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Politique - Page 215

  • Les jours de la seule culture OGM en plein champ en France sont-ils comptés ?

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    La reconduction d'une expérimentation d’OGM sur des peupliers à l’étude en France Photo AFP

    La France va-t-elle mettre fin à sa seule expérimentation en plein champ de culture OGM ? L'Inra veut prolonger dans le Loiret son expérimentation sur des peupliers, possibles futurs biocarburants, mais une partie du Haut Conseil des Biotechnologies (HCB) a déjà rendu un avis défavorable. Quant aux écolos, ils bataillent contre la reconduction.
     
    La consultation du public sur le site vie-publique.fr sur cette expérmentation s'achève aujourd'hui. Dans les deux semaines qui viennent Delphine Batho, la ministre  de l'Ecologie rendra son avis et Stéphane Le Foll, le ministre de l'Agriculture décidera alors du renouvellement de l'autorisation. Ou pas.
     
    L'Inra : chaud bouillant

    Comme de juste, l'Institut de la recherche agronomique (Inra) demande l'extension pour cinq ans d'une autorisation donnée en 2007,  afin "d'étudier l'effet de la modification de la biosynthèse des lignines sur les propriétés du bois".  L'ambition est notamment d'évaluer les propriétés du bois ainsi modifié pour la production de biocarburant de 2e génération. Cet essai, qui porte sur plus de 1.000 arbres et a démarré en 1995, se déroule à Saint-Cyr en Val.

    ogm,conflit,polémique,inra,expérimentation,arbre,peuplier,apiculuture,abeillesLe HCB souffle le chaud et le froid

    Saisi par le ministère de l'Agriculture, le HCB - instance créée en 2009 pour éclairer les décisions des politiques sur les nouvelles technologies- a rendu un double avis divergent le 15 avril, qui oppose sa filière  scientifique à la filière éthique.  Pour son comité scientifique, l'expérimentation "ne présente pas de risques identifiables pour la santé humaine ou animale ou pour l'environnement". En revanche, la majorité des membres du Comité économique, éthique et social (CEES) a estimé que la recherche "ne devrait pas être reconduite". Le CEES craint notamment que la production de bioéthanol à partir de peupliers n'entre "en concurrence avec des surfaces agricoles et des cultures alimentaires, et pose la question, trop rarement évoquée en la matière, du bilan carbone global d'un tel biocarburant.

    ogm,conflit,polémique,inra,expérimentation,arbre,peuplier,apiculuture,abeillesLes écolos:  ultra froids

    On s'en doute aussi, dès qu'il s'agit d'OGM, les écolos sont très méfiants. Les Amis de la Terre, la Confédération paysanne, la Fédération nationale agriculture biologique, Greenpeace et l'Union nationale des apiculteurs français (Unaf), membres du CEES, ont appelé dès l'ouverture de la consultation publique leurs concitoyens "à renforcer cette position contre l'extension de l'expérimentation". Pour les association environnementales, "Les sommes engagées dans la recherche publique aujourd'hui ne peuvent se détourner à ce point-là de l'intérêt public qui est d'assurer l'autonomie et la souveraineté alimentaire des populations". La prolongation de la culture des peupliers OGM inquiète également les apiculteurs. Ces arbres sont en effet une source importante de propolis, résine végétale utilisée par les abeilles.

    Arrêter l'expérimentation : un frein à la biomasse ?

    De son côté, l'Association française des biotechnologies végétales (AFBV), pro-OGM, a estimé que l'arrêt de cette expérimentation "serait pénalisant pour la recherche de voies innovantes nécessaires pour développer en France une énergie renouvelable à partir de la biomasse". L'argument semble peu convainquant, car le développement de la biomasse dépend surtout d'une volonté politique et industrielle, comme en témoignent un pays comme la Finlande où ce type d'énergie renouvelable est très développé sans cultures OGM. En 2004, les anti-OGM y ont déraciné ou abattu les 400 bouleaux génétiquement modifiés, situés sur l’unique site d’étude consacré aux arbres génétiquement modifiés, à Punkaharju. Et les arbres des forêts françaises n'ont pas non plus attendu les OGM pour pousser...

    Plus qu'un symbole

    Il s'agit du seul essai à fin scientifique en plein champ en France, depuis la destruction de 70 pieds de vignes à Colmar par des militants anti-OGM en août 2010. Depuis 2008, il n'y a plus de culture d'OGM en plein champ à des fins commerciales. Pour les écologistes, comme pour les scientifiques pro-OGM, l'enjeu de la décision gouvernementale n'est pas mince et dépasse le stade du simple symbole.

