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Transport - Page 120

  • Pollution de l'air : vers une Zapa à la parisienne

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    Paris au cours d'un épisode d'alerte aux particules fines Photo DR

    Un plan "antipollution" doit être présenté aujourd'hui, lundi 12 novembre, au Conseil de Paris.

    Au début de l'été, le ministère de l'Ecologie de François Hollande a mis en sursis le projet des Zapa (Zones d'actions prioritaires pour l'air), décidé sous le gouvernement de Nicolas Sarkozy, afin de lutter contre la thrombose de la circulation urbaine et, surtout, de réduire la pollution de l'air, pour améliorer la santé et la qualité de vie des citadins. La pollution aux particules fines dans nos villes a atteint des taux intolérables pour notre santé (elle est  responsable en France de près de 40.000 décès prématurés par an). Sans oublier l'ardente obligation de se mettre en conformité avec les réglementations européennes en la matière : la France dépasse aujourd'hui les seuils de pollution de l'air admis par l'UE, si bien que le pays, en contentieux avec Bruxelles, est passible d'une amende de 100 millions d'euros dès 2016. De l'argent public qu'il serait bien utile de ne pas jeter par les fenêtres, crise ou pas.

    Changement d'époque en vue

    zapa,lutte contre la pollution de l'air,réduciton des gaz à effet de serre,conseil municipal,maire,proposition,communication,polémiqueInitié par l'Europe et déjà mis en place dans de nombreux Etats membres, le concept des Zones d'actions prioritaires pour l'air (LEZ en anglais) a pour  objectif incontournable et pas seulement louable, de réduire de 30 % les particules polluantes dans l'air d'ici 2015. Qui dit Zapa, dit aussi interdiction sur le territoire concerné de la circulation des véhicules les plus polluants. Mais tout dépend ensuite de la mise en musique du concept : quels critères retenir pour interdire quoi ? Si la mouture initiale des Zapa a bel et bien été retoquée par Delphine Batho, car jugée "antisociale" et pas très efficace écologiquement, le gouvernement actuel de gauche n'a pas renoncé à l'essence même du projet voulu par son prédécesseur de droite.  La ministre de l'Ecologie le rappelait le 20 septembre dernier : la France doit évoluer nécessairement sur ce point et les grandes villes du pays sont "invitées", d'ici janvier 2013, à faire des propositions concrètes en la matière. Qui rompront nécessairement avec la culture du "tout voiture" incompatible avec nos modes de vie urbains actuels, et ne plairont donc pas à tout le monde.

    Paris ouvre le bal

    C'est dans ce contexte que Bertrand Delanoë, le maire de la capitale, doit présenter ce lundi au Conseil de Paris sa communication "sur la lutte contre la pollution", dont il a dévoilé la semaine dernière les principales propositions. 

    Trois des mesures les plus "spectaculaires" : la baisse de la vitesse maximale sur le périphérique de 90 à 70 km/h, l'interdiction des véhicules les plus anciens, la mise en place de péages sur les autoroutes métropolitaines, ne pourront être mises en place qu'avec l'accord de l'Etat. L'interdiction de la circulation dans la capitale des véhicules particuliers et utilitaires de plus de 17 ans, et des poids-lourds de plus de 18 ans sera aussi mise en débat.

    Une volée de bois vert et moins vert

    Bertrand Delanoë s'est aussitôt attiré une volée de bois vert et moins vert.  L'opposition de droite  a violemment critiqué jeudi 8 novembre le plan antipollution du maire, y voyant, selon l'AFP, une opération de "communication" d'un maire socialiste, qui aurait des arrière-pensées "politiciennes" en direction des écologistes à un an et demi des élections municipales de 2014. Sachant que le projet Zapa est  issu d'un gouvernement de droite, l'argument peut au minimum faire sourire. Mais renvoie objectiviement à une réalité toute autre : il ne s'agit  pas de faire plaisir à des partenaires politiques, qui d'ailleurs trouvent que les mesures ne vont pas assez loin, mais bien de prendre des mesures antipollution indispensables, pour lesquelles on n'a que trop attendu.

    "Un plan antisocial, antibanlieue, antiautomobiliste" pour l'UMP, "cynique" pour les centristes

    "C'est un plan antisocial, antibanlieue, antiautomobiliste (...) Il s'agit de manger la laine sur le dos des écologistes, c'est purement politicien", a critiqué le président de la fédération UMP au Conseil de Paris Philippe Goujon. L'UMP fustige notamment "la pénurie de stationnement", qui conduit les automobilistes à "tourner" à la recherche d'une place et le "manque de transports en commun".

