Aéroport de Notre-Dame-des-Landes : quoi de neuf dans le dossier du projet contesté ?

Manifestation d'opposants au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes devant le palais de justice de Saint-Nazaire, en Loire-Atlantique, le 20 mars 2013 Archives AFP
Le rapport de la commission de dialogue du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes qui devait être remis le 2 avril au Premier ministre, ne sera pas rendu avant la semaine prochaine. Si les tensions se sont un peu apaisées ces derniers mois, partisans et opposants ne cachent plus leur impatience.
Le point sur un dossier aussi emblématique pour les écologistes qui le contestent que pour le chef du gouvernement, Jean-Marc Ayrault, dont c'est le "bébé".
1. Les commissions créées pour le projet de Notre-Dame-des-Landes
Née en novembre dernier et destinée à sortir le dossier de l'impasse, la commission de dialogue a réalisé une centaine d'entretiens d'antis et de pro-aéroport pour évaluer le bien-fondé du projet. Le rapport devrait finalement être remis d'ici dans une dizaine de jours au Premier ministre avant d'être rendu public. "La commission de dialogue a demandé à bénéficier d'un petit délai supplémentaire parce que la rédaction est un petit peu plus longue que prévu, pas en termes de longueur de document mais en termes de complication", a expliqué Claude Chéreau son président (photo ci-contre), dans Metro.
Les rapports de deux autres commissions sont aussi attendus au mois d'avril : la "mission agricole" (chargée d'évaluer les pertes et compensations en terres agricoles) et la commission d'évaluation scientifique du système de compensations environnementales proposé par Vinci.
2. Quoi de neuf dans le dossier politico-juridique de l'aéroport nantais durant ces quatre derniers mois ?
La commission du dialogue a permis d’apaiser les tensions entre les deux parties. Mais, alors que la remise de son rapport approche, partisans et opposants ne cachent plus leur impatience. La grande nouveauté est que le dossier est devenu européen.
- L'Europe a été saisie par les associations écologistes
La commission des Pétitions du Parlement européen a reçu le 20 mars dernier plusieurs associations opposées à la construction de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, dont l'Acipa (Association citoyenne intercommunale des populations concernées par le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes), le Cedpa (Collectif d’élu-e-s doutant de la pertinence de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes) et la FNE (France Nature Environnement).
- Un projet qui pourrait être préjudiciable à l'Etat français, selon les députés européens EELV
Selon Raphaël Romi, avocat et juriste spécialisé en droit de l’environnement, le projet d’aéroport enfreint plusieurs directives européennes, à commencer par la directive sur l’évaluation des incidences sur l’environnement puisqu’il n’a été soumis à aucune consultation publique et ne prévoit pas de compensation pérenne concernant les dommages environnementaux. Chez les députés européens EELV, Sandrine Bélier, José Bové, Yannick Jadot et Nicole Kiil-Nielsen, même son de cloche. "Aller jusqu’au bout de ce projet pourrait être gravement préjudiciable à l’Etat français", préviennent-ils, en ajoutant : "En effet, les plaintes déposées devant la Commission des Pétitions du Parlement européen ne permettent pas de douter que le projet d’aéroport, s’il devait aboutir, serait contraire au droit européen."
- Non respect des directives européennes Oiseaux, Habitat et Eau
Les élus écolos ont notamment interpellé la Commission du dialogue sur le non-respect manifeste des directives environnementales Oiseaux (1979/409/CEE), Habitats (1992/43/CE) et Eau (2000/60/CE) qui constituent des piliers de l’acquis environnemental européen. La France s'exposerait, selon eux, à des sanctions de la part de la cour de justice de l'Union européenne, si le projet devait aboutir. L'Union européenne s'est déjà saisie du dossier et a demandé un complément d'information à la France sur le sujet.
3. Et sur le terrain ?
Le bras de fer occupations/expulsions continue. Les opposants ne désarment pas et le chantier prend du retard.
