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Nature - Page 439

  • Pollution à l'usine Smurfit de Biganos : inquiétudes autour du Wharf de La Salie

     

    La cuve éclatée de l'usine Smurfit-Kappa à Biganos (Gironde) Photo Stpéphane Scotto DR

    Après l'éclatement d'une cuve, le 5 juillet dernier, à l'usine papetière Smurfit Kappa à Biganos, qui a provoqué une grave pollution du Lacanau, affluent de La Leyre qui se jette dans le  Bassin d'Arcachon, et entraîné l'évacuation humaine du site industriel, les populations locales, habitants, associations écologistes, professionnels et élus s'interrogent sur la qualité de la surveillance et la sécurité des installations de l'usine et de manière plus générale, sur une possible aggravation de la dégradation du milieu marin et aquatique du Bassin d'Arcachon.

    Les photos de la cuve éclatée sur le site de Smurfit 

    L'usine Smurfit-Kappa après l'accident du 5 juillet 2012, vue aérienne Photo Stéphane Scotto DR

    Deux photos aériennes du site de Smurfit et de la cuve à l'origine de l'accident, prises par le photographe Stéphane Scotto, sont parlantes : on voit bien l'état de corrosion de ce qui reste de la cuve éclatée, qui contenait 3.500 m3 d'eaux usées de la papeterie, une liqueur noire, dont 100 à 500 m3 sont partis dans la Leyre, les zones humides et dans les égouts de l'usine. Cette liqueur noire, très corrosive et polluante, est composée de jus de cuisson de bois et de soude caustique. La question qui inquiète désormais est celle du devenir du reste de ce liquide échappé de la cuve et contenu dans le bassin de rétention "Saugnac" d'une contenance  de 80 000 m3, archi plein désormais, en attente d'être déversé.

    Le volume de liqueur noire serait passé de 3.500 m3 de liqueur noire à 80.000 m3, car lors de l'accident, le ruisseau Lacanau aurait été pompé, pour aspirer la pollution qui partait ensuite dans la Leyre. 70.000 m3 d'aux douce ont donc été mélangées aux 3.500 m3 de soude, lignite et sulfate.

    La crainte unanimement exprimée, étant qu'elle ne soit déversée dans l'océan, par le Wharf de La Salie, très controversé localement par les écologistes. La semaine dernière, la préfecture a déjà autorisé Smurfit Kappa à rejeter une partie de ces eaux usées traitées en interne, dans le collecteur du syndicat intercommunal du Bassin d'Arcachon(Siba) où ces eaux sont retraitées, avant d'être rejetées dans l'océan au Wharf de La Salie, côté plage océane de la Teste-de-Buch. En dépit de l'opposition du président du Siba et maire de Lège-Cap-Feret, Michel Sammarcelli, qui avait écrit son refus au préfet.

     « Pas dans le Wharf »

     

    Vue aérienne du site Smurfit Kappa, avec la localisation de la cuve et du bassin de rétention DR Stéphane Scotto

    Yves Foulon, député-maire d'Arcachon, a également écrit en ce sens à la direction de l'usine et a confié à Sud Ouest, le 17 juillet : « J'attends avec beaucoup d'intérêt la réponse aux trois questions que j'ai posées : est-ce que tout a été fait pour éviter l'accident ? Après l'accident, pourquoi les procédures mises en œuvre pour empêcher les conséquences n'ont-elles pas fonctionné ? Enfin, comment le liquide a-t-il pu se déverser aussi facilement dans l'affluent de la Leyre, mettant en danger le Bassin », demande-t-il. Quant au liquide du bassin de stockage de l'usine : « En aucun cas, il ne doit se déverser dans le Bassin, même de façon autorisée par les services sanitaires de l'État et donc, l'idée même que le liquide transite par le wharf m'est totalement inconcevable », assure le député.

    De son  côté le collectif d'usagers de La Salie ne dit pas autre chose. Quatre-vingt personnes se sont rassemblées samedi 14 juillet au matin, autour de Jean-Vincent Accoce, parole du collectif qui regroupe des  habitants, des membres d'associations locales, des professionnels, mais aussi des représentants de clubs et d'écoles de surf. Leur objectif : informer  de la réalité de l'accident et de la pollution et mettre fin aux rumeurs particulièrement néfastes en cette période estivale : « La plage de La Salie Nord n'a jamais été fermée par le préfet, et le projet de maison de la glisse n'est pas remis en cause », a affirmé le porte-parole. Mais le collectif a aussi réitéré le refus d'accepter que le contenu du bassin de rétention  de l'usine Smurfit, soit rejeté par le Wharf dans l'océan, même dilué et traité.