    Les centristes ont dénoncé "un raisonnement en circuit fermé" et du "cynisme". "Le problème des poids lourds n'est pas traité. Nous, nous souhaitons des sites logistiques multimodaux, une réglementation draconienne contre les poids lourds, le développement du fret fluvial", a déclaré la conseillère de Paris Edith Gallois. "Le maire veut flatter les Verts, prendre de vitesse Le Guen pour installer Hidalgo dans son fauteuil", a-t-elle dit. Jean-Marie Le Guen, maire adjoint PS en charge de la Santé, a en effet récemment proposé d'interdire Paris aux véhicules diesel, dont les émissions de particules fines, dangereuses pour la santé,  sont reconnues par l'OMS responsables de la hausse des maladies respiratoires dans les villes.

    Un plan limité, pour les écologistes

    Chacun est dans son rôle : les écologistes soulignent pour leur part les limites du plan du maire de Paris, en l'absence d'une politique offensive contre le diesel, responsable de la pollution aux particules fines. "Cela ne suffira pas sans un plan national pour sortir du diesel", a déclaré le maire adjoint en charge de l'Environnement René Dutrey.  Le groupe EELV au Conseil de Paris, qui insiste sur l'accompagnement social des mesures et la question des diesel, doit déposer aujourd'hui cinq voeux pour favoriser le remplacement des véhicules diesel par des véhicules moins polluants à la RATP, dans le parc automobile de la ville, les flottes de taxis, et les véhicules de location. 

    Non Paris, tu ne resteras pas toute seule !

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    Une Zapa,  pour mieux respirer à Bordeaux ? Photo archives Sud Ouest / Laurent Theillet

    Le Conseil de Paris risque d'être très animé aujourd'hui. Mais le "débat Zapa" ne restera pas l'apanage de la capitale. Après Paris, la balle sera aussitôt dans le camp des autres grandes agglomérations françaises, dont la Communauté urbaine de Bordeaux, qui vont devoir étudier et mettre en place très rapidement des plans locaux pour réduire la pollution de l'air, tout en améliorant la mobilité des habitants. En luttant également contre le réchauffement climatique, par la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

    Cathy Lafon

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    PLUS D'INFO

    • Qu'est-ce qu'une zapa ? Pour la définition du Grenelle de l'environnement, cliquer ICI
    • En savoir plus sur les Zapa avec l'Ademe : cliquer ICI
    • S'informer avec l'Ademe sur les retours d'expérience des pays européens sur les LEZs : cliquer ICI
  • Planète vidéo. Notre-Dame-des-Landes : le dernier clip de Bred'irie

    Signalé à Ma Planète par Raf, un internaute, le clip des bretons Bred'irie en rajoute une couche sur la toile, avec une nouvelle chanson contre le projet de l'aéport nantais, tout simplement intitulée  "Notre-Dame-des-Landes". Bred-irie a rejoint le 6 novembre le combat musical mené sur internet par les anti-aéroport nantais. 

    Musique, s'il vous plaît !

    Bred'irie (prononcez brède ail riz !), c'est avant tout une musique qui ne connaît pas de frontière et  qui invite au voyage grâce aux rythmes d'instruments venus d'un peu partout dans le monde. Du Tibet à Essaouira en passant par la Bretagne le son est multiculturel à l'image d'un monde où les distances n'existent plus, mais pas uniquement grâce à l'avion... En gros, de la world bretonne écolo.

    Les Girondins ont pu découvrir ce groupe le 3 novembre dernier, au Madison, à Langon. 

    Quand aux opposants au projet de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, ils manifestaient hier, samedi 10 novembre, à Rennes, 12h Place de la Mairie, et à Guingamp,  14h30 Place du Vally.  En attendant la grande manifestation de "réoccupation" à Notre Dame Des Landes, samedi 17 novembre prochain à 11h.

  • Planète vidéo. Aéroport de Notre-Dame-des-Landes : le conflit se radicalise

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    La Parisienne libérée  : l'image de fin du clip  "Le fol aéroport de Notre-Dame-Des-Landes"

    Qualifié de "nouveau Larzac", le projet breton de construction de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), n'a pas fini de faire causer, dans la campagne bretonne comme sur le net.

    Ma Planète vous propose aujourd'hui un tour de web, pour faire le point en chanson et en images sur la cristallisation d'un conflit environnemental local, emblématique des divergences écologiques profondes qui perdurent entre écolos et socialistes. Un conflit qui n'est pas sans rappeler la grande lutte anti-nucléaire bretonne de la fin des années 1970 et de 1980, contre la centrale de Plogoff. Avec une différence de taille : la lutte était alors menée sous un gouvernement de droite et durement réprimée par ce dernier. Et le projet de Plogoff a été abandonné ensuite par la gauche et par François Mitterrand, une fois élu président de la  République en 1981. Il s'était engagé dans sa campagne électorale à ce renoncement symbolique, qui n'a en rien freiné le développement du parc électro-nucléaire français. Pour Notre-Dame-des-Landes, c'est un gouvernement de gauche qui déloge désormais sans ménagement les opposants, mais sans avoir jamais véritablement promis d'abandonner le projet de construction.

