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Pétrole - Page 11

  • Science : un virus vieux de 30.000 ans découvert dans les glaces de Sibérie

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    Photo AFP

    "Pithovirus". C'est le petit nom d'un nouveau type de virus géant découvert par des scientifiques. Il a survécu plus de 30.000 ans, bien à l'abri et au froid, congelé dans une couche de permafrost sibérien contemporaine de l'extinction de l'homme de Neandertal, selon une étude franco-russe, présentée ce lundi 3 mars par le CNRS.

    pithoviruscnrs2_web.jpgUn virus géant inoffensif pour l'homme et les animaux

    Découvert dans le sol gelé en permanence de l'extrême Nord-Est sibérien, dans la région autonome de Chukotka, "Pithovirus" (photo Julia Bartoli et Chantal Abergel, IGS, CNRS/AMU) est un virus très ancien, capable d'infecter des amibes mais inoffensif pour les humains et les animaux. Bien différent des virus géants précédemment caractérisés comme le "Mimivirus" (famille Megaviridae), le premier géant découvert en 2003, ou le "Pandoravirus", découvert le 18 juillet 2013, il porte désormais à trois le nombre de familles des virus géants connues.

     Les risques potentiels pour la santé publique du réchauffement climatique

    Voilà autre chose. On avait déjà un aperçu alarmant des conséquences de l'élévation des températures sur le climat, en accroissant par exemple l'intensité des phénomènes climatiques extrêmes, et sur la hausse du niveau des mers et des océans. On sait aussi que le permafrost, ou pergélisol, qui a commencé à fondre en Russie, en dégelant, dégage dans l'atmosphère du CO2 en quantité, renforçant le phénomène du réchauffement climatique. Le scoop, c'est que la fonte des glaces et du permafrost pourrait mettre aussi à jour des virus enfouis dans le sol il y a plus de 30.000 ans et qui pourraient être encore infectieux. "La fonte du permafrost due au réchauffement climatique et l'exploitation minière et industrielle des régions arctiques pourraient comporter des risques pour la santé publique", souligne ainsi Jean-Michel Claverie (laboratoire "Information Génomique et Structurale" (IGS-CNRS Marseille, France) co-auteur de l'étude.

    Ne pas réveiller le virus qui dort...

    La région de Chukotka d'où provient le nouveau virus géant abrite de grandes réserves de pétrole, de gaz naturel, de charbon, d'or et de tungstène. On sait combien la fonte des glaces de la banquise et le dégel du permafrost excitent les appétits féroces des grands groupes industriels miniers et pétroliers internationaux. On comprend pourquoi les scientifiques expriment leur inquiétude pour la santé publique :  des forages inconsidérés dans ce genre de zone, pourraient éventuellement réveiller des virus anciens disparus, infectieux pour l'homme.

    Possibilité d'une réémergence de virus

    La possibilité d'une réémergence de virus considérés comme éradiqués, comme celui de la variole qui se multiplie de façon similaire à celle des "Pithovirus", à partir de ce grand frigo qu'est le permafrost, ne relève plus d'un scénario de science-fiction, a affirmé le chercheur marseillais à l'AFP, en rappelant que la variole avait sévi dans le passé en Sibérie. 

    Evaluer ce risqurecherche,sciences,biologie,virus,fonte des glaces,permafrost,banquies,maladie,risquee

    Les laboratoires de biologie de Marseille et de Grenoble, avec le concours du Génoscope d'Evry, mènent ainsi une étude "métagénomique" du permafrost qui va permettre d'évaluer ce risque. "Il s'agit de chercher de l'ADN, c'est-à-dire les empreintes génétiques de virus (ou de bactéries) pathogènes pour l'Homme pour voir s'il y a par exemple des traces de variole dans des échantillons de cette couche de permafrost pris à 30 mètres de profondeur", a expliqué Jean-Marc Claverie.

    Pour les chercheurs, cette découverte souligne combien notre connaissance de la biodiversité microscopique reste partielle dès que l'on explore de nouveaux environnements. Pour le quidam, elle révèle aussi que nous sommes vraisemblablement bien loin d'avoir fait le tour de toutes les conséquences du changement climatique pour l'avenir de l'humanité et de la planète.