    Prochain rendez-vous, vendredi 20 juillet à 14 h 30 : la Commission locale d'information et de surveillance ( CLIS) se réunit à la sous-préfecture d'Arcachon.

    Cathy Lafon

    EN SAVOIR PLUS

    Stéphane Scotto, qui nous a permis d'utiliser deux photos de Smurfit, est "le" photographe amoureux du Bassin d'Arcachon. Consultez son blog en cliquant ICI ou son site en cliquant ICI

    LIRE AUSSI

    TOUTES LES INFOS sur l'accident de l'usine Smurfit, sur le site de "Sud Ouest", avec les articles de Bernadette Dubourg  :
  • Climat. Bordeaux-Bering-Bordeaux : l'expédition "Coriolis 14" au secours de l'Arctique

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    Départ du volier Coriolis 14, pour un tour du monde par les deux pôle. La Rochelle, 21 juin 2012 Photo DR

    Décidément, l'Arctique et sa banquise sont l'objet de bien des attentions, par ces temps de réchauffement climatique.  Deux expéditions lancées simulanément en juin, celle de Greenpeace et celle de "Coriolis 14 BXBBX", en témoignent.

    La banquise a perdu 30 % de sa surface en 30 ans

    Si le réchauffement climatique avec la fonte des glaces réjouit  les industriels extracteurs d'énergies fossiles, de la  pêche et du transport maritime, l'avenir de la banquise inquiète grandement les écologistes et les scientifiques. C'est que l'Arctique fond désormais bien vite : la banquise a perdu 30% de sa surface en 30 ans, et pourrait disparaître complètement l’été d’ici à 2030. Avec pour corollaires, l’accroissement du réchauffement des eaux de l’océan arctique et la fonte des glaciers du Groenland, deux paramètres de l’élévation du niveau marin, et du renforcement du changement climatique global en cours.

    2016, un été sans glace dans l'Arctique ?

    arctique.jpgUn spectaculaire retrait de la banquise a déjà été atteint il y a quatre ans, en 2007, où, pour les glaciologues, l’Arctique est entré dans un nouveau régime climatique et probablement la planète avec lui. L’été 2011, année la plus chaude dans l'Arctique depuis 50 ans, a remis une nouvelle fois les pendules de la planète à l’heure : si la tendance actuelle se poursuit, c’est désormais dans environ cinq ans, dès 2016 (entre 2013 et 2019), que l’océan Arctique pourrait être libre de glace à la fin de l’été. D’autres experts, moins pessimistes, tablent sur un été sans glace entre 2020 et 2050. Bien sûr, la banquise devrait toujours se reformer en hiver.

    Greenpeace et "Coriolis 14" au secours de l'Arctique

    Greenpeace a lancé, le 22 juin dernier, sa plus grande campagne de mobilisation de l'opinion pour sauver l'Arctique. Ses travaux scientiques démarrent précisément aujourd'hui, avec une équipe de scientifiques, partie le 29 juin de l'archipel norvégien du Svalbard, pour travailler à produire la première modélisation en trois dimensions de la calotte glaciaire arctique.

    La veille,  le jeudi 21 juin à 21 h, une autre expédition, bordelaise celle-ci, était partie depuis La Rochelle à  bord du "Coriolis 14", un voilier de 24 mètres. Son objectif : faire le premier tour du monde à la voile via les deux pôles, pour alerter l'opinion sur les problèmes écologiques du réchauffement climatique. Et permettre à chacun de vivre en direct l'expédition, sur internet et les réseaux sociaux.

    L'expédition Coriolis Bordeaux-Bering-Bordeaux, baptisée BXBBX est une pionnière du genre. Reportée d'un an, en raison d'avaries sur le bateau, elle est le fruit du rêve de Daniel Boulogne, qui confiait à "Sud Ouest" en 2011 : "Depuis Magellan, le tour du monde a été fait de l'est à l'ouest, mais jamais du nord au sud... Avant, pour passer le détroit de Béring, il fallait un brise-glace. Aujourd'hui, si je tente l'expérience à la voile, c'est que la glace a fondu."

    titouan.jpgTitouan Lamazou pour parrain

    Passer du rêve à la réalité, c'est rarement simple. Il a fallu bien sûr réunir les fonds nécessaires (le montant du coût de l'expédition ne nous a pas été communiqué), des soutiens et des sponsors, pas forcément financiers mais surtout donateurs en nature ou en image de marque, constituer un équipage et mettre au point le bateau... Parmi les soutiens, celui du célèbre horloger Michel Herbelin dénote un enthousiasme communicatif pour le projet écologique, qui ressort sur la page d'accueil du site internet de Coriolis 14 : la marque de montres y fait en temps réel le chrono virtuel de l'expédition. Chaque membre de l'équipage est en outre équipé d'un modèle de montre Herbelin.

