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Santé - Page 126

  • Pollution de l'air : vers une Zapa à la parisienne

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    Paris au cours d'un épisode d'alerte aux particules fines Photo DR

    Un plan "antipollution" doit être présenté aujourd'hui, lundi 12 novembre, au Conseil de Paris.

    Au début de l'été, le ministère de l'Ecologie de François Hollande a mis en sursis le projet des Zapa (Zones d'actions prioritaires pour l'air), décidé sous le gouvernement de Nicolas Sarkozy, afin de lutter contre la thrombose de la circulation urbaine et, surtout, de réduire la pollution de l'air, pour améliorer la santé et la qualité de vie des citadins. La pollution aux particules fines dans nos villes a atteint des taux intolérables pour notre santé (elle est  responsable en France de près de 40.000 décès prématurés par an). Sans oublier l'ardente obligation de se mettre en conformité avec les réglementations européennes en la matière : la France dépasse aujourd'hui les seuils de pollution de l'air admis par l'UE, si bien que le pays, en contentieux avec Bruxelles, est passible d'une amende de 100 millions d'euros dès 2016. De l'argent public qu'il serait bien utile de ne pas jeter par les fenêtres, crise ou pas.

    Changement d'époque en vue

    zapa,lutte contre la pollution de l'air,réduciton des gaz à effet de serre,conseil municipal,maire,proposition,communication,polémiqueInitié par l'Europe et déjà mis en place dans de nombreux Etats membres, le concept des Zones d'actions prioritaires pour l'air (LEZ en anglais) a pour  objectif incontournable et pas seulement louable, de réduire de 30 % les particules polluantes dans l'air d'ici 2015. Qui dit Zapa, dit aussi interdiction sur le territoire concerné de la circulation des véhicules les plus polluants. Mais tout dépend ensuite de la mise en musique du concept : quels critères retenir pour interdire quoi ? Si la mouture initiale des Zapa a bel et bien été retoquée par Delphine Batho, car jugée "antisociale" et pas très efficace écologiquement, le gouvernement actuel de gauche n'a pas renoncé à l'essence même du projet voulu par son prédécesseur de droite.  La ministre de l'Ecologie le rappelait le 20 septembre dernier : la France doit évoluer nécessairement sur ce point et les grandes villes du pays sont "invitées", d'ici janvier 2013, à faire des propositions concrètes en la matière. Qui rompront nécessairement avec la culture du "tout voiture" incompatible avec nos modes de vie urbains actuels, et ne plairont donc pas à tout le monde.

    Paris ouvre le bal

    C'est dans ce contexte que Bertrand Delanoë, le maire de la capitale, doit présenter ce lundi au Conseil de Paris sa communication "sur la lutte contre la pollution", dont il a dévoilé la semaine dernière les principales propositions. 

    Trois des mesures les plus "spectaculaires" : la baisse de la vitesse maximale sur le périphérique de 90 à 70 km/h, l'interdiction des véhicules les plus anciens, la mise en place de péages sur les autoroutes métropolitaines, ne pourront être mises en place qu'avec l'accord de l'Etat. L'interdiction de la circulation dans la capitale des véhicules particuliers et utilitaires de plus de 17 ans, et des poids-lourds de plus de 18 ans sera aussi mise en débat.

    Une volée de bois vert et moins vert

    Bertrand Delanoë s'est aussitôt attiré une volée de bois vert et moins vert.  L'opposition de droite  a violemment critiqué jeudi 8 novembre le plan antipollution du maire, y voyant, selon l'AFP, une opération de "communication" d'un maire socialiste, qui aurait des arrière-pensées "politiciennes" en direction des écologistes à un an et demi des élections municipales de 2014. Sachant que le projet Zapa est  issu d'un gouvernement de droite, l'argument peut au minimum faire sourire. Mais renvoie objectiviement à une réalité toute autre : il ne s'agit  pas de faire plaisir à des partenaires politiques, qui d'ailleurs trouvent que les mesures ne vont pas assez loin, mais bien de prendre des mesures antipollution indispensables, pour lesquelles on n'a que trop attendu.

    "Un plan antisocial, antibanlieue, antiautomobiliste" pour l'UMP, "cynique" pour les centristes

    "C'est un plan antisocial, antibanlieue, antiautomobiliste (...) Il s'agit de manger la laine sur le dos des écologistes, c'est purement politicien", a critiqué le président de la fédération UMP au Conseil de Paris Philippe Goujon. L'UMP fustige notamment "la pénurie de stationnement", qui conduit les automobilistes à "tourner" à la recherche d'une place et le "manque de transports en commun".

