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Solidarité - Page 11

  • Saint-Emilion. Un grand vin de Bordeaux s'engage pour la planète et la WWF

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    Saint-Emilion. Alain Moueix, ingénieur agricole et œnologue de formation, est l'arrière petit-fils de Jean et Adèle Moueix, acquéreurs du Château Fonroque en 1931 Photo archives Sud Ouest Stéphane Klein

    Quand un grand vin de Bordeaux, la viticulture bio et la biodynamie, Hollywood et la défense de l'environnement s'associent, les écolos grimpent au 7ème ciel ! 

    Caelestis : un vin bio né pour rester exceptionnel

    vente aux enchères,viticulture,bio,biodynamie,action cartitative,wwf,association,ongLe phénomène, rarissime, se produit parfois et cela donne une bien jolie histoire. La viticulture en bio et en biodynamie bordelaise s’est engagée récemment en faveur de la WWF (World Wildlife Fund), avec la marque Caelestis, créée par une association éponyme soutenant ce type de viticulture et le Château Fonroque, grand cru classé de Saint-Émilion élevé en biodynamie par Alain Moueix. Le troisième larron dans cette affaire d'écologie haut de gamme n'est autre que le compositeur polonais, Jan A.P. Kaczmarek, récompensé en 2004 par un oscar hollywoodien pour la musique du film "Neverland", avec Johnny Depp et Kate Winslet. L’artiste a apposé, sur chacune des bouteilles proposées à la vente, la mention « un vin naturellement pur est source d’inspiration pour ma musique ». Il a également composé une musique spécialement pour l’événement, intitulée « Caelestis Inpromptu », disponible sur www.caelestis-bio.com.

    Ensemble, ils ont imaginé une vente aux enchères caritative, où 15 bouteilles de Caelestis seraient vendues au profit de la  WWF, dans trois grandes villes du monde.

    Caelestis : "Près des étoiles, près de la terre", mais pas en magasin

    Mais il y a un hivente aux enchères,viticulture,bio,biodynamie,action cartitative,wwf,association,ong,biodynamie,bioc. Vous aurez beau chercher chez tous vos cavistes préférés, vous ne trouverez pas Caelestis (qui signifie « près des étoiles, près de la terre ») en magasin. Si Chateau Fonroque, qui remonte à l'époque Napoléonienne, a créé l'un des vins les plus rares au monde, le "Caelestis symbolique Grand Cru", classé en biodynamie, c'est uniquement pour le mettre en vente aux enchères et ce, pour récolter des fonds afin d'aider aux projets internationaux de la première organisation mondiale de protection de la nature. Qu'on se le dise : on ne joue plus ici dans la catégorie "vin de messe" bio et on oublie le cubi de "son" producteur de vin bio, "tellement bon" et "pas cher".

    En écologie comme ailleurs, le luxe ne connaît pas la crise

    Et elle est où, la crise ? Caelestis est une affaire qui marche ! Deux ventes aux enchères ont déja eu lieu : à Londres (Royaume-Uni), le 27 novembre 2012, puis à New York (Etats-Unis), le 9 janvier 2013. Les ventes de deux fois cinq bouteilles de Caelestis, présentées dans un coffret en bois centenaire recyclé et en forme de livre, ont rapporté 992 euros (pour WWF Royaume-Uni) et 1.127 euros (pour WWF USA). Pas mal. La troisième vente aux enchères en ligne, celle de Hong Kong, est en cours et sera accessible jusqu’au 31 janvier. La vente de Hong Kong sera-t-elle plus généreuse que celles des deux autres capitales ? Ou pas ? A suivre...

    Sensibiliser à l'impact écologique de la production de vin

    L'association veut pérenniser l'événement : à l’image des Hospices de Beaune, Caelestis a l'ambition de réaliser une vente aux enchères annuelle. Le deuxième objectif de ce projet est en effet de sensibiliser la population à l’impact écologique de la production et de la consommation de vin. Et dans le vin haut de gamme,  il y a du boulot. Comme l'a expliqué à l'AFP Grazyna Lallemand, bénévole chez Caelestis : "Parmi un total de 176 grands crus classés de Bordeaux, il n’en existe que quatre certifiés en bio, dont trois en biodynamie". On est d'accord avec elle, c'est vraiment trop peu ! Mais cela fait bien de Caelestis l’un des grands crus classés les plus rares au monde.

