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Un petit sourire pour détendre l'atmosphère de l'actualité de l'écologie, plutôt pesante par les temps qui courent, avec cette "Une" du mensuel "L'Avenir de la Bretagne", datée de novembre 1974, déjà consacrée à l'opposition au projet d''un futur aéroport Ouest-Atlantique sur le site de Notre-Dame-des-Landes. Envoyée par Isabelle, une internaute bordelaise, cette "Une" qui date de 38 ans n'a rien perdu de son actualité...
Comment réduire nos émissions de gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique en cours sur la planète ?
Aujourd'hui débute à Doha (Qatar) la 18e conférence internationale sur le climat, qui réunit pour deux semaines 194 pays en quête de bases pour un nouvel accord mondial sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Que dire de plus sur le sujet ?
A première vue, rien. On ne cesse de le répéter, au niveau mondial, les signaux d'alerte des éminentes institutions internationales qui se chargent de notre présent et de notre avenir, affluent de tous côtés : l'Europe, la Banque mondiale, le Giec, le Programme des Nations unies pour l'environnement, les scientifiques... Tous tirent la sonnette d'alarme pour rappeler que si l'on ne réduit pas drastiquement les émissions de gaz à effet de serre (GES), comme le gaz carbonique (CO2) ou le méthane, la hausse des températures, déjà constatée à l'échelle de la planète, va s'aggraver. Au rythme actuel il n'y a pratiquement plus aucune chance de limiter le réchauffement aux alentours de 2°C comme s'y était engagée la communauté internationale lors du sommet de Copenhague en 2009 : « Il est nécessaire d'apporter une réponse plus rapide au changement climatique et c'est possible », déclarait il y a encore quelques jours Christiana Figueres, la responsable des questions climatiques à l'ONU. La Banque mondiale elle-même, a lancé le 8 novembre dernier à Washington, unultimatum pour éviter le "cataclysme climatique", (Ma Planète du 22 novembre 2012), selon les propres termes du rapport de l'institution. "Cataclysme" qui se produirait si la planète finit par connaître une élévation de 4° de sa température moyenne, comme l'envisagent désormais les scientifiques, si l'humanité continue à ne rien faire pour stabiliser le climat.
La sécheresse menace de dépérissement 70 % des arbres dans le monde
Oui, mais vraiment rien de plus ? Allons-y pour une des dernières études scientifiques en date, publiée le 30 septembre dernier par la revue "Nature" et reprise le 24 novembre par "Le Monde". Les forêts, poumons de la Terre, sont menacés de dépérissement : les arbres sont plus vulnérables à la sécheresse que les scientifiques ne l'imaginaient. La planète se réchauffe ? Cool ! On pourra enfin planter des oliviers en région parisienne et, pourquoi pas, des orangers en Irlande ! Raté. Ca ne se passe pas comme ça. Le monde vivant n'est pas un gigantesque jeu de Playmobil. Quand les arbres manquent d'eau, ils font des embolies, comme les humains : des bulles d'air obstruent les vaisseaux qui transportent la sève qui les fait vivre. Tous les arbres sont concernés par ce desséchement fatal, feuillus comme conifères, et tous les climats également, humides ou secs. Petit problème : la mortalité accrue des arbres fait planer une menace sur les écosystèmes qui n'a pas encore été prise en compte dans les scénarios déjà désastreux du réchauffement climatique. Quel nouvel impact aura sur le climat le dépérissement des "puits de carbone" que constituent les forêts ?
La planète en chaussettes en 2013 ?
Creusons-nous encore la cervelle, pour rester "constructifs". Au cas où l'argument ferait mouche auprès des grands décideurs mondiaux (l'espoire fait vivre), il est peut-être utile de rappeler que le premier dossier à traiter à Doha est tout simplement la mise en route d'une deuxième période pour le protocole de Kyoto qui s'achève à la fin de cette année. Jusqu'à présent, cet accord est le seul instrument international juridiquement contraignant en matière de réduction d'émissions de GES(gaz à effet de serre) dans lequel s'étaient engagés l'Union européenne et quelques grands pays industrialisés. Mais pour ce deuxième round, le Japon, le Canada et la Russie ont d'ores et déjà fait savoir qu'ils ne resigneraient pas... L'engagement, dès lors, paraît relativement symbolique : les pays présents à Doha, dont l'Europe, ne représentent en effet qu'environ 15 % des émissions de GES au niveau mondial. Autant dire que, question réchauffement climatique, la planète risque fort se retrouver toute nue en 2013 ... Sauf si l'on avait la surprise d'enregistrer à Doha de véritables avancées en direction d'un nouvel accord mondial sur le climat, dont le principe a été inscrit l'an dernier dans l'accord de Durban (Afrique du Sud) et qui devrait donner lieu à un nouveau traité censé en vigueur en... 2020. C'est pas comme s'il y avait urgence.
L'hôte de la conférence climat : le Qatar, premier émetteur de CO2 de la planète
Que dire de plus, donc ? On peut quand même rajouter que le pays choisi pour accueillir la 18ème conférence sur le climat est le Qatar, premier exportateur mondial de gaz naturel liquéfié et premier pays émetteur au monde de gaz carbonique par habitant, avec 44 tonnes (contre 6 tonnes pour la France). Voilà un choix international de plus qui ne peut que laisser rêveurs les écologistes, confrontés par ailleurs en France, à l'éternel retour de la question de l'exploitation des gaz de schiste, au refus du gouvernement de tenter d'écouter, à défaut de les entendre, les arguments des partisans d'une autre forme de croissance économique moins émettrice de gaz à effet de serre, comme c'est le cas à Notre-Dame-des-Landes, et, dans le même temps, au flou complet du débat qui doit s'ouvrir le 29 novembre sur la transition énergétique présentée néanmoins comme "nécessaire et incontournable". On ne peut qu'espérer que le rendez-vous de Doha ne contraigne au moins le Qatar, pays roi du pétrole où l'on construit, entre autres, des haras climatisés (sic), à se préoccuper enfin d'écologie...
