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Pollution - Page 320

  • "L'Impossible Procès" du nucléaire s'ouvre au théâtre, à Bordeaux et à Pau

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    Les autorités nucléaires françaises, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN)  entre autres, l'ont rappelé lors des différents rapports qui ont suivi la catastrophe de Fukushima : en dépit de la sécurité maximale qui entoure le secteur du nucléaire en France, on ne peut, hélas, exclure l'éventualité d'un accident dans l'une de nos centrales.

    Quelles en seraient les conséquences sanitaires, économiques et environnementales, et comment mettre en cause les responsables en amont d’une catastrophe atomique ? Telles sont les questions soulevées par la pièce de théâtre « L’Impossible Procès »,  invitée dans la région par Europe Ecologie-les Verts à Bordeaux et à Pau, les 17 et 19 septembre prochains.

    "L'impossible Procès" du nucléaire s'est ouvert pour de vrai au Japon...

    La pièce de la compagnie Brut de Béton pose les bonnes questions, si l'on en croit l'actualité récente de Fukushima : le 9 septembre, à Tokyo, la justice a rejeté  les plaintes d'habitants de la zone contaminée par la radioactivité, contre les dirigeants de la centrale dévastée en 2011 et le premier ministre japonais d'alors.

    centrale-du-blayais-photo-d-archives_586358 (1).jpgL’accident fictif du Blayais

    Le synopsis de la pièce est simple et efficace. Les spectateurs sont projetés dans le futur. Dans la nuit du 3 novembre 2015, un Boeing 747 de la compagnie Royal Air Maroc immatriculé EI-­CSY, en provenance de Casablanca, vol AT 764, arrivée prévue à Paris Orly à 4h15, s'est écrasé sur la centrale nucléaire du Blayais, située sur la commune de Braud et Saint-­Louis, dans le département de la Gironde. A son bord : deux pilotes, quatre hôtesses, 140 passagers dont deux bébés. Il n’y a eu aucun survivant. La radioactivité dégagée par la centrale nucléaire dévastée a causé dans la population environnante de nombreux décès et pollué durablement tout un territoire agricole et viticole, ainsi que les eaux de la Garonne et le proche océan.


    L'impossible procès - Ministère de la Santé... par IndependentWHO

    Le procès

    Trois ans plus tard, en 2018, s'ouvre à Bordeaux, puis à Pau, le procès de l'Industrie électronucléaire française. Sur scène, uniquement et fort heureusement : si l'histoire utilise des faits réels (la catastrophe de Tchernobyl, notamment),  l'accident d'aviation du Blayais, est bien sûr, à ce jour, une pure fiction.  Le Président (Patrick Gay-Bellile) du Tribunal mène les débats du procès au cours duquel est jugée "au nom du Peuple français, l’Industrie électronucléaire française, représentée ici par Monsieur le Très Haut Commissaire à l’Energie Nucléaire Civile, Monsieur De Pressac François, Directeur Président du Très Haut Commissariat à l’Energie Nucléaire Civile, pour risque causé à autrui, non assistance à personne en danger, et homicide involontaire.". Il y a la procureure (Véronique Pilia), l’avocat (Jean-Louis Debard) et le prévenu (Bruno Boussagol). Une narratrice (Noémie Ladouce) commente le procès entre chaque acte, et apporte les informations complémentaires nécessaires à la compréhension de l’histoire. 

    Un scénario nourri par des éléments réels

    Dans la pièce, la radioactivité dégagée par la catastrophe a causé dans la population environnante "300.000 décès, selon un rapport de la Croix Rouge Internationale". Le juge cherche en particulier à savoir pourquoi "des institutions aussi sérieuses que l’AIEA ou à fortiori l’OMS, continuent de parler de 613 victimes." Ce qui n'est pas sans rappeler les controverses autour des bilans de la catastrophe de Tchernobyl.  Après l'ouverture du procès, s'ensuivent 1h35 d’échanges argumentés durant lesquels on ne s'ennuie pas. Une dizaine de spécialistes se sont investis pour apporter des éléments scientifiques, romanesques et juridiques permettant d’étayer les « minutes » du procès écrites par Jean‐Louis Debard, qui joue le rôle de l'avocat.  Après l'entr’acte, la séance reprend mais cette fois-ci avec des "vraies gens", des victimes du nucléaire, des témoins, des « experts » vivants dans la ville où se joue "L'Impossible Procès".  C’est l’occasion de présenter « à la barre » des problématiques locales et/ou de véritables procès en instructions. Les contributions recueillies seront publiées après la tournée.

