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Pollution - Page 282

  • Pollution à l'oxyde d'azote : la France parmi les plus mauvais élèves de l'Europe

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    Embouteillage sur la rocade de Bordeaux. Photo archives Sud Ouest

    Il n'y a pas que le CO2 et les particules fines qui empoisonnent l'air que nous respirons. Les oxydes d'azote (NOx) sont aussi particulièrement nocifs pour notre santé. Le 25 mars dernier, l'Agence européenne pour l'environnement (AEE) a mis à l'index neuf pays européens, dont la France : ils n'ont pas respecté en 2012 les plafonds réglementaires en termes d’émissions de ces polluants, principalement émis par la circulation automobile

    La France parmi les quatre plus mauvais élèves européens

    Sept de ces neuf pays – Allemagne, Autriche, Belgique, Espagne, France, Irlande et Luxembourg – connaissent des difficultés récurrentes avec ces polluants : ils sont incapables de respecter les limites européennes en la matière depuis 2010, précise l’AEE. Les deux autres pays hors des clous en 2012 étaient la Slovénie et Malte. Les plus mauvais élèves européens pour les NOx sont le Luxembourg, qui a excédé les plafond de 55% en 2012, l’Autriche (+37%) et l’Allemagne et la France (ex aequo avec un dépassement de 21%).

    pollution air voiture.jpgLe trafic routier responsable en France pour plus de la moitié des émissions d'oxyde d'azote

    Le trafic routier contribue pour environ 40% aux émissions totales de NOx dans l’Union européenne, selon l’Agence. En France, les oxydes d’azote (qui comprennent notamment le monoxyde d’azote, le dioxyde d’azote et le protoxyde d’azote) proviennent même pour plus de la moitié du trafic routier, selon l’inventaire national réalisé chaque année par le Citepa (Centre interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphérique). L’industrie (matériaux de construction, chimie) et l’agriculture (consommation de produits pétroliers) sont des sources plus mineures.

    citiz.jpgFaire de nouveaux progrès et développer les alternatives à la voiture 

    En dépit de progrès enregistrés entre 2010 et 2012 (avec un dépassement du plafond ramené de 32 à 21%),la France, également en dépassement pour ses émissions de particules fines, "est restée loin des objectifs pour les oxydes d'azote trois ans de suite ", relève l’AEE. "La pollution de l’air est encore un problème très réel, il suffit de regarder les niveaux élevés de pollution observés récemment au-dessus de grandes zones de l’Europe de l’ouest", selon Hans Bruyninckx, directeur exécutif de l’AEE. "Il faut faire des progrès en réduisant encore les émissions. Alors que de nouvelles technologies et pratiques peuvent aider, nous avons aussi besoin d’encourager les particuliers à agir, par exemple en développant des alternatives à l’utilisation de la voiture", ajoute-t-il. A l'image du réseau d'autopartage Citiz, inauguré à Bordeaux en novembre 2013 (photo ci-dessus).

    En décembre 2013, la Commission européenne a proposé d’imposer des plafonds nationaux plus stricts pour les principales sources de la pollution de l’air, dont les NOx, d’ici à 2030 afin d’éviter 58.000 décès prématurés chaque année.

    Cathy Lafon

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    • Tout sur les oxydes d'azote sur le site du ministère de l'Ecologie  : cliquer ICI

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  • Economie d'énergie : l'armée passe au vert

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    Le quartier Roc Noir de Barby, réservé aux chasseurs-alpins. DR

    Premier site militaire à faire sa mue écologique, le quartier du 13e bataillon de chasseurs alpins (BCA), en Savoie, a réduit de moitié sa consommation d’énergie et pourrait servir de modèle aux autres casernes tricolores.

