Aéroport de Notre-Dame-des-Landes : Pascal Durand (EELV) et Nicolas Hulot en démineurs du conflit

Intervention des forces de l'ordre contre les occupants du site de Notre-Dame-des-Landes Photo AFP 23 novembre 2012
Dans une lettre adressée le 27 novembre au président de la République, le secrétaire national du parti écologiste EELV, Pascal Durand, demande à François Hollande de pouvoir évoquer également le dossier du futur aéroport du Grand-Ouest au nord de Nantes, dans le cadre des consultations de chaque parti politique sur les suites à donner à la commission Jospin. Pascal Durand doit en effet être reçu ce mercredi sur ce sujet, par le chef de l'Etat, à l'Elysée.
De son côté, Nicolas Hulot, président de la Fondation pour la nature et l'Homme, demande un "médiateur" pour sortir de l'impasse sur le projet contesté, après avoir déploré hier l'aspect "archaïque" d'un tel investissement.
Notre-Dame-des-Landes: huit interpellations et... par afp
Lettre à François Hollande
Au lendemain d'un week-end de violences, Pascal Durand a pris sa plume la plus verte. Selon les sources, le bilan des interventions musclées des forces de l'ordre pour évacuer le site de Notre-Dame-des-Landes, se solderait pas deux ou trois blessés, dont un CRS, et huit interpellations. D'autres, comme l'équipe médicale de Notre-Dame-des-Landes, parlent d'une centaine de blessés chez les opposants dont une trentaine gravement atteints par les éclats de grenades assourdissantes. "J’ai sollicité à plusieurs reprises ces dernières semaines votre attention sur la situation extrêmement tendue à Notre-Dame-des-Landes", écrit Pascal Durand dans ce courrier que s’est procuré "Libération". "J’ai rappelé dans l’ensemble de mes interventions publiques la nécessité de recréer les conditions d’un dialogue serein et apaisé sur un projet qui demeure très vivement contesté. Je souhaite donc que nous puissions, au-delà de l’objet premier de notre rendez-vous, prendre le temps d’un échange approfondi sur ce sujet."La France, une "République apaisée" ? Ou pas ?
Après l’annonce d’une «commission du dialogue» samedi par le gouvernement pour tenter apaiser les tensions sur place, le successeur de Cécile Duflot à la tête des écologistes estime qu'il faut que les forces de police se retirent également du bocage nantais: «Si j’ai pris acte avec satisfaction de la volonté du gouvernement d’ouvrir un dialogue, celui-ci ne peut se dérouler en parallèle d’une occupation policière. A l’évidence, aucun débat républicain serein, a fortiori au sein de la majorité, ne saurait se dérouler dans un tel climat, susceptible de dégénérer à tout instant». Avant de conclure: «Vous avez affirmé, Monsieur le Président, l’impérieuse nécessité d’une République apaisée. Vous le savez, les écologistes et moi-même partageons cette ambition. Il nous paraît toutefois que les signaux contradictoires envoyés ces derniers jours sur le dossier particulier de Notre Dame des Landes ne plaident pas en ce sens».
"Affligeant au XXIème siècle"
"Nommons un médiateur qui soit une autorité incontestable et donnons-nous du temps pour écouter sincèrement les arguments y compris économiques", demande à son tour Nicolas Hulot, dans un entretien au Parisien-Aujourd'hui en France, ce mercredi. "Il n'y a pas d'urgence à faire cet aéroport" alors "remettons les choses à plat" propose-t-il. "Il y a un vrai mouvement contre cet aéroport. Il rassemble des jeunes, le monde paysan, des écologistes et beaucoup de personnes soucieuses de construire une société différente", constate l'écologiste avant d'asséner : "je trouve affligeant qu'au XXIe siècle, on envoie les forces de l'ordre face à ceux qui se battent contre ce projet."
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La lettre de Pascal Durand que Libération s'est procurée : cliquer ICI

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Que dire de plus, donc ? On peut quand même rajouter que le pays choisi pour accueillir la 18ème conférence sur le climat est le Qatar, premier exportateur mondial de gaz naturel liquéfié et premier pays émetteur au monde de gaz carbonique par habitant, avec 44 tonnes (contre 6 tonnes pour la France). Voilà un choix international de plus qui ne peut que laisser rêveurs les écologistes, confrontés par ailleurs en France, à l'éternel retour de la question de l'exploitation des gaz de schiste, au refus du gouvernement de tenter d'écouter, à défaut de les entendre, les arguments des partisans d'une autre forme de croissance économique moins émettrice de gaz à effet de serre, comme c'est le cas à Notre-Dame-des-Landes, et, dans le même temps, au flou complet du débat qui doit s'ouvrir le 29 novembre sur la transition énergétique présentée néanmoins comme "nécessaire et incontournable". On ne peut qu'espérer que le rendez-vous de Doha ne contraigne au moins le Qatar, pays roi du pétrole où l'on
Et remettre sur le tapis, que 
Selon le
Le rapport rappelle que le climat s’est déjà réchauffé de 0,8°C par rapport aux températures de l’époque pré-indusrielle, tandis que les océans se sont déjà réchauffés de 0,09°C. Il ajoute que le niveau de océans s’est déjà élevé de 20 centimètres, que cette hausse s’est accélérée de 1,7 millimètre par an au XXe siècle, puis de 3,2 milimètres par an depuis le début des années 1990, ou encore que l’Europe a vécu entre 2002 et 2011 les cinq étés les plus chauds qu’elle ait connu depuis cinq cents ans. Le constat est tout aussi alarmant pour l’acidification des océans, la diminution des glaces arctiques et les épisodes de sécheresse à venir.
Gaz à effet de serre : nouveau record en 2011
La biodiversité et l'humanité menacées
Pas de recettes-miracle
Manhattan sous les eaux après le passage de Sandy, la calotte glacière qui vire à la crème glacée, 26 Etats américains touchés par une monstrueuse sécheresse hors norme cet été, le Colorado et la forêt sibérienne ravagées par des incendies... Les chocs climatiques se succèdent désormais à une vitesse effrénée. Et pourtant, plus les certitudes des scientifiques progressent concernant l'évolution du climat et moins les Etats semblent décidés à agir. D'où la sévère mise en garde de la Banque mondiale qui n'y va plus par quatre chemins et veut en outre faire passer un message: la lutte contre le réchauffement n'est pas l'ennemie de la croissance. "Le secteur privé doit comprendre que l'adaptation au réchauffement climatique constitue une opportunité économique", assure Jim Yong Kim, estimant que la Chine en a déjà pris conscience et appelant d'autres pays à suivre son exemple.
"Je suis convaincu que le changement climatique est une réalité et que les activités humaines et les émissions carboniques ont un impact."