    Les centristes ont dénoncé "un raisonnement en circuit fermé" et du "cynisme". "Le problème des poids lourds n'est pas traité. Nous, nous souhaitons des sites logistiques multimodaux, une réglementation draconienne contre les poids lourds, le développement du fret fluvial", a déclaré la conseillère de Paris Edith Gallois. "Le maire veut flatter les Verts, prendre de vitesse Le Guen pour installer Hidalgo dans son fauteuil", a-t-elle dit. Jean-Marie Le Guen, maire adjoint PS en charge de la Santé, a en effet récemment proposé d'interdire Paris aux véhicules diesel, dont les émissions de particules fines, dangereuses pour la santé,  sont reconnues par l'OMS responsables de la hausse des maladies respiratoires dans les villes.

    Un plan limité, pour les écologistes

    Chacun est dans son rôle : les écologistes soulignent pour leur part les limites du plan du maire de Paris, en l'absence d'une politique offensive contre le diesel, responsable de la pollution aux particules fines. "Cela ne suffira pas sans un plan national pour sortir du diesel", a déclaré le maire adjoint en charge de l'Environnement René Dutrey.  Le groupe EELV au Conseil de Paris, qui insiste sur l'accompagnement social des mesures et la question des diesel, doit déposer aujourd'hui cinq voeux pour favoriser le remplacement des véhicules diesel par des véhicules moins polluants à la RATP, dans le parc automobile de la ville, les flottes de taxis, et les véhicules de location. 

    Non Paris, tu ne resteras pas toute seule !

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    Une Zapa,  pour mieux respirer à Bordeaux ? Photo archives Sud Ouest / Laurent Theillet

    Le Conseil de Paris risque d'être très animé aujourd'hui. Mais le "débat Zapa" ne restera pas l'apanage de la capitale. Après Paris, la balle sera aussitôt dans le camp des autres grandes agglomérations françaises, dont la Communauté urbaine de Bordeaux, qui vont devoir étudier et mettre en place très rapidement des plans locaux pour réduire la pollution de l'air, tout en améliorant la mobilité des habitants. En luttant également contre le réchauffement climatique, par la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

    Cathy Lafon

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    • Qu'est-ce qu'une zapa ? Pour la définition du Grenelle de l'environnement, cliquer ICI
    • En savoir plus sur les Zapa avec l'Ademe : cliquer ICI
    • S'informer avec l'Ademe sur les retours d'expérience des pays européens sur les LEZs : cliquer ICI
  • Coup de coeur. Béarn : Pau, "Ruban du développement durable"

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    Le lycée bioclimatique Baradat de Pau en 2010 Photo archives Sud Ouest / Thierry Suire

    prix,récompense,ruban du développement durable,ville,collectité locale,initiative,chauffage au bois,géothermieC'est une belle, bonne et verte nouvelle : l'agglomération de Pau (Pyrénées-Atlantiques) a rejoint le club très fermé des collectivités locales, estampilllées "Rubans du développement durable", dont la ville de Bordeaux fait déjà partie. Cette année, l'agglo béarnaise présidée par Martine Lignières-Cassou, maire de Pau (ci-contre) est la seule de la région du grand Sud-Ouest a obtenir ce label qui récompense les politiques publiques et les initiatives innovantes dans le domaine du développement durable.

    Démarche "éco-responsable"  :  Pau a 20 sur 20

    Petit inventaire à la Prévert des bonnes pratiques paloises : amélioration de la fréquentation de ses transports en commun et augmentation de la pratique du vélo, avec à la clé, une amélioration de la qualité de l'air ; une politique de l'habitat et de l'énergie en faveur de la rénovation thermique des bâtiments exemplaire ; une chaufferie à bois pour un ensemble HLM et développement de la géothermie ; protection de la forêt de Bastard depuis trois ans,  avec un inventaire en cours et des traitements phytosanitaires procrits ; développement des jardins familiaux et des espaces solidaires...  Et, cerise sur le gâteau, un projet de compostage à domicile pour les déchets verts, à l'instar de Rennes.

    Le 4 décembre, ce sera Noël avant l'heure à Pau, qui  recevra le prix au Sénat, aux côtés de huit autres lauréats, dont la Communauté Lorient Agglomération et de onze labels renouvelés, dont celui de la ville de Bordeaux.