    Cathy Lafon

    LIRE AUSSI

    • Pour consulter l'étude : "Thirty-thousand-year-old distant relative of giant icosahedral DNA viruses with a pandoravirus morphology". Cliquer ICI
    • Les articles de Ma Planège sur la fonte de la banquise : cliquer ICI

    PLUS D'INFO

    • On estime que le pergélisol, qui couvre près d'un quart de l'hémisphère Nord, contient 1.700 milliards de tonnes de dioxyde de carbone, soit le double de la quantité actuellement présente dans l'atmosphère.
    • L'étude a réuni des équipes françaises de Marseille et de Grenoble (laboratoire de Biologie à Grande Echelle/CEA-INSERM-Joseph Fourier) et du Génoscope (CEA-CNRS, Evry), ainsi qu'une équipe de l'académie des Sciences de Russie (à Pushchino).
    • ContactsChercheur CNRS  : Chantal Abergel Tél +33 4 91 82 54 22 Chantal.Abergel@igs.cnrs-mrs.fr. Chercheur AMU :  Jean-Michel Claverie Tél +33 4 91 82 54 47 Jean-Michel.Claverie@univ-amu.fr Presse CNRS  : Priscilla Dacher Tél +33 1 44 96 46 06 priscilla.dacher@cnrs-dir.fr
    • Les virus géants (d'un diamètre supérieur à 0,5 millionième de mètre) sont, contrairement aux autres virus, aisément visibles avec un simple microscope optique. Ces virus, qui infectent les amibes, renferment un très grand nombre de gènes par rapport aux virus courants (ceux de la grippe ou du sida n'en contiennent qu'une dizaine). Leur taille (et leur génome) est comparable à celle de nombreuses bactéries, voire les dépasse.
  • Réchauffement climatique. "Billet retour" à Shishmaref, sur France 24

    shimaref.JPG

    A Shishmaref, en Alaska, les quad ont remplacé les motoneiges, faute de neige. Photo Valérie Deffert

    "Billet retour", le magazine de France 24, s'intéresse ce dimanche soir à Shishmaref, un petit village esquimau posé sur un îlot aux confins de l’Alaska.

    L’Arctique fond à une vitesse inquiétante, la banquise a perdu 30% de sa surface en 30 ans, et pourrait disparaître complètement l’été d’ici 2030. Plutôt que de considérer ce signal d’alarme sérieux, les industriels du pétrole et de la pêche y voient l’opportunité d’exploiter des ressources jusque-là inaccessibles du fait de la glace. Et pourtant, pour les  habitants qui vivent dans la région, une véritable catastrophe humanitaire est en cours.

    Un cauchemar bien réel

    Le reportage de Valérie Deffert montre que pour les 600 habitants du village de Shishmaref, le réchauffement climatique n’est pas un lointain concept mais un cauchemar bien réel. A l'instar des atolls du Pacifique Sud, comme les îlesTuvalu dont le naufrage est bien connu, de l'autre côté du globe, un îlot s’enfonce aussi dans la mer un peu plus chaque année et semble condamné à disparaitre. Dans l'indifférence générale.

     



    alaska.jpgLe symbole du réchauffement climatique

    Et pourtant... Posé sur une île à l'extrémité de l'Alaska, Shishmaref est devenu le symbole du réchauffement climatique. Depuis dix ans, ce village s'effondre. Avec la fonte des glaces, les eaux montent et, petit à petit, la mer grignote la côte. Si rien n'est fait, Shishmaref pourrait bientôt être rayé de la carte. Et la culture inuite, vieille de 4.000 ans, risque de disparaître. En près de trente ans la vie basée autour de la chasse et de la pêche a complètement changé. 

    Réfugiés climatiques

    Après des siècles passés sur cette île, les habitants savent qu’ils devront la quitter, au risque de perdre leur identité : les esquimaux de Shishmaref s'apprêtent à devenir des réfugiés climatiques. Pour quel avenir, et où ?

    La raison de ce drame environnemental et  humain ? Les émissions de gaz à effet de serre des activités humaines qui entraînent le réchauffement du climat de la planète. Comme quoi, la question cruciale de la réduction des GES ne concerne vraiment pas que les ours de la banquise...

    Ce qui ne veut pas dire qu'il faut arrêter de les défendre !

    Cathy Lafon

    • Rendez-vous dimanche 26 janvier, 20h40. Reportage en multidiffusion.  "Billet Retour" est un magazine bimensuel de grands reportages consacré aux villes oubliées qui ont fait la Une de l’actualité, réalisé par la rédaction de France 24 et présenté par Valérie Fayolle.

