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Nucléaire - Page 69

  • Conférence environnementale J-2. Les Français très soucieux d'écologie

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    A Bordeaux, la pollution diminue l'espérance de vie. Photo archives Sud Ouest / Laurent Theillet

    Un sondage publié mercredi 12 septembre, réalisé par l'Ifop pour WWF-France et le Rassemblement pour la planète, fédération d'une cinquantaine d'ONG, montre que les Français attendent avant tout de la Conférence, des décisions sur les risques que fait peser l'environnement sur la santé. Ils sont 52 % à placer ces questions parmi les sujets prioritaires.

    L'impact de la pollution sur la santé, priorité des Français

    Diesel, pesticides, pollution de l'air, lignes à très haute tension, phtalates, ondes, tous ces sujets qui mêlent environnement et santé et inquiètent particulièrement les Français, seront au coeur de la Conférence environnementale, vendredi et samedi à Paris. "Ce sondage confirme le grand intérêt des Français pour les questions de santé environnementale", a indiqué à l'AFP Nadine Lauverjat, présidente du Rassemblement pour la planète, qui attribue aux ONG le mérite de l'inscription de la santé à l'agenda de la conférence. "Le gouvernement doit maintenant prendre des engagements forts dans ce domaine". Sous la houlette d'Agnès Buzyn, qui dirige l'Institut national du cancer, ONG, syndicats, et parlementaires vont débattre du sujet en présence de la ministre de la santé Marisol Touraine, mais comme pour les autres tables rondes, les thèmes de discussion sont à peine ébauchés. "Il n'y a pas de tabou, tous les sujets pourront être abordés", affirme-t-on au ministère de l'Ecologie.

    "1.000 cas nouveaux de cancer par jour"

    Les Français réclament aussi de grandes études sanitaires. D'après une étude de l'institut de veille sanitaire publiée mardi 11 septembre, près de 360 hospitalisations cardiaques et plus de 630 hospitalisations respiratoires pourraient être évitées chaque année à Bordeaux, Paris, Lille, Lyon ou Marseille, si ces villes respectaient les normes de l'OMS.

    L'OMS a reconnu l'an dernier l'existence d'une épidémie de maladies chroniques, à l'origine des deux tiers des décès dans le monde. Même si le vieillissement des populations y joue un rôle, elles sont largement imputables, selon médecins et chercheurs, aux interactions de l'environnement et du mode de vie: pollutions chimiques, pesticides, alimentation, vie urbaine, sédentarité..."Il y a 1.000 cas nouveaux de cancer par jour, il faut vraiment faire le lien entre santé et environnement", renchérit Serge Orru, directeur général de WWF. Pour lui, "on ne peut pas produire du confort en détruisant la santé humaine et l'écosystème, il faut une nouvelle société, une révolution culturelle".

    Le coût du diesel : plus de 40 milliards d'euros

    L'utilisation du diesel comme carburant automobile est mis en avant par les ONG comme un exemple caricatural des liens évidents entre économie, santé et environnement. Réputé meilleur pour le climat que le moteur à essence en générant moins de CO2, le diesel a connu un succès remarquable en France, grâce à une politique fiscale avantageuse. A ce jour, 60% du parc automobile français est constitué de voitures roulant au diesel. Or les moteurs au diesel émettent des particules fines à l'origine de quelque 42.000 morts prématurées par an, selon le ministère de l'Ecologie, et un gaz, le dioxyde d'azote, responsable de maladies respiratoires et cardio-vasculaires. Le diesel a été classé en juin comme cancérogène par le Circ, l'agence pour le cancer de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

    Les écologistes ont fait le calcul : selon eux, le coût de l'utilisation du diesel, si l'on ajoute le manque à gagner du fait d'une détaxe partielle, les décès prématurés, les journées d'hôpital, les absences au travail et l'importation du gazole, dépasse par an les 40 milliards d'euros. Pour l'Institut de la Veille sanitaire, le coût actuel des particules fines sur la santé pour l'Etat français est de 5,10 milliards d'euros.   Qui se rajouteraient donc aux 40 milliards d'euros d'amende que devra verser la France à l'Europe, si elle ne se met pas en conformité avec les normes de pollution aux particules fines... Si l'Etat cherche à faire des économies budgétaires, il peut en trouver.

    La santé, oui,  mais pas seulement !

    Toujours selon le sondage IFOP pour WWF, les Français sont au top en matière d'écologie et en phase avec les préoccupations des associations environnementalistes.

    Leurs attentes en matière d'environnement  :

    • 72 % sont pour l'interdiction du gaz de schiste
    • 65 % contre les forages pétroliers en haute mer
    • 71 % pour la réintroduction de l'ours dans les Pyrénées
    • 60 % pour une tarification progressive de la consommation en électricité
    • 82 % pour confirmer l'interdiction de la culture des OGM
    • 94 %  pour le développement de moyens de transports plus écologiques. Ce qui boucle la boucle des préoccupations liées à la pollution due à la circulation des véhicules.

    L'enjeu, pour le Gouvernement, sera ne pas les décevoir...

