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Nature - Page 432

  • Tourisme équitable : croquez la nature autrement !

    tourisme équitable et solidaire

    Hoggar, Ilamane Terhenanet, DR Croq'nature décembre 2007

    Les 19 et 20 octobre prochain, à Angoulême puis à Bordeaux-Caudéran, l’association Croq’nature propose aux Charentais et aux Girondins une autre façon de découvrir le monde et les invite à faire un voyage... équitable et solidaire.

    Un autre tourisme est possible

    Voyager, c’est se faire plaisir, s’échapper, découvrir de nouveaux horizons. Mais la pratique du tourisme n’est pas toujours compatible avec le développement local ou le respect de l’environnement, même pour ceux qui y sont attachés. A moins d'opter pour le tourisme équitable, qui invite à l’évasion vers des paysages magiques et à la rencontre des populations, tout en respectant leur culture, leur mode de vie et leur environnement. C’est le pari de l’association Croq’Nature.

    Croq'Nature, pionnière du tourisme équitable

    tourisme équitable et solidaireDepuis 27 ans, l’association propose à des petits groupes, des voyages en Afrique de l’Ouest, au Sahara et désormais en Turquie, en Tunisie, au Maroc et à Madagascar, qui offrent une réelle alternative au tourisme de masse. Pionnière du tourisme équitable et solidaire, Croq’Nature est une sorte d’« artisan voyagiste », comme aime à le décrire son directeur Jean-Luc Gantheil. Du guide aux cuisiniers, chameliers, piroguiers, chaque voyage se construit avec les acteurs locaux de la région visitée. En partenariat avec l’association « Amitié Franco-Touareg », cette activité a déjà permis la création et le fonctionnement de 12 écoles, 2 pensionnats, 3 dispensaires, 3 banques de microcrédits, 6 banques de céréales et le creusement de 24 puits. 6% du prix de chaque voyage financent en effet des projets à usage collectif.

    Le tourisme équitable, kesako ?

    Le tourisme solidaire et équitable regroupe les formes de tourisme « alternatif » qui mettent au centre du voyage l'homme et la rencontre et qui s'inscrivent dans une logique de développement des territoires. L'implication des populations locales dans les différentes phases du projet touristique, le respect de la personne, des cultures et de la nature et une répartition plus équitable des ressources générées sont les fondements de ces types de tourisme.

    De vraies vacances "vertes" et solidaires

    Loin du tourisme humanitaire, car elle propose de véritables vacances, offrant les qualités des meilleurs tours opérateur, l’activité touristique équitable constitue un réel levier de développement dans des zones rurales de nombreux pays d’Afrique. Pourtant, cette vision du voyage, bien qu’ayant fait ses preuves, a encore du mal à se faire connaître, malgré l'intérêt qu'elle représente pour des voyageurs de plus en plus soucieux de leur empreinte sociale et environnementale.

    15 villes pour le tourisme équitable

    tourisme équitable et solidaireMieux se faire connaître. C'est l'objectif de Jean-Luc Gantheil (photo ci-contre) et de ses trois partenaires africains, qui ont décidé de faire un tour de France durant tout le mois d'octobre, pour présenter leurs voyages équitables et solidaires. Ils sont appuyés localement dans leur tournée par des voyageurs qui, séduits par ce type de tourisme, ont rejoint l'association. Des soirées conférences/rencontres sont proposées autour d'images et d'échanges sur les différentes destinations, dans quinze villes de France, en passant par la Suisse et la Belgique. Bordeaux-Caudéran (Gironde) est l'une des trois étapes prévues par l'assocation dans le Sud-Ouest, après Angoulême (Charente, le 19 octobre) et avant Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques, le 21 octobre). Croq'nature fera aussi escale à Toulouse, Montpellier, Lyon, Annecy, Strasbourg, Mulhouse, Paris, Brest, Nantes, Angers, ainsi qu'à Genève et Bruxelles.

    Ces rencontres sont des occasions uniques pour découvrir une façon différente de faire un tourisme, dans le respect de l'écologie et des populations locales, bien loin du tourisme « conventionnel ».

