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  • Si ça vous a échappé cet été : fonte record de la calotte glaciaire du Groenland en 2019

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    Un bloc de glace se détache du glacier d'Apusiajik, près de Kulusuk, au Groenland, le 17 août 2019. Photo archives AFP 

    La calotte glaciaire du Groenland a perdu 532 milliards de tonnes de glace en 2019, nouveau record pour ce gigantesque territoire arctique affecté par le réchauffement climatique, menaçant d’accélérer la hausse du niveau des océans et mettant en péril des millions de personnes, selon une nouvelle étude publiée le 24 août 2020.

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  • Climat : l'impact durable des éruptions volcaniques dans l'Atlantique nord

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    L'éruption du Pinatubo, aux Philippines, en 1991, est l'une des éruptions volcaniques majeures qui expliquent la variabilité récente des courants de l'océan Atlantique nord, qui modulent le climat européen. Archives AFP

    Le climat se réchauffe et les scientifiques commencent à bien connaître les mécanismes de ce changement rapide, dû aux activités humaines. Mais quelle est l'incidence climatique de paramètres naturels comme les éruptions volcaniques ? Cette année, la Terre gronde en Amérique du sud, où les volcans Colima, au Mexique, Fuego au Guatemala, Villarrica, au Chili, et Turrialba au Costa Rica se sont mis en colère, projetant de monstrueux panaches de cendres qui réfléchissent les rayons du Soleil et refroidissent l'atmosphère. Cet effet "parasol" ponctuel, aura bel et bien un effet durable sur le climat, comme des scientifiques bordelais et français viennent de le mettre en évidence.

    L'influence des cendres des volcans sur le climat

    Les particules émises lors d'éruptions volcaniques majeures, en réfléchissant les rayons solaires, refroidissent l'atmosphère. Cet effet direct qui dure deux à trois ans, est assez bref.  Mais quel est l'impact ultérieur de tels événements sur le climat de la planète bleue ? Des chercheurs du CNRS de Bordeaux, de l'IRD, du CEA et de Météo‐France ont découvert qu'ils modifient pendant plus de 20 ans la circulation océanique de l'Atlantique nord, qui relie courants de surface et courants profonds, et module le climat européen. Ces résultats, obtenus en combinant, pour la première fois, des simulations climatiques, des mesures océanographiques récentes et des informations issues d'archives naturelles du climat (glaces et coquillages), ont été publiés le 30 mars dernier dans "Nature Communications".

    Les glaces du  Groenland, archives naturelles du climat

    carottes glace.jpgL'océan Atlantique est le siège de variations de la température de surface qui s'étendent sur plusieurs décennies et qui influencent le climat de l'Europe. Cette variabilité lente est due à des modifications de la circulation océanique, qui relie les courants de surface aux courants profonds, et qui transporte la chaleur depuis les tropiques jusqu'aux mers de Norvège et du Groenland. Cependant, sa cause reste mal connue. Afin d'en décrypter les mécanismes, les chercheurs ont tout d'abord utilisé des informations couvrant le dernier millénaire et issues d'archives naturelles du climat, obtenues en étudiant la composition chimique de l'eau des carottes de glace du Groenland, mémoire des changements passés de température. Selon ces données, il y a un lien étroit entre la température de surface de l'océan Atlantique et la température de l'air au-dessus du Groenland.

    L'effet "parasol" se projette sur plusieurs décennies

    En utilisant des simulations numériques de plus de vingt modèles de climat différents, les chercheurs ont également mis en évidence que des éruptions volcaniques majeures, comme celle du Pinatubo, aux Philippines, en 1991, pouvaient modifier en profondeur la circulation océanique de l'Atlantique nord. En effet, les grandes quantités de particules émises par ces éruptions vers la haute atmosphère réfléchissent une partie du rayonnement solaire par un effet similaire à celui d'un parasol, ce qui entraîne un refroidissement du climat à la surface de la Terre. Ce refroidissement, qui ne dure que deux à trois ans, provoque alors une réorganisation de la circulation océanique dans l'océan Atlantique nord. Quinze ans environ après le début de l'éruption, cette circulation s'accélère, puis ralentit au bout de vingt-cinq ans, et accélère à nouveau trente-cinq ans après le début de l'éruption volcanique. Les éruptions volcaniques semblent ainsi fonctionner, sur la circulation océanique de l'Atlantique nord, à la manière d'un"pace-maker" qui met en route une variabilité sur 20 ans.

    Salinité des eaux et accélération de la circulation océanique

    Les scientifiques ont confirmé ces résultats en les comparant avec des observations de la salinité océanique, facteur déterminant pour la plongée des eaux et donc de la circulation océanique. Ils ont décelé, dans les simulations numériques et dans ces observations océanographiques modernes, des variations similaires au début des années 1970 et 1990, liées à l'éruption du volcan Agung en Indonésie, en 1963. Ainsi, grâce à des observations issues de carotte de glace groenlandaise, à des recherches effectuées sur des coquillages bivalves, âgés de plus de cinq cent ans et vivant au nord de l'Islande, et à une simulation du climat du dernier millénaire, les chercheurs ont pu systématiquement identifier une accélération de la circulation océanique, quinze ans après cinq éruptions volcaniques ayant eu lieu il y a plusieurs centaines d'années.

