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Nature - Page 433

  • Coup de coeur. "Saison brune", la première enquête BD sur le réchauffement climatique

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    bande dessinée,changement climatique,réchauffement climatique,enquête,documentaireEt si l'écologie était, avant tout, une affaire de sensibilisation, de pédagogie et d'information ? Le changement climatique et ses conséquences ne sont plus une théorie sujette à controverse, mais une réalité scientifique, comme le président de la République François Hollande l'a souligné, lors de son discours d'ouverture de la Conférence environnementale, le 14 septembre dernier.

    Et pourtant. Dès qu'un article se publie sur ce sujet, sur internet notamment, les réactions des climato-sceptiques sont encore vivaces pour nier l'évidence. D'où la nécessité de continuer à informer, encore et encore. Il y a l'info scientifique, parfois lourde à digérer, l'info médiatique, parfois un peu trop "légère", au goût des scientifiques, l'info pédagogique et militante des associations environnementalistes de terrain et puis, il y a aussi l'info artistique et culturelle. Essentielle, car elle parle à l'imaginaire des grands, comme des petits.

    Une "BD éco-documentaire"

    suquarzoni dessin.jpg"Saison Brune", la nouvelle bande dessinée de Philippe Squarzoni (auto-portrait ci-contre) consacrée au réchauffement climatique, illustre brillamment cette démarche. Avec tout le sérieux d'une véritable enquête journalistique. Le résultat est impressionnant. Avec "Saison brune", qui désigne dans l'Etat du Montana (Etats-Unis) cette saison intermédiaire qui n'est déjà plus l'hiver mais pas encore le printemps, Philippe Squarzoni a créé un nouveau genre littéraire : la "BD documentaire".

    Six ans d'enquête

    Désireux de parler d'écologie et peu connaisseur du sujet, le dessinateur a fini par se plonger six ans durant sur la question du climat en abordant aussi bien les aspects scientifiques, économiques que les dimensions politiques internationales du sujet. En se posant les questions que chacun se pose. Combien de temps reste-t-il pour enrayer le réchauffement climatique ? Est-il déjà trop tard ? 

    jean jouzel dessin.jpgPour offrir toutes les clés de compréhension d’un enjeu bien réel, il a interviewé neuf personnalités majeures dont Jean Jouzel (climatologue, directeur au CEA de l’Institut Pierre Simon Laplace et vice-président du GIEC ou Groupe d’Expert Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat) (dessin ci-contre), Hervé Le Treut (climatologue) et Hervé Kempf (journaliste au "Monde", spécialiste des questions d’environnement).

    Jusqu'à la dernière goutte ?

    Six ans d'enquête et d'immersion dans les coulisses scientifiques et les réalités concrètes du changement climatique, thème anxiogène s'il en est, c'est long... Il ne faut pas craquer ! On sent le dessinateur intimement bouleversé par tout ce dont il prend conscience : la nature et la Terre, si belles et généreuses, dont les ressources "finies" sont victimes de l'appétit de consommation incommensurable et infini des hommes. Mais que faire de tout ce savoir ? Economiser l'énergie est bien sûr la solution la plus immédiate. Ca au moins, tout le monde a compris. Mais comment faire, à l'échelle mondiale, à l'échelle individuelle...  Philippe Squarzoni, appartient-il vraiment à la famille des "écolo-pessimistes " ?  Il est en tout cas sans illusion et, selon lui, l'humanité ira jusqu'au bout et essorera la planète jusqu'à ses dernières gouttes de pétrole et miettes de charbon.

    C'est le compte à rebours

    saison brune couv.jpgOn veut croire l'inverse. Et la BD documentaire de "Saison brune" est bien là, pour alerter et informer. Pour lutter conter le changement climatique et préserver des conditions acceptables pour la vie humaine sur la planète bleue, il est encore temps d'agir. Mais il est vrai que la fenêtre de tir semble se réduire singulièrement et à vitesse grand V, comme le montrent toutes les dernières études scientifiques, illustrées désormais presque quoditiennement par des catastrophes naturelles hors normes, partout dans le monde. Oui, pour la planète et pour ses habitants, le compte à rebours est déjà bien entamé. Le sablier se vide, inexorablement.

    "Saison brune" : une BD aux dessins élégants, à lire et à offrir de toute urgence aux climato-sceptiques comme aux écolos déjà convaincus des réalités du changement climatique. Et à ceux qui n'en pensent rien. Aux grands, comme aux petits. Afin que plus personne ne regarde plus jamais la pluie ou la neige tomber comme avant.

    Cathy Lafon


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  • Initiative. Vous aimez la Mer ?

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    La reconnaissance du préjudice écologique dans l'affaire Total/"Erika" vous a réjoui. La surpêche dans les océans avec la disparition des populations halieutiques annoncée par l'OMS (Organisation mondiale de la santé) d'ici à 2050, si on ne modifie pas nos méthodes de pêche industrielle, vous inquiète. Le 7ème continent de déchets de plastique, flottant quelque part dans le Pacifique nord, hante vos nuits, avec les pollutions marines dues aux marées noires ou aux accidents industriels comme celui de  Fukushima, ou bien encore à la mauvaise gestion de nos déchets et à notre propre négligence...

    Si vous répondez à ce portrait robot, alors, oui, vous aimez la Mer. Et vous pouvez agir pour la protéger. Oui, mais comment ?

