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C'est en ligne ! "L’odeur de l’herbe coupée", le documentaire tourné en Lorraine par Franck Vigna, est visible sur internet depuis le 2 décembre dernier. Consacré à la place du renard dans une région bien éloignée de l'Aquitaine, le film concerne plus généralement la situation d'un animal qui occupe une place privilégiée dans notre inconscient collectif. Autant dire qu'il intéresse chacun d'entre nous.
"Donner la parole à tout le monde"
Le renard est-il une espèce mal-aimée et nuisible ? Est-il bien intégré aux écosystèmes ? Autant de questions que le film de Franck Vigna aborde en donnant la parole à tous les acteurs de la vie du renard : chasseurs, piégeurs agriculteurs, opposants à la chasse et scientifiques qui expliquent leurs différents point de vue sur ce sujet. Selon son auteur, "le film est loin, très loin d’être pro chasse. Il s'agit juste de donner la parole à tout le monde".
Respecter la nature
L'auteur du film, Franck Vigna, est un vidéaste naturaliste qui dit avoir été "doucement amené vers la vidéo animalière par la passion de la nature sauvage". "Militant et convaincu, c'est avec l'image" qu'il "participe à la protection de l'environnement". Ses priorités: sensibiliser, faire découvrir et "comprendre tous les enjeux d'une nature préservée". Pour ce faire, il faut aussi respecter la nature. Et pour lui, " le respect commence avant tout par la connaissance du vivant".
Des icebergs au Groenland, photo Ulla Lohamann, Arte
Vous pouvez compter sur Arte pour réchauffer vos soirées. Avec "Polar Sea 360°", la chaine franco-allemande fait très fort en vous invitant à une découverte cross-media de l'océan Arctique, région bouleversée par le réchauffement climatique.
Sur le web, ça a déjà démarré le 27 novembre. A la télévision, le coup d'envoi c'est ce soir, le 29 novembre, à 20h50, avec un documentaire exceptionnel. Un conseil : avant de vous installer confortablement devant le petit écran, munissez-vous de vos bonnet, doudoune et moon boots ! Ce soir, c'est l'océan Arctique et le Grand Nord comme si vous y étiez...
Cross-media, késaco ?
Pas de panique. Le cross-media c'est tout simplement le mot qui désigne la combinaison de plusieurs médias: print (journal papier), web, télévision, cinéma, radio et téléphonie. En l'occurrence, pour "Polar Sea 360°", Arte associe format télévisuel traditionnel et expérience virtuelle inédite sur le web, pour vous immerger dans les paysages de glace de l’Arctique.
Comment ça marche ?
Sur le web
Le siteARte.TV/POLARSEA360convie l'internaute, bien au chaud devant son ordi, à une traversée interactive du passage du Nord-Ouest, par le biais d'un Journal de borden dix épisodes et en trois langues (français, allemand et anglais). Le Voyage à 360° permet par ailleurs de tenir soi-même la barre du voilier et de se forger ainsi sa propre représentation du Grand Nord, en naviguant à travers des prises de vue à 360°, à l'aide de sa souris.
Sur votre smartphone ou votre tablette, avec l'appli "Polar Sea 360°" (Apple ou Android), vous explorerez la région sous tous les angles, à bord d'une motoneige ou d'un hélicoptère (9 vidéos de 2mn30).
Enfin, avec un casque de réalité virtuelle (Oculus rift) ou des Google Cardboard (lunettes en carton), vous deviendrez les acteurs d'une vidéo de 30 mn, en simulant votre présence effective sur les lieux du documentaire : c'est l'immersion ultime dans l'Arctique. Voilà pour la partie interactive.