    Pourquoi pas en France ?

    vente aux enchères,viticulture,bio,biodynamie,action cartitative,wwf,association,ongGreenwhashing de luxe, publicité verte à bon compte pour la haute-viticulture girondine ? Cessez de ronchonner: c'est quand même la WWWF qui encaisse ! Et d'ailleurs, pourquoi pas une vente aux enchères de Caelestis en France, à Paris ou à Bordeaux, pour la WWWF France ? Et si on en touchait deux mots à sa présidente, la navigatrice Isabelle Autissier ?

    En résumé, si vous êtes un écolo amateur de grands crus au portefeuille bien garni, Caelestis est fait pour vous !  Vous ferez du bien à la WWF et donc à la planète. Il vous reste encore trois jours pour participer à la vente aux enchères en ligne de Hong Kong. Alors, à vos souris: cliquez ICI !

    Cathy Lafon

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  • Un Noël durable... oui, mais comment faire ? Les bons plans de Ma Planète

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    Les illuminations de Noël à Bordeaux. Photo DR

    Les fêtes de Noël et du Nouvel an sont le paroxysme de notre société d'ultra- consommation : on achète, on dépense, on consomme, on mange, on boit, on illumine et puis on jette à tour de bras. Seule la crise économique semble pouvoir freiner un peu ce comportement compulsif, pas du tout durable et souvent anti-écologique. Et pourtant, il faut bien aussi se faire plaisir et faire plaisir aux autres : familles, amis... Car Noël c'est aussi le partage, l'échange, et un moment bien particulier dans l'année où l'on a envie que tout soit beau, réussi et, si possible, magique.

    cadeau.pngAlors : sapin naturel ou artificiel ? Comment composer son menu du 25 décembre? Où jeter les emballages cadeau? Comment voyager durable ? Les mêmes questions reviennent chaque année... Et si ce n'était pas si difficile que ça, d'organiser un Noël "vert" ? Sans se priver outre mesure, il existe des solutions pour alléger (un peu) l'imposante empreinte écologique des traditionnelles fêtes de fin d'année. Les bons plans de Ma Planète, avec l'Ademe, la FNE, le site des Amis de la Terre.

    Les cadeaux

    Première étape obligée. Ceux qui comptaient cette année sur la fin du monde pour s'en exonérer, en sont pour leurs frais ! Ils bénéficieront cependant d'un peu de recul pour acheter plus "écolo" : mieux vaut acheter moins mais mieux, préconisent les défenseurs de la planète, rappelant que les jouets consomment beaucoup d'énergie pour leur fabrication, leur transport et leur utilisation à travers les piles. Pensez aux labels pour privilégier par exemple les jouets en bois issus de forêt durablement gérée (FSC ou PEFC). L'Ademe insiste sur l'importance d'acheter des cadeaux fabriqués à proximité et échangeables, pour qu'ils ne restent pas prendre la poussière dans un placard et FNE sur les cadeaux d'occasion, très répandus par exemple pour les jeux vidéo.

    ecoclicot.jpgcadeau.pngLe bon plan de Ma Planète : acheter en ligne des produits durables, c'est bien. Quand c'est local, c'est encore mieux. Les Bordelais cliqueront avec profit sur le site Ecoclicot (Blanquefort,  Gironde). Boutique de produits écologiques, d’économies d’énergie et  de bien-être, conçue afin de promouvoir des produits respectueux pour notre planète, Ecoclicot est aussi un blog avec des articles thématiques, de l'actualité, un service client à l'écoute et une communauté de consom'acteurs. Et l'on y trouve des jouets en bois, à partir de 1,93 € (ci-contre).  Qui dit mieux?

    Et le numérique ? C'est pas écolo, ça ?

