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En juin 2015, une vague de chaleur intense a causé la mort de plus de 1.000 personnes au Pakistan où le mercure est monté jusqu'à 45°C. AFP
Si elles ont causé moins de dommages matériels, les catastrophes naturelles de 2015 ont coûté plus de vies qu'en 2014, selon le bilan annuel publié lundi par leréassureur allemand Munich Re,qui met aussi en garde contre une recrudescence d'ouragans.
Avec 23.000 victimes, les catastrophes de l'an dernier ont été plus meurtrières que celles 2014, qui avaient provoqué 7.700 décès, mais beaucoup moins que la moyenne des 30 dernières années, précise le rapport de Munich Re, qui chaque année fait référence sur le sujet. Le séisme qui a frappé le Népalen avril dernier a été le plus meurtrier, avec 9.000 victimes. En 2015, l'écrasante majorité des catastrophes naturelles (94%) était d'origine météorologique. Exacerbé par El Niño, le réchauffement climatiqueen cours a également causé la mort de dizaines de milliers de victimes, souligne Munich Re.
Il a fait 38 degrés à Pau, le vendredi 3 juillet. Photo archives Sud Ouest / David le Déodic
Cela n'étonnera personne : marqué par deux vagues de chaleur particulièrement intenses, de nombreux records de températures et un manque de pluie, le mois de juillet aura été le 3e mois de juillet le plus chaud depuis 1900, selon le bilan publié le 31 juillet par Météo France.
2,1°C de plus que la normale
Avec une température nationale moyenne supérieure de 2,1°C par rapport à la normale, malgré un net rafraîchissement en fin de mois, le septième mois de l'année arrive juste derrière les records de 2006 (« anomalie » de +3,6°C ce mois de juillet-là) et de 1983 (+2,6°C).
Fin juillet, à Paillet, en Gironde, un violent orage a transformé un ruisseau en torrent, des voitures ont été emportées. Photo Sud Ouest / Quentin Salinier
Les nombreuses intempéries qui ont touché la France en 2014 ont provoqué des dégâts matériels estimés à 1,8 milliard d’euros par les assureurs sur les onze premiers mois de l’année, selon l’Association française de l’assurance (AFA).
Entre 190 et 300 millions d'euros
Dernier épisode en date, les seules inondations qui ont frappé le sud-est de la France fin novembre, notamment les départements du Var (photo AFP ci-contre), du Gard, de l’Hérault, l’Aude et des Pyrénées Orientales, ont coûté entre 180 et 220 millions d’euros pour 50.000 sinistres, a précisé l’AFA qui regroupe les deux principales fédérations d’assurances (FFSA et Gema). Dans un communiqué séparé, la Caisse centrale de réassurance (CCR) a évalué à un montant compris entre 150 et 300 millions d’euros le coût des intempéries qui ont touché le Var et le Languedoc fin novembre.
Indemnisation des catastrophes naturelles mode d'emploi
Cette évaluation correspond à la charge de sinistre des assureurs dans le cadre du régime des catastrophes naturelles. Les dégâts causés par l’eau rentrent dans la couverture liée au régime des catastrophes naturelles. Pour être activé, ce régime nécessite la publication d’un arrêté ministériel de catastrophe naturelle définissant la zone concernée. Les assureurs indemnisent alors les sinistres et bénéficient eux-mêmes d’une couverture assurée par la CCR, établissement détenu par l’Etat qui bénéficie d’une garantie publique.
Une première estimation
Dans le détail, pour l’événement du Var, le montant des dégâts est estimé entre 80 et 170 millions d’euros par la CCR et pour l’événement du Languedoc, entre 70 et 130 millions d’euros. « Cette première estimation contient des éléments d’incertitude, en particulier sur le nombre de communes qui seront effectivement reconnues en état de catastrophe naturelle ainsi que sur les risques d’entreprises et leurs pertes d’exploitation », précise la CCR.
34 milliards d'euros en 20 ans
Les assureurs de l’AFA soulignent pour leur part que sur vingt ans, entre 1988 et 2007, le coût moyen des événements naturels qu’ils ont indemnisés était de 34 milliards d’euros, soit environ 1,5 milliard d’euros par an. « Ce coût moyen pourrait être amené à progresser fortement si aucune mesure de prévention n’était prise », préviennent-ils.
Sans oublier, à plus haut niveau, une lutte efficace des Etats contre le réchauffement climatique en cours, qui multiplie les épisodes climatiques extrêmes, également coûteux en vies humaines.