A la télévision
Ouf, c'est plus simple ! "Le passage du Nord-Ouest", un documentaire inédit de Tanja Dammertz et Kevin McMahon consacré à la zone de l'Arctique qui se situe entre les océans Atlantique et Pacifique, vous fera revivre ce soir les évolutions techniques et climatiques qui ont ouvert la voie vers un "nouveau monde". Des bateaux "Erebus" et "Terror" de la légendaire expédition Franklin qui fit naufrage en 1845, en passant par l'exploit du Norvégien Roald Amundsen qui a fait tomber en 1903 cette barrière maritime au cours d'une épopée qui l'amena, du Groenland à l'Alaska, à la rencontre des Inuit et de leurs traditions millénaires, jusqu'aux changements climatiques en cours qui ont bouleversé la place de l'Arctique dans le monde en faisant dupassage du Nord-Ouest, autrefois infranchissable, une route maritime de plus en plus empruntée. Au travers d'images exceptionnelles, le film évoque aussi les ressources naturelles de l'Arctique qui suscitent les convoitises des pays développés et font peser des menaces sur la biodiversité de la région, la culture et les modes de vie de ses populations.
Enfin, du 1er au 12 décembre, à 19h sur Arte et sur Arte+7, vous aurez pour guide inter-arctique le voyageur suédois Richard Tegnér qui a quitté avec ses deux coéquipiers en juin 2013 Reykjavik, en Islande, à bord du voilier suédois "Dax", pour partir à l’assaut du passage du Nord-Ouest. Les dix épisode de la série suivent trois fils conducteurs : le parcours de navigateurs de notre époque qui se lancent dans la traversée du passage du Nord-Ouest, les enjeux scientifiques, culturels et économiques du réchauffement climatique mondial et ses effets sur l’Arctique et enfin, l’histoire de la présence des Inuit et des Européens en Arctique, leur attitude vis-à-vis du réchauffement climatique, mais aussi la question de leur survie dans cette région.
A Toronto, au Canada, l'agriculture bio et urbaine pourrait couvrir jusqu'à 30% des besoins de la mégalopole (six millions d'habitants). Photo Arte
Dans sa dernière enquête "Sacrée croissance !", diffusée ce soir sur Arte, la journaliste engagée Marie-Monique Robin continue d'explorer les pratiques porteuses d'espoir pour résoudre la triple crise économique, sociale et écologique durablement installée en Europe et ailleurs, en s'attaquant au dogme de la sacro-sainte croissance. Avec gaieté et une belle dose d'humour.
Les solutions écologiques à la crise mondiale
"Le monde selon Monsanto" (2008) et "Notre poison quotidien" (2010), les deux documentaires-choc de la journaliste Marie-Monique Robin, dénonçaient le scandale de la crise écologique dans l'agriculture, l'alimentation et la santé. Après le diagnostic, dans "Les moissons du futur"(2012), la journaliste passait aux solutions, en filmant les initiatives partout à l'oeuvre sur la planète qui déclinent des solutions alternatives à l'agriculture intensive et utilisatrice de pesticides, pour proposer une alimentation plus saine et auto-suffisante.
"Quand la croissance reviendra..."
Le retour de "la croissance", c'est le mot magique de tous les grands responsables politiques pour résoudre la crise économique depuis des décennies, de Kennedy à Obama, en passant par Bush, Mitterrand, Merkel, Sarkozy, Shinzo Abe ou encore Poutine... Avec la réussite que l'on sait. La "croissance", index de l'économie en plein boum de la société de consommation des 30 glorieuses, basée sur le tout pétrole et l'exploitation à outrance des énergies fossiles, ne serait-elle pas plutôt derrière nous ? Avec ce regard malicieux qui n'appartient qu'à elle, Marie-Monique Robin se penche sur la plus sérieuse des questions, et convie à la réflexion sociologues, philosophes et économistes réputés, parmi lesquels l'américain Dennis Meadows, les français Dominique Méda et Jean Gadrey (professeur émérite d'économie à l'université Lille I, auteur de "Sortir de la croissance"), ou le britannique Rob Hopkins, fondateur du mouvement des "villes en transition". Si cela ne fait pas quotidiennement la une des médias, les voix qui s’élèvent pour réclamer un changement de paradigme et démonter le dogme de la croissance sont de plus en plus nombreuses.