    Pour bien préparer ses prochaines vacances, il est temps de commencer à les rêver... Et pourquoi pas, cette année, le faire avec  Croq'nature ?

    Cathy Lafon

    REPERES

    Les rencontres/débat de Croq'nature ont lieu de 20 h à 22 h 45.

    • Le 19 octobre à Angoulême : Maison des Peuples et de la Paix, 50 rue Hergé
    • Le 20 octobre à Bordeaux-Caudéran, Mairie de Caudéran
    • Le 21 octobre à Saint-Jean-de-Luz :Restaurant le Donibane, Avenue de Layatz

    CONTACTS

    PLUS D'INFO

    • "Voyageons autrement", le premier portail d'information sur le tourisme responsable : cliquer ICI
    • L'association du Tourisme Equitable et Solidaire (ATES)  : cliquer ICI
    • Les chiffres clés du tourisme équitable : L’édition 2011 du baromètre de l’ATES fait apparaître qu’en 5 ans près d'un million d'euros ont été financés par les voyageurs partis avec les membres du collectif pour des projets de développement décidés et gérés par les communautés d’accueil, en plus de l’économie locale générée par l'accueil des touristes (transport, hébergement, restauration, animation, guidage, artisanat, etc.)
  • Planète vidéo. Peut-on nourrir le monde sans pesticides ? Oui, pour Marie-Monique Robin

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    Marie-Monique Robin, journaliste-militante. Photo archives AFP

    La Semaine du goût, organisée en France du 15 au 22 octobre, ponctuée mardi 16 octobre par la Journée mondiale de l'alimentation, est l'occasion de réfléchir à nos modes d'agriculture et d'alimentation.

    Peut-on nourrir les milliards de Terriens avec une agriculture plus écologique et sans engrais chimiques ? Marie-Monique Robin y croit dur comme fer. Après des enquêtes à charge sur Monsato ou les pesticides, la journaliste a parcouru les continents pour témoigner des réussites de l'agroécologie.  

    "Les Moissons du futur", dont la version écrite est paru 11 octobre et dont la version filmée sera diffusée le 16 octobre sur Arte, clôt la trilogie "alimentaire" de l'auteur du "Monde selon Monsanto" (2008) et "Notre poison quotidien" (2010).

    "Aujourd'hui, si on ne peut pas nourrir le monde, c'est à cause des pesticides"

    "Après ces films, j'ai participé à des dizaines de conférences où on me demandait: mais est-ce qu'on peut nourrir le monde sans pesticides?", raconte cette fille d'agriculteurs. Après avoir rencontré des agronomes, agriculteurs et experts sur tous les continents, du Japon au Mexique en passant par l'Allemagne, le Malawi, le Kenya ou les Etats-Unis, elle livre un verdict sans appel : non seulement on peut produire en quantités suffisantes sans polluer les sols, dit-elle, mais "si aujourd'hui on ne peut pas nourrir le monde, c'est à cause des pesticides..."

    "Les Moissons du futur", un film porteur d'espoirs

    Contrairement à ses deux films précédents, "Les Moissons du futur" n'est pas à proprement parler une enquête mais davantage un film/livre de témoignages, au ton plus léger. Une illustration aussi des conclusions d'un rapport publié en mars 2011 par Olivier De Schutter, rapporteur spécial de l'ONU pour le droit à l'alimentation. Développer l'agroécologie, méthode basée sur le renouvellement des sols en bannissant les engrais chimiques, peut permettre d'améliorer les rendements dans les régions les plus pauvres tout en étant plus adapté au changement climatique, énonçait en substance ce document. "Les projets agroécologiques ont montré une augmentation moyenne des rendements de 80% dans 57 pays en développement, avec une augmentation moyenne de 116% pour tous les projets africains", affirmait son auteur. 

    Les réussites de l'agroécologie

    Marie-Monique Robin est donc partie "sur le terrain, à hauteur d'hommes" voir à quoi ressemblaient ces réussites. Elle s'intéresse, par exemple, à l'agroforesterie, méthode consistant à planter au milieu des cultures, des arbres capables de capter l'eau plus profondément dans le sol, de maintenir la qualité des sols et de lutter contre l'érosion. "Les études montrent que les systèmes agricoles les plus productifs sont ceux qui présentent une densité importante d'arbres", rapporte la journaliste.