Sur le terrain, occupé par 200 à 300 opposants depuis les spectaculaires et vaines tentatives pour les déloger à l’automne, le défrichement prévu en janvier a été reporté de six mois, les transferts d’espèces protégées prévus en février n’ont pas eu lieu, et seuls une partie des diagnostics archéologiques, en bordure de la zone, ont été menés à bien. Des demandes de travaux ont été déposés en mairie ces dernières semaines pour la réalisation des travaux de voirie mais ils ne sont pas prévus avant «fin 2013», assure-t-on chez Vinci. Reste aussi en suspens le chantier du barreau routier (route d’accès à l’aéroport), qui lui aussi doit débuter en 2013. Les travaux de construction de l’aéroport à proprement parler ne devaient commencer qu’au printemps 2014, pour une mise en service en 2017.
"Sème ta zad"
Le 13 avril prochain, les opposants organisent une manifestation sous forme de mise en culture des terres de Notre-Dame-des-Landes: "Sème ta zad". Ces terres que les "zadistes" s'acharnent à vouloir sauver et qu'un groupe d'agriculteurs qui y sont enracinés, pour certains, depuis des générations défendent corps et âme.
►LIRE AUSSI
- Notre-Dame-des-Landes, il faut se décider
- Sur le site du Télégramme de Brest. Tous les articles sur le dossier NDDL : cliquer ICI
- NDDL : "test match" ce week-end
►PLUS D'INFO
- ZAD : kesaco ? La ZAD, c’est pour les aménageurs la Zone d’Aménagement Différé ; pour les opposants à l'aéroport, c'est une Zone À Défendre.
- Directive 79/409/CEE du Conseil du 2 avril 1979 concernant la conservation des oiseaux sauvages et ses actes modificatifs : cliquer ICI
- Directive 92/43/CEE du Conseil, du 21 mai 1992, concernant la conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages : cliquer ICI
- Directive 2000/60/CE du Parlement européen et du Conseil du 23 octobre 2000 établissant un cadre pour une politique communautaire dans le domaine de l’eau et ses actes modificatifs : cliquer ICI

Après "Le développement peut-il être durable ?" (été 2012) et le "Manuel pratique pour sauver la Terre", sortis chez le même éditeur, le professeur Henry Augier, engagé dans de nombreuses actions de sauvegarde de l'environnement, conclut une trilogie consacrée à la sauvegarde de l'environnement, par un ouvrage "encyclopédique", où l'espoir d'un monde plus écologique et durablement habitable par tous, met à bas le catastrophisme ambiant.
En réalité, on croit les connaître par coeur. Henry Augier les revisite tous, les uns après les autres, ces voyants rouges de la planète qui sonnent l'alarme. Chiffres et croquis à l'appui.
Et la pollution des mers ? On évalue à 1,4 millions de débris et 1,2 millions de plastiques le nombre de déchets flottant à l'hectare, rien que dans le Golfe de Gascogne. Imagine-t-on quand, on fait trempette l'été, au Cap-Ferret, à Lacanau ou à Seignosse, que plus loin, au large, ce sont environ 2,6 millions de résidus issus de nos ordures qui encombrent chaque hectare de l'océan, délicieux et nourricier ?
La liste des maux de la Terre est longue et nous y sommes pour beaucoup, au risque de mettre en danger notre propre biotope. Mais Henry Augier, une fois le clou enfoncé, ne se résout pas à poser la plume. Pas le genre de la maison. Alors, tout ça, pour quoi ? Pas pour crier à la catastrophe, à la fin du monde. Le rude constat posé, il s'agit de regarder la réalité en face. De prendre conscience de ce que chaque être humain est désormais concerné par les conséquences des excès communs de l'humanité, qu'il vive dans une zone riche du globe, pauvre ou en développement. En Europe, en Afrique, en Asie ou à
Au chapitre desquelles, une véritable redéfinition d'un développement durable replacé au coeur de l'économie universelle, qui ne doit pas rester la nouvelle façon correctement verte de "continuer d'exploiter durablement la planète en la détruisant et en l'épuisant, tout en assurant la croissance et le profit des multinationales." La solution technologique, qui va permettre le développement des énergies renouvelable ou l'abandon des
Une autre gouvernance et l'assainissement des finances mondiales
REPERES
Bryan Mistele, PDG d’INRIX, explique sur le site de Goodplanet