    Cathy Lafon

    • L'autorisation de 2007 de l'Inra pour expérimenter des peupliers OGM dans le Loiret : cliquer ICI
    • Le site de la consultation publique : cliquer ICI
    • Contacts ONG : 

    Pour Les Amis de la Terre : Patrick de Kochko - 06 17 06 62 60. Pour La Confédération Paysanne : Guy Kastler - 06 03 94 57 21. Pour la Fédération Nationale Agriculture Biologique : Daniel Evain - 06 84 06 64 38. Pour Greenpeace : Cédric Gervet - 06 13 07 04 29. Pour l’UNAF : Jean-Marie Sirvins - 06 89 37 06 12

  • La première pétition européenne en faveur de l'ours: peticion oso Pirineos

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      La défense de l'ours des Pyrénées est devenu une cause franco-espagnole Photo DR

    La premre pétition franco-espagnole pour l’ours dans les Pyrénées est née. Le 16 mai dernier, le Collectif Ours Pyrénées – Colectivo oso Pirineos a lancé une pétition en français et en espagnol, pour demander aux deux gouvernements  une "action forte et durable pour la restauration dans les Pyrénées d’une population viable d’ours, via des plans de conservation et de restauration de l'espèce concertés et harmonisés".

    Une grande première

    C'est une grande première en matière de défense de l'environnement, souvent victime des "frontières" qui nuisent à l'intérêt commun que représente la nature, qui, elle, n'a pas de frontières. Rien d'étonnant à ce que ce soit l'ours qui en bénéficie : pas plus que l'air, l'eau ou les nuages, les animaux ne s'arrêtent pas aux démarcations de barrières virtuelles tracés par la volonté humaine. Côté alpin, le loup français, désormais flashé par les radars, bien qu'il ne parle pas espagnol, ne manquera pas d'être intéressé par cette initiative...

    Des revendications franco-espagnoles communes qui n'oublient pas les hommes

    Les revendications du collectif Ours/ Oso portent sur : "le renforcement immédiat des deux noyaux de population d’ours; une meilleure protection juridique de l'ours brun en France et en Espagne; une meilleure protection de son habitat en France et en Espagne; une politique volontariste de valorisation pour les populations locales de ce patrimoine naturel exceptionnel; des mesures efficaces qui favorisent la cohabitation, la prévention et la compensation des dommages à l'élevage pyrénéen."

    Une vingtaine d'ours

    Les Pyrénées françaises et espagnoles comptent aujourd'hui une vingtaine d'ours. "C'est insuffisant pour permettre le maintien durable de l’espèce sur le massif pyrénéen. Aucun des deux noyaux constituant la population actuelle n’est viable", estime le Collectif. "Celui des Pyrénées centrales reste insuffisant, malgré les derniers lâchers. Quant à celui des Pyrénées occidentales, composé seulement de deux mâles, il est au bord de l’extinction, alors qu’il couvre la moitié de l’aire de répartition pyrénéenne."

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    Pour Alain Reynes de Pays-de-l'Ours-Adet, la situation n'est pas tout-à-fait la même des deux côtés des Pyrénées. Nos voisins espagnols ont une longueur d’avance sur nous: «ils travaillent de manière approfondie sur la cohabitation, sur le suivi des populations mais sont en avance sur la politique de valorisation de l’ours". Le défenseur de l'ours ajoute : "Ils viennent d’ouvrir un parc animalier dans le Val d’Aran et les politiques ont pris clairement position en sa faveur alors qu’ici nous sommes arrêtés par les lobbys qui bloquent toute initiative en matière de valorisation. On se prive du développement et de la valorisation des produits estampillés pays de l’ours alors que cela fonctionne bien dans les autres départements (31 ou 65). Depuis 2005 dès qu’il y a une initiative elle est immédiatement abandonnée à cause des menaces (verbales, physiques) des opposants»

    Objectif  : 20.000

    L'objectif de la pétition est de recueillir 20.000 signatures. Elle fait le buzz sur internet et dix jours après son lancement, elle en est déjà à plus de 10.000... Elles seront ensuite remises au Président de la République française, au Premier ministre d’Espagne et aux présidents des gouvernements régionaux de Navarre, Aragon et Catalogne.

    POUR SIGNER LA PETITION : cliquer ICI 

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • Tous les articles de Ma Planète sur l'ours : cliquer ICI
    • Tous les articles de Ma Planète sur le loup : cliquer ICI
    • Le rapport sur  l'état de la population de l'ours dans les Pyrénées : cliquer ICI
    • La pétition émane d'un collectif de 29 associations : 19 françaises et 10 espagnoles.

    Associations membres de CAP Ours : Altaïr Nature, Animal Cross, Association Pyrénéenne des Accompagnateurs en Montagne du département Pyrénées-Orientales (APAM 66), Association Nature Comminges (ANC), Comité Ecologique Ariégeois (CEA), Conseil International Associatif pour la Protection des Pyrénées (CIAPP), FERUS (Groupe Loup France/ARTUS), Fonds d’Intervention Eco-Pastoral – Groupe Ours Pyrénées (FIEP), France Nature Environnement (FNE), France Nature Environnement Hautes Pyrénées (FNE 65), France Nature Environnement Midi-Pyrénées (FNE Midi-Pyrénées), Mille Traces, Nature Midi-Pyrénées, Nature Midi-Pyrénées comité local Hautes-Pyrénées, Pays de l’Ours-ADET (Association pour le Développement Durable des Pyrénées), Société d’Etude de Protection et d’Aménagement de la Nature dans le Sud Ouest - Pyrénées-Atlantiques (SEPANSO 64), Société Française pour l'Etude et la Protection des Mammifères (SFEPM), Sours, WWF France.