    L'incidence d'une future éruption majeure

    abung.jpgPour les scientifiques français, les interférences produites par les trois dernières éruptions volcaniques majeures, Agung en 1963, El Chichon, au Mexique en 1982 et Pinatubo en 1991, expliquent, pour la première fois, la variabilité récente des courants de l'océan Atlantique nord. Les chercheurs en déduisent qu'une éruption majeure dans un futur proche pourrait avoir une incidence pendant plusieurs décennies sur les courants de l'océan Atlantique nord et sur la capacité de prévoir la variabilité du climat européen

    Cathy Lafon

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  • Climat: la glace noire du Groenland, c'est chaud devant

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    La calotte glacière n'a jamais été aussi noire que cette année, selon Jason Box, climatologue américain. Photo Jason Box/Slate

    Ca chauffe au Groenland, comme partout sur la planète. Le réchauffement climatique en cours affecte les réserves de glace des zones polaires, avec des conséquences parfois étranges et inquiétantes.

    jason box.jpgAinsi, selon les observations du glaciologue et climatologue Jason Box publiées par le site Slate.fr le 8 octobre dernier, cet été, la neige au Groenland était noire. Pour le membre de l'Institut de recherche GEUS du Danemark et du Groenland, ce n'est pas une première: il a déjà constaté le phénomène lors d'expéditions passées,notamment en 2009. Mais jusque là, les glaces étaient sombres. Désormais, elles sont noires. Les émissions de CO2 et le réchauffement climatique doivent plaider coupables, une fois de plus : la conjonction de tempête de neige estivales de plus en plus rares et l'augmentation de poussières et de suies provenant de feux de forêts arctiques qui auraient battu des records cet été, auraient souillé comme jamais le manteau neigeux des glaces éternelles.

    La fonte s'accélère

    Le hic, c'est que la glace lorsqu'elle est noire, absorbe mieux les rayons du soleil et sa fonte en est décuplée. Selon des chercheurs français du Centre d'étude de la neige à Grenoble, à lui seul, le réchauffement climatique est insuffisant à expliquer la fonte des glaces au pôle Nord, au rythme annuel de 200 à 450 milliards de tonnes. Environ 10% de cette diminution serait liée aux impuretés qui salissent la neige, contribuent à réduire la masse du manteau neigeux du Groenland de 27 milliards de tonnes par an et augmentent à elles seules le niveau des mers de 0,13 mm par an. Telles étaient les conclusions d'une étude publiée dans Nature Geoscience  en juin dernier.

    dark snow.jpgProjet "Dark Snow"

    Pour comprendre le phénomène et analyser d'où viennent la suie et les poussières qui souillent les glaciers, Jason Box est reparti au Groenland cet été pour une mission de deux mois, dans le cadre de son projet Dark Snow ("neige noire")  subventionné par des financements collaboratifs. Les photos qu'il en rapporte,publiée sur Slate.fr, sont effrayantes. Pour expliquer ces glaces noires et leur fonte alarmante, le climatologue américain avance que d'autres phénomènes pourraient s'ajouter aux suies des feux de forêts, comme la pollution des usines, ou encore la digestion d'impuretés par des bactéries présentes dans la glace, ce qui dope leur croissance. En se multipliant, celles-ci viendraient également augmenter la fonte des couches de neige fraîche. Mais pour le chercheur, le phénomène pourrait être aussi le début d'une chaine de réactions en cascade liée au réchauffement climatique, qui entraîne également  la remontée de méthane de l'océan Arctique.

    "Le méthane, c'est très grave"

    "Le méthane est 20 fois plus puissant que le dioxyde de carbone à bloquer les infrarouges dans cet effet de serre que l’on connaît. Le méthane qui remonte à la surface, c’est très grave", a commenté Jason Box, qui a rajouté :  "Même si une toute petite fraction seulement du carbone des fonds de l’Arctique est relâchée dans l’atmosphère, nous sommes foutus !". L'hypothèse inquiétante, formulée abruptement par le climatologue, a provoqué la polémique et  enflammée les réseaux sociaux en septembre dernier.

    Toujours plus chaud

    Selon la Nasa, le mois qui vient de s'achever est le mois de septembre le plus chaud jamais enregistré depuis 1880, début des relevés de températures. Avec 14,77°C en moyenne, il a donc fait plus chaud en septembre de 0,77°C par rapport à la moyenne (14°C), établie entre 1951 et 1980. Un record qui succède à celui déjà enregistré en août, qui a également été le mois d'août le plus chaud sur la planète depuis que les relevés existent.

    Cathy Lafon

    EN CHIFFRES

    • Les glaces au pôle Nord fondent au rythme annuel de 200 à 450 milliards de tonnes.
    • En 2014, la calotte glacière est 5,6% plus sombre, ce qui produit une absorption d'énergie à peu près équivalente à deux fois la consommation d'électricité des Etats-Unis (source Jason Box).

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