    En participant, par exemple, à une consultation publique sur la mise en œuvre de la directive-cadre stratégie pour le milieu marin (DCSMM) sur le Golfe de Gascogne , lancée sur internet. Bien, mais qui le sait  ? Pas grand monde, apparemment...  Voilà pourquoi, depuis le début du mois de septembre, le Comité de Vigilance Biscarrosse-Collectif aquitain bat la campagne (ou plutôt l'océan) pour vous informer de l'existence de cette consultation publique et vous inciter à y répondre, en apportant votre témoignage et vos observations, avant le 16 octobre 2012, date butoir de la fin de ladite consultation.

    N'arrivez pas les mains vides !

    Pour vous préparer à une participation efficace, la très active association de défense de l'océan et du littoral aquitain vous recommande la lecture de deux documents, disponibles sur le site internet du Ministère de l'Ecologie et du développement durable  : "Objectifs environnementaux et indicateurs associés - Sous-région marine golfe de Gascogne", et "Evaluation initiale des eaux marines - Sous-région marine golfe de Gascogne".

    A vous de faire cliquer la souris !

    Cathy Lafon                                            

    PLUS D'INFO 

    EN SAVOIR ENCORE PLUS

    • Pour lire les conclusions de l'étude du PNUE sur la pêche industrielle : Cliquer ICI
    • Deux livres indispensables sur le sujet :
      "L'Océan en voie d'épuisement", de Charles Clover Demopolis (357 p., 22 euros)
      "Une mer sans poissons", de Philippe Cury et Yves Miserey Calmann-Lévy (270 p., 18,90 euros.

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  • Coup de coeur. Le battement d'aile du papillon de Fukushima

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    coeur.jpgUn fan de Ma planète nous a signalé ce photo-montage, publié sur le site de Pêcheur.info. Coup de coeur pour cette initiative, non pas, bien sûr, pour tourner en ridicule les populations victimes de la catastrophe nucléaire de Fukushima, mais parce, pour Jean-Michel (Bordeaux) : "il vaut mieux en rire qu'en pleurer et un peu de détente dans ce monde de... ça fait du bien !". Et aussi parce que, cet été, les études des biologistes japonais ont mis en lumière la mutation génétique des papillons de la région irradiée de Fukushima.

    La photo fait le buzz sur le net et Pêcheur.info, le magazine d'information de la pêche et des pêcheurs, la justifie ainsi : "Bon, on rigole, ce montage photo de mutation mouette-requin est amusant. Mais l’accident de la centrale de Fukushima est une catastrophe, et on ne sait pas quels seront les dégâts sur la faune marine… Et le pire est peut-être à venir : une piscine pleine de matériaux hautement radioactifs menace de s’effondrer. Si cela se produisait, ce serait 10 fois plus grave que Tchernobyl."

    Les papillons mutants de Fukushima

    papillons mutants.jpg

    Des papillons autour de la centrale de Fukushima présentant des anomalies morphologiques. Photo DR Scientific Reports

    L'esprit du photomontage de Pêcheur.info n'est pas totalement fantaisiste. Les scientifiques qui analysent les données biologiques liées à la radioactivité présente sur le site et la région de Fukushima, ont publié cet été un rapport qui montre que depuis le mois de mai 2011, les papillons qui vivent autour de Fukushima, sont devenus à 52 % des papillons mutants et présentent de multiples anomalies : ailes atrophiées, courbées ou en surnombre, antennes difformes, yeux bosselés, couleur altérée, éclosions avortées, infertilité... C'est un très inquiétant tableau clinique que dressent les chercheurs japonais l'Université des Ryukyu (Okinawa), dans cette étude publiée dans Scientific Reports, journal en ligne diffusé par l'éditeur de la revue Nature. Inquiétant pour nos amis les papillons certes, mais, solidarité d'espèce oblige, sûrement encore plus pour les êtres humains qui ont été victimes des retombées radioactives de la catastrophe de Fukushima.  Comme le souligne dans Le Monde du 15 août, Tim Mousseau, biologiste américain : "Cette étude est importante en raison de ses implications pour les communautés biologiques de la région de Fukushima et pour les êtres humains". Pour ce chercheur qui étudie l'effet des radiations sur la faune et la flore à Tchernobyl et à Fukushima, "ces anomalies morphologiques ne peuvent s'expliquer que par l'exposition aux radiations". 

    Le battement d'aile du papillon de Fukushima

    Pour l'instant, personne n'est officiellement décédé en raison des radiations à la suite de l'accident de Fukushima, à la différence de celui de Tchernobyl, d'une autre nature. Mais nombre d'experts (médecins et biologistes) font cependant valoir que les effets d'irradiation n'apparaissent pas immédiatement, comme ce fut le cas des victimes des bombardements atomiques d'Hiroshima et de Nagasaki qui, au lendemain de ces attaques, ne présentaient en apparence aucun symptôme particulier, ou des habitants d'Ukraine et de Pripriat, près de Tchernobyl. Les conséquences de la radiaoctivité de leur environnement sur leur santé et leur vie, c'est bien ce que redoutent les 80.000 habitants de la région de Fukushima qui ont été évacués, ainsi que les ouvriers qui interviennent sur le site de la centrale accidentée.

    Les répercussions du battement d'aile du papillon japonais pourraient faire sacrément mal à l'humanité.

    Cathy Lafon

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