    tabletttes.jpg

    Le numérique a le vent durablement en poupe, mais tout n'est pas si vert dans  cet univers immatériel... Pour les smartphones ou tablettes, attendus en grand nombre sous les sapins, les Amis de la Terre invitent à bien s'informer sur les impacts sociaux et environnementaux de ces équipements de haute technologie à travers un site lancé cette semaine : www.dessousdelahightech.org.   Le site de l'Ademe recommande même, pour le réveillon et le jour de Noël, d'éteindre tous les écrans : télé, console, ordinateur, et de proposer des jeux de société, pour petits et grands (mimes, dessins, devinettes) : plus convivial te plus "sain". Rappelons aussi que le bilan carbone d’un livre est encore très largement inférieur à celui d’un livre électronique ou d’une tablette. Un livre, c’est 1,3 kg de CO2, un livre électronique c’est 235 kg deCO2, une tablette c’est 168 kg de CO2. Certes, ces derniers peuvent contenir plusieurs dizaines d’ouvrages. Un livre électronique devient écologiquement compétitif pour les très gros lecteurs : il faut qu’il compense l’achat de 40 livres (sources Carbone 4). Et le prix d’un bouquin reste  infiniment moins cher…

    cadeau.pngLe bon plan de Ma Planète :  attention au cadeau écolo-radin, avec l'appli  ou le jeu en ligne gratos.... Un cadeau, "ce sont d'abord des moments à passer ensemble", les présents dématérialisés pour les petits (places de cirques ou de cinéma, abonnements) comme pour les grands (spectacles, concerts, restaurants, cartes de téléchargement), abonnements  à des revues, journaux, papier ou internet :  "Sud Ouest", "Terra Eco"... Et pourquoi pas des livres, un soin en institut de beauté (bio), un abonnement à un club sportif, un massage japonais... ?

    Mon beau sapin, roi des forêts...

    sapin norman.jpgUn Noêl sans sapin, c'est pas vraiment Noël : pas question de prendre la tangente, le sapin reste incontournable. Mais pour les obsédés du sauvetage de la planète, la question qui agace, c'est : "faut-il acheter un vrai sapin, quitte à contribuer à la déforestation, ou un sapin en plastique, qu'on ressort chaque année ?" Affranchissez-vous définitivemement d'une super idée reçue : couper un sapin de Noël ne détruit pas la forêt ! Il est cultivé exprès. La version plastique n'est pas forcément la pire, mais à condition de le garder 7 ou 8 ans et pas seulement 3, comme c'est le cas en moyenne, explique Florence Clément, chargée de l'information à l'Ademe.  Pour le décorer, le WWF préconise une déco légère, des figurines en bois, en papier ou en pâte à modeler. Mais pas de flocages imitant la neige, car cela rend impossible le compostage d'après-fêtes.

    cadeau.pngLe bon plan de Ma Planète. Le sapin artificiel, c'est toujours du plastique, coûteux en énergie à fabriquer et difficilement recyclable. L'achat écolo, c'est donc le sapin naturel. Mieux vaut privilégier un arbre naturel, issu des forêts françaises. Coupé, on veillera à le recycler avec les déchets verts ; en motte ou en pot, on le replantera ensuite. Et en plus, c'est bon pour l'activité des sylviculteurs et on participe ainsi à des opérations de solidarité, avec Jardiland, Truffaut, Ikea... Quant à la déco, on réutilise celle de l'année dernière et on l'enrichit avec des objets faits maison par les enfants.

    On n'oublie pas les guirlandes  !

    guirlande led.jpgLe concours de la ville, de la maison, du jardin le plus illuminé, à l'heure des économies d'énergie, c'est un peu dépassé, non ? Ca tombe bien, c'était ausi ultra-kitch. la plupart des villes la mettent désormais en veilleuse, à commencer par Paris, la ville lumière. La facture énergétique reste quand même très chère pour nos grandes villes. . Mais un Noël sans illumination, ça non plus, c'est pas vraiment envisageable... Chance, grâce au boulot des écolos à Bruxelles, notamment, la consommation des guirlandes lumineuses est désormais plus faible grâce aux LEDs. Dans la région, Bordeaux, Auch, Pau, Langon, Bayonne, La Rochelle, Périgueux.... sont ainsi passé progressivement aux LEDs, qui se caractérisent par une très faible consommation électrique. Le revers de la médaille étant qu'elles se sont multipliées ces dernières années. Dans toute la France, la puissance nécessaire aux illuminations de Noël est estimée à 1.300 MW, soit l'équivalent d'un gros réacteur nucléaire, dont les trois-quarts proviennent des ménages, rappelle l'Ademe, toujours soucieuse de notre porte-monnaie énergétique.

    cadeau.pngLe bon plan de Ma Planète : l'écolo n'hésitera pas à acquérir pour illuminer sa maison, guirlandes d'intérieur et d'extérieur à LED : mais en quantité raisonnabe ! Les sites qui en proposent sont légion sur internet. Enfin, pour les purs et durs, il y a toujours la bougie,  vous savez, ce truc auquel on reviendra tous après le nucléaire ! C'est tellement plus beau, même s'il faut être très vigilant sur la sécurité. Et comme on n'arrête pas le progrès vert, il existe déjà des bougies à LED rechargeables.

