité les rivières et les carrières. Puis ils se sont tournés vers la mer, provoquant ce qui est en train de devenir une véritable bombe écologique.

    sable enquête disparition 3.jpgLes conséquences de la surexploitation du sable

    Car le sable joue un rôle essentiel dans la protection des côtes et l’équilibre des écosystèmes marins. Les conséquences de cette surexploitation apparaissent peu à peu au grand jour. Petit à petit, les appétits économiques ont grignoté au moins 75 % des plages du monde, et englouti des îles entières, en Indonésie et aux Maldives, tandis que Singapour ou Dubaï ne cessaient d’étendre leur territoire en important, parfois frauduleusement, du sable. Disparition des poissons, impact aggravé de l’érosion et des tempêtes, bords de mer devenus lunaires … : face aux timides régulations adoptées pour tenter de limiter le pillage, la "ruée vers le sable" s’est en réalité accélérée, sous l’égide de grandes entreprises multinationales et de mafias locales.

    De leur côté, en France, les élus et la population des Côtes d’Armor, en Bretagne, se mobilisent contre un nouveau projet de dragage. Une exception. S’il n’est pas trop tard pour agir, plaident les chercheurs et les militants écologistes, l’opinion publique, dont le soutien est indispensable pour infléchir la tendance, reste largement inconsciente du phénomène. Le documentaire de Denis Delestrac est là pour y remédier.

    Cathy Lafon

    A VOIR

    • "Le sable. Enquête sur une disparition" : un documentaire de Denis Delestrac, Arte, mardi 22 avril à 20h50 (74 min). Rediffusion samedi 26 avril à 12h05, lundi 28 avril, à 9h50 et vendredi 9 mai à 10h00.

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    • Les articles de Ma Planète sur l'érosion du trait de côte : cliquer ICI