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Sciences - Page 125

  • Innovation. Surfer sur les champignons, c'est possible !

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    On peut surfer les grands tubes avec une planche en champignons... DR

    "Ma maison est en carton, pirouette, cacahuète, ma planche de surf en champignon..."

    N'importe quoi ! Hé bien non : une société new-yorkaise, Ecovative LCC, utilise depuis 2007 les propriétés du mycélium, la partie végétative du champignon, pour créer des matériaux "en champignons", aux propriétés équivalentes à celles des plastiques, mais entièrement bio-dégradables. Et donc, des planches de surf 100% écolo.

    planche surf ecovativ.jpgComment ça marche ? 

    Le mycélium a les propriétés d'une sorte de glu naturelle. Son réseau de filaments microscopiques, les hyphes, forme une armature robuste qui épouse la forme qu'on veut lui donner. Sur le plan chimique, il secrète des polysaccharides (polymères) extracellulaires qui sont collants, particulièrement quand ils sont compressés. Pour obtenir ce liant naturel, il faut mélanger le mycélium des champignons à des déchets agricoles, comme les enveloppes de coton ou les balles de riz. On obtient une mixture, que l'on place des moules ayant la forme du produit souhaité. En quelque jours, le mycélium digère le substrat et finit par occuper tout l'espace du moule. On stoppe alors sa croissance par un traitement thermique.

    ecovative-llc-bioplastique.pngQue peut-on fabriquer en champignon ?

    Bien des choses. Emballages de protection, matériaux pour fabriquer des meubles ou d'isolation thermique ou acoustique, bouées de protection, tableaux de bord ou sièges de voitures et... planches de surf ! Les applications sont innombrables et prometteuses d'un avenir plus durable et plus vert. Les produits issus des champignons sont en effet 100% biodégradables. Un vrai bonus vert pour l'océan, victime de la pollution par les plastiques.

    Aller aux champignons, pour les surfeurs, est un passe-temps qui s'impose doublement... En Aquitaine, pays du surf, ça tombe bien, c'est aussi la saison des champignons. Mais dans les bois, gare aux chasseurs !

    Cathy Lafon,

    PLUS D'INFO SUR LES CHAMPIGNONS

    • A lire, le hors série "Le monde extraordinaire des champignons", "Sciences et Avenir" octobre-novembre 2014, 4,90 €.
  • Le coup de gueule des Nobel sur l'état catastrophique de la planète

    réchauffement climatique.jpg

    Stabiliser le climat, priorité numéro 1 des Nobel. AFP

    Pour la quatrième année consécutive, plusieurs lauréats du Nobel se sont réunis durant la semaine de remise des Nobel 2014 à Oslo, pour tirer la sonnette d'alarme sur l'état de la Terre. La planète est si gravement malade, selon eux, qu'ils se sont livrés à un véritable plaidoyer en faveur d'une révolution des comportements humains.

    ocean acidification.jpgLa situation est "catastrophique"

    "Seule une utilisation plus intelligente et plus raisonnable des ressources permettra de sauver les écosystèmes dont l'humanité dépend", ont martelé onze personnalités, principalement des scientifiques, réunies à Hong Kong. La situation est "catastrophique," a souligné Peter Doherty, colauréat 1996 du prix Nobel de médecine. Réchauffement du climat, déforestation, détérioration des sols et des ressources en eau, acidification des océans, pollutions chimiques, maladies liées à l'environnement, la liste des plaies planétaires est longue et ne cesse de s'allonger, a-t-il relevé.

    Penser durabilité

    Pour les Nobel, les consommateurs, les entreprises et les politiques doivent désormais soupeser toutes leurs actions, et penser durabilité: durabilité alimentaire, durabilité de l'eau, durabilité des sols, durabilité de l'atmosphère... Avec un défi numéro 1: stabiliser le climat, afin d'éviter la hausse possible des températures de +4 °C, soit le double de la limite de +2° que s'est fixée la communauté internationale.

    L'humanité vit au-dessus de ses moyens

    Derrière leurs préoccupations, le constat sans cesse confirmé, et chiffré, que l'humanité vit au-dessus de ses moyens, comme l'a confirmé le récent rapport Planète Vivante 2014 du WWF qui rappelle qu'à l'heure actuelle, l'être humain dévore une Terre et demie par an. Autrement dit, nous consommons 50% de ressources naturelles de plus que ce que la planète est capable de régénérer : nous vivons à crédit sur ce qui a permis à la vie de naître et qui nous permet de continuer à vivre.

    "Le péril semble imminent"

    "Le péril semble imminent," a constaté pour sa part l'astrophysicien australo-américain Brian Schmidt, colauréat du Nobel 2011 de physique pour sa démonstration de l'accélération de l'expansion de l'Univers. "Notre consommation de ressources croît de manière exponentielle, afin de servir les quelque 9 milliards de personnes annoncées sur la terre d'ici à 2050, qui veulent mener la vie que nous menons en Occident", a-t-il souligné. "Nous sommes sur le point de créer plus de dommages au cours des 35 prochaines années qu'au cours des 1.000 précédentes."

    eolienne danemark.jpgL'énergie : une priorité

    Alors, quelles solutions ? Pas de scoop au pays des Nobel, qui voient, comme les écologistes, une priorité dans l'énergie. Les énergies fossiles doivent être remplacées le plus vite possible par des ressources plus propres et des technologies nouvelles dont, étape tout aussi cruciale, doivent aussi bénéficier rapidement les pays émergents. Car si ces Etats restent à l'écart, ils auront encore et toujours recours à des ressources fossiles pour se développer. "Ce qui conduira à une modification climatique majeure et pourrait bien déstabiliser une large portion de la population mondiale," a prévenu Brian Schmidt.