    Cathy Lafon

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    EN SAVOIR PLUS
    • Le site du WWF    : cliquer ICI
    • Consultez le sondage IFOP/WWF  : cliquer ICI
    • Lire l'étude de l'Institut de veille sanitaire : "Effets de la pollution atmosphérique urbaine sur la santé en France. Publication du rapport sur les 9 villes françaises ayant participé à l’étude Aphekom" : cliquer ICI
  • Japon : le pays du Soleil levant sortira du nucléaire d'ici à 2030

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    Le réacteur 4 de Fukushima-Daïchi, après la catastrophe du 11 mars 2011. Photo Archives AFP

    Le gouvernement japonais va annoncer sous peu l'abandon de l'énergie nucléaire d'ici aux années 2030, dix-huit mois après l'accident de Fukushima, a affirmé mercredi 11 septembre un journal japonais, repris par l'AFP.

    Le Premier ministre, Yoshihiko Noda, pourrait prendre cette décision dès ce week-end, lors d'une réunion portant sur le nouveau plan énergétique à établir pour tirer les conséquences de la catastrophe, a précisé le Mainichi Shimbun citant des sources gouvernementales.

    Une stratégie post-Fukushima qui gagne une partie du monde

    Si le Japon opte pour la sortie du nucléaire, il rejoindra les rangs des pays qui ont mis en oeuvre cette stratégie : l'Allemagne a décidé de fermer ses 17 réacteurs d'ici à 2022 et la Suisse compte éliminer progressivement ses cinq tranches d'ici à 2034. L'Espagne, de son côté, avec la décision de fermer sa plus vieille centrale nucléaire, Garona, et l'élaboration en cours d'un nouveau plan énergétique, semble aussi prendre le même chemin. De son côté, la France a réaffirmé son intention de mettre en place la transition énergétique, de diminuer la part du nucléaire dans son électricité à 50 % d'ici à 2025, et de fermer Fessenheim, sa plus vieille centrale. Des polémiques récentes sur le nucléaire, filière d'avenir en France, ou pas, entachent cependant d'incertitudes la position française. Pour le Japon, sa décision concerne un horizon plus lointain que le plan allemand, mais son ampleur sera supérieure car l'archipel comptait 54 réacteurs avant l'accident de 2011 (50 unités aujourd'hui).

    Deux réacteurs mais pas plus

    Avant la catastrophe de Fukushima, l'énergie nucléaire représentait près de 30% de la consommation d'électricité au Japon. Pour des impératifs d'ordre économiques liés à la production industrielle et pour assurer le bien-être de la vie quotidienne des Japonais sans courir le risque d'une pénurie d'électricité (l'été est particulièrement chaud au Japon, et il est très difficile de se passer totalement de la climatisation dans les villes), deux tranches ont été réactivées en début d'été, contre l'avis des populations locales, des parlementaires et de la société civile, qui manifestent régulièrement contre le nucléaire. Depuis mars 2011, tous les réacteurs avaitent été arrêtés, soit à cause d'un séisme soit en raison des mesures de sécurité supplémentaires exigées par les autorités après Fukushima. Le Japon,  la deuxième puissance mondiale, vit depuis la catastrophe sans nucléaire, à l'exception des deux sites récemment réactivés. Si les compagnies d'électricité continuent de réclamer à cor et à cris de pouvoir redémarrer des réacteurs arrêtés, car  elles doivent faire tourner leurs centrales thermiques à plein régime pour compenser le manque énergétique, et donc  importer massivement des hydrocarbures, le gouvernement japonais a enclenché, très vite après la catastrophe de Fukushima, une politique énergique de développement à marche forcée des énergie renouvelables.

    Fukushima : éviter le pire

    Une très mauvaise blague pourrait, hélas, faire un jour le buzz : "Qu'y a-t-il de pire pour une centrale nucléaire japonaise ? Développer un syndrome chinois". Après le 11 mars 2011,  une centaine de milliers de personnes ont dû être évacuées de la zone de Fukushima-Daïchi, en raison d'importantes émissions radioactives, sans perspective claire de retour pour nombre d'entre elles. Quant aux opérations de démantèlement des réacteurs et de nettoyage du site, elles devraient  durer plusieurs décennies. L'accident de Fukushima est loin d'être encore maîtrisé : depuis quelques mois, les médias, relayant les informations émanant de spécialistes, évoquent la possibilité dun "désastre planétaire en puissance", d'un "incendie radiologique catastrophique", d'une "radioactivité équivalente à 5 000 fois la bombe nucléaire d'Hiroshima", avec le spectre d'une nouvelle catastrophe qui s'avèrerait bien pire que celle du 11 mars 2011. En cause : la piscine du réacteur 4, dans laquelle sont entreposées 1 535 barres de combustibles, soit 264 tonnes de matières fissiles hautement radioactives. Depuis un an et demi, ce cube en béton de onze mètres de profondeur repose en effet à trente mètres du sol, sur une structure gravement endommagée et fragilisée par l'explosion d'hydrogène survenue quatre jours après le séisme et le tsunami qui ont ravagé le site.  Sous sept mètres d'eau, les barres de combustibles, déchargées du cœur du réacteur à la fin 2010 pour maintenance, doivent être constamment refroidies afin d'éviter leur fusion et donc la libération d'immenses quantités d'éléments radioactifs.Il faut reconnaître qu'il n'y a pas eu jusqu'à présent, beaucoup de communication sur ce point, mis en lumière tout récemment par la presse...  Au Japon, ça peut agacer. Mais aussi aux Etats-Unis, le voisin qui vit de l'autre côté du Pacifique.