Vive la "post croissance" !
Pour le mettre en évidence, Marie-Monique Robin a voyagé pendant deux anssur trois continents (Europe, Amérique et Asie), à la rencontre des pionniers d'initiatives de terrain qui incarnent un mouvement "post croissance" - et non pas décroissant, la différence est de taille - capable d’initier la transition écologique et économique. Energies renouvelables au Danemark, agriculture urbaine et alimentation bio en Argentine et au Canada, monnaies locales en Allemagne : c'est un "autre monde" qui se construit, partout et maintenant. Fondées sur le "toujours mieux " et non plus sur le "toujours plus", ces alternatives à la croissance ne sont plus seulement des expériences mais des réalités économiques réussies qui fonctionnent dans le respect des êtres humains et des ressources de la planète, et sont, en outre, génératrices de richesses économiques et financières.
Ainsi, grâce à la monnaie locale bavaroise, le Chiemgauer, 3% des dépenses des habitants entièrement investies dans la consommation de produits locaux, pour le plus grand bonheur des artisans et petits commerçants, sont reversées aux associations locales, comme les crèches, pour le plus grand bonheur des usagers. A la différence du système actuel, l'objectif des monnaies locales qui coexistent avec l'euro ou les monnaies nationales, n'est pas de faire du profit financier par la spéculation, mais d'améliorer le quotidien de chacun, producteurs comme consommateurs, par une consommation juste et équitable.
Le Bhoutan, premier pays écolo au monde
Marie-Monique Robin achève ce tour du monde stimulant et optimiste dans le pays le plus pauvre au monde, si l'on se réfère au critère du PIB (produit intérieur brut), le tout petit royaume du Bhoutan, coincé entre le Tibet le Népal et l'Inde. Coaché par le roi Jigme Singye Wangchuck,le Bouthan tout entier a choisi, en 1972, de prendre le chemin du développement durable, basé sur les quatre piliers fondamentaux de l'écologie: la conservation de la nature, la promotion de la culture, le développement d'une économie soutenable et d'une gouvernance démocratique. Enseignée dès le plus jeune âge dans les écoles et dans les familles, l'écologie est mise en pratique de manière à apprendre aux enfants la résilience(faculté à rebondir) pour surmonter les obstacles en développant leur autonomie.
Le pays du Bonheur National Brut
Cerise sur le gâteau, le Bhoutan a décidé d'indexer son économie sur leBonheur National Brut (BNB), au lieu du PIB. Comme le résume assez bien la sociologue française Dominique Méda : "Pour vivre, on a besoin d'un patrimoine naturel qui va bien et d'une société qui va bien : le PIB ne mesure pas cela. Une bonne décision économique peut être très mauvaise sur le plan social ou environnemental". L'ambition du BNB c'est bien de concilier l'économie, le social et l'environnement pour le profit des hommes et l'avenir de la planète. Du blabla tout ça ? Loin de se refermer sur lui-même ou de revenir à la bougie, le pays se développe. Son tourisme est basé sur une politique de haute valeur ajoutée au faible impact écologique. Juste, son paradigme de développement, c'est le bonheur individuel et collectif, dans une société solidaire où la santé et l'éducation sont gratuites pour tous. Les 750.000 habitants du Bhoutan, qui ne sont pas loin d'atteindre leur objectif de zéro émissions de gaz à effet de serre, veulent passer à la voiture électrique et aussi devenir, en 2020, la première nation au monde à se nourrir avec une agriculture 100% bio.
Ce qui se dessine au travers des reportages de Marie-Monique Robin, c'est l'émergence d'une société résiliente plus forte et capable de résister aux crises en s'adaptant aux changements comme le réchauffement climatique. Une société libre, écologique, "post-croissante" et sans dogmatisme capitaliste ou marxiste, qui demande moins de biens matériels et fournit plus de services que d'objets. Sans vouloir faire croire à l'existence d'un seul modèle politique et économique "miracle", dangereux car illusoire.