    Les chasseurs alpins se chauffent aux énergies renouvelables

    chauffage,défense,edf,bois,solaire,chasseurs alpins,savoie,barbyLe quartier Roc Noir de Barby (Savoie), qui accueille quelque 1.100 chasseurs alpins au pied du massif des Bauges, a connu ces deux dernières années une mutation énergétique et écologique profonde. Les bâtiments à deux étages des années 1970 ont gardé leur façade, mais des "moquettes solaires" (photo ci-contre) installées sur les toits permettent désormais de produire de l’eau chaude. L’isolation a été revue de fond en comble et les chauffages électriques, installés à l’âge d’or du nucléaire, ont été remplacés par une chaufferie au bois, alimentée par les massifs forestiers de la région. Un réseau de chaleur court sous le gazon et des pompes à chaleur font l’appoint.

    Un laboratoire pour réduire le CO2

    Au total, ce sont 30 bâtiments (pour une superficie chauffée de plus de 41.500 m²) qui ont été rénovés. Et le contrat passé avec une filiale d’EDF (EDF Optimal Solutions) prévoit une baisse de 46% de la consommation d’énergie et une réduction de 50% des émissions de CO2. Plus de la moitié des besoins (58%) sont couverts par des énergies renouvelables. Et l’ensemble est piloté par informatique. Lancés dans le cadre du Grenelle de l’Environnement, ces travaux étaient rendus nécessaires par la vétusté des installations, "à bout de souffle", qui tombaient régulièrement en panne, selon le colonel Massot, chef de division au service d’infrastructure de la défense de Lyon. Pour lui, ce qui se fait au Roc Noir de Barby, "sert évidemment de laboratoire".

    chauffage,défense,edf,bois,solaire,chasseurs alpins,savoie,barbyVers une armée durable

    Au BCA de Roc Noir Barby (photo ci-contre) c’est EDF Optimal Solutions qui a financé les travaux dans le cadre d’un partenariat public-privé. Pendant dix-huit ans, l’Etat paye un loyer d’environ 1,5 million d’euros par an, comprenant notamment l’exploitation des installations et le remboursement de l’investissement. En contrepartie, il réalise un gain financier de 300.000 euros par an sur sa facture d’énergie. D'autres projets vont se nourrir de l'expérience des chasseurs alpins et permettre à l'armée de dépenser moins, tout en améliorant son empreinte écologique. Une deuxième opération similaire a d’ores et déjà été lancée pour le camp militaire de La Valbonne (Ain), qui accueille le 68e régiment d’artillerie d’Afrique et le régiment médical (3.000 militaires). Le marché a cette fois été conclu avec Cofély, une filiale de GDF Suez, avec des travaux financés directement par l’Etat. Objectif:  41 % d’économie d’énergie,  l’utilisation de 35 % d’énergie verte, et  60 % de réduction des gaz à effet de serre.

    chauffage,défense,edf,bois,solaire,chasseurs alpins,savoie,barbyDes économies potentiellement considérables

    Selon un rapport du Sénat, le ministère de la Défense utilisait, au 31 décembre 2008, 90 bases aéronavales et 8 bases navales, 41 camps d’entraînement, 99 camps militaires, 5.552 casernes, 25 centres de recherches et d’essais, 179 dépôts et 151 entrepôts, 875 locaux de bureaux, 98 immeubles administratifs ou à usage de bureau, 7.635 appartements, 737 immeubles collectifs d’habitation...  Si tout ce patrimoine immobilier passe au vert les économies d’énergie au sein du patrimoine immobilier de l’armée seront considérables.

    Au fait, pourquoi les chasseurs alpins de Savoie ont tiré les premiers ? C'est on ne peut plus simple : "En tant que montagnards, on est très attaché à la préservation de l’environnement", précise le lieutenant-colonel Thomas Guérin, commandant en second du 13e bataillon de chasseurs alpins. Dont acte.