    Débattre de l'avenir énergétique de la France

    Créée le 3 novembre 2012 à la "Cour des 3 Coquins" à Clermont-­Ferrand (Puy-de-Dôme), la pièce de théâtre a été jouée une trentaine de fois. "L'Impossible Procès" de Brut de Béton a participé à plusieurs  festivals cet été, dont le prestigieux festival de théâtre d'Avignon. Théâtre citoyen d'une compagnie qui veut "participer au lien social", le Procès s'inscrit dans le « débat national sur la transition énergétique » et contribuant à faire participer le public à la réflexion sur l'avenir énergétique de la France en général, et du nucléaire en particulier.

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • C'est où, c'est quand ?

    Deux représentations dans la région : A Bordeaux, le  mardi 17 septembre à 20h30 au Théâtre du Pont Tournant, 13 rue Charlevoix de Villers. A Pau, le jeudi 19 septembre à 20h30 au Théâtre Saint Louis, Rue Saint Louis. Entrée de soutien : 10 €

    • "L'Impossible Procès"  est un spectacle réalisé par Bruno Boussagol, écrit par Jean-Louis Debard. Avec : Noémie Ladouce, Véronique Pilia, Patrick Gay-Bellile, Jean-Louis Debard et Bruno Boussagol. 
    • Après une tournée en avril et mai 2013 en France et en Suisse, "L’Impossible Procès" a déjà été joué aux lieux et dates suivantes : Paroles enragées de l’été : Clermont Ferrand le 14 juin, Festival Le Manifest" : Grande Synthe le 13 juillet (à coté de Dunkerque),  Festival d’Avignon : au Grand théâtre de Montfavet du 15 au 21 juillet, Festival de Bure : sous chapiteau le 31 août.
  • Santé : 40% des produits de beauté contiennent des perturbateurs endocriniens

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    Certains vernis à ongle cancérigènes ? Selon une étude de Noteo rendue publique le 13 septembre 2013, 74% d’entre eux contiennent au moins un perturbateur endocrinien. Photo DR

    Noteo, un institut indépendant français, révèle que 40% des produits d'hygiène et de beauté que nous consommons, contiennent au moins un perturbateur endocrinien (PE). En tête du palmarès figurent les vernis à ongles.

    BAPTISTE MARTY.jpgNoteo, une agence de notation créée par un Rochelais

    Noteo est une agence de notation des produits de consommation, conçue pour "éclairer" nos choix de consommateur. Créé par Baptiste Marty, 31 ans, un Rochelais installé à Nantes depuis quelques années ce service accessible sur internet ou par application Smartphone, est entièrement gratuit pour l'internaute consommateur.  Le site www.noteo.info  permet de mesurer l'impact d'un produit sur la santé, l'environnement, le budget ou les conditions sociales de la fabrication. Il évalue des dizaines de milliers de produits du quotidien selon quatre critères : santé, environnement, social et budget.


    Présentation Noteo par noteoinfo

    Des notes attribuées par 20 spécialistes indépendants

    cicolella.jpgSur Noteo, une note sur 10 est attribuée au produit ciblé, sur la base de ces quatre critères. Officiellement lancé le 29 novembre dernier, le site a démarré avec un catalogue de 45.000 produits alimentaires, d'hygiène ou d'entretien. Mais Baptiste Marty espère vite atteindre 90.000 références produits. Vingt spécialistes totalement indépendants travaillent pour l'Institut Noteo. Parmi eux  André Cicolella, chercheur depuis 1971 en santé environnementale, toxicologie, évaluation des risques sanitaires, et le premier « lanceur d’alerte », à l’origine du scandale sur les éthers de glycol au sein de l’INRS. Aujourd'hui chercheur en évaluation des risques sanitaires à l’INERIS et Président du Réseau Environnement Santé (RES) qu’il a co-fondé, les autorités publiques le consultent régulièrement sur la règlementation, par exemple sur le Bisphenol A et les perturbateurs endocriniens. L'"Expert" des experts, donc.