    A Fukushima, "un nouvel accident peut se produire n'importe quand"

    Pourtant, le professeur Koichi Kitazawa qui présidait l'Agence japonaise pour les Sciences et la Technologie avait  tenu des conclusions édifiantes dans un rapport publié en début d'année, mais passé inaperçu  : "A la centrale de Fukushima, le pire est peut-être à venir. A cause de la piscine du réacteur 4, un nouvel accident peut se produire n'importe quand, qui menacerait la survie même de mon pays." Avant de préciser : "Je prie pour que, dans les semaines à venir, une violente tornade saisonnière ne s'abatte pas sur la centrale." On pourrait alors craindre une catastrophe sans précédent dans l'histoire de l'humanité, qui concernerait au premier plan non seulement les Japonais, mais aussi les Américains : les radiations causées par la destruction de la piscine pourraient également atteindre la côte Ouest des Etats-Unis en quelques jours...

    Cette hypothèse, si elle est qualifiée de très extrême, n'est, hélas, pas totalement improbable. Les Japonais déploient une énergie folle pour la rendre caduque. Selon le Monde du 9 septembre, ils sont maintenant en train de construire une super-structure, qui sera disposée au-dessus de la piscine et permettra de décharger les combustibles à l'aide d'un emballage de transport évitant tout débit de dose pénalisant. Ils seront entreposés dans une autre piscine, au sol cette fois-ci en attendant de trouver un centre de stockage. L'évacuation des 1.535 barres devrait débuter avant la fin 2013 et durer un à deux ans, selon les prévisions de Tepco. Pour Fukushima et l'humanité, tout l'enjeu réside donc dans le respect de ce calendrier : deux à trois ans et demi, avant la fin de l'évacuation des barres, c'est très long...

    Cathy Lafon

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  • Nucléaire. "Fessenheim sera fermée"

    conférence environnementale,ministre écologie,fermeture centrale nucléaireLa centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin), la plus vieille centrale nucléaire française, sera fermée le plus tôt possible et dans le dialogue social, conformément à l'engagement pris par François Hollande lors de la campagne présidentielle, a déclaré Delphine Batho, la ministre de l'Ecologie, dans un entretien au Journal du Dimanche du 9 septembre. Vendredi dernier, la ministre de l'Ecologie avait indiqué que le calendrier précis de la fermeture de la centrale serait discuté lors de la conférence environnementale qui doit se tenir les 14 et 15 septembre.

    "L'engagement sera tenu, Fessenheim sera fermée"

    A la suite de l'incident chimique qui s'est produit mercredi dernier dans le bâtiment réacteur de la centrale, des écologistes ont réclamé une accélération de la fermeture de la centrale, promise par François Hollande avant la fin de son mandat.  "L'engagement sera tenu, Fessenheim sera fermée", assure au JDD la ministre de l'Ecologie et de l'Energie. "Le but est de le faire dans le dialogue social, en garantissant l'approvisionnement énergétique de la région et en préservant les emplois, le plus tôt possible et au plus tard en 2017."

    "Les énergies d'avenir sont les renouvelables"

    "Nous discuterons du calendrier précis lors du débat sur la transition énergétique qui commencera en novembre et s'achèvera avant le premier semestre 2013", poursuit-elle. "Ce débat se conclura par une loi de programmation pour la transition énergétique que nous ferons voter avant la fin de l'année 2013." L'objectif de réduire de 75 % à 50 % la part de l'électricité d'origine nucléaire en France d'ici 2025, est jugé par Delphine Batho, "crédible et réaliste". Et indispensable. "Les énergies d'avenir sont les renouvelables", assure la ministre. Si on ne saurait rayer d'un trait le nucléaire, qui reste donc une "filière d'avenir" pour assurer la transition énergétique, on doit surtout mettre le paquet sur toutes les énergies renouvelables, afin de combler le retard industriel que prend la France par rapport aux autres pays, en Europe ou dans le monde, avec la percée de la  hine dans ce secteur.  Et créer de l'emploi.

    "Pas un coup de com'"

    Sur un autre des récents sujets de friction entre socialistes et écologistes, les gaz de schistes, Delphine Batho tranche également : "La fracturation hydraulique restera interdite". Cette conférence "n'est pas un nouveau Grenelle", souligne Delphine Batho dans les colonnes du JDD. "On n'est pas sur un coup de com' en début de quinquennat qui sera dilué puis oublié en cours de route. Nous engageons un processus sérieux et durable. La conférence environnementale sera annuelle. Chaque année, on pourra faire le bilan des engagements pris et mettre de nouveaux sujets sur la table."

    Cathy Lafon

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