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Nature - Page 306

  • Insolite. Le panda a une mémoire d'éléphant

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    Panda géant dans la réserve de Wolong en Chine. DR

    Beaucoup d'histoires circulent sur les pandas géants mais, jusqu'à présent, on savait peu de choses sur les Ailuropoda melanoleuca, leur petit nom savant, si ce n'est qu'ils engloutissent des quantités astronomiques de bambous et que leur espèce est menacée. Ces cousins des ours qui vivent uniquement dans le centre de la Chine, dans des forêts particulièrement denses, sont vénérés par les Chinois qui interdisaient, jusqu'en 2006, toute collecte de données à distance à leur sujet. Un sérieux obstacle pour les chercheurs qui manquaient furieusement d'informations sur l'animal emblématique de l'ONG WWF. Difficile dans ces conditions de les protéger.

    Une étude exceptionnelle

    Oui, mais ça, c'était avant. Depuis le 27 mars dernier, l'étude "Space use by endangered giant pandas" (Utilisation de l’espace par les pandas géants, espèce menacée), publiée dans le "Journal of Mammalogy" par des chercheurs de l'université d'Etat du Michigan (Etats-Unis) nous dit tout ou presque  apprend beaucoup sur les pandas géants. Exceptionnelle en soi, elle surprend aussi par ses conclusions qui vont à l'encontre des idées reçues sur les sympathiques ursidés au pelage noir et blanc.

    GPS

    etude,chine,panda,mémoire,alimentatonPour les étudier, entre 2010 et 2012, les scientifiques ont appareillé de colliers GPS une petite colonie située dans la réserve naturelle de Wolong (Chine). Ils ont ainsi pu suivre trois femelles adultes (Pan Pan, Mei Mei et Zhong Zhong), une jeune femelle (Long Long) et un mâle (Chuan Chuan) dont la position leur était communiquée toutes les quatre heures. Objectif: comprendre leurs déplacements, leur interaction avec leurs congénères, leur répartition et estimer leur surface vitale, afin de mieux les protéger.

    La mémoire étonnante du panda

    Première surprise : les chercheurs ont découvert que les pandas ne sont pas si solitaires et peuvent vivre en groupe toute l'année. Pour la recherche de leur nourriture, ils sont par ailleurs rattachés à une trentaine de sites sur lesquels ils reviennent jusqu'à six mis après leur première visite. Ces "noyaux" (core area) qu’ils défendent et fréquentent régulièrement, sont en effet leur garde-manger. Les pandas mémorisent en effet l’emplacement des bambouseraies les plus prolifiques pour pouvoir y retourner lors de la repousse du bambou, jusqu'à six mois après leur première visite... Lorsque l'on ingurgite jusqu'à 20 kg nourriture par jour, c'est un détail qui a son importance. La mémoire étonnante que possède cet animal volumineux est la deuxième surprise de l'étude. 

    Cathy Lafon

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  • Chouette, ce soir c'est la Nuit de la chouette !

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    Chouette chevêche d’Athéna. Photo Fabrice Cahez

    Tous les deux ans et depuis maintenant vingt ans, la Ligue de protection des oiseaux et la Fédération des Parcs naturels régionaux de France organisent conjointement la Nuit de la Chouette, un événement rare et insolite destiné à faire connaître les chouettes et hiboux à un large public. Cette année encore, le 4 avril 2015, pour la 11e Nuit de la chouette, petits et grands sont invités à partir à la découverte des rapaces de la nuit et des richesses de la nature, grâce à diverses animations gratuites organisées partout en France.  

    Chouette d'avril annonce les beaux jours

    chouette GrandDuc_ChristianAussaguel_LPO.jpgSelon le dicton : « La chouette d'octobre annonce le froid ». Pas de doute, celle d'avril annonce le printemps et le retour des beaux jours. Si la météo est encore hésitante, la nuit qui vient lui est dédiée, ainsi qu'à son alter ego masculin, le hibou. Pour fêter ces reines et rois de la nuit, des naturalistes chevronnés invitent les passionnés et les curieux de nature à se rassembler, entre chien et loup... Un moment rare de rencontres et d'échanges, à ne surtout pas manquer.

    A la découverte des rapaces nocturnes

    Les rapaces nocturnes ne sont en effet pas si faciles à observer. Ils se « cachent » le plus souvent dans des zones d'accès difficile. Discrets au possible, ils chantent lorsqu'ils le veulent bien et restent souvent silencieux. Mais lorsque l'on a enfin découvert la chouette hulotte, la chevêche d’Athéna, l'effraie des clochers et  les hiboux moyen ou grand-duc, quel plaisir et quel cadeau...

    Vous hésitez encore à plonger dans la magie et la poésie de l'obscurité ? Sachez encore que la Nuit de la chouette, c’est aussi l’occasion de soutenir les actions que la LPO et des Parcs naturels régionaux mettent en œuvre au quotidien, sur le terrain, pour protéger nos petits amis à plumes, indispensables à la beauté du monde et à l'équilibre de nos écosystèmes. Et il y a du boulot.

    Cathy Lafon

    TOUTES LES SORTIES NOCTURNES DANS LA REGION

    PLUS D'INFO

    AFFICHE_nuit de la chouette_11.jpgLa Nuit de la Chouette. Des conférences, projections de films, lectures et expositions, mettront en lumière la vie de ces fascinantes créatures nocturnes et les menaces qui les guettent (destruction des habitats, raréfaction des sites de nidification, intensification agricole, trafic routier, éclairage nocturne). Des ateliers pratiques permettront aussi de s’initier à des gestes simples pour sauvegarder ces rapaces (installation de nichoirs, plantation d’arbres et de haies, conduite ralentie la nuit) et des animations seront organisées dans les écoles pour les plus jeunes.      