    ►LIRE AUSSI

    • Les articles de Ma Planète sur le réchauffement climatique: cliquer ICI
  • Réchauffement climatique, énergies vertes, gaz de schiste: le nouveau cap de l'Europe pour 2013 déçoit et inquiète

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    Plus de 1,2 million d’emplois pourraient être créés en Europe grâce aux énergies vertes, selon un rapport de travail de la Commission européenne. Photo archives AFP

    L'Europe vient de dévoiler sa politique en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, d'énergie et de lutte contre le réchauffement climatique pour les seize années qui viennent. Très offensive jusque là, la Commission européenne tirait les Etats membres et le monde vers davantage d'ambition.

    Les objectifs chiffrés du "paquet énergie-climat pour 2030" qu'elle a présenté mercredi 22 janvier, marquent le pas et déçoivent les écologistes. Les mesures,  les réactions et le calendrier à venir: décryptage.

    europe,commission européenne,réduction ges,émissions de gaz à effet de serre,gaz de schiste40% de réduction des gaz à effet de serre

    Pour 2030, la Commission européenne propose un objectif de 40% de réduction des gaz à effet de serre (GES), responsables de la pollution de l'air et du réchauffement climatique. Le chiffre est plus ambitieux que celui du précédent "paquet" énergie-climat, conclu en 2009, qui  prévoyait que l'Union européenne réduise ses émissions de gaz à effet de serre de 20% d'ici à 2020 par rapport à 1990. Mais il ne l'est pas assez aux yeux des écologistes. Cela aurait pourtant pu être pire. Selon Corinne Lepage, eurodéputée, une version précédente indiquait que la Directive sur la qualité des carburants, qui fixe un objectif de 6% de réduction de GES au secteur pétrolier, ne devait pas être reconduite après 2020. Or, c'est précisément dans le cadre de cette directive que la Commission européenne doit présenter des mesures sur les émissions liées aux sables bitumineux, qui ont fait l'objet d'un lobbying intense de la part notamment du Canada.

    europe,commission européenne,réduction ges,émissions de gaz à effet de serre,gaz de schiste27% pour les énergies renouvelables

    Malgré le lobbying intense de l'industrie des énergies fossiles et du nucléaire contre un objectif pour les énergies renouvelables, là aussi, on a évité le pire. Mais avec un objectif de 27 % de renouvelables dans le mix énergétique en 2030, la Commission se contente d'un chiffre minimal, qui poursuit la trajectoire actuelle,  sans demander d'efforts supplémentaires et sans vraiment préparer la transition énergétique. En 2010, la part des énergies renouvelables dans l'UE était de 12,7%, contre 8,5% en 2005. Et surtout, rien sur l'efficacité énergétique et moins de contraintes que précédemment pour les Etats, qui ne seront pas individuellement comptables des progrès réalisés.

    europe,commission européenne,réduction ges,émissions de gaz à effet de serre,gaz de schiste Gaz de schiste : la voie est libre ?

    Enfin et surtout, grosse déception des défenseurs de l'environnement : la Commission européenne se borne à proposer seulement des "recommandations" sur les gaz de schiste, alors qu'une adaptation de la législation européenne aurait été nécessaire pour couvrir les risques liés à la fracturation hydraulique. La Commission "préconise des principes minimaux applicables au gaz de schiste", et parle seulement de "garantir la mise en place de mesures appropriées en matière de protection de l'environnement et du climat en ce qui concerne la technique de fracturation hydraulique à grand volume (fracking)". Utilisée notamment dans l'exploitation du gaz de schiste, cette technique est très contestée par les écologistes, car elle s'avère extrêmement polluante pour l'environnement et induit des risques sanitaires pour les populations.  Sa recommandation "devrait aider les  États membres désireux de recourir à cette technique à gérer les risques environnementaux et sanitaires et à accroître la transparence à l'égard des citoyens."  Elle introduit également des règles du jeu équitables pour le secteur et offre un cadre plus clair aux investisseurs.

    Autrement dit, même si elle l'assortit d'un certain nombre d'obligations et de précautions,  la Commission vient de donner un feu vert à l'extraction des gaz de schiste.