    Qu'est-ce qu'on mange et qu'est-ce qu'on boit ?

    Une règle d'or : des produits de saison et locaux. Direction : le marché du coin. A Bordeaux, on optera pour les Capucins. Produits bio ? Les Biocoop et autres Grand marché Bio,  mais aussi les grandes surfaces comme Carrefour, Super U, Intermarché, Auchan... qui offrent aujourd'hui des rayons bio pas si chers que cela. La production de saison des Amap est bien sûr aussi de la fête ! Le dîner de Noël de France Nature Environnement (FNE) préfère la truite fumée de nos rivières au saumon de Norvège, le filet de boeuf en croûte au chapon "gavé aux antibiotiques" et le gâteau aux poires à la fraise importée. Un menu émettant moins de CO2, générant moins de déchets et bannissant les pesticides et... moins cher, selon FNE. Dans son assiette, le WWF met aussi des produits de la mer de saison (palourdes, coquilles Saint-Jacques, huîtres) et, pour ses gâteaux, remplace en partie le sucre par du miel: une façon de soutenir les apiculteurs et de réduire les besoins en canne à sucre, culture gourmande en eau et en pesticides. Festoyer "écolo", c'est pas si difficile, et ça met l'eau à la bouche !

    cadeau.pngLe bon plan de Ma Planète : pour arroser vos repas de fêtes, pensez vins bio  ! Ils sont tellement nombreux et si délicieux... Ma Planète vous recommande deux excellents Bordeaux. Un rouge, Château Les Dauphins, son chouchou et Château Guiraut, un Sauternes, plus sélect. Quant au champagne : le champagne "vert" s'impose, le Bollinger, boisson favorite de James Bond, bio-pipole de la dernière heure.

    Halte aux emballages et aux déchets !

    C'est le gros écolo-hic. Pendant les fêtes de Noël, nous produisons deux fois plus de déchets que d'habitude (2 kg en moyenne par jour au lieu du kilo normal, ce qui est déjà beaucoup), selon le WWF, qui appelle à privilégier les produits sans suremballage. Les papiers cadeau doivent être jetés dans la poubelle classique et non au tri sélectif, car la grande majorité d'entre eux (brillants, renforcés, etc.) ne sont pas recyclables. Conseils de l'Ademe: garder les papiers de côté pour les réutiliser plusieurs fois ou penser à des alternatives réutilisables, comme emballer les cadeaux dans des beaux tissus voire des boîtes en carton (type boîte à chaussure) décorées. Et puis, pour le réveillon du Nouvel an, pas la peine d'en rajouter avec desx assiettes en cartons et aux gobelets en plastique. La vaisselle (même celle de tous les jours) sera préférée aux assiettes en cartons et aux gobelets en plastique : c'est aussi bien plus beau !

    Voyager : ceux qui aiment la planète covoitureront ou prendront le train...

    Noël c'est enfin l'occasion de se retrouver en famille et entre amis, parfois très éloignés. Comment voyager loin, en ménageant la planète et son porte-monnaie ? Le train, le covoiturage et les locations de véhicules sont de la partie :  ils permettent de partager les véhicules et de mieux les rentabiliser, de diminuer les émissions de CO2, et de faire de économies... Pour pouvoir offrir plus de cadeaux ou aller plus loin ? A chacun de faire son choix...

    cadeau.pngLe bon plan de Ma Planète :  cette année, un demi-million de Français feront du covoiturage pour partir à Noël d'après le site coivoiturage.fr . Aussi fûtés que Ma Planète, les Français ! Il existe de nombreux sites de covoiturage, dont à Bordeaux: Covoiturage Bordeaux.com. Et aussi des services d'autopartage et de location d'un nouveau genre, comme le site : unevoiturealouer.com.

    Un Noël plus "écolo" ? Facile ! Bonnes fêtes "vertes" à tous !

