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Pollution - Page 318

  • Planète vidéo. "Super Trash" : l'enfer d'une décharge française au cinéma

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    "Super Trash", un film de Martin Esposito Photo DR

    L'histoire de "Super trash", le documentaire de Martin Esposito, c'est un peu celle du réalisateur. Quand Martin revient sur les lieux de son enfance, dans les Alpes-Maritimes, près de Grasse, au beau milieu de la baie des Anges, il découvre que ces lieux sont désormais ensevelis par une gigantesque décharge à ciel ouvert. Depuis des années, tous les rebuts de la vie quotidienne, de l’industrie et du prestigieux festival de Cannes, se sont entassés à Villeneuve-Loubet...

    documentaire,film,déchets,débat,réductionUn film

    Seule sa cabane est toujours là, un ancien abri pour les ouvriers agricoles de l'époque, maintenant à la lisière de la décharge.Il décide de s'y installer et de vivre dans ce monde fait d'ordures et rythmé par le ballet, le va-et-vient incessant des camions et bulldozers qui déchargent et nivellent les déchets. Petit à petit les employés de la décharge se familiarisent avec sa présence et lui révèlent les secrets de cette “zone“ : l'endroit de l'enfouissement des fûts d'arsenic, le trajet du lixiviat, ce jus de décharge, ce poison
    mortel qui s'écoule à travers une rivière sauvage et foisonnante jusqu'à la mer. Durant deux ans, jusqu'aux limites de la folie, Martin fait son trou dans ce monde invivable et va jusqu'à se nourrir d'ordures.  Le jeune homme ne veut pas se résigner : il essaye de rendre cet univers ludique, humain, jusqu'au jour de la fermeture définitive de la décharge, où il sauvera une dernière mouette de l'empoisonnement. La décharge fermée, Martin erre dans ce no man's land, avec sa caméra...  Super "trash", donc.

    documentaire,film,déchets,débat,réduction"Une vérité qui dérange"

    Pour Martin Esposito, 35 ans, le déclic écolo a eu lieu en voyant le film d'Al Gore, "Une vérité qui dérange", en 2006. "Il me fallait faire un tour du monde des décharges à ciel ouvert, un constat mondial sur la pollution liée à la surconsommation, à la surproduction et aux problèmes de recyclage…", confie le réalisateur. A l'époque, pour lui, "les pollueurs étaient les gros pays comme la Chine et les Etats-Unis…" et la France était "un pays sans gros problèmes écologiques". C'est en commençant à filmer une décharge sur la Côte d'Azur, la décharge de Villeneuve-Loubet près de Cannes, qu'il découvre que les désastres de la pollution, ce n'est pas qu'ailleurs, à l'étranger, chez les autres. Mais que cela peut exister aussi en France, à côté de chez soi. Y compris dans une région aux paysages paradisiaques, royaume de l'industrie du rêve.

    documentaire,film,déchets,débat,réductionUn grand choc

    "Super Trash", ce n'est pas "une bonne petite claque aux mauvaises odeurs", comme dit la pub, mais au contraire, le récit d'un grand choc nauséabond. Celui d'une plongée dans la décharge à ciel ouvert de tous les déchets produits par nos modes de vie et notre société de consommation.  Acclamé lors de sa présentation à la Global Conference 2012 à Évian par un aréopage d'experts en développement durable, le film dérange. Et s'il fait mentir l'adage selon lequel "toute vérité n'est pas bonne à dire", c'est pour la bonne cause. 

    Un débat

    "Super Trash" sort en salle le 9 octobre. Ce soir, le 26 septembre, l'association Greenpride présente ce film en avant première à Bordeaux, au cinéma Mégarama, avec le concours du Collectif Déchets Girondin (CDG), qui lutte depuis plus de trente ans  pour la diminution des déchets, et un traitement le moins polluant possible? Un débat sur la question de la gestion des déchets suivra la projection du documentaire, en présence du réalisateur, Martin Esposito.

    Cathy Lafon

    • C'est où, c'est quand ? "Super Trash" est projeté le jeudi 26 septembre à 20h, au Mégarama de Bordeaux (rive droite à gauche du pont de pierre, ancienne gare d’Orléans). Le débat a lieu après la projection.
  • Vin : il y a des pesticides dans toutes vos bouteilles

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    Parvenir à déguster des vins qui ne contiennent aucun pesticide semble être une gageure... Photo archives Sud Ouest/ Fabien Cottereau

    Aucun vin, même bio, n'échappe aujourd'hui aux pesticides utilisés dans les vignes. C'est la conclusion d'une étude de l'UFC-Que Choisir publiée le 24 septembre.

    "La peste soit des pesticides" : le magazine Que Choisir a choisi la période des foires aux vin et des vendanges pour analyser 92 crus sélectionnés dans les grandes régions viticoles de France : Bordeaux, Bourgogne, Champagne, Côte-du-Rhône, Languedoc-Roussillon, Loire, Provence, Madiran et Bergerac.

    Blancs, rouges, rosés : pratiquement toutes les bouteilles testées par le mensuel contiennent des pesticides.