    GeorgeSmootMod4.jpgL'exemple des lampes à LED

    Enfin, il faut faire de la pédagogie, ont expliqué les Nobel, et montrer au public pourquoi le changement peut être à son avantage. Ainsi, George Smoot (photo ci-contre),  colauréat 2006 du Nobel de physique pour ses travaux sur le Big Bang à l'origine de l'Univers, a donné l'exemple de l'éclairage à LED, qui remplace de plus en plus les traditionnelles ampoules à incandescence sans porter atteinte au confort de quiconque, mais en préservant l'environnement et en économisant l'énergie.

    "Cela marche quand tout le monde comprend les bénéfices, à la fois pour l'ensemble et pour chacun", a conclu George Smoot. Une conclusion qui tombe sous le sens, à la portée de Madame et Monsieur tout le monde. Encore faut-il parvenir à la formuler et se l'approprier. C'est là que l'intelligence des scientifiques Nobel intervient. Puisque nous les avons distingués justement pour leur intelligence, sachons les écouter.

    Cathy Lafon avec l'AFP

    LIRE AUSSI

    • Les articles de Ma Planète sur le réchauffement climatique : cliquer ICI
    • Les articles de Ma Planète sur l'énergie : cliquer ICI
  • Sciences : ce soir, l'évolution est en marche. Une découverte à faire sur Arte

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    En Colombie britannique, le loup devient un mammifère marin. Photo Arte

    Contrairement à ce que nous pourrions penser, l'histoire de l'évolution sur Terre ne se résume pas à la disparition des dinosaures et à l'apparition de l'homme...

    L'évolution du vivant est toujours en marche, partout dans le monde et notamment en Arabie saoudite, en Afrique - au Mali et au Sénégal -, et en Colombie britannique. Dans ces trois endroits du monde très différents, certaines espèces d'animaux s'adaptent à leur environnement et sont en train de vivre un bond d'évolution spectaculaire. Des chercheurs, naturalistes et photographes animaliers sont à l'affût et nous proposent des images saisissantes.

    babouins.jpgCes babouins qui domestiquent les chiens

    Un beau jour, dans la péninsule arabique, des babouins se sont mis à élever des chiots. Comment et pourquoi les deux espèces qui n'ont rien en commun, voire sont des ennemis "naturels", évoluent-elles dans cette nouvelle configuration ? Jean-François Barthod, spécialiste du film animalier, part à leur rencontre en Arabie Saoudite, notamment près de Taif, où le phénomène prend de l'ampleur. Et, tenez-vous bien : on découvre que les babouins, dont la société présente d'ailleurs quelques similitudes avec celles des hommes, sont en train de domestiquer les chiens, avec lesquels ils forment une communauté où chacun, babouin comme chien, trouve son intérêt.

    chimpanze.jpgCes chimpanzés qui fabriquent des armes

    Direction l'Afrique, où plusieurs troupes de chimpanzés du Mali et du Sénégal ont quitté la forêt et se sont établis dans la savane. Dans ce milieu totalement inhabituel pour leur espèce,  ils ont appris à se reposer aux heures chaudes dans des grottes. Pour survivre, ils sont deviennent plus solidaires que leurs congénères de la forêt et fabriquent même des armes pour chasser et vont jusqu'à tuer l'un des leurs, avec préméditation... Cela ne vous rappelle rien ? Jusqu’où ce processus d’adaptation à la  savane les mènera-t-il?

    Les loups, ces mammifères marins

    Et voici le loup de Colombie-Britannique, en Amérique du nord, qui se lance à la conquête de l’eau, pêche le saumon comme un ours et nage. D’après plusieurs spécialistes, il en est à la première étape d’un processus qui pourrait faire de lui un mammifère marin. Guillaume Mazille, photographe animalier, a passé une saison à le pister en forêt, dans les marécages, en bord de mer pour nous donner à voir des images incroyables.

    Dans le cadre du 20ème anniversaire de la Grande Galerie de l'Evolution du Muséum national d'histoire naturelle, Jean-François Barthod et Frédéric Febre, réalisateurs de la série documentaire, nous font vivre un de ces rares moments clefs de l'histoire naturelle. Premier acte, ce lundi soir, à 19 heures, sur Arte.

    Cathy Lafon

    A VOIR

    • "L'évolution en marche", une série documentaire réalisée par Frédéric Febvre et Jean-François Barthod, lundi 13, mardi 14 et mercredi 15 octobre, 19 h, Arte.

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    • Les articles de Ma Planète sur la biodiversité: cliquer ICI