L'année 2014 devrait battre des records de chaleur inédits depuis 1880
Ce 26 novembre 2014, à Bordeaux, rosier et plumbago sont encore en fleurs dans les jardins. Photo Ma planète
En France, la fin du mois de novembre est exceptionnellement douce, avec des températures qui ont notamment dépassé les 23 et 24 novembre 28°C dans le Sud Ouest, au Pays basque. Depuis le début de l'automne, les températures sont régulièrement au-dessus des moyennes de saison. En France, pour les climatologues de Météo France, l'année 2014 devrait entrer dans le top 3 des années les plus chaudes depuis le début du XXe siècle en France.
Chaud devant !
Sur les dix premiers mois de 2014, la température moyenne a dépassé la normale de près de 1,1 °C, soit plus que le précédent record de +1,0 °C en 2003, selon un « bilan climatique provisoire » publié le 25 novembre, par Météo-France. «2014 figurera très probablement dans le trio de tête des années les plus chaudes depuis le début du XXe siècle, avec 2011 (+1,1 °C) et 2003 (+1,0 °C)», relève l'organisme. L'automne, en particulier, a été très doux, avec des températures de 2 à 3 °C au-dessus des normales de saison sur l'ensemble du pays. Il devrait se placer au 2e rang des automnes les plus chauds depuis 1900, derrière celui de 2006. Sept mois sur dix ont connu des températures supérieures aux normales, notamment janvier (+2,7 °C, le plus chaud depuis 1900), février (+2,1 °C), avril (+1,9 °C) et octobre (+2,4 °C).
Un phénomène mondial
Le phénomène dépasse le territoire de l'Hexagone: octobre et les dix premiers mois de l'année 2014, ont chacun été les plus chauds sur la planète enregistrés depuis le début des relevés de température en 1880, selon l'Agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA). Des scores qui feraient également de 2014 l'année la plus chaude au niveau mondial.
2014, année des records de température battus
Octobre 2014 est le 38e mois d'octobre consécutif au cours duquel la température du globe était au-dessus de la moyenne de celle du XXe siècle, atteignant 14,74° C, précise la NOAA. Pour la période de janvier à octobre 2014, la température moyenne combinée à la surface des océans et des terres s'est établie à 10,3°C, dépassant ainsi de 1,05°C la moyenne du siècle dernier. Juillet, lui, a été le quatrième mois le plus chaud de sa catégorie. Le Japon (photo AFP ci-contre) a notamment subi une vague de chaleur qui a provoqué une vingtaine de morts et des centaines d'hospitalisation.
Au nord comme au sud
Octobre 2014 a également été le troisième mois consécutif et le cinquième des six derniers mois avec une température record sur le globe. Les températures plus élevées ont résulté d'un air plus chaud à travers toute la planète à la surface des terres et des océans, distribué de manière égale entre les hémisphères nord et sud. L'hémisphère sud a connu globalement en octobre des températures record à la surface des terres, surtout la partie sud de l'Amérique latine et dans l'ouest et le sud de l'Australie (comme à Sydney, photo AFP ci-dessus). Pour l'hémisphère nord, octobre n'a été en moyenne que le troisième plus chaud dans les annales. Enfin, des régions du sud du continent européen, les zones côtières dans l'ouest des Etats-Unis et l'extrême est de la Russie ont aussi battu des records de chaleur en octobre. Seules, des parties du centre de la Sibérie ont enregistré durant ce même mois des températures de 4 à 5°C inférieures aux moyennes saisonnières.
Ce chauffe aussi pour les océans
La température à la surface des océans a été en octobre 2014 la plus élevée jamais enregistrée pour ce mois en se situant 0,62°C au-dessus de la moyenne du XXe siècle. Depuis le mois de mai, c'est le sixième mois consécutif au cours duquel la température globale à la surface des océans dépasse le précédent record.
En attendant El Niño
Ces records de température se sont produits en l'absence du courant chaud du Pacifique El Niño, qui généralement apparaît tous les cinq à sept ans en moyenne et exerce une forte influence sur le climat du globe, a souligné la NOAA. L'agence américaine estime qu'il y a près de 60% de chances qu'El Niño ré-émerge durant l'hiver dans l'hémisphère nord. Ce qui ne manquerait pas de causer nombre de catastrophes climatiques, comme en 1997 (photo).
L'année 2013 avait déjà été l'une des plus chaudes sur le globe depuis le début des relevés de températures en 1880. Chaque année du XXIe siècle (2001-2014) compte parmi les 16 plus chaudes dans le monde depuis 1880, ajoute la NOAA. 2014 devrait, selon toutes les probabilité prendre la première place sur le podium. Autant de données qui confirment, selon les climatologues américains, la poursuite du réchauffement de la planète.
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