    Au Kenya, une plante plus efficace qu'un pesticide

    Au Kenya, la réalisatrice raconte comment des agriculteurs ont remplacé les insecticides par la technique du "push-pull" pour combattre un parasite, la pyrale du maïs: ils ont planté entre leurs rangs de céréales du desmodium, une plante dont l'odeur fait fuir le papillon indésirable, et en lisière de champs de l'herbe à éléphant, qui attire l'insecte mais tue ses larves ! Des techniques à première vue simples mais qui nécessitent en amont un sérieux travail de recherche, allant souvent au-delà du cahier des charges de l'agriculture biologique: "Cette agriculture intensément écologique, c'est très moderne, ce n'est plus l'âge de pierre", rappelle l'ingénieur agronome Marc Dufumier.

    Le "Bonheur est dans l'assiette" !

    alimenation,pesticidesUne agriculture saine, c'est aussi la gourmandise d'une gastronomie renouvelée. Outre les "Moissons du futur", la chaine Arte diffuse également cette semaine un documentaire en cinq volets : "Le bonheur est dans l'assiette". Tout autour du monde, cinq hommes s'appuient sur les traditions culinaires et agricoles et mettent en valeur l’écosystème de leur région pour régaler leurs convives et réfléchir à notre destin alimentaire. Les vertus de l'agroécologie sont également conviées à la table de ces inventeurs de la cuisine de demain qui, à leurs principes, joignent le geste, la démarche et l’action. L'Aquitain Arnaud Daguin qui valorise les superbes produits du pays Basque et encourage l’approvisionnement en filières courtes, inaugure la série ce soir, à 19 h. Si 19 heures, c'est trop tôt, ou si on préfère le son sans les images, on peut aussi ré-écouter avec profit la passionnante émission "On va déguster", consacrée dimanche 14 octobre à "La gastronomie durable !", en compagnie justement d'Arnaud Daguin...

     Cathy Lafon

    A LIRE

    • "Les Moissons du futur, Comment l'agroécologie peut nourrir le monde", de Marie-Monique Robin, éditions La Découverte, 304 pages, 19,50 euros.

    A VOIR

    • Diffusion du documentaire le 16 octobre à 20H50 sur Arte, disponible en DVD à partir du 24 octobre.
    • Diffusion du documentaire :  "Le bonheur est dans l'assiette", du 15 au 19 octobre, Arte, 19 h.

    A ECOUTER

    • "La gastronomie durable !", "On va déguster", France Inter, dimanche 14 octobre 2012 : cliquer ICI

    A SAVOIR

    • Qu'est-ce que l'agroécologie : cliquer ICI
    • Le rapport de l'ONU sur l'agroécologie et le droit à l'alimentation : cliquer ICI

     

     

     

     

     

  • Agriculture. Une fiscalité incitative pour réduire l'usage des pesticides

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    Pesticides : épandage agricole sur une parcelle de pommes de terre Photo AFP

    Réduire les pesticides dans les pratiques de l'agriculture est une double nécessité écologique et sanitaire, pour la santé des sols, des consommateurs et des producteurs eux-mêmes. Oui, mais si les agricultures bio ou raisonnée continuent à progresser en France et si les consommateurs eux-mêmes sont de plus en plus motivés par l'achat de produits sains dans les grandes surfaces, les commerces, les Amap et via les circuits courts, comment faire pour accompagner à grande échelle la mutation des agriculteurs vers une production nationale sans (ou avec moins de) pesticides et de produits chimiques  ? En leur évitant d'être perdants financièrement en cas de mauvaise année de récolte, tout en les associant à l'intérêt économique que leur offrirait la mutation écologique de leur pratique professionnelle ?

    Fiscalité incitative et révision des objectifs de réduction

    bio,pesticides,réduction,grenelle de l'environnement,gouvernement,plan,engrais chimiquesPour le gouvernement actuel, une des solutions sera politique et fiscale. Mardi 9 octobre, lors d'un point d'étape sur le plan Ecophyto, lancé en 2008 après le Grenelle de l'environnement par la France pour accompagner la réduction de l'usage des intrants agricoles chimiques, le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, a déclaré travailler à la mise en place d'une fiscalité incitative pour encourager les agriculteurs à utiliser moins de pesticides. Et vouloir ouvrir la porte à une révision des objectifs de réduction affichés jusqu'ici.

