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sciences

  • Effet domino du réchauffement climatique : vers la multiplication des catastrophes climatiques en cascade

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    Depuis cet été, la Californie est la proie d'incendies monstres qui s'ajoutent aux vagues de chaleur extrême. Ici, en juillet 2018. Photo AFP

    Si l'on ne fait rien pour limiter le réchauffement climatique, d’ici à la fin du siècle, certaines régions du monde pourraient faire face à des catastrophes climatiques multiples, jusqu’à six en même temps, de la canicule aux incendies en passant par les sécheresses et les inondations. La moité de l'humanité pourrait ainsi être confrontée à au moins trois menaces extrêmes cumulées d'ici à 2100. Telle est la conclusion inédite et inquiétante d'une nouvelle étude, publiée le 19 novembre dernier dans la revue Nature Climate Change par une vingtaine de chercheurs internationaux, pour la plupart de l'Université américaine de Hawaï. Explications.

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  • Science : un virus vieux de 30.000 ans découvert dans les glaces de Sibérie

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    Photo AFP

    "Pithovirus". C'est le petit nom d'un nouveau type de virus géant découvert par des scientifiques. Il a survécu plus de 30.000 ans, bien à l'abri et au froid, congelé dans une couche de permafrost sibérien contemporaine de l'extinction de l'homme de Neandertal, selon une étude franco-russe, présentée ce lundi 3 mars par le CNRS.

    pithoviruscnrs2_web.jpgUn virus géant inoffensif pour l'homme et les animaux

    Découvert dans le sol gelé en permanence de l'extrême Nord-Est sibérien, dans la région autonome de Chukotka, "Pithovirus" (photo Julia Bartoli et Chantal Abergel, IGS, CNRS/AMU) est un virus très ancien, capable d'infecter des amibes mais inoffensif pour les humains et les animaux. Bien différent des virus géants précédemment caractérisés comme le "Mimivirus" (famille Megaviridae), le premier géant découvert en 2003, ou le "Pandoravirus", découvert le 18 juillet 2013, il porte désormais à trois le nombre de familles des virus géants connues.

     Les risques potentiels pour la santé publique du réchauffement climatique

    Voilà autre chose. On avait déjà un aperçu alarmant des conséquences de l'élévation des températures sur le climat, en accroissant par exemple l'intensité des phénomènes climatiques extrêmes, et sur la hausse du niveau des mers et des océans. On sait aussi que le permafrost, ou pergélisol, qui a commencé à fondre en Russie, en dégelant, dégage dans l'atmosphère du CO2 en quantité, renforçant le phénomène du réchauffement climatique. Le scoop, c'est que la fonte des glaces et du permafrost pourrait mettre aussi à jour des virus enfouis dans le sol il y a plus de 30.000 ans et qui pourraient être encore infectieux. "La fonte du permafrost due au réchauffement climatique et l'exploitation minière et industrielle des régions arctiques pourraient comporter des risques pour la santé publique", souligne ainsi Jean-Michel Claverie (laboratoire "Information Génomique et Structurale" (IGS-CNRS Marseille, France) co-auteur de l'étude.

    Ne pas réveiller le virus qui dort...

    La région de Chukotka d'où provient le nouveau virus géant abrite de grandes réserves de pétrole, de gaz naturel, de charbon, d'or et de tungstène. On sait combien la fonte des glaces de la banquise et le dégel du permafrost excitent les appétits féroces des grands groupes industriels miniers et pétroliers internationaux. On comprend pourquoi les scientifiques expriment leur inquiétude pour la santé publique :  des forages inconsidérés dans ce genre de zone, pourraient éventuellement réveiller des virus anciens disparus, infectieux pour l'homme.

    Possibilité d'une réémergence de virus

    La possibilité d'une réémergence de virus considérés comme éradiqués, comme celui de la variole qui se multiplie de façon similaire à celle des "Pithovirus", à partir de ce grand frigo qu'est le permafrost, ne relève plus d'un scénario de science-fiction, a affirmé le chercheur marseillais à l'AFP, en rappelant que la variole avait sévi dans le passé en Sibérie. 

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    Les laboratoires de biologie de Marseille et de Grenoble, avec le concours du Génoscope d'Evry, mènent ainsi une étude "métagénomique" du permafrost qui va permettre d'évaluer ce risque. "Il s'agit de chercher de l'ADN, c'est-à-dire les empreintes génétiques de virus (ou de bactéries) pathogènes pour l'Homme pour voir s'il y a par exemple des traces de variole dans des échantillons de cette couche de permafrost pris à 30 mètres de profondeur", a expliqué Jean-Marc Claverie.

    Pour les chercheurs, cette découverte souligne combien notre connaissance de la biodiversité microscopique reste partielle dès que l'on explore de nouveaux environnements. Pour le quidam, elle révèle aussi que nous sommes vraisemblablement bien loin d'avoir fait le tour de toutes les conséquences du changement climatique pour l'avenir de l'humanité et de la planète.

    Cathy Lafon

    LIRE AUSSI

    • Pour consulter l'étude : "Thirty-thousand-year-old distant relative of giant icosahedral DNA viruses with a pandoravirus morphology". Cliquer ICI
    • Les articles de Ma Planège sur la fonte de la banquise : cliquer ICI

    PLUS D'INFO

    • On estime que le pergélisol, qui couvre près d'un quart de l'hémisphère Nord, contient 1.700 milliards de tonnes de dioxyde de carbone, soit le double de la quantité actuellement présente dans l'atmosphère.
    • L'étude a réuni des équipes françaises de Marseille et de Grenoble (laboratoire de Biologie à Grande Echelle/CEA-INSERM-Joseph Fourier) et du Génoscope (CEA-CNRS, Evry), ainsi qu'une équipe de l'académie des Sciences de Russie (à Pushchino).
    • ContactsChercheur CNRS  : Chantal Abergel Tél +33 4 91 82 54 22 Chantal.Abergel@igs.cnrs-mrs.fr. Chercheur AMU :  Jean-Michel Claverie Tél +33 4 91 82 54 47 Jean-Michel.Claverie@univ-amu.fr Presse CNRS  : Priscilla Dacher Tél +33 1 44 96 46 06 priscilla.dacher@cnrs-dir.fr
    • Les virus géants (d'un diamètre supérieur à 0,5 millionième de mètre) sont, contrairement aux autres virus, aisément visibles avec un simple microscope optique. Ces virus, qui infectent les amibes, renferment un très grand nombre de gènes par rapport aux virus courants (ceux de la grippe ou du sida n'en contiennent qu'une dizaine). Leur taille (et leur génome) est comparable à celle de nombreuses bactéries, voire les dépasse.