    Cathy Lafon

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  • Pollution de l'air : Zapa, ou non ? Bordeaux veut étudier la question. 2

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    Information d'Airaq, alerte à la pollution aux particules fines à Bordeaux Photo archives Sud Ouest

    Le Conseil de la Communauté urbaine de Bordeaux (CUB) examinait vendredi 23 novembre, une délibération destiné à lui permettre de décider "d'étudier l'opportunité ou non de mettre en place une ou plusieurs Zones d'actions prioritaires pour l'air (Zapa) sur le territoire de l'agglomération bordelaise". En partenariat avec l'Ademe (Agence de développement et de la maîtrise de l'énergie), la ville de Bordeaux et de Mérignac, co-financeurs avec la Cub, et la DREAL (Aquitaine).

    A cette occasion, Ma Planète se penche sur le dispositif des Zapa. Aujourd'hui :  quid de l'approche bordelaise ?  Le point sur la question.

    1. Que veut la Cub aujourd'hui ?

    Concrètement, selon le texte de la délibération, il s'agit de lancer des études qui permettront, notamment, de mieux comprendre l'origine des dépassements des seuils de pollution et d'évaluer, "dans la mesure du possible", la part des différentes sources des émissions polluantes (en clair : faire la part des pollutions dues au chauffage au bois de celles dues au trafic automobile) ; de considérer les effets sanitaires de la pollution atmosphérique en utilisant les données existantes (déjà communiquée au grand public); de simuler, avec l'appui d'Airaq (Association agrée de surveillance de la qualité de l'air en Aquitaine) l'évolution de qualité de l'air au regard des projets qui restent à lancer en matière de transport et de développement urbain. Tout ça, avant de "définir si nécessaire, les grandes orientation d'un programme complémentaire destiné respecter les normes de qualité de l'air", pour conclure sur "l'opportunité, ou non, de mettre en place une ou plusieurs Zapa".

    2. N'a-t-on pas déjà assez de résultats d'études à disposition, pour qu'il faille en lancer de nouvelles ? 

    gambetta.jpgS'il accède à l'"Etude sur l'opportunité des Zapa" de BURGEAP MVA Consultancy présentée au Comité de pilotage de la Cub le 25 septembre dernier, le citoyen de base peut considérer qu'on sait tout aujourd'hui sur les modes de déplacements, les flux, le trafic motorisé, les déplacements doux, les sites où les seuils de pollutions sont régulièrement atteints ou dépassés, tant pour le dioxyde d'azote que pour les particules fines. L'étude montre une très forte utilisation de la voiture en périphérie, plus de piétons en centre ville. On voit aussi que Bordeaux et Mérignac sont les deux villes qui attirent et émettent le plus de flux de circulation, que les ménages de la périphérie sont surmotorisés par rapport à ceux du coeur de l'agglo et sont équipés en majorité (60%) de véhicules Diesel, que l'âge moyen des véhicules du centre ville est supérieur à 10 ans, et inférieur à 8 ans en périphérie, que la diésélisation du parc de véhicules neufs a été multipliée par 2 en 10 ans (1998-2009), enfin que, selon les relevés d'Airaq, deux sites ont de mauvais résultats en terme de pollution : Mérignac et Gambetta (centre ville de Bordeaux), en dépassement récurrent pour les valeurs limites en dioxyde de carbone (depuis 2009), et pour les particules fines (de 2007 à 2010).

    3. Alors, pourquoi de nouvelles études ? Ma Planète a posé la question à  Laure Curvale, élue écologiste de la Cub, et membre du comité de pilotage de la Cub sur les Zapa présidé par Patrick Bobet (maire du Bouscat).

    curvale.jpgLaure Curvale (photo ci-contre) considère qu'il est utile d'obtenir des résultats plus fins sur les différentes natures de polluants, mais elle  regrette "qu'on prenne encore du retard sur le dossier Zapa, en se concentrant à ce point sur la question du chauffage au bois". "On sait déjà que, selon les études d'Airaq sur la nature des différents polluants atmosphériques à Bordeaux, la part de la pollution émise par le chauffage au bois, ne représente que 18 % du volume global des particules fines en suspension dans l'atmosphère", précise-t-elle. Pas besoin d'être grand clerc pour s'en douter : la majeure partie de la pollution de l'air provient bien du trafic automobile. D'autant qu'en été, où des pics de pollution sont également régulièrement enregistrés avec des dépassements de seuils admissibles, les cheminées à bois n'ont rien à voir dans l'histoire... En revanche, si elle le relativise, l'élue ne néglige pas pour autant le problème de la pollution due au chauffage au bois. Elle estime qu'il faut aider les gens à s'équiper de poêles "propres" et non polluants, tout en faisant de la pédagogie auprès des propriétaires de cheminées. Ce que fait d'ailleurs la ville de Bordeaux, qui organise régulièrement des conférences-débats sur le thème "Chauffage domestique au bois et qualité de l'air" (la prochaine a lieu le 6 décembre, à la Maison Ecocitoyenne).