    Au premier rang des accusés :  les vernis à ongles

    Mesdemoiselles, Mesdames, c'est vrai, c'est dur à avaler. Selon cette étude réalisée sur une base de 15.000 produits de beauté-hygiène par l’institut indépendant de notation Noteo, les vernis à ongles arrivent en tête. 74% d’entre eux contiennent au moins un PE  devant les fonds de teint (71%), les produits de maquillage pour les yeux (51%), les démaquillants (43%), les rouges à lèvres (40%), les soins du visage (38%) les déodorants (36%), les dentifrices (30%) et les shampoings (24%). A la veille d'un week-end, où le shopping "beauté" est l'un des must des sorties féminines en ville, de tels chiffres sont à méditer... En juin 2012, un rapport de la Commission européenne révélait déjà que 10% des vernis commercialisés en France contenait des substances toxiques et cancérigènes. Les cosmétiques montrés du doigt proviennent le plus souvent des Etats-Unis, mais peuvent aussi être originaires de pays membres de l'Union européenne, comme le Royaume-Uni par exemple. Dans la majorité des cas, il s'agit de vernis à ongles vendus sur les marchés, les braderies ou encore les solderies.

    C'est grave ?

    En tout cas, c'est loin d'être anodin pour la santé. Les perturbateurs endocriniens se définissent comme des substances chimiques interférant avec la régulation hormonale des êtres vivants et sont susceptibles de provoquer, même à très faibles doses, une grande variété d’effets, notamment sur le développement physiologique des individus exposés pendant la période intra-utérine. Ils sont notamment suspectés d’avoir un impact sur la fertilité et d’être liés à l’augmentation du nombre de cancers dits hormono-dépendants, principalement ceux du sein et de la prostate. On en trouve dans les produits d’hygiène mais également dans les contenants alimentaires.

    Le bio : c'est beau et c'est bon pour la santé

    Alors, se faire belle ou être en bonne santé, il faut vraiment choisir? Mais non, la solution, c'est le bio ! Les produits labellisés bio semblent largement épargnés par le phénomène selon l’étude de Noteo qui n’a retrouvé un PE que dans 1,3% d’entre eux, essentiellement le cinnamal, que l’on retrouve naturellement dans certaines huiles essentielles (cannelle, jacinthe, patchouli). Pour être belle jusqu'au bout des ongles, il existe aussi une nouvelle génération de vernis écolo à l'eau, qui contiennent 85 % de substances naturelles et sans danger. Si ce sont de bonnes nouvelles, ce ne sont pas pour autant des scoop : ou sinon, pourquoi se décarcasser à acheter des produits bio et écolo ?

    Le bisphenol A est désormais interdit

    Selon André Cicolella, quelque 870 PE ont d’ores et déjà été identifiés parmi les 143.000 substances présentes sur le marché aujourd’hui, mais leur nombre réel pourrait être «beaucoup plus important». La mobilisation autour de l’un d’entre eux, le bisphenol A (PBA), une substance présente principalement dans les plastiques, a abouti à l’interdiction de ce perturbateur dans les biberons en Europe en 2011. Cette interdiction a été étendue par la France le 1er janvier dernier à tous les contenants alimentaires destinés aux enfants de 0 à 3 ans et s’appliquera à tous les contenants alimentaires à partir de juillet 2015.