    Cathy Lafon avec l'AFP

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  • Gaz de schiste : Total renonce à la prospection en Pologne

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    En 2009, les villageois de Zamosc, en Pologne orientale, se mobilisent contre des projets d'exploitation de gaz de schiste sur leurs terres. Photo extraite du documentaire "La malédiction du gaz de schiste", de  Lech Kowalski, 2013

    Le géant pétrolier français Total a abandonné la prospection de gaz de schiste en Pologne, a indiqué le ministère polonais de l'Environnement, le 14 avril. La licence de prospection a expiré le 1er avril et Total n'a pas demandé sa reconduction. Il s'agissait de l'unique champ de prospection dont disposait le groupe pétrolier en Pologne, dans le sud-est du pays, où il coopérait avec Chevron.

    pologne gaz de schiste.jpgLa question de la rentabilité commerciale des gaz de schiste en Pologne

    Soucieuse de garantir son indépendance énergétique, la Pologne, largement dépendante du gaz russe, mise beaucoup sur le gaz de schiste dont les réserves dans ce pays ont été évaluées à entre 800 et 2.000 milliards de m3. Une cinquantaine de forages ont jusqu'à présent été réalisés et une première extraction, à titre expérimental, a été lancée en juillet 2013. "Nous avons décidé de ne pas renouveler notre concession de Chelm après examen des données géologiques existantes", a expliqué un porte-parole de Total. Le groupe pétrolier estime le potentiel de la zone ne lui permet pas de lancer un projet économiquement viable, bien que du gaz ait été découvert dans le puits, foré dès décembre 2010.

    total-arrete-les-forages-en-pologne.jpgMiroir aux alouettes

    "Cette décision ne signifie toutefois pas que le géant français abandonne la Pologne, même s'il ne dispose plus de projets", a-t-il ajouté.  On peut néanmoins se demander si le potentiel de ressources en gaz de schiste n'a pas été surestimé en Pologne. Pour décider de la rentabilité de l'exploitation commerciale, il faudrait en effet la bagatelle de quelque 350 forages... La fabuleuse histoire de l'incroyable réussite de l'exploitation du gaz de schiste, construite sur le modèle américain, pourrait bien s'avérer en Europe un pur miroir aux alouettes.

    La Pologne, ex-eldorado des gaz de schiste ?

    Varsovie prévoyait d'investir dans ce domaine 12,5 milliards d'euros d'ici à 2020. Le gouvernement polonais a délivré au total une centaine de licences de prospection de gaz de schiste. Si plusieurs géants comme Chevron ou ConocoPhillips poursuivent les explorations, avant Total, les recherches en Pologne ont été abandonnées par Exxon, Talisman et Marathon Oil.  Par ailleurs, la résistance à cette exploitation qui lamine les sous-sols et détruit l'environnement, s'organise aussi dans les campagnes polonaises, comme le montrait le film de Lech Kowalsk, "La malédiction du gaz de schiste". Une histoire à suivre...

    no gazaran.jpgA voir :  « No Gazaran », un film pédagogique sur le gaz de schiste qui fait date

    La mésaventure polonaise de Total est l'occasion de parler de l'excellent documentaire français "No Gazaran", qui  milite contre l'exploitation du gaz de schiste. Sorti début avril au cinéma, ce film de Doris Buttignol et Carole Menduni devrait faire référence. Au fil d'entretiens avec des scientifiques, responsables associatifs, hommes politiques, les documentaristes prennent le temps de poser les données du sujet : la dangerosité de la fracturation hydraulique des roches et l'impact sur les nappes phréatiques et les humains ; la force des mobilisations engagées par les habitants directement concernés et les élus ; les débats d'experts et de parlementaires ; l'antagonisme entre l'intérêt économique lié à l'énergie et les questions de santé publique et de préservation de l'environnement. 


    NO GAZARAN - Bande-annonce VF par CoteCine

    Il y a eu "Gasland", le premier film choc à dénoncer en 2010, les dégâts de l'extraction des gaz de schiste aux Etats-Unis. Puis "La malédiction du gaz de schiste", où Lech Kowalski, documentariste, met à jour le fossé entre le discours des industriels et la réalité de l’exploitation du gaz de schiste, de la Pologne à la Pennsylvanie. Et encore "Promised land", de et avec Matt Damon, le beau gosse. Enfin, il y a désormais "No Gazaran".

    Au fait, comment dit-on "No Gazaran" en polonais ?

    Cathy Lafon

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