    Cathy Lafon

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  • OGM toxiques ? L'avis du Pr Dominique Belpomme sur l'étude de Séralini

    OGM, alimentation, pesticide, étude, recherche,débat, Gilles-Eric Séralin, principe de précaution

    OGM toxiques ? Photo DR

    Dans la Newsletter de l’Appel de Paris n° 42, le Pr Dominique Belpomme, médecin, professeur de cancérologie et président de l'ARTAC (Association pour la recherche thérapeutique cancéreuse), signataire de l'Appel de Paris, donne son avis à propos des recherches de Gilles-Eric Séralini sur l'OGM NK 603 et le Round Up. 

    OGM, alimentation, pesticide, étude, recherche,débat, Gilles-Eric Séralin, principe de précaution

    Dominique Belpomme (photo ci-contre DR). A propos des recherches de Gilles-Eric Séralini

    Il m’est demandé un avis scientifique concernant le récent article de Gilles-Eric Seralini publié en septembre dernier dans le journal scientifique à comité de lecture  "Food and chemical toxicology". Ayant lu attentivement cet article, c’est au strict plan scientifique que je réponds à cette  demande.
    Le travail réalisé est une expérimentation lourde puisqu’impliquant le suivi de 200 rats (100 femelles et 100 mâles) pendant deux ans. L’étude est tout autant ambitieuse, compte tenu des 10 groupes étudiés selon la dose d’OGM et la présence ou non de Round up, ce qui explique la faiblesse des effectifs dans chacun des groupes.
    Au demeurant, comme clairement indiqué dans l’article, les reproches méthodologiques à faire, si tel est le cas, seraient encore beaucoup plus nombreuses et importantes concernant les études réalisées pour la mise sur le marché des OGM et des pesticides. Ainsi les critiques formulées par la plupart de ceux qui le font ne peuvent se retourner que contre eux-mêmes, puisque ceux-ci en invoquant la science, oublient l’extrême faiblesse des études réalisées pour la mise sur le marché de tels produits.
    Si on peut considérer l’étude de Seralini comme présentant une certaine faiblesse méthodologique concernant notamment le choix du modèle (les rats Sprague – Dawley font déjà spontanément de nombreuses tumeurs) et  l’absence d’estimation statistique des résultats obtenus par comparaison à des témoins concernant la première partie de l’étude, il n’en demeure pas moins que les observations réalisées sont particulièrement intéressantes.
    Au minimum ils créent un doute sur l’innocuité de l’OGM utilisé – le maïs NK603 intolérant
    au Round up – et du Round up lui-même.

    .../...

    POUR LIRE LA SUITE : cliquer ICI

    Cathy Lafon

    REPERES

    Dominique Belpomme. Spécialiste du cancer et de l'impact des substances chimiques sur santé humaine, en 2004, il avançait qu'on pouvait « considérer que 80 à 90 % des cancers sont causés par la dégradation de notre environnement », ce qui suscita la polémique chez certains de ses pairs. Le professeur Belpomme est également à l'affiche de deux films documentaires traitant des problèmes liés aux pesticides : "Nos enfants nous accuseront" (2008) de Jean-Paul Jaud, et "Sous les pavés, la Terre !" (2009) de Thierry Kruger et Pablo Girault. Il apparait enfin dans "Les sacrifiés des ondes" (2012) un film documentaire de Jean Yves Bilien sur une enquête de Maxence Layet sur l'effet potentiellement néfaste des ondes électromagnétiques créées par l'homme.

    PLUS D'INFO 

    • L'ARTAC ( l'Association pour la Recherche Thérapeutique Anti-Cancéreuse) : cliquer ICI. Contacts: ARTAC - 57/59 rue de la Convention 75015 PARIS FRANCE - Tél. : 00 33 (0)1 45 78 53 53 - Fax : 00 33 (0)1 45 78 53 50 - Email : artac.cerc@gmail.com
    •  L'appel de Paris : le 7 mai 2004 à l’UNESCO se sont réunis, dans une même volonté, des scientifiques internationaux de renom, des médecins, des représentants d'associations environnementales, lors du colloque « CANCER, ENVIRONNEMENT ET SOCIETE » organisé par l’ARTAC. De cette union entre scientifiques et organisations non gouvernementales est né l’Appel de Paris, déclaration historique sur les dangers sanitaires de la pollution chimique, dont le Pr Belpomme est co-signataire. 
    • European Cancer and Environment Research Institute : ECERI, rue Auguste Lambiotte, 14 - 1030 Bruxelles - BELGIQUE.Tel : 0033 (0) 1 45 78 53 53 – Fax : 0033 (0) 1 45 78 53 50 -  Email : sg.eceri@gmail.com

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