    • Pas de réglementation pour les résidus dans le vin en Europe

    La présence des résidus de phytosanitaires dans ces vins se compte en microgrammes. Les quantités relevées, infinitésimales, sont largement inférieures aux seuils de toxicité appelés LMR (limite maximale de résidus) établis par l'Agence européenne des aliments (ASEA) applicable au raisin de de cuve, c'est dire avant fermentation alcoolique. En effet, comme la revue le rappelle, il n'existe pas en Europe de LMR officielle pour le vin.

    • Les bordeaux en tête

    Peu ou prou, chers ou pas, 100 % des vins sont contaminés. Sur 165 molécules recherchées par le laboratoire de Que Choisir, 33 ont été détectées, dont deux molécules interdites en France et en Europe: le bromopropylate, un acaricide, et le carbendazyme. C'est un bordeaux prestigieux, le Mouton Cadet 2010 qui bat tous les records avec 14 pesticides relevés.  Cinq autres bordeaux remportent la palme avec des quantités totales de résidus allant de 441 microgrammes/kg pour le rosé Baron de Lestac 2012 à 1.692 microgrammes /kg pour le graves blanc château Roquetaillade-le-Bernet 2011. En moyenne, les vins blancs sont les plus chargés (242 microgrammes/kg). Viennent ensuite les rouges (114 microgrammes/kg) , puis les rosés (95 microgrammes/kg).

    • Les vins bio aussi touchés, mais beaucoup moins...

    Pas plus les vins bio que ceux issus de l'agriculture raisonnée n'échappent à la contamination par les pesticides. Ce n'est pas surprenant : les vignes cultivées sans produits phytosanitaires sont souvent voisines de parcelles cultivées en agriculture traditionnelle, ce qui peut expliquer que l'on retrouve des traces de pesticides dans leurs produits. Selon Que Choisir, la plupart des vins bio ne contiennent cependant qu'"un ou deux résidus à l'état de traces". Toutefois, l'étude souligne aussi que quatre bouteilles sur dix contiennent des teneurs non négligeables de phtalimide, un fongicide anti-mildiou.

    LIRE LA SUITE DE L'ARTICLE SUR LE SITE DE "SUD OUEST" : cliquer ICI

    Cathy Lafon

    • Pour lire les articles de Planète sur les pesticides : cliquer ICI
  • Bio-pipole. Pierre Pujos, céréalier bio à Saint-Puy, dans le Gers

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    Pierre Pujos, agriculteur bio dans le Gers, premier prix des Trophées de l'agriculture durable 2013. Photo Philippe Bataille/Sud Ouest

    Pierre Pujos, céréalier bio à Saint-Puy (Gers), a décroché le premier prix des Trophées de l’agriculture durable. Il est récompensé aujourd'hui par le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll.

    Au-delà du bio

    Agé de 47 ans, le beau gosse du bio est aussi un pro de l'agroécologie depuis 1998. Père de trois enfants (ne rêvez pas du retour à la terre dans le Gers, Mesdames, on n'est pas là pour l'épisode ultime de "L'amour est dans le pré"!), Pierre Pujos manie à la perfection toutes les techniques agronomiques pour cultiver naturellement ses céréales et ses légumes. De la rotation de huit ans avec une couverture permanente du sol, à la restitution à la terre des pailles des céréales ainsi que d’autres cultures pour l’enrichir, en passant par le travail superficiel des sols et le semis direct pour ne pas « déranger » la vie et la structure des sols... Plantes auxiliaires des cultures, variétés anciennes adaptées à des conditions de culture à bas intrants : il sème et fait pousser "agroécologiquement", avec le soutien technique d’Arbres et Paysages 32. Sans pesticides et autres produits chimiques dangereux pour la santé et dévastateurs pour les sols. L'agriculteur va même au-delà du cahier des charges biologiques en se passant même des intrants autorisés en bio sur son exploitation de 87 hectares.

    Et ça marche !

    PIERRE RABHI PORTRAIT.jpgStratégie respectueuse de l'environnement et rentable. Pierre Pujos produit pour vivre, paie un salarié et nourrit sa famille tout en faisant attention à économiser les énergies fossiles. Comme le professe Pierre Rabhi, le chantre de l'agroécologie et comme le montre Marie-Monique Robin dans son documentaire : "Les Moissons du futur", oui, on peut nourrir la planète sans phytosanitaires, naturellement. Pierre Pujos a réussi à améliorer ses sols sans recours à l’élevage et sans apport extérieur de fertilisants tout en améliorant même considérablement l’autonomie de son exploitation et sa résistance face aux aléas économiques et climatiques.

    Déjà couronné par la région Midi-Pyrénées, pour sa démarche "Supprimer l’érosion et limiter la dépendance aux énergies fossiles, vers l’autofertilité, la conservation des sols et la couverture permanente en agriculture biologique, sans aucun intrant ni travail du sol" (ouf !), le Gersois avait donc tout pour remporter le premier prix de la 5ème édition des Trophées de l'agriculture durable, un concours national qui distingue les démarches agricoles éco-exemplaires, respectueuses de l'environnement et productives. C'est chose faite.

    Quand on vous dit que pour l'écologie, le bonheur est dans le Gers !

    Cathy Lafon

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