    4 % de terres en bio en France

    Selon l'Agence Bio, l'organisme de la filière, les surfaces dédiées à l'agriculture biologique en France ont augmenté de 25% au premier semestre 2012 et une production en forte hausse comme le lait (+39%) est désormais suffisante pour répondre à la consommation. La vente des produits bio a augmenté de 5% et plus de 1.600 nouveaux opérateurs, producteurs et transformateurs, sont passés au bio, toujours selon l'Agence Bio. Le tout, malgré un contexte difficile et une baisse générale de la consommation alimentaire de 1%. La marche de notre pays vers une auto-alimentation en produits bio a donc progressé et nos importations dans ce secteur devraient  passer en 2012 sous la barre des 30%, contre 38% en 2009 et 32% en 2011.

    Loin de l'objectif de 6 % du Grenelle de l'environnement

    Au total, 800 producteurs sur 173.000 hectares supplémentaires et plus de 300 transformateurs ont rejoint le bio au premier semestre de l'année, portant l'ensemble des effectifs à 36.400 opérateurs en juillet 2012 sur près d'1 million d'ha (975.140). Mais avec aujourd'hui seulement 4% de terres en bio, les objectifs du Grenelle de l'environnement (20% en 2020, dont 6% en 2012) sont encore loin d'être atteints... Tout comme ceux qui concernent la réduction de l'usage des pesticides.

    Les pesticides en augmentation de 2,5% en 2011

    Au lieu d'avoir diminué, conformément à un autre objectif du Grenelle de l'environnement qui visait une réduction de moitié de l'usage des pesticides dans notre pays d'ici à 2018, dans les faits, le recours aux phytosanitaires a continué d'augmenter. En 2011, il a progressé de 2,5%. Pour le nouveau gouvernement, cet objectif initial chiffré paraît "très ambitieux" et Stéphane Le Foll a indiqué choisir de réorienter le plan Ecophyto, plutôt que de se focaliser sur "un chiffre fétiche".

    Les cinq thèmes du plan Ecophyto 2012, version Le Foll

    Le ministre souhaite la mise en place d'un groupe de travail pour plancher sur une possible fiscalité incitative, sur la base "moins on consomme (de pesticides), moins on paye". Il faut également améliorer le conseil donné aux agriculteurs, et  "différencier le conseil sur un modèle de production" du "conseil sur tel ou tel produit", tout en les mobilisant et en les responsabilisant. Le ministère de l'Agriculture organisera d'ailleurs le 26 novembre une grande journée autour du "Produisons autrement". Le ministre veut aussi "mieux cibler les objectifs de réduction par bassin de production et type de culture", soutenir le développement de techniques alternatives pour traiter les végétaux et enfin renforcer la lutte contre l'importation frauduleuse des pesticides.

    "La question environnementale doit être intégrée au cœur des pratiques agricoles"

    S'il est question de réorienter Ecophypto afin de le redynamiser, il ne s'agit pas non plus de renoncer à l'objectif lui-même de réduire de moitié l'usage des pesticides dans le pays. Pas d'ambiguïté, pour le ministre de l'Agriculture. La préoccupation écologique doit entrer au coeur des pratiques de l'agriculture d'aujourd'hui et de demain, comme il l'a souligné mardi. Mais en précisant également que cela ne se ferait pas sur un mode incantatoire et "angéliste". Il faut que le respect de l'environnement devienne pour tous les agriculteurs une réelle opportunité économique et un accélérateur de croissance. A cet effet, pour Stéphane Le Foll, il est "indispensable de créer des dynamiques collectives entre agriculteurs et entre exploitations".

    Voeux pieux, ou nouvelle méthode permettant enfin d'associer et d'intégrer tous les acteurs du secteur agricole à la réussite d'objectifs écologiques ? A suivre.

    Cathy Lafon

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