    Associations espagnoles signataires : Acció Natura, ADENA -WWF España, Amigos de la Tierra Aragón, Asociación naturalista de Aragón (ANSAR), (DEPANA) Lliga per a la Defensa del Patrimoni Natural, Ecologistas en Acción Aragón, Fondo natural, Fondo para la protección de los animales salvajes (FAPAS), Fundación para la Conservación del quebrantahuesos (FCQ), GURELUR (Fondo Navarro para la Protección del Medio Natural.

  • Nucléaire : et ces centrales, sommes-nous capables de les démanteler ? Réponse mardi 21 mai sur ARTE

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    Photo DR Eclectic Presse

    Un état des lieux alarmant sur les dangers de la déconstruction des sites nucléaires : c'est le constat que fait ce soir sur  ARTE un documentaire de Bernard Nicolas.

    Si la Cour administrative d’appel de Nancy a rejeté jeudi 16 mai une requête visant à fermer immédiatement la centrale de Fessenheim, cette dernière, la plus vieille de notre parc électro- nucléaire, le sera nécessairement d'ici la fin du mandat de François Hollande. Mais sommes-nous réellement capable d’opérer son démantèlement ? Pas si sûr, comme le montre « Centrales nucléaires, démantèlement impossible », le dernier film de Bernard Nicolas. Le réalisateur de « Médiator, histoire d’une dérive » et de « France Télécom Orange, malade à en mourir », déjà diffusés par ARTE passe au crible les pays qui ont tout misé sur l’énergie  nucléaire. De la France aux États-Unis en passant par l’Allemagne, ils  se  trouvent aujourd’hui confrontés à un nouveau défi : le démantèlement de leurs centrales vieillissantes ou définitivement mises à l’arrêt. Il y a quarante ans, leurs concepteurs n’avaient pas prévu que, devenus trop vieux et donc dangereux, ces réacteurs devraient être un jour démontés, et qu’il faudrait stocker leurs déchets hautement radioactifs.  

    Démantèlement d'une centrale nucléaire mode d'emploi. Vidéo AFP

    Des risques non maîtrisés

    Si les opérateurs et les autorités de la sûreté nucléaire assurent pouvoir maîtriser ce processus de démantèlement, la réalité semble tout autre.  Dans la nouvelle enquête de ce spécialiste de l’investigation on découvre l’aventurisme des politiques de démantèlement en cours, reposant sur des techniques complexes que nul ne maîtrise à ce jour, en dépit des déclarations rassurantes des autorités et des gestionnaires du nucléaire.

    L'insoluble quesdéchets nucléaires arte.jpgtion des déchets

    Entre problèmes techniques à répétition, risques permanents de contamination pour l’homme et l’environnement, et surtout impossibilité de stocker en toute sécurité des déchets nucléaires (dont certains resteront dangereux pendant des centaines de milliers d’années). La question est bien d’actualité : le projet controversé d’enfouissement des déchets hautement radioactifs à Bure (Meuse), pour lequel le débat public vient de s’ouvrir, tente de répondre à ce problème insoluble. La première réunion publique autour du  Centre industriel de stockage géologique (Cigéo), développé par l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (ANDRA) a lieu cette semaine, le jeudi 23 mai. Bernard Nicolas revient au passage sur leur coût exorbitant, qui a été totalement sous-évalué – ce qui, en période de restrictions budgétaires, rend le problème encore plus insurmontable. Le réalisateur dénonce également le lobbying, parfois outrancier, d’opérateurs nucléaires qui pratiquent le chantage à l’emploi ou subventionnent à tour de bras, pour faire accepter aux populations la proximité de centres de stockage de déchets.

    lepage.jpgInventer l’avion sans penser à la piste d’atterrissage...

    Au fil des témoignages – physiciens, militants d’associations  antinucléaires, mais aussi salariés du nucléaire –, on découvre l’imprévoyance totale d’une industrie qui se targue pourtant d’une expertise scientifique sans faille. Comme si on avait fait voler des avions, sans prévoir qu’il faudrait qu’ils atterrissent… Un documentaire à charge ? Avant tout une enquête sans concessions qui dresse un bilan préoccupant de l’état du parc nucléaire dans les pays développés. Dont la France. Le documentaire sera suivi d’un débat avec la participation de l'eurodéputée Corinne Lepage, avocate spécialisée dans la défense de l'environnement.

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • « Centrales nucléaires, démantèlement impossible », de Bernard Nicolas. ARTE + 7, 21 mai 2013, 20h 50. Rediffusions : samedi 25.05 à 12h30 et jeudi 06.06 à 9h00.

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