    Chaque fois que possible, les animations de la Nuit de la Chouette associent les correspondants de terrain de l’Association Nationale pour la protection du Ciel et de l’Environnement Nocturnes (ANPCEN) qui invitent toute l’année les citoyens à découvrir environnement et paysages nocturnes. De la qualité de la nuit dépend en effet la qualité de la vie de la biodiversité… et des humains. 

     

  • Climat : l'impact durable des éruptions volcaniques dans l'Atlantique nord

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    L'éruption du Pinatubo, aux Philippines, en 1991, est l'une des éruptions volcaniques majeures qui expliquent la variabilité récente des courants de l'océan Atlantique nord, qui modulent le climat européen. Archives AFP

    Le climat se réchauffe et les scientifiques commencent à bien connaître les mécanismes de ce changement rapide, dû aux activités humaines. Mais quelle est l'incidence climatique de paramètres naturels comme les éruptions volcaniques ? Cette année, la Terre gronde en Amérique du sud, où les volcans Colima, au Mexique, Fuego au Guatemala, Villarrica, au Chili, et Turrialba au Costa Rica se sont mis en colère, projetant de monstrueux panaches de cendres qui réfléchissent les rayons du Soleil et refroidissent l'atmosphère. Cet effet "parasol" ponctuel, aura bel et bien un effet durable sur le climat, comme des scientifiques bordelais et français viennent de le mettre en évidence.

    L'influence des cendres des volcans sur le climat

    Les particules émises lors d'éruptions volcaniques majeures, en réfléchissant les rayons solaires, refroidissent l'atmosphère. Cet effet direct qui dure deux à trois ans, est assez bref.  Mais quel est l'impact ultérieur de tels événements sur le climat de la planète bleue ? Des chercheurs du CNRS de Bordeaux, de l'IRD, du CEA et de Météo‐France ont découvert qu'ils modifient pendant plus de 20 ans la circulation océanique de l'Atlantique nord, qui relie courants de surface et courants profonds, et module le climat européen. Ces résultats, obtenus en combinant, pour la première fois, des simulations climatiques, des mesures océanographiques récentes et des informations issues d'archives naturelles du climat (glaces et coquillages), ont été publiés le 30 mars dernier dans "Nature Communications".

    Les glaces du  Groenland, archives naturelles du climat

    carottes glace.jpgL'océan Atlantique est le siège de variations de la température de surface qui s'étendent sur plusieurs décennies et qui influencent le climat de l'Europe. Cette variabilité lente est due à des modifications de la circulation océanique, qui relie les courants de surface aux courants profonds, et qui transporte la chaleur depuis les tropiques jusqu'aux mers de Norvège et du Groenland. Cependant, sa cause reste mal connue. Afin d'en décrypter les mécanismes, les chercheurs ont tout d'abord utilisé des informations couvrant le dernier millénaire et issues d'archives naturelles du climat, obtenues en étudiant la composition chimique de l'eau des carottes de glace du Groenland, mémoire des changements passés de température. Selon ces données, il y a un lien étroit entre la température de surface de l'océan Atlantique et la température de l'air au-dessus du Groenland.

    L'effet "parasol" se projette sur plusieurs décennies

    En utilisant des simulations numériques de plus de vingt modèles de climat différents, les chercheurs ont également mis en évidence que des éruptions volcaniques majeures, comme celle du Pinatubo, aux Philippines, en 1991, pouvaient modifier en profondeur la circulation océanique de l'Atlantique nord. En effet, les grandes quantités de particules émises par ces éruptions vers la haute atmosphère réfléchissent une partie du rayonnement solaire par un effet similaire à celui d'un parasol, ce qui entraîne un refroidissement du climat à la surface de la Terre. Ce refroidissement, qui ne dure que deux à trois ans, provoque alors une réorganisation de la circulation océanique dans l'océan Atlantique nord. Quinze ans environ après le début de l'éruption, cette circulation s'accélère, puis ralentit au bout de vingt-cinq ans, et accélère à nouveau trente-cinq ans après le début de l'éruption volcanique. Les éruptions volcaniques semblent ainsi fonctionner, sur la circulation océanique de l'Atlantique nord, à la manière d'un"pace-maker" qui met en route une variabilité sur 20 ans.

    Salinité des eaux et accélération de la circulation océanique

    Les scientifiques ont confirmé ces résultats en les comparant avec des observations de la salinité océanique, facteur déterminant pour la plongée des eaux et donc de la circulation océanique. Ils ont décelé, dans les simulations numériques et dans ces observations océanographiques modernes, des variations similaires au début des années 1970 et 1990, liées à l'éruption du volcan Agung en Indonésie, en 1963. Ainsi, grâce à des observations issues de carotte de glace groenlandaise, à des recherches effectuées sur des coquillages bivalves, âgés de plus de cinq cent ans et vivant au nord de l'Islande, et à une simulation du climat du dernier millénaire, les chercheurs ont pu systématiquement identifier une accélération de la circulation océanique, quinze ans après cinq éruptions volcaniques ayant eu lieu il y a plusieurs centaines d'années.

    L'incidence d'une future éruption majeure

    abung.jpgPour les scientifiques français, les interférences produites par les trois dernières éruptions volcaniques majeures, Agung en 1963, El Chichon, au Mexique en 1982 et Pinatubo en 1991, expliquent, pour la première fois, la variabilité récente des courants de l'océan Atlantique nord. Les chercheurs en déduisent qu'une éruption majeure dans un futur proche pourrait avoir une incidence pendant plusieurs décennies sur les courants de l'océan Atlantique nord et sur la capacité de prévoir la variabilité du climat européen

    Cathy Lafon

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