    Fatal cocktail

    Selon l'étude de Noteo, parmi les PE les plus fréquemment utilisés dans les produits d’hygiène-beauté, on trouve les parabènes (23%) et le cyclopentasiloxane (15%), le triclosan n’étant présent que dans 1,3% des produits. Circonstance aggravante, "On trouve souvent plusieurs de ces substances dans un même produit", souligne Baptiste Marty. C'est l'effet "cocktail".

    Le président de Noteo s'appuie sur les résultats de cette étude, pour appeler le gouvernement à suivre l'exemple du bisphenol A et à interdire l'usage des perturbateurs endocriniens dans les produits du quotidien.

     Cathy Lafon

    ►PLUS D'INFO SUR  L'APPLI MOBILE NOTEO

    • L'appli mobile de Noteo est téléchargeable sur Google Play et l'Applestore. Avec l'appli de Noteo, on part faire ses courses après les avoir préparées sur le site noteo.info en consultant les listes de produits. On peut ensuite à tout moment scanner le code barres d’un produit et découvrir ses notes où qu'on soit et ajouter en temps réel des produits et ses alternatives à la liste des courses. Et bien sûr, partager ses impressions avec ses amis en les relayant sur sur Facebook et Twitter.... 

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  • Fukushima: impossible procès pour une catastrophe nucléaire majeure ?

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    La centrale accidentée de Fukushima, photo archives AFP

    L'histoire de Fukushima ne se résume pas à des affaires de pollution et de fuites d'eau radioactives. La catastrophe nucléaire comporte aussi un volet judiciaire d'une ampleur conséquente, nourri par une question d'ordre légal, moral et éthique : qui est "responsable" ?

    Qui va payer ?

    Qui est "responsable" du plus grave accident nucléaire de l'histoire de l'humanité, après Tchernobyl ? Qui va indemniser les  centaines de victimes humaines de Fukushima, présentes et à venir ? Qui va payer pour le préjudice écologique subi par la nature, victime d'un monstrueux désastre écologique, pour la Terre et l'océan souillés, aux ressources naturelles rendues inexploitables pour des décennies ? Les dirigeants de l'opérateur Tepco (Tokyo Electric Power Co) qui gèrent la centrale ? L'ex-chef du gouvernement nippon alors au pouvoir ?

    Responsables, mais pas "responsables"

    fukushima enfants.jpgNi les uns, ni les autres, pour le parquet de Tokyo dont les procureurs ont décidé, le lundi 9 septembre, de ne pas recevoir les plaintes criminelles des habitants de la préfecture de Fukushima contre plus de 40 anciens responsables de la Compagnie d’électricité de Tokyo et représentants du gouvernement. Ces résidents veulent poursuivre devant la justice criminelle les dirigeants de la centrale accidentée et le gouvernement japonais de l’époque, pour négligence. Non, pour les procureurs japonais, la catastrophe nucléaire de Fukushima de mars 2011 ne saurait être imputée aux négligences professionnelles de ces responsables.

    naoto kan.jpgLes "erreurs" stigmatisées par les plaignants

    Les plaignants demandaient au parquet de poursuivre non seulement les dirigeants de la compagnie gérant le site, Tepco, mais aussi l’ancien chef de la Commission de sûreté nucléaire et l’ancien Premier ministre Naoto Kan (photo ci-contre), ainsi que plusieurs de ses ministres. Ils reprochent à ces divers responsables d’avoir tardé à dévoiler les données sur l’ampleur de la contamination radioactive issue de la centrale de Fukushima Daiichi (220 km au nord-est de Tokyo). Les plaignants arguent aussi du fait que ces mêmes dirigeants n’avaient pas prévu de mesures de protection suffisantes pour faire face à un tel raz-de-marée.   Au final, ils estiment que ces diverses erreurs ont entraîné la mort de nombreux résidents des environs. Si personne n’est mort officiellement des radiations émises après l’accident, la préfecture de Fukushima a rapporté en juin que plus de 1.400 résidents de la région étaient décédés des suites de la catastrophe (du fait des mauvaises circonstances de leur évacuation, de la dégradation de leurs conditions de vie ou par suicide).

