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Climat. Bordeaux-Bering-Bordeaux : l'expédition "Coriolis 14" au secours de l'Arctique

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Départ du volier Coriolis 14, pour un tour du monde par les deux pôle. La Rochelle, 21 juin 2012 Photo DR

Décidément, l'Arctique et sa banquise sont l'objet de bien des attentions, par ces temps de réchauffement climatique.  Deux expéditions lancées simulanément en juin, celle de Greenpeace et celle de "Coriolis 14 BXBBX", en témoignent.

La banquise a perdu 30 % de sa surface en 30 ans

Si le réchauffement climatique avec la fonte des glaces réjouit  les industriels extracteurs d'énergies fossiles, de la  pêche et du transport maritime, l'avenir de la banquise inquiète grandement les écologistes et les scientifiques. C'est que l'Arctique fond désormais bien vite : la banquise a perdu 30% de sa surface en 30 ans, et pourrait disparaître complètement l’été d’ici à 2030. Avec pour corollaires, l’accroissement du réchauffement des eaux de l’océan arctique et la fonte des glaciers du Groenland, deux paramètres de l’élévation du niveau marin, et du renforcement du changement climatique global en cours.

2016, un été sans glace dans l'Arctique ?

arctique.jpgUn spectaculaire retrait de la banquise a déjà été atteint il y a quatre ans, en 2007, où, pour les glaciologues, l’Arctique est entré dans un nouveau régime climatique et probablement la planète avec lui. L’été 2011, année la plus chaude dans l'Arctique depuis 50 ans, a remis une nouvelle fois les pendules de la planète à l’heure : si la tendance actuelle se poursuit, c’est désormais dans environ cinq ans, dès 2016 (entre 2013 et 2019), que l’océan Arctique pourrait être libre de glace à la fin de l’été. D’autres experts, moins pessimistes, tablent sur un été sans glace entre 2020 et 2050. Bien sûr, la banquise devrait toujours se reformer en hiver.

Greenpeace et "Coriolis 14" au secours de l'Arctique

Greenpeace a lancé, le 22 juin dernier, sa plus grande campagne de mobilisation de l'opinion pour sauver l'Arctique. Ses travaux scientiques démarrent précisément aujourd'hui, avec une équipe de scientifiques, partie le 29 juin de l'archipel norvégien du Svalbard, pour travailler à produire la première modélisation en trois dimensions de la calotte glaciaire arctique.

La veille,  le jeudi 21 juin à 21 h, une autre expédition, bordelaise celle-ci, était partie depuis La Rochelle à  bord du "Coriolis 14", un voilier de 24 mètres. Son objectif : faire le premier tour du monde à la voile via les deux pôles, pour alerter l'opinion sur les problèmes écologiques du réchauffement climatique. Et permettre à chacun de vivre en direct l'expédition, sur internet et les réseaux sociaux.

L'expédition Coriolis Bordeaux-Bering-Bordeaux, baptisée BXBBX est une pionnière du genre. Reportée d'un an, en raison d'avaries sur le bateau, elle est le fruit du rêve de Daniel Boulogne, qui confiait à "Sud Ouest" en 2011 : "Depuis Magellan, le tour du monde a été fait de l'est à l'ouest, mais jamais du nord au sud... Avant, pour passer le détroit de Béring, il fallait un brise-glace. Aujourd'hui, si je tente l'expérience à la voile, c'est que la glace a fondu."

titouan.jpgTitouan Lamazou pour parrain

Passer du rêve à la réalité, c'est rarement simple. Il a fallu bien sûr réunir les fonds nécessaires (le montant du coût de l'expédition ne nous a pas été communiqué), des soutiens et des sponsors, pas forcément financiers mais surtout donateurs en nature ou en image de marque, constituer un équipage et mettre au point le bateau... Parmi les soutiens, celui du célèbre horloger Michel Herbelin dénote un enthousiasme communicatif pour le projet écologique, qui ressort sur la page d'accueil du site internet de Coriolis 14 : la marque de montres y fait en temps réel le chrono virtuel de l'expédition. Chaque membre de l'équipage est en outre équipé d'un modèle de montre Herbelin.

Le projet, parrainé par le navigateur Titouan Lamazou, reste privé, même s'il a de nombreux partenaires institutionnels, comme l'Unesco, le ministère de l'Ecologie et du développement durable, la ville de Bordeaux ou la Communauté urbaine de Bordeaux. Complexe à monter, il passait même pour déraisonnable aux yeux de certains. Et pourtant... Motivé par l'urgence qu'il y a à démontrer concrètement les changements climatiques et à alerter l'opinion sur la nécessité de protéger la planète, Daniel Boulogne est enfin parvenu à réaliser son rêve, avec toute son équipe : le 22 juin, "Coriolis 14" a bien quitté le port de La Rochelle, destination le détroit de Bering puis le cap Horn, avant de rejoindre son port d'attache.

14 escales, symboles du réchauffement climatique

Si le nom du bateau est symbolique : " Coriolis 14 ", comme la force de Coriolis maximale aux deux pôles et l'affixe 14 afin d'évoquer le carbone 14, marqueur du temps, les escales de son équipage le seront tout autant. 14 sites considérés comme "symboliques" du réchauffement climatique, accueilleront ses sept membres, pour y rencontrer scientifiques et habitants et recueillir leurs témoignages, observations et analyses sur l'impact local des effets du changement climatique. Des escales aux noms magiques et synonymes d'aventure : les îles Féroé, le Spitzberg, Nome (Alaska), l'ïle Socorro, Clipperton, les Galapagos, l'île de Pâques, l'île de Robinson Crusoé, Ushuaïa, la Géorgie du Sud, Trinidade, Fernando de Noronha et l'île de Gorée.

A chaque escale, l'équipage réalise un documentaire et poste sur internet une pastille vidéo, qui fait le point sur l'expédition et permet aussi de visionner les interviews des scientifiques.

coriolis feroe.jpgPremière escale, le 29 juin, aux îles Féroé. L'équipage de "Coriolis 14" a rencontré Pal Weilhe, checheur danois en médecine, spécialiste des conséquences de la pollution émises en France et en Europe, sur les populations les plus septentrionales de l'Europe. Pour visionner la première vidéo : Cliquer ICI

"spitzberg.jpgCoriolis 14" a ensuite mis le cap le 3 juillet, vers le Svalbard et le Spitzberg, au nord de la Norvège. Là même d'où l'expédition scientifique de Greenpeace est partie le 29 juin...    

L'expédition "Coriolis 14" parviendra-t-elle à convaincre les habitants de la planète Terre qu'ils vivent au-dessus de leurs moyens "naturels" et qu'ils doivent changer leurs habitudes, avant qu'il ne soit trop tard, comme le souhaite ardemment son initiateur, Daniel Boulogne ?

Qu'espérer de mieux ? D'ici là : "Bon vent, Coriolis !"

Cathy Lafon

POUR SUIVRE L'EXPEDITION "CORIOLIS 14"

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