    Les réactions des écologistes ne sont pas tendres

    europe,commission européenne,réduction ges,émissions de gaz à effet de serre,gaz de schisteNicolas Hulot, envoyé spécial du président français François Hollande pour la protection de la planète, estime que l'UE devrait réduire ses émissions d'au moins 50% en 2030. La France a pourtant bien du mal a respecter le précédent objectif européen de 20%. Greenpeace et le Réseau Action pour le Climat réclament une réduction d'au moins 55% par rapport aux niveaux de 1990 si l'UE veut tenir son engagement de les réduire de 85 à 90% pour 2050.

    Pour Corinne Lepage, députée européenne, le manque d'ambition de la Commission reste décevant et préoccupant. Sévère, elle tacle José Manuel Barroso, le président de la Commission européennet. Selon elle, "Le président Barroso a failli à son devoir de fixer un cap clair et ambitieux vers la transition énergétique. C'est grave pour l'Europe et pour la compétitivité future de notre industrie."  L'absence de toute mesure législative sur les gaz de schiste est, quant à elle, proprement "scandaleuse et injustifiable d'un point de vue juridique". 

    Les Amis de la Terre jugent que la Commission européenne a abdiqué de toute volonté de "proposer des normes contraignantes sur l'exploration et l'exploitation des gaz et huiles de schiste". L'ONG dénonce un "manque absolu de courage" face aux lobbys et relève que la Commission  ne publie finalement que de "simples recommandations aux États-membres, totalement insuffisantes pour protéger les populations et l'environnement des risques posés par l'extraction de ces hydrocarbures". 

    europe,commission européenne,réduction ges,émissions de gaz à effet de serre,gaz de schisteBarroso, l'homme de la "catastrophe climatique"

    C'est encore l'ONG Avaaz qui  a les mots les plus durs à l'encontre de Barroso : "On se souviendra de lui comme de celui qui s'est couché devant les pollueurs et a proposé un schéma qui pourrait conduire à la catastrophe climatique." Mais pour Alex Wilks, directeur de campagne de Avaaz,  la messe est loin d'être dite, car le président de la Commission européenne n'a pas le dernier mot politique. "Maintenant, assure-t-il, c'est à la Chancelière Merkel, au Président Hollande et au Premier Ministre Cameron de proposer un accord qui vise une division par deux des émissions de carbone et sécurise l'avenir de notre planète".

    Et maintenant ?

    Si l'on regarde le calendrier à venir, pour sauver ce qui peut être sauvé du climat, Aaaz a raison de souligner que tout espoir n'est pas encore définitivement perdu. Certes, la Commission européenne a publié ses textes sur l’énergie et le climat à l’horizon 2030 et ils sont décevant, mais la route est encore longue. Le Livre blanc sur le futur cadre de la politique énergétique et climatique et les communications sur le coût de l’énergie vont être d’abord débattus, lors d’une prochaine réunion des ministres de l’énergie les 3 et 4 mars prochain.  Les chefs d’État et de gouvernement s’exprimeront lors d’un sommet les 21 et 22 mars. Puis, à l'automne, en septembre 2014, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon réunira  les chefs d’Etat et de gouvernement du monde entier pour un sommet intermédiaire sur le climat à New York. L’objectif onusien étant de pousser les gouvernements, au plus haut niveau, à préparer leurs engagements climatiques “bien en amont” de la 21e conférence sur le climat, qui se tiendra à Paris, fin 2015.

    En attendant le Giec

    Entre temps, en avril prochain, les experts du Groupe international d'experts sur le climat (Giec), auront publié un nouveau rapport alarmant sur le changement climatique, qui fera le point sur les différents scénarios de mesures d'atténuation du réchauffement et rappellera l'extrême urgence qu'il y a désormais à agir avant 2030. Seront-ils entendus ?

    L'emploi en jeu

    Un argument économique majeur plaide pourtant en faveur de la réalisation des objectifs climatiques de l'UE. Une réduction de 20% des GES en 2020 et de 40% en 2030 génère la création d'au minimum 750.000 emplois par an dans le secteur de l'énergie. Et dans le cas d'un scénario où les énergies renouvelables représenteraient 30% du mix énergétique en 2030, on parle d'un million d'emplois par an.

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • Objectifs pour 2030 en matière de climat et d’énergie en faveur d'une économie de l'UE compétitive, sûre et à faibles émissions de carbone, commission européenne, 22 janvier 2014  : cliquer ICI
    • Environnement: la Commission européenne préconise des principes minimaux applicables au gaz de schiste, 22 janvier 2014 : cliquer ICI

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