    japon manif antinucleaire.jpgDeux poids, deux mesures

    Le parquet a statué que Tepco ne pouvait pas prévoir un séisme et un tsunami de cette ampleur. Le tremblement de terre au large des côtes nord-est du Japon avait atteint la magnitude 9 et le tsunami avait largement dépassé les dix mètres de haut. Les procureurs ont ajouté que les dirigeants gouvernementaux ne pouvaient pas être tenus légalement responsables pour leur réaction au désastre. Par une indécente coïncidence, la décision est tombé alors que, le jeudi 12 septembre, devait se tenir une nouvelle audience du procès intenté par l'Etat contre deux responsables du mouvement antinucléaire nippon, dont le campement est dressé au pied du ministère de l'économie, du commerce et de l'industrie (METI) – l'administration chargée de la politique nucléaire – en signe de protestation contre les "mensonges du nucléaires".  Le gouvernement, qui a porté plainte contre eux, le 29 mars dernier, pour "occupation illégale d'un espace public", réclame 22 000 yens (167 euros) par journée d'occupation, plus les arriérés...

    De nombreuses autres plaintes en cours

    La justice japonaise est toutefois loin d'en avoir fini avec Fukushima. Il reste de nombreuses autres plaintes devant la justice civile en cours et l’opérateur électrique de la centrale endommagée par le tsunami est confronté à une kyrielle de demandes d’indemnisations, qui se comptent en dizaines de milliards d’euros. Ainsi, la petite coopérative agricole Nanohana, établie à Chiba, à l'Est de Tokyo, qui a entrepris un bras de fer juridique avec Tepco. Elle exige que l’opérateur, comme il s’y était engagé, lui verse des dommages pour les pertes subies après l’accident nucléaire de mars 2011. Les habitants du village de Hippo, proche de la centrale, demandent de meilleures indemnisations que celles accordées par Tepco. Le 11 mars 2013, 800 citoyens japonais sommaient Tepco d’accélérer les travaux de décontamination. De leur côté, une centaine de militaires américains, venus prêter main forte aux secouristes japonais, réclament devant un tribunal de Californie 2 milliards de dollars, car ils estiment que Tepco leur a menti sur les risques encourus...

    Pas de Madame Soleil au pays du soleil levant

    Certes, même au pays du soleil levant, nul n'est censé être Madame Soleil, pour prévoir l'ampleur d'un séisme ou d'un raz-de-marée. Mais les responsables d'une industrie aussi dangereuse que le nucléaire ne se doivent-ils pas d'anticiper ce type d'événement ? C'est bien d'ailleurs ce qu'ils avaient fait, à Fukushima: mais juste pas suffisamment. De même, les responsables d'un gouvernement démocratique n'ont-ils pas à leur charge la responsabilité de gérer les crises qui surviennent sur leur territoire (accidents, catastrophes, terrorisme, guerre... ) afin de prendre soin des populations qui les ont désignés pour ce faire ? Au sens étymologique du terme, le "responsable" est bien pourtant celui qui doit répondre de ses propres actions ou de celles des autres, en fonction de ce dont il est garant.

    La responsabilité d'un "désastre créé par l'homme"

    Ce qui est en jeu à Fukushima, c'est, selon les termes sans ambiguïté d’un rapport indépendant japonais, la question  de la responsabilité d'un "désastre créé par l’homme". Car c'est bien l'homme qui a créé l'industrie du nucléaire et tout particulièrement, installé et géré la centrale dévastée par la double catastrophe naturelle. Cette question cruciale reste posée par les centaines de personnes qui attaquent Tepco et mettent en cause la gestion par le gouvernement de la crise de la catastrophe nucléaire. Au Japon, mais aussi ailleurs dans le monde, où Fukushima soulève une autre question : celle des futures responsabilités, en cas d'un autre accident similaire...

    Les résidents de Fukushima à l’origine de la plainte qui vient d'être rejetée, ont le droit de la reformuler et de la soumettre de nouveau au parquet : ils ont déclaré qu’ils allaient immédiatement porter l’affaire devant un comité d’enquête.

    Cathy Lafon

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