    "Le Fol Aéroport de Notre-Dame-des-Landes", la chanson qui fait le buzz

    Contrairement à certaines idées reçues, loin de prôner le retour à la bougie, les écolos vivent avec leur temps et savent qu'aujourd'hui, les batailles se gagnent avec internet. Avec humour, comme "La minute nécessaire" de Bridget Kyoto, dont la vidéo "Le nanéroport" (en ligne sur Ma Planète) nous permet de rigoler un bon coup du projet contesté de Notre-Dame-des-Landes. Et en chanson, si possible. Voilà pourquoi le clip "Le Fol Aéroport de Notre Dame des Landes" qui circule sous toutes les plateformes d'échanges vidéos (You Tube, Dailymotion, Viméo), est devenu l'hymne des opposants au projet Vinci. Depuis le 1er novembre, Fleur, alias la "Parisienne Libérée", chanteuse et bloggeuse engagée, chante sur fond vert  :

    "Le projet ambitieux dans les années soixante
    D’un Concorde radieux, d’une industrie qui chante
    Le projet innovant des années soixante-dix
    Il faut dorénavant que chacun atterrisse

    Le projet oublié des années quatre-vingt
    Le pétrole a flambé tout ça ne sert plus à rien
    Le vingtième siècle est mort, plus personne ne demande
    Le fol Aéroport de Notre Dame des Landes ...."

    Une vidéo qui risque bien d'internationaliser l'opposition au projet du groupe Vinci, voulu par le gouvernement Ayrault.

    Le reportage de Rennes TV : "L'occupation continue et se radicalise"

    Rennes TV a suivi les opposants écolos au projet du nouvel aéroport de Nantes. Ils tentent d'échapper aux contrôles ainsi qu'aux expulsions et veulent empêcher ce projet qui s'opère, selon eux, au détriment des terres agricoles et du bon-sens. Ils sont menacés d'expulsion alors que les opérations de construction débutent tandis que des recours légaux sont encore en cours, comme le montre le reportage de la chaine locale bretonne, diffusé le 25 octobre dernier.

     

    Rue 89 : "La guérilla qui s’amorce pourrait durer des mois"

    conflit,aeroport,notre-dame-des-landesDepuis le 28 octobre dernier, Rue 89 Planète propose une  immersion sur le terrain, côté opposants : "Derrière les barricades de Notre-Dame-des-Landes". Avec une carte interactive à l'appui, pour suivre les résistants qui s'opposent à la construction de l’aéroport du Grand-Ouest, projet personnel de Jean-Marc Ayrault, ancien maire de Nantes et actuel premier ministre de François Hollande. Le site, qui met régulièrement à jour le dossier de l'aéroport breton, propose de voir comment, dans le bocage nantais, une poignée d’activistes compte tenir tête à un important dispositif policier.

    Cécile Duflot : "Il y a un désaccord sur ce projet, ancien et acté, rien de nouveau sous le soleil"


    Cécile Duflot, ministre du Logement, rtl-fr

    Quant aux écologistes membres du gouvernement Ayrault, on les sent quelque peu gênés aux entournures. Il aura fallu quinze longs jours à Cécile Duflot, ministre du Logement, pour réagir, le 30 octobre, sur RTL, aux affrontements, parfois violents, entre forces de l'ordre et opposants au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes : elle a redit son désaccord au projet, en s'interrogeant sur le bien fondé de la méthode "policière" mais sans remettre en cause la participation de son parti politique au gouvernement de Jean-Marc Ayrault... Seul, le député EELV de Gironde, Noël Mamère, a ouvertement posé la question qui fâche, le même jour : "On est en droit de s'interroger sur la poursuite de notre soutien à un gouvernement qui utilise la force comme ses prédécesseurs pour imposer un projet dont ne veulent pas les habitants."

    Stéphane Hessel :  "Tout homme peut avoir des raisons de reconsidérer une position qu’il a prise"

    Dans une interview accordée hier, lundi 5 novembre, au site Reporterre, Stéphane Hessel, dans son rôle de "sage des sages", a appelé le Premier ministre à reconsidérer sa position sur le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Souhaitant la fin des violences policières, l'auteur de "Indignez vous ! juge le projet "ni économiquement nécessaire ni écologiquement innocent". Agé de 94 ans, l'ancien résistant, ex-diplomate, qui a été candidat EELV aux élections régionales en 2010, insiste :  "Ceux qui protestent, ceux qui n'en veulent pas, ce sont de bons citoyens français, ce ne sont pas des malotrus, des voyous, au contraire, ce sont des gens qui ont bien réfléchi", Au premier ministre, Jean-Marc Ayrault, qui défend le projet, Hessel demande qu'il "réfléchisse bien", l'appelant, "avec respect",  à "tenir compte de l'émotion provoquée, de la volonté citoyenne de faire autrement". La grande classe, Hessel.

    Cathy Lafon

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