Des opportunités de croissance formidables
Et remettre sur le tapis, que"La réduction des émissions offre des opportunités de croissance formidables", comme ne cesse de le seriner Nicholas Stern? C'est pas une bonne idée ça ? Désormais enseignant à la London School of Economics, l'auteur du rapport éponyme l'assure aussi dans le livre, "Deux économistes face aux enjeux climatiques", qu'il a cosigné avec le Français Roger Guesnerie (président de l''École d'économie de Paris) : " La transition vers une économie sobre en carbone a tout pour enclencher une phase de révolution industrielle de créativité et d'innovation qui contribuera fortement au développement des pays pauvres ". Merci bien Nicholas, mais au risque de vous décevoir, l'argument a tellement été rabaché ces dernieres années, qu'on se demande comment il pourrait soudainement éveiller l'intérêt de la communauté internationale.
"il faut que tu respires !"
Là, il n'y a vraiment rien de plus à dire. Voilà pourquoi Ma Planète préfère écouter avec vous le refrain d'une de ses chansons-culte-écolo : "Respire", de Mickey 3D :
"Il faut que tu respires, et ça c'est rien de le dire Tu vas pas mourir de rire, et c'est pas rien de le dire Il faut que tu respires, c'est demain que tout empire Tu vas pas mourir de rire, et c'est pas rien de le dire"
Pas vraiment nouvelle (2003) et toute simple, la chanson écolo du groupe rock de Saint-Etienne, par ailleurs fan des Verts (le club de foot stéphanois, pas le parti écologiste...), résume à la perfection tout ce dont Doha devrait prendre conscience...
Nouvelles opérations des forces de l'ordre pour déloger les opposants au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes Photo AFP, 24 novembre 2012
Les lecteurs de "Sud Ouest" ne cesseront jamais de nous surprendre par leur sagesse et leur expertise. En pleine bataille "Notre-Dame-des-Landes", Ma Planète vous invite à lire un courrier sur le sujet, adressé au Médiateur de Sud Ouest et publié aujourd'hui en page Débats du journal.
Le point sur l'actualité "Notre-Dame-des-Landes" du jour
Notre-Dame-des-Landes, paisible localité française du bocage nantais, ou nouveau "territoire occupé" ? Vu du Japon ou de Bamako, on peut se poser la question. Les opérations des forces de l'ordre se poursuivent aujourd'hui dans la zone du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), où une importante opération d'expulsion et de destruction de squats d'opposants a débuté vendredi matin. Les premières escarmouches ont débuté ce matin, peu après 9h00, les forces de l'ordre lançant des premières salves de grenades lacrymogènes, auxquelles les opposants ont répondu par des jets de pierres et de bouteilles en verre. Quatre colonnes de camionnettes de gendarmerie d'une dizaine de véhicules chacune étaient positionnées au centre de la zone, près du bois de Rohanne où d'intenses affrontements s'étaient déroulés vendredi entre les gendarmes et les quelque 500 opposants à l'aéroport, squatteurs installés désormais sur la zone.
Mais que se passe-t-il en France ces jours-ci ?
Envoyée à "Sud Ouest" par Louis Bonnaud Delamare, d'Espelette (64), la lettre suivante est une véritable "tribune libre", qui remet en perspective le dossier du projet d'infrastructure nantais avec des chiffres et des éclairages nouveaux tout en montrant les liens qu'il a aussi avec l'actualité des infrastructures de la région, si on réfléchit bien.
Que se passe-t-il donc à Nantes ?
Les Nantais ont actuellement un aéroport idéal situé à 10 minutes du centre-ville par tramway ou par voiture et avec 7 100 places de parking.
Cet aéroport géré par Vinci a vu 3,3 millions de passagers l'an dernier mais arriverait à saturation rapidement à 3,5 millions parce qu'il n'a qu'une seule piste.
Ayant un très large intérêt à construire de toutes pièces un nouvel aéroport plutôt qu'à développer l'actuel, Vinci l'a entretenu a minima et surtout n'a pas cherché à le développer. Pourtant, avec la création d'un nouveau terminal il aurait porté immédiatement sa capacité à 5 millions, sans compter un développement ultérieur. Vinci propose donc et obtient son nouvel aéroport d'une capacité de 5 millions de passagers pouvant être portée à 9 en 2050. Ce qui est curieux, très curieux, c'est que l'aéroport de Genève, qui est encore beaucoup plus enclavé dans la ville que celui de Nantes, n'a lui aussi qu'une seule piste. Il a pourtant accueilli l'an dernier 13 millions de passagers, soit quatre fois plus que Nantes ! Cela revient à dire qu'actuellement l'aéroport de Genève dépasse déjà de 4 millions de passagers la capacité maximale prévue en 2050 par Vinci pour son nouvel aéroport. Ou encore que Nantes pourrait accueillir actuellement sans problème ces 13 millions de passagers si le gérant avait assuré son travail.
Mais, rappelez-moi, ne serait-ce pas ce même gérant qui va nous faire payer 13 euros l'aller-retour sur notre nationale 10 encore gratuite mais sans échappatoire pour aller d'Espelette à Bordeaux, un an avant l'achèvement des travaux ?