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Réchauffement climatique: des catastrophes naturelles plus meurtrières en 2015

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En juin 2015, une vague de chaleur intense a causé la mort de plus de 1.000 personnes au Pakistan où le mercure est monté jusqu'à 45°C. AFP

Si elles ont causé moins de dommages matériels, les catastrophes naturelles de 2015 ont coûté plus de vies qu'en 2014, selon le bilan annuel publié lundi par le réassureur allemand Munich Re, qui met aussi en garde contre une recrudescence d'ouragans.

Avec 23.000 victimes, les catastrophes de l'an dernier ont été plus meurtrières que celles 2014, qui avaient provoqué 7.700 décès, mais beaucoup moins que la moyenne des 30 dernières années, précise le rapport de Munich Re, qui chaque année fait référence sur le sujet. Le séisme qui a frappé le Népal en avril  dernier a été le plus meurtrier, avec 9.000 victimes. En 2015, l'écrasante majorité des catastrophes naturelles (94%) était d'origine météorologique. Exacerbé par El Niño, le réchauffement climatique en cours a également causé la mort de dizaines de milliers de victimes, souligne Munich Re.

90 milliards de dollars

En termes de dommages en revanche, l'année 2015 a été un "bon" cru, avec le montant le moins élevé depuis 2009 : 90 milliards de dollars (82 milliards d'euros), contre 110 milliards (100 milliards d'euros) l'année précédente. La moyenne des 30 dernières années était de 130 milliards de dollars par an. Beaucoup de cyclones tropicaux de 2015 se sont en effet déchaînés dans des régions peu peuplées, et dans l'Atlantique Nord, le phénomène naturel El Niño a fait barrage aux grosses tempêtes, explique le réassureur. Mais "le montant de dommages, contenu en comparaison, ne doit aucunement inciter à relâcher la vigilance", prévient le groupe, dont la division d'études sur les risques climatiques et géologiques analyse au plus près les évolutions.

Après El Niño, La Niña?

"Les scientifiques partent du principe qu'à la phase actuelle d'El Niño pourrait succéder dans les années à venir le contraire, à savoir une phase de La Niña, qui à l'inverse favoriserait par exemple la formation d'ouragans dans l'Atlantique Nord", explique dans le communiqué Peter Höppe, chef de la division Geo Risks Research de Munich Re. El Niño, phénomène naturel périodique provoqué par un changement de sens des alizés au-dessus du Pacifique équatorial et particulièrement marqué l'an dernier, a aussi contribué à faire de 2015 une année extraordinairement chaude, où les sécheresses et les vagues de chaleur exacerbent les effets du réchauffement climatique à l'oeuvre.

Inde, Pakistan, Europe : des vagues de chaleur exceptionnelles

En termes de victimes, la vague de chaleur torride qui a touché l'Inde et le Pakistan en mai et juin, et celle qu'a connue l'Europe durant l'été arrivent directement après le séisme au Népal, avec 3.670 et 1.250 morts respectivement. Ces catastrophes, qui ne dévastent pas cultures et habitations comme les tornades ou les inondations, causent moins de dommages financiers, mais n'en sont pas moins fatales pour les régions concernées, souligne le réassureur.

séisme népal.jpgUn tiers des dommages assurés

Sur les 90 milliards de dommages recensés, 27 milliards de dollars étaient assurés, précise Munich Re. Comme tous les ans, c'est dans les pays industrialisés que le taux d'assurance était le plus fort - les dégâts causés par la vague de froid aux Etats-Unis en début d'année, la tempête Niklas en Europe, ou encore les incendies en Californie comptent parmi les plus gros postes de coûts pour les assureurs - alors que seule une fraction des dommages causés par le séisme au Népal (210 millions de dollars sur 4,8 milliards de coûts) l'était.

Météo et réchauffement climatique sur la sellette

En 2015, la très grande majorité des catastrophes qui ont conduit à des dommages significatifs était d'origine météorologique, et si beaucoup étaient en relation directe avec El Niño, les effets du réchauffement climatique se font également ressentir. Les récentes inondations de la fin décembre, dans le Nord de l'Angleterre étaient ainsi la conséquence d'une météo inhabituellement douce et de pluies torrentielles. Elles pourraient avoir coûté plus d'un milliard d'euros, selon une première estimation, selon Munich Re.

Et 2016 ?

L'année qui s'ouvre aura son lot de catastrophes naturelles, causées, entre autres, par le dérèglement climatique. Janvier a déjà démarré en fanfare. En Afrique australe, le département des services météorologiques du Botswana a annoncé que la canicule sans précédent prévue ces jours-ci, pourraient atteindre une température historique de 43° C. La dernière vague de chaleur qui a eu lieu en octobre 2015, avait enregistré des températures maximales comprises entre 36° C et 40° C.

En Pologne, c'est le froid intense qui tue, avec 21 décès en 24 heures aux premières heures de l'année.
La vague de froid, arrivée très tard, a brutalement surpris les Polonais le week-end dernier. Le mercure est descendu à moins 20º C dans certaines régions, a indiqué, le Centre gouvernemental de sécurité nationale (RCB). En octobre, les bisons de Pologne sont descendus vers les vallées et ont quitté les monts.Au total depuis le 1er novembre, le bilan des victimes du froid s'est élevé à 39 personnes dans le pays. La population a été appelée à porter une attention particulière aux sans-abri, qui sont les premiers menacés d'hypothermie, cause de 77 décès au cours de l'hiver 2014-2015, plutôt clément, et de 177 en 2012-2013, saison nettement plus froide. Les glissades et chute mortelles sur des pistes gelées ont, en outre, coûté la vie à 14 personnes, depuis Noël, dans le massif des Tatras, à cheval entre les territoires polonais et slovaque

Cathy Lafon

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