    Le projet, parrainé par le navigateur Titouan Lamazou, reste privé, même s'il a de nombreux partenaires institutionnels, comme l'Unesco, le ministère de l'Ecologie et du développement durable, la ville de Bordeaux ou la Communauté urbaine de Bordeaux. Complexe à monter, il passait même pour déraisonnable aux yeux de certains. Et pourtant... Motivé par l'urgence qu'il y a à démontrer concrètement les changements climatiques et à alerter l'opinion sur la nécessité de protéger la planète, Daniel Boulogne est enfin parvenu à réaliser son rêve, avec toute son équipe : le 22 juin, "Coriolis 14" a bien quitté le port de La Rochelle, destination le détroit de Bering puis le cap Horn, avant de rejoindre son port d'attache.

    14 escales, symboles du réchauffement climatique

    Si le nom du bateau est symbolique : " Coriolis 14 ", comme la force de Coriolis maximale aux deux pôles et l'affixe 14 afin d'évoquer le carbone 14, marqueur du temps, les escales de son équipage le seront tout autant. 14 sites considérés comme "symboliques" du réchauffement climatique, accueilleront ses sept membres, pour y rencontrer scientifiques et habitants et recueillir leurs témoignages, observations et analyses sur l'impact local des effets du changement climatique. Des escales aux noms magiques et synonymes d'aventure : les îles Féroé, le Spitzberg, Nome (Alaska), l'ïle Socorro, Clipperton, les Galapagos, l'île de Pâques, l'île de Robinson Crusoé, Ushuaïa, la Géorgie du Sud, Trinidade, Fernando de Noronha et l'île de Gorée.

    A chaque escale, l'équipage réalise un documentaire et poste sur internet une pastille vidéo, qui fait le point sur l'expédition et permet aussi de visionner les interviews des scientifiques.

    coriolis feroe.jpgPremière escale, le 29 juin, aux îles Féroé. L'équipage de "Coriolis 14" a rencontré Pal Weilhe, checheur danois en médecine, spécialiste des conséquences de la pollution émises en France et en Europe, sur les populations les plus septentrionales de l'Europe. Pour visionner la première vidéo : Cliquer ICI

    "spitzberg.jpgCoriolis 14" a ensuite mis le cap le 3 juillet, vers le Svalbard et le Spitzberg, au nord de la Norvège. Là même d'où l'expédition scientifique de Greenpeace est partie le 29 juin...    

    L'expédition "Coriolis 14" parviendra-t-elle à convaincre les habitants de la planète Terre qu'ils vivent au-dessus de leurs moyens "naturels" et qu'ils doivent changer leurs habitudes, avant qu'il ne soit trop tard, comme le souhaite ardemment son initiateur, Daniel Boulogne ?

    Qu'espérer de mieux ? D'ici là : "Bon vent, Coriolis !"

    Cathy Lafon

    POUR SUIVRE L'EXPEDITION "CORIOLIS 14"

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  • Sentinelles de Ma Planète. Bienvenue à Meika Jensen !

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    Meika Jensen rejoint les veilleurs de Ma Planète. Graphiste, elle travaille dans l'équipe de MastersDegree.net (un site américain) avec qui elle a créé une infographie très pédago illustrant les ravages provoqués par la pollution dans les océans. Elle nous l'a envoyée. Tout y est.

    Les textes sont en anglais, mais compréhensibles par les fans de Ma Planete qui ont tous la Terre pour patrie. Et les images... un vrai régal pour les yeux, qui donne hélas la mesure de la situation désespérée dans laquelles se trouvent aujourd'hui nos océans. Je vous laisse le triste plaisir  de les découvrir, ci-dessous, ou en cliquant sur le lien : http://www.mastersdegree.net/ocean-garbage/

    Enfin, en cliquant sur : http://www.mastersdegree.net/, vous découvrirez d'autres infographies très réussies, liées à l'écologie, comme par exemple sur les métiers verts, mais pas seulement.

    N'hésitez pas à les partager !

    Cathy Lafon