    Les RDV de l'ADEME : Le chauffage au bois

    "Le vrai problème, ce n'est pas le chauffage au bois, mais bien la réalité des mobilités actuelles"

    pollution bdx.jpg"On est dans une phase d'étalement du calendrier, qui semble en outre laisser présupposer qu'on pourrait éviter de faire des Zapa, ce qui me paraît illusoire, alors qu'il faudrait en être à conduire enquêtes d'opinion et études de faisabilité des périmètres de futures Zapa", soupire l'élue. "En parallèle avec les Zapa, il faut dores et déjà se poser la question du péage urbain, de la réduction de la vitesse, et au niveau de l'Etat, mettre en place des mesures d'accompagnement financier et social pour aider les propriétaires de véhicules polluants à s'équiper de véhicules propres, viser aussi les Diesel, très pollueurs et cancérigènes, en interdisant le bonus écolo pour ce type de véhicule, continuer à développer la palette des  transports en commun  et des transports alternatifs à la voiture individuelle...", complète-t-elle.  Enfin, le processus d'accompagnement de l'installation des LEZ (équivalent européen des Zapa) en Allemagne lui semble  un "vrai modèle, dont il faudrait s'inspirer en France".

    Et cette délibération ?

    Ella a bien été adoptée le 23 novembre dernier, après avoir fait l'objet d'un débat où les élus de la Cub ont pu, selon leur sensibilité politique, exprimer leurs attentes sur les études préalables à un éventuel projet Zapa. La nécessité de ne pas pénaliser les plus pauvres a notamment été rappelée (Claude Mellier, élue PC à  Mérignac). Tout autant que la réalité de l'importance de la pollution de l'air en centre ville, en dépit des efforts importants menés pour la réduire (Anne Walrick, élue UMP à Bordeaux, adjointe au développement durable). De leur côté, les écologistes ont alerté sur l'urgence qu'il y a à agir, en visant aussi les Diesel (Laure Curvale), tout en pointant la pollution de l'air qui affecte aussi prioritairement la santé des catégories socialement les plus défavorisées (Pierre Hurmic, élu EELV à Bordeaux). Au final, cependant, la pollution de l'air n'a pas vraiment de frontières... Riches et pauvres, tout le monde cotise aux maladies dues à la mauvaise qualité de l'air. Mais tout le monde n'a pas les moyens de se soigner de la même façon.

    La tâche est loin d'être facile

    Etudier, c'est bien. Sachant que, à l'instar des autres agglomérations françaises, la Cub et les communes bordelaises disposent déjà de multiples études et enquêtes environnementales et sanitaires, on peut toutefois se demander s'il n'est pas maintenant plus urgent d'agir, tout en réfléchissant à mettre en place des solutions d'accompagnement aux Zapa, qui semblent inévitables...

    A la décharge de nos élus, la tâche n'est pas facile et aucune agglomération française ne peut se targuer d'avoir trouvé la recette miracle. En septembre dernier, Grenoble était l'agglomération la plus avancée sur le chemin de la Zapa. Paris, qui vient de se lancer dans la démarche, récolte plus de critiques que de louanges...  Y compris chez les écolos. Quoiqu'il en soit, une chose est sûre : Bordeaux aura du mal à répondre au rendez-vous des propositions concrètes en matière de réduction de la pollution de l'air sur son territoire, fixé par le ministère de l'Ecologie en janvier 2013.

     Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • Qu'est-ce qu'une zapa ? Pour la définition du Grenelle de l'environnement, cliquer ICI
    • En savoir plus sur les Zapa avec l'Ademe : cliquer ICI
    • S'informer avec l'Ademe sur les retours d'expérience des pays européens sur les LEZ : cliquer ICI
    • S'informer